Apprendre, c’est changer.
Le salut ne cherche pas à utiliser un moyen encore trop étranger, à ta façon de penser pour être utile, ni à faire le genre de changements que tu ne pourrais pas reconnaître.
Il est besoin de concepts tant que dure la perception, et c’est la tâche du salut de changer les concepts.
Car il doit user des contrastes, et non de la vérité, qui n’a pas d’opposé et ne peut changer.
Dans les concepts de ce monde, les coupables sont «mauvais»; les «bons» sont innocents.
Il n’en est pas un ici qui n’ait un concept de lui-même dans lequel il compte le «bon» pour lui pardonner le « mauvais ».
Pas plus qu’il ne fait confiance au «bon» en qui que ce soit, croyant que le «mauvais» doit se cacher derrière.
Ce concept met l’accent sur la traîtrise, et la confiance devient impossible.
Et cela non plus ne peut changer tant que tu perçois le « mauvais » en toi.
Tu ne peux pas reconnaître tes « mauvaises » pensées tant que tu vois une valeur dans l’attaque.
Tu les percevras parfois, mais tu ne verras pas qu’elles sont in-signifiantes.
Ainsi viennent-elles sous des formes effrayantes, avec leur contenu encore dissimulé, pour ébranler ton triste concept de toi et le noircir encore d’un autre «crime ».
Tu ne peux pas te donner toi-même ton innocence, car la confusion en toi est trop grande pour savoir ce que tu es.
Mais si un seul frère se montrait à tes yeux entièrement digne de pardon, alors ton concept de toi-même serait complètement changé.
Tes «mauvaises» pensées ont été pardonnées avec les siennes, parce que tu n’en laisses aucune t’affecter.
Tu ne choisis plus d’être le signe du mal et de la culpabilité en lui.
Et comme tu donnes ta confiance à ce qui est bon en lui, tu la donnes au bon en toi.
Sur le plan des concepts, c’est ainsi que tu vois plus en lui que juste un corps, car le bon n’est jamais ce que le corps semble être.
Les actions du corps sont perçues comme venant de la partie « plus basse » de toi, et donc de lui aussi.
En te concentrant sur le bon en lui, le corps devient de moins en moins persistant à tes yeux; et à la longue il n’est plus vu comme étant beaucoup plus qu’une ombre tournant autour du bon.
Tel sera ton concept de toi, quand tu auras atteint le monde par-delà la vue que tes yeux seuls peuvent t’offrir à voir.
Car tu n’interpréteras pas ce que tu vois sans l’Aide que Dieu t’a donnée.
Et à Ses yeux il y a un autre monde.
Tu vis dans cet autre monde tout autant que dans celui-ci.
Car les deux sont des concepts de toi, qui peuvent être interchangés mais jamais tenus conjointement.
Le contraste est bien plus grand que tu ne le penses, car tu aimeras ce concept de toi, parce qu’il n’a pas été fait pour toi seul.
Né en tant que don offert à quelqu’un qui n’est pas perçu comme étant toi, il t’a été donné.
Car ton pardon, à lui offert, a maintenant été accepté pour vous deux.
Aie foi en celui qui marche avec toi, afin que ton effrayant concept de toi puisse changer.
Regarde le bon en lui, afin de ne pas être effrayé par tes «mauvaises» pensées, parce qu’elles n’obscurcissent plus la vue que tu as de lui.
Et tout ce que requiert cet heureux changement, c’est que tu sois désireux de le laisser se produire.
Rien de plus n’est demandé.
En son nom, rappelle-toi tout ce que t’a apporté dans son sillage le concept de toi que tu as
maintenant, et accueille l’heureux contraste qui t’est offert.
Tends la main, pour que tu aies le don du doux pardon que tu offres à ceux qui en ont le même besoin que toi.
Et laisse le cruel concept de toi être changé en un concept qui apporte la paix de Dieu.
Le concept de toi que tu as maintenant garantirait que ta fonction ici ne sera jamais accomplie ni remplie.
Ainsi il te condamne à l’amertume d’un sentiment profond de dépression et de futilité.
Or il n’a pas besoin d’être fixe, à moins que tu ne choisisses de le tenir au-delà de tout espoir de changement, et de le garder statique et dissimulé dans ton esprit.
Donne-le plutôt à Celui Qui comprend les changements dont il a besoin pour le laisser remplir
la fonction qui t’a été donnée pour t’apporter la paix, afin que tu offres la paix pour l’avoir à toi.
Les alternatives sont dans ton esprit pour être utilisées, et tu peux te voir toi-même d’une autre
façon.
Ne préférerais-tu pas te voir toi-même comme nécessaire au salut du monde, plutôt que comme l’ennemi du salut?
Le concept de soi se dresse comme un bouclier, une barricade silencieuse devant la vérité, qu’elle cache à ta vue.
Toutes les les choses que tu vois sont des images, parce que tu les regardes comme à travers une barrière qui affaiblit ta vue et fausse ta vision, de sorte que tu ne vois rien avec clarté.
La lumière est tenue loin de tout ce que tu vois.
Au maximum, tu aperçois une ombre de ce qui se trouve au-delà.
Au minimum, tu ne fais que regarder les ténèbres et percevoir les terrifiantes imaginations qui viennent des pensées et concepts coupables nés de la peur.
Et ce que tu vois est l’enfer, car la peur est l’enfer.
Tout ce qui t’est donné est pour la délivrance : la vue, la vision et le Guide intérieur te conduisent tous hors de l’enfer avec ceux que tu aimes à tes côtés, et l’univers avec eux.
Voilà ton rôle dans l’univers !
À chaque partie de la véritable création, le Seigneur de l’Amour et de la vie a confié tout le salut
qui délivre de la misère de l’enfer.
À chacun Il a accordé la grâce d’être un sauveur pour les saints frères particulièrement confiés
à ses soins.
Et c’est cela qu’il apprend quand pour la première fois il regarde un frère comme il se regarde lui-même, et voit en lui le miroir de lui-même.
Ainsi le concept de lui est mis de côté, car rien ne se dresse entre ses yeux et ce qu’il voit, pour juger ce qu’il contemple.
Dans cette vision indivisée il voit la face du Christ, et il comprend qu’il regarde chacun comme il contemple celui-là.
Car la lumière est là où auparavant étaient les ténèbres, et maintenant le voile est levé de sa vue.
Le voile sur la face du Christ, la peur de Dieu et du salut, et l’amour de la culpabilité et de la mort, ce sont tous des noms différents pour une seule erreur : qu’il y a un espace entre toi et ton frère, séparés par une illusion de toi-même qui le garde à l’écart de toi, et toi loin de lui.
L’épée du jugement est l’arme que tu donnes à l’illusion de toi-même, afin qu’elle se batte pour
garder l’espace qui tient ton frère à l’écart inoccupé par l’amour.
Or tant que tu tiens cette épée, tu dois percevoir le corps comme étant toi, car tu es lié à la séparation d’avec la vue de celui qui tient le miroir offrant un autre point de vue sur ce qu’il est, et donc sur ce que tu dois être.
Qu’est-ce que la tentation, sinon le souhait de rester dans l’enfer et la misère ? Et qu’est-ce que cela pourrait faire surgir, sinon une image de toi-même qui peut être misérable, et rester dans
l’enfer et le tourment?
Celui qui a appris à voir son frère comme n’étant pas cela s’est sauvé lui-même, et il est donc un sauveur pour les autres.
À chacun Dieu les a tous confiés, parce qu’un sauveur partiel ne serait lui-même que partiellement sauvé.
Les saints frères que Dieu t’a donnés à sauver sont simplement chacun de ceux que tu rencontres ou regardes, sans connaître qui ils sont; tous ceux que tu as vus un instant avant de les oublier, ceux que tu as connus il y a longtemps et ceux qu’il te reste à rencontrer; ceux dont le souvenir a disparu et ceux qui ne sont pas encore nés.
Car Dieu t’a donné Son Fils à sauver de chaque concept qu’il ait jamais eu.
Or tant que tu souhaites rester en enfer, comment pourrais-tu être le sauveur du Fils de Dieu?
Comment connaîtrais-tu sa sainteté tandis que tu le vois à part de la tienne ?
Car la sainteté se voit par des yeux saints qui regardent l’innocence au-dedans et s’attendent donc à la voir partout.
Ainsi ils l’appellent en tous ceux qu’ils regardent, afin qu’ils soient ce qu’ils attendent d’eux.
Voici la vision du sauveur : qu’il voie son innocence en tout ce qu’il regarde, et voie partout son propre salut.
Il ne tient aucun concept de lui-même entre ses yeux calmes et ouverts et ce qu’il voit.
Il apporte la lumière à ce qu’il regarde, pour le voir tel que c’est réellement.