Un chant de douleur


« Si l’homme se souhaite le bien, la prospérité et la santé, ce n’est qu’apparence », dit le Rêveur.

« S’il pouvait s’examiner, se connaître intérieurement, il entendrait en lui un chant de douleur, l’incessante prière qu’il adresse au malheur dans l’attente d’événement terrible, probable et improbable. »

« La vie de l’homme ordinaire est une voie à sens unique. Il ne sait aller que vers la fin. Il ne croit qu’a sa mort, il n’est loyal qu’à elle. La décision de se tuer est sa seul liberté. Le corps est indestructible. C’est nous qui l’autorisons à se détruire. Les pensées et les émotions que nous lui imposons d’avoir créent le vieillissement, la maladie, l’échec et la mort. Ce qui arrive dans le monde extérieur. Le monde est tel que tu es, et tu es ce corps sans naissance ni mort.

« Comme des millions d’hommes, tu as choisi de te supprimer au moyen de tes peurs, de tes pensées destructrices.

« Si nous cherchions à les arrêter, si nous faisions obstacle à leur désir de mort, il ne verrait en nous ni des sauveurs ni des bienfaiteurs, au contraire. Ils deviendraient nos ennemis mortels et, au bout du compte, nos effort ne servirait qu’à différer leur auto-sabotage. »

« L’être profond à un coté noir que l’homme hérite de la première éducation qu’il a reçue, une disposition destructrice, la volonté de se nuire d’abord, et de nuire ensuite aux autres. »

Il dit que l’auto-sabotage et la loyauté envers la mort sont des caractéristiques dominantes de la psychologie de notre ancienne humanité, presque une seconde nature que l’homme ordinaire exprime par un désir irrésistible de suicide.

Il suffit à l’homme d’oublier qu’il est le créateur, l’artisan, et le maître absolu de tout et de toute chose pour se prendre au piège d’une affligeante représentation du monde.

Il vit tel un mendiant aux prises avec la culpabilité et un constant sentiment d’échec, il est victime du chant de douleur qui le bombarde d’images et de pensées destructrices.

« Examinez-vous ! Entrez dans les recoins les plus sombres de l’être. Cernez en vous le moindre soupçon de doute et de peur. Faites vous violence. Imposez-vous le bonheur, le confort, la certitude. Ce n’est pas l’état du monde qui vous rend malheureux, c’est votre chant de douleur qui crée tous les malheurs du monde. »