« Le combat entre nous ne prendra fin que lorsque tu auras changé pour toujours. Si je te semble dur et impitoyable, si tu souffres, si je suis pour toi un monstre aux yeux injecté de sang, ce ne sera que le reflet de ton incompréhension, de ta résistance au changement. Si tu le veux, tu pourras transformer à mes coté ton destin inéluctable et celui de milliers d’homme et de femme. »
« Avant de manquer de temps, emploie toutes tes forces à combattre ton penchant au désastre et tout ce qui t’a préparé à la défaite et à la subordination.
Renverse ta vision de la vie et libère-toi de cette représentation du monde que t’ont transmise des adultes avilis et tous les maîtres de malheur que tu as croisés depuis ta naissance. Cesse de croire à la maladie et à la vieillesse. Cesse de mentir ! Révolte-toi contre tout cela et débarrasse-toi de ce poids mort.
Redresse le dos ? Tiens toi droit et garde la tête haute. Déleste-toi de ton sur-poids, de ta graisse et de tes mensonges ! »
« La nourriture est morte, ton corps t’accuse de te laisser extorquer par la nourriture. Ton vieillissement précoce trahit une absence de frugalité, une absence d’intelligence, une absence d’amour. »
« Le genre humain est aussi fidèle à la nourriture qu’il est loyal envers la mort.
« Renonce à ces superstitions ! »
« Ne mange qu’une fois par jour ; soit frugal. »
« Un jour quand tu seras prêt, tu sauras que même un seul repas est excessif. Les organes de l’homme n’ont pas été conçus pour digérer de la nourriture.– Pourquoi ont-ils été conçus, alors ?
– Les organes d’un homme, tous ses organes, sont faits pour rêver ! C’est leur fonction naturelle.
Quand le corps est à jeun, le visage s’adoucit, l’esprit est lucide, prompt, rapide, les cellules, reconnaissantes, se régénèrent : c’est le début d’un processus de guérison, d’une renaissance de l’être qui se matérialise d’abord dans le corps, puis dans le monde concret. »
« Le secret est que les organes privés de nourriture retournent à leur fonction véritable : ils rêvent ! Et à travers le pouvoir du songe, ils concrétisent dans le quotidien tous les désirs d’un l’homme. »
« Fais attention ! S’abstenir de manger n’est pas la même chose que jeûner. Je parle ici d’une substitution. »
« Quand tu auras cessé de penser que ta subsistance provient du monde extérieur, tu ne pourras plus te contenter d’une alimentation médiocre, tu ne pourras plus avaler de nourriture grossière. Grâce à l’élévation de son âme, l’humanité devenue plus responsable trouvera une nouvelle source d’alimentation. Cette nourriture, qui est notre aliment véritable, provient de l’être même et nous redevient accessible quand la volonté, et non pas une représentation ordinaire du monde, oriente notre vie. »
« Renverse ta vision. Pense plutôt à toutes les ressources qui pourront alors être consacré à la beauté, à l’art, à la musique, aux divertissements, à la quête de vérité, à la connaissance de soi…
Une société affranchie de la nourriture serait une société libérée de la maladie, de la vieillesse, de la mort.
Dans un monde sans troupeaux ni abattoirs, un monde où l’industrie alimentaire et l’agriculture ne sont plus des obligations, il n’y aurait ni crime ni pauvreté ; il n’y aurais pas de ghettos, pas de guerres, et pas de conflits. Il n’y aurait pas non plus de programmes d’assistance sociale. Un monde sans nourriture serait un monde sans divisions idéologique, sans superstitions, sans religions. Ce serait un monde sans enfants sou-alimenté, sans hospices, sans tribunaux, sans hôpitaux et sans cimetières. Un monde dont les ressources pourraient être orientés vers la réalisation du plus grand rêve du genre humain.
Quand l’homme aura vaincu l’industrie de la mort et l’économie du désastre – qui sont des matérialisations de sa peur -, il pourra reconquérir son droit de naissance et atteindre le but suprême de son existence : l’immortalité physique. »
« Une société qui ne croit plus à la nourriture, qui s’est affranchie du besoin de manger, rejette aussi l’ancestrale obsession de la faim et tous ses terrifiants corollaires ; elle affronte ensuite un ennemi encore plus implacable : la nostalgie du temps passé à table. »
« Une longue préparation et une seconde éducation seront nécessaire. Une humanité animale qu’effraie encore le spectre du temps et qui reste convaincue de l’inévitabilté de la mort ne peut recevoir qu’une nourriture grossière, exterieur et mortelle.
« La nourriture intérieur sera la conséquence naturelle d’une nouvelle façon de penser et de respirer, elle marquera le passage évolutif à l’homme vertical de l’homme horizontal, déchiré par les conflits et gouvernés par ses émotions négative.
– Et qu’arrivera-t-il à l’économie ?
– Ce que tu appelles une activités économique est en réalité à peine plus qu’une activité de survivance, même dans les pays les plus riches. Le coût de son maintien est devenu inacceptable. Une société qui saura admettre la puissance créatrice de la pensée et sa capacité nutritive produira des biens et des services d’un niveau plus élevé, tant pour l’individu que pour l’humanité entière. Une société qui rêve, une société légère et souple se consacrera à l’éducation de tous les individus, au perfectionnement de chacun de ses cellules »
« Une masse humaine ne saurait mener pareille révolution. Il faut éduquer l’humanité individu par individu, cellule par cellule, l’ouvrir à une nouvelle vision, la rendre capable de se révolter contre son destin et de combattre intérieurement la véritable source de tous ces maux, c’est à dire la certitude que dehors peut nous nourrir, que quelque chose d’extérieur à nous peut nous guérir. »
Ces superstitions trouvent leur plus mauvaise expression dans les industries alimentaire et pharmaceutique. Oublieux de l’enjeu, l’homme devient l’ultime chaînon d’un cycle infernal de production.
Comme dans une fable macabre ou un film d’horreur, frappés par un maléfice qui n’a pas encore trouvé d’exorcisme, les hommes sont condamnés à passer la moitié de leur vie à se nourrir et l’autre moitié à se soigner et à avaler des médicaments. La responsabilité suprême de l’humanité est de se transcender par l’art du rêve. C’est pour cette raison qu’elle doit réduire au maximum son besoin de nourriture.
« Ce processus s’exerce du dedans au dehors. Seule une rééducation pourra remédier à un tel abîme d’incompréhension. »
Dans la vision du Rêveur, la disparition graduelle de la nourriture entraînerait à sa suite la disparition de la maladie, de la vieillesse et de la mort.
« Ne crains pas de le proclamer ! »
« Ce passage se fera progressivement ; il est déjà en cours dans les pays les plus riches. L’humanité mangera de moins en moins, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive qu’elle nage dans un plancton infini, dans une nourriture inexhaustive qui lui appartient en propre et pour laquelle elle ne doit ni travailler ni lutter.
– L’homme pourra-t-il jamais vivre sans nourriture ?
– Il ne s’agit pas de vivre sans nourriture, mais de remplacer la nourriture par autre chose.
« Quand l’humanité aura renversé ses idée reçues, quand elle aura retourné comme un gant tout ce à quoi elle a cru jusqu’ici, une humanité plus évolué adviendra et pourra remplacer la nourriture par un aliment plus intelligent. Une fois libéré de son besoin hypnotique, de sa dépendance par rapport à la nourriture, l’homme pourra opter entre manger et ne pas manger, car il en aura le choix. »
« Tous les hommes pourront substituer à leur alimentation grossière une nourriture subtil et intérieure quand ils ne seront plus dominés par leur vision convenue du monde mais par eux-mêmes, leur volonté et leur rêve.
– Et les anorexiques ?
– Les anorexique ne sont pas des malades, mais bien les précurseurs d’une humanité plus évolué, dont l’èspérence de vie sera plus longue. Face à l’industrie de la mort, ce sont eux les vrais rebelles.
– Et ceux qui meurent d’anorexie ?
– Ils ne meurent pas d’anorexie ; ils sont victimes d’une médecine primitive et d’un milieu familial mal préparé à voir en eux les prédécesseurs de l’homme nouveau. »
Ainsi qu’il l’avait fait en d’autres occasion, le Rêveur me parla beaucoup des jeunes, de leur appels au secours, de leurs tentatives désespérées pour annoncer à l’humanité adulte adultérée et obsolète une nouvelle orientation, un nouvel exode.
« Toi, renonce à tes mauvaise habitudes. Sois frugal !
« Mais n’oublie cette mis en garde : tant que tu n’y auras pas été préparé, n’ose jamais jeûner ni veiller toute une nuit. C’est moi qui te dirait quand tu pourras manger une une bouchée de moins ou te priver d’une minute de sommeil. Il te faudra des années et des années de travail. »
« Ce n’est pas la nourriture qui empoisonne l’homme, c’est le faix de croire qu’elle lui est indispensable.
« Même les ascètes ou les saints ont raté le véritable objectif d’une discipline de la frugalité. Il ne s’agit pas d’éliminer la nourriture, mais de s’affranchir de sa nécessité, de ne plus dépendre d’elle. »
« Dépendre du dedans, dépendre de soi-même, ce n’est pas dépendre ! C’est gouverner ! »
Selon le Rêveur, quiconque n’a pas remis en question l’inévitabilité de la mort est enclin à dissimuler son auto-sabotage sous des pratiques de développement personnel, des régimes, des jeunes et toutes sortes de pratique extrême. Derrière l’écran de fumée que lui procurent des disciplines religieuses et spirituelles ayant trait à la nourriture et au sommeil, l’homme cache souvent son penchant à l’autodestruction, son désir d’oblitération.
« Tu constateras que les temples de la science et les organisations humanitaires, les laboratoires pharmaceutique et les industries alimentaires, les sectes ascétiques, les centres de remise en forme, les écoles de fakirisme et d’austérité sont eux aussi, à leur insu, au service de la mort ; eux aussi alimentent l’économie du désastre et sont alimentés par elle.
Sous leur messages de bien-être, de bonheur et de longévité perdure à notre insu une loyauté inébranlable à la mort et aux plus intenses, aux plus fidèles des activités à son service.
– Est-il possible qu’aucune institution ne soit sincèrement au service de l’humanité ?
« Qu’en est-il, des sauveurs de tous les temps, des héros, des saints ?
– Les héros, les saint, les bienfaiteurs et les institutions qui se sont inspirées d’eux sont, en effet, au service de l’humanité, mais d’une humanité qui s’autodétruit. Eux-même sont victimes de leur compréhension lacunaire ; ils ignorent qu’aucun secours, aucune guérison ne peut venir de l’extérieur et que l’individu seul peut accoucher de solutions en guérissant sa vision du monde, en trouvant en lui-même la cause réelle de toutes les calamités.
Dans une société plus évoluée, philanthropes et bienfaiteurs disparaîtront ou seront considérés comme des hors-la-loi parce que leur altruisme gauchi, leur philanthropie dénaturée ne peut que perpétuer la pauvreté et la maladie.
« Remédier au monde, c’est se guérir soi-même. Ton évocation du monde crée le monde. Cela te semblera paradoxal, parfaitement illogique, et pourtant le monde est tel que tu le rêves. C’est toi qui le rends malade, toi qui es seul responsable des conflits qui le dévastent des calamités, de la faim et de la criminalité.
« Ton retour à l’intégrité soulagera à jamais le monde ! »