L’immédiateté du salut


Le seul problème restant que tu as, c’est que tu vois un intervalle entre le moment où tu pardonnes et celui où tu recevras le bénéfice d’avoir confiance en ton frère.

 

Cela ne fait que refléter le petit peu que tu voudrais garder entre toi et ton frère, afin que toi et lui soyez un petit peu séparés.

 

Car le temps et l’espace sont une seule illusion, qui prend des formes différentes. Si elle a été projetée au-delà de ton esprit, tu penses que c’est le temps.

 

Plus elle est rapprochée d’où elle est, plus tu y penses en tant qu’espace.

Il y a une distance que tu voudrais garder à part de ton frère, et tu perçois cet espace comme étant le temps parce que tu crois encore que tu es extérieur à ton frère.

 

Cela rend la confiance impossible.

 

Et tu ne peux pas croire que la confiance réglerait chaque problème maintenant.

 

Ainsi tu penses qu’il est plus sûr de rester un peu prudent et un peu attentif aux intérêts perçus comme étant séparés.

 

À partir de cette perception, tu ne peux pas concevoir de gagner ce que le pardon offre maintenant.

 

L’intervalle que tu penses y avoir entre le donner et le recevoir du don semble être un intervalle dans lequel tu sacrifies et perds.

 

Tu vois un salut ultérieur, et non des résultats immédiats.

Le salut est immédiat. À moins de le percevoir ainsi, tu en auras peur, croyant que le risque de perte est grand entre le moment où son but est fait tien et celui où ses effets te viendront.

Sous cette forme l’erreur est encore obscurcie qui est la source de la peur.

 

Le salut effacerait l’espace que tu vois encore entre vous, et vous laisserait instantanément devenir un.

 

Et c’est là que tu crains qu’il y aurait perte. Ne projette pas cette peur sur le temps, car le temps n’est pas l’ennemi que tu perçois.

 

Le temps est aussi neutre que l’est le corps, sauf en ce qui concerne ce à quoi tu crois qu’il sert.

Si tu voulais garder encore un petit espace entre toi et ton frère, alors tu voudrais avoir un peu de temps durant lequel le pardon est retenu un petit moment.

Et cela fait que l’intervalle entre le moment où le pardon t’est retenu puis donné semble dangereux, et la terreur justifiée.

 

Or l’espace entre toi et ton frère n’est apparent que dans le présent, maintenant, et ne peut pas être perçu dans un temps futur.

Il n’est pas possible non plus de passer par-dessus, sauf dans le présent. Ce n’est pas une perte future qui te fait peur.

 

C’est la jonction présente qui t’épouvante. Qui peut ressentir la désolation, sauf maintenant?

 

Une cause future n’a pas encore d’effets.

 

C’est donc que si tu as peur, il y a une cause présente. Et c’est cela qui a besoin de correction, et non un état futur.

Les plans que tu fais pour ta sécurité sont tous situés dans le futur, où tu ne peux pas planifier.

 

Aucun but ne lui a encore été donné, et ce qui arrivera n’a pas encore de cause. Qui peut prédire les effets sans une cause ?

 

Et qui pourrait craindre les effets à moins de penser qu’ils ont été causés, et jugés désastreux maintenant?

La croyance dans le péché suscite la peur et, comme sa cause, elle regarde devant, regarde derrière, mais passe sur ce qui est ici et maintenant.

 

Or c’est seulement ici et maintenant que doit être sa cause, si ses effets ont déjà été jugés effrayants.

 

En passant sur cela, elle est protégée et gardée séparée de la guérison.

Car le miracle est maintenant.

 

Il se tient déjà ici, dans la grâce présente, dans le seul intervalle de temps sur lequel ont passé le péché et la peur, mais qui est tout ce qu’est le temps.

La mise en oeuvre de toute correction ne prend pas de temps du tout.

 

Or l’acceptation de la mise en oeuvre peut sembler prendre une éternité.

 

Le changement de but que le Saint-Esprit a apporté à ta relation contient en soi tous les effets que tu verras.

 

Ils peuvent être vus maintenant.

 

Pourquoi attendre jusqu’à ce qu’ils se déroulent dans le temps et craindre qu’ils puissent ne pas venir, bien que déjà là?

 

Il t’a été dit que tout apporte le bien qui vient de Dieu.

 

Et pourtant il semble qu’il n’en soit pas ainsi. Le bien sous la forme d’un désastre est difficile à croire par avance.

D’ailleurs il n’y a pas réellement de sens dans cette idée.

Pourquoi le bien devrait-il apparaître sous la forme du mal ?

Et n’est-ce pas tromperie s’il le fait? Sa cause est ici, pour peu qu’il apparaisse. Pourquoi donc les effets n’en sont-ils pas apparents?

Pourquoi dans le futur? Et tu cherches à te contenter de soupirer, en «raisonnant» que tu ne comprends pas maintenant mais le feras un jour.

 

Et alors la signification en sera claire.

 

Cela n’est pas raison, car c’est injuste, et suggère clairement la punition jusqu’au moment où la libération est toute proche.

 

Étant donné un changement de but pour le bien, il n’y a aucune raison pour un intervalle durant lequel le désastre frappe, qui sera perçu un jour comme «bien» mais maintenant sous forme de douleur.

Cela est le sacrifice de maintenant, ce qui ne pourrait pas être le coût que demande le Saint-Esprit pour ce qu’il a donné sans le moindre coût.