Nos diverses structurations et déstructurations, morts et renaissances, identification et éloignements, enthousiasme et déceptions, dépendent de ce pouvoir que nous commençons à utiliser au moment de notre naissance et qui nous accompagnera toute notre vie.
Il y a un temps où il nous est permis de nous mesurer à l’extérieur, de projeter hors de nous les énergies animique et spirituelles, en construisant et en structurant le visage de notre personne, et un temps où les enveloppes externes que nous avions choisies pour les projections tombent en morceaux et nous restituent ce qui était à nous.
Les choses apparaissent cependant renversées par rapport à ce qu’elles sont réellement ?
En effet, tandis que nous gaspillons nos énergies pour nous construire des rôles, des projets et des masques, il nous semble vivre intensément, de manière solaire, alors que quand les énergies reviennent à nous à travers la destruction du Toi et du Moi, nous vivons la dépression, la tristesse, la faiblesse, le peu de vitalité, la maladie.
En réalité, la part de nous-même qui nous fait vivre le détachement de ce à quoi nous sommes le plus attachés est justement celle qui incarne pleinement l’archétype de Maitre.
En effet, chaque fois que la souffrance, le sentiment de perte, la mort font leur apparition dans notre vie, un lambeau de notre luminosité endormie se révèle à nous.
D’après un ancien proverbe Suffi :
« Lorsque le cœur pleur ce qu’il a perdu, l’Esprit rit de ce qu’il a trouvé ».
Dionysos dans les éclats du miroir de Alessandro Orlandi.