Les idoles sont tout à fait concrètes.
Mais ta volonté est universelle, étant illimitée.
Ainsi elle n’a pas de forme, pas plus qu’elle ne se contente de s’exprimer en termes de forme.
Les idoles sont des limites. Elles sont la croyance qu’il y a des formes qui t’apporteront le bonheur, et que, en limitant, tout est atteint.
C’est comme si tu disais : «Je n’ai pas besoin de tout. C’est cette petite chose que je veux, et elle sera tout pour moi. » Cela doit manquer de te satisfaire, parce que c’est ta volonté que tout soit à toi.
Décide-toi pour les idoles et tu demandes la perte.
Décide-toi pour la vérité et tout est à toi.
Ce n’est pas la forme que tu cherches.
Quelle forme peut être un substitut à l’Amour de Dieu le Père?
Quelle forme peut prendre la place de tout l’amour dans la Divinité de Dieu le Fils ?
Quelle idole peut faire deux de ce qui est un ? Et l’illimité peut-il être limité?
Tu ne veux pas une idole. Ce n’est pas ta volonté d’en avoir une. Elle ne t’accordera pas le don que tu recherches.
Quand tu décides la forme de ce que tu veux, tu perds la compréhension de son but. Alors tu vois ta volonté dans l’idole, la réduisant ainsi à une forme c o n c r è t e .
Or cela ne pourrait jamais être ta volonté, parce que ce qui a part en toute la création ne peut pas être satisfait de petites idées et de petites choses.
Derrière la quête de chaque idole se cache une soif de complétude.
L’entièreté n’a pas de forme parce qu’elle est illimitée.
Chercher une personne particulière ou une chose pour l’ajouter à toi et te rendre complet, peut seulement signifier que tu crois qu’il te manque une forme quelconque.
Et qu’en la trouvant, tu atteindras la complétude sous une forme qui te plaît.
Voilà le but d’une idole : que tu ne regardes pas au-delà d’elle, vers la source de la croyance que tu es incomplet.
Il ne pourrait en être ainsi que si tu avais péché.
Car le péché est l’idée que tu es seul et coupé de ce qui est entier.
Et ainsi il serait nécessaire que la quête d’entièreté se fasse au-delà des frontières de tes propres limitations.
Ce n’est jamais l’idole que tu veux. Mais ce que tu penses qu’elle t’offre, cela, certes, tu le veux, et tu es en droit de le demander.
Il ne serait pas possible non plus que cela te soit nié.
Ta volonté d’être complet n’est que la Volonté de Dieu, et cela t’est donné en étant à Lui. Dieu ne connaît rien de la forme.
Il ne peut te répondre en des termes qui n’ont pas de signification.
Et ta volonté ne pourrait pas être satisfaite de formes vides, faites uniquement pour combler un fossé qui n’est pas là.
Ce n’est pas cela que tu veux. La création ne donne à aucune personne séparée ni à aucune chose séparée le pouvoir de compléter le Fils de Dieu.
Quelle idole peut être invoquée pour donner au Fils de Dieu ce qu’il a déjà?
La complétude est la fonction du Fils de Dieu. Il n’a pas du tout besoin de la chercher.
Au-delà de toutes les idoles se tient sa sainte volonté de n’être que ce qu’il est.
Car plus qu’entier est in-signifiant. S’il était un changement en lui, s’il pouvait être réduit à une forme quelconque et limité à ce qui n’est pas en lui, il ne serait pas tel que Dieu l’a créé.
De quelle idole peut-il avoir besoin pour être lui-même? Car peut-il se départir d’une partie de lui?
Ce qui n’est pas entier ne peut pas rendre entier.
Mais ce qui est réellement demandé ne peut pas être nié.
Ta volonté est e x a u c é e .
Non point sous une forme quelconque qui ne te satisferait pas, mais dans l’entière Pensée complètement belle que Dieu a de toi.
Rien de ce que Dieu ne connaît pas n’existe. Et ce qu’il connaît existe à jamais, inchangeablement.
Car les pensées durent aussi longtemps que dure l’esprit qui les a pensées.
Et dans l’Esprit de Dieu il n’y a pas de fin, ni de temps dans lequel Ses Pensées étaient absentes ou pouvaient subir un changement.
Les pensées ne naissent pas et ne peuvent mourir.
Elles partagent les attributs de leur créateur et elles n’ont pas non plus de vie séparée à part de la sienne.
Les pensées que tu penses sont dans ton esprit, comme tu es dans l’Esprit qui t’a pensé.
Ainsi il n’y a pas de parties séparées dans ce qui existe dans l’Esprit de Dieu. Cela est Un à jamais, éternellement uni et en paix.
Les pensées semblent aller et venir. Or tout ce que cela signifie, c’est que tu en es parfois conscient, et parfois non.
Une pensée oubliée naît de nouveau pour toi lorsqu’elle revient à ta conscience. Or elle n’est pas morte quand tu l’as oubliée.
Elle a toujours été là, mais tu n’en étais pas conscient.
La Pensée que Dieu a de toi est parfaitement inchangée par ton oubli.
Elle sera toujours exactement telle qu’elle était avant le temps où tu as oublié, et elle sera exactement la même quand tu te souviendras.
Et elle est la même dans l’intervalle où tu as oublié.
Les Pensées de Dieu sont bien au-delà de tout changement et luisent à jamais.
Elles n’attendent pas la naissance. Elles attendent l’accueil et le souvenir.
La Pensée que Dieu a de toi est comme une étoile, inchangeable dans un ciel éternel.
Elle est fixée si haut dans le Ciel que ceux qui sont à l’extérieur du Ciel ne connaissent pas qu’elle est là.
Or calme et blanche et belle, elle luira durant toute l’éternité.
Il n’y eut pas un temps où elle n’était pas là; et jamais il n’y eut un instant où sa lumière est devenue plus pâle ou moins parfaite.
Qui connaît le Père connaît cette lumière, car Il est le ciel éternel qui la garde en sécurité, à jamais soulevée et bien ancrée.
Sa parfaite pureté ne dépend pas de ce qu’elle soit vue ou non sur la terre.
Le ciel l’embrasse et la tient doucement à sa place parfaite, qui est aussi loin de la terre que la terre du Ciel.
Ce n’est pas la distance ni le temps qui garde cette étoile invisible pour la terre.
Mais ceux qui cherchent des idoles ne peuvent pas connaître que l’étoile est là.
Au-delà de toutes les idoles est la Pensée que Dieu a de toi.
Complètement inaffectée par le tumulte et la terreur du monde, les rêves de naissance et de mort qui sont faits ici, les myriades de formes que peut prendre la peur; tout à fait imperturbée, la Pensée que Dieu a de toi reste exactement telle qu’elle a toujours été.
Entourée d’un calme si complet que pas un bruit de bataille ne s’en approche le moindrement, elle repose en certitude et en parfaite paix.
Là est gardée en sécurité ta seule réalité, complètement inconsciente de tout le monde qui adore les idoles et ne connaît point Dieu.
En parfaite sûreté de son inchangeabilité et de son repos en sa demeure éternelle, la Pensée que Dieu a de toi n’a jamais quitté l’Esprit de son Créateur, Qu’elle connaît comme son Créateur connaît qu’elle est là.
Où pourrait exister la Pensée que Dieu a de toi, sinon là où tu es ?
Ta réalité est-elle une chose à part de toi, et dans un monde dont ta réalité ne connaît rien ?
À l’extérieur de toi, il n’y a pas de ciel éternel, pas d’étoile inchangeable et pas de réalité.
Au Ciel est l’esprit du Fils du Ciel, car là l’Esprit du Père et du Fils se sont joints en une création qui ne peut avoir de fin.
Tu n’as pas deux réalités, mais une seule.
Et tu ne peux pas non plus avoir conscience de plus d’une.
Une idole ou la Pensée que Dieu a de toi est ta réalité. N’oublie pas, donc, que les idoles doivent garder caché ce que tu es, non à l’Esprit de Dieu mais au tien.
L’étoile luit encore; le ciel n’a jamais changé.
Mais toi, le saint Fils de Dieu Lui-même, tu es inconscient de ta réalité.