La conscience résultante et la perception


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Don Juan m’expliqua que les prémisses de la sorcellerie se rapportant à l’art de rêver furent naturellement identifiées et développées par les sorciers de l’antiquité. Ces prémisses constituant la clé de l’explication et de la compréhension du fait de rêver, je suis dans la nécessité d’en parler de nouveau et de les expliquer. La majeure partie de cet ouvrage est, par conséquent, une réintroduction et un élargissement de ce qui était déjà abordé dans mes autres livres.
Au fil d’une de nos conversations, don Juan affirma que pour pouvoir apprécier la position des rêveurs et le fait de rêver, il fallait comprendre le combat des sorciers aujourd’hui pour sortir la sorcellerie de son aspect concret et la conduire vers l’abstrait.
« Que représente pour vous cet aspect concret don Juan ?
– La partie pratique de la sorcellerie, répondit-il. La fixation obsessionnelle de la pensée sur les pratiques et les techniques, l’influence injustifiée sur les gens. Tout cela est du domaine des sorciers du passé.
– Et que désignez-vous par l’abstrait ?
– La recherche de la liberté, la liberté de percevoir, libre d’obsessions, tout ce qui est humainement possible. Je dis que les sorciers d’aujourd’hui recherchent l’abstrait parce qu’ils recherchent la liberté ; ils ne sont intéressés par aucun bénéfice concret.
À l’inverse des sorciers du passé, ils n’ont aucune fonction sociale. Donc, tu ne les surprendras jamais aux postes de voyants officiels ou de sorciers institutionnels.
– Don Juan, voulez-vous dire que le passé n’a plus de valeur pour les sorciers de nos jours ?
– Il est certainement toujours valable. C’est l’ambiance de ce passé que nous n’aimons guère.
Personnellement, je déteste l’obscurantisme et la morbidité de la pensée. J’aime l’immensité de l’esprit.
Toutefois, en faisant fi de ce que j’aime ou déteste, je dois accorder un juste crédit aux sorciers de l’antiquité, car ils furent les premiers à découvrir et à pratiquer tout ce que nous connaissons aujourd’hui. »
Don Juan expliqua que leur ultime réalisation avait été de percevoir l’essence énergétique des choses. Cette perspicacité avait une telle importance qu’elle constitua la prémisse fondamentale de la sorcellerie.
De nos jours, après une vie entière d’entraînement et de discipline, les sorciers acquièrent la faculté de percevoir l’essence des choses, une faculté qu’ils nomment voir.
« Percevoir l’essence des choses, qu’est-ce que cela signifierait-il pour moi ? demandai-je une fois à don Juan.
– Cela signifierait que tu perçoives directement l’énergie, répondit-il. En mettant de côté la part sociale de la perception, tu percevras l’essence de toute chose. Tout ce que nous percevons est énergie, mais puisque nous ne pouvons pas percevoir directement l’énergie, nous traitons notre perception pour se conformer à un moule.
Ce moule est la part sociale de la perception, celle qu’il faut écarter.
– Pourquoi dois-je l’écarter ?
– Parce qu’elle réduit délibérément la portée de ce qui peut être perçu et qu’elle nous fait croire que le moule dans lequel nous coulons nos perceptions est la totalité de ce qui existe. Je suis persuadé que pour que l’homme d’aujourd’hui survive, sa perception doit changer au niveau de son fondement social.
– Quel est ce fondement social de la perception, don Juan ?
– La certitude physique que le monde est fait d’objets concrets. Je nomme cela fondement social parce que tous les hommes s’efforcent sérieusement et avec acharnement de nous conduire à percevoir le monde de la façon dont nous le faisons.
– Et comment faudrait-il que nous percevions le monde ?
– Tout est énergie. L’univers tout entier est énergie. Le fondement social de notre perception devrait être la certitude physique qu’il n’y a en tout et pour tout que de l’énergie.
Un puissant effort devrait être accompli pour nous conduire à percevoir l’énergie en tant qu’énergie. Alors, nous aurions ces deux possibilités à portée de main.
– Est-il possible d’enseigner cela aux gens ? »
Don Juan répliqua que c’était non seulement possible, mais c’était précisément ce qu’il faisait avec moi et ses autres apprentis. Il nous enseignait une nouvelle manière de percevoir, en premier lieu en nous faisant prendre conscience que nous traitons nos perceptions pour les couler dans un moule et, en second lieu, en nous guidant sans répit afin que nous percevions directement l’énergie.
Il me certifia que cette méthode était très similaire à celle mise en oeuvre pour nous apprendre à percevoir le monde de tous les jours.
Dans la conception de don Juan, le fait que nous soyons piégés en traitant notre perception pour nous conformer à un moule social perd tout pouvoir dès l’instant où nous réalisons que nous avons accepté ce moule, héritage de nos ancêtres, sans même nous soucier de l’examiner.
« Pour nos ancêtres, percevoir un monde d’objets solides pénétrés de valeur soit positive, soit négative, avait résulté d’une nécessité absolue de survie, dit don Juan. Après une éternité d’usage d’une perception ainsi conditionnée, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de croire que le monde est fait d’objets.
Je ne peux pas concevoir le monde fait autrement, don Juan, plaidai-je. Sans ambiguïté, c’est un monde d’objets.
Pour le prouver, il suffit de se cogner dessus.
– Bien sûr, c’est un monde d’objets. Nous ne nions pas cela.
– Que prétendez-vous alors ?
– Je prétends que c’est en premier lieu un monde d’énergie ; ensuite c’est un monde d’objets.
Si nous ne partons pas avec la prémisse que c’est un monde d’énergie, jamais nous ne serons capables de percevoir directement l’énergie. Nous serons toujours bloqués par la certitude physique qui est celle que tu viens de toucher du doigt : la dureté des objets. »
Son argumentation me laissait extrêmement perplexe. A cette époque, mon esprit refusait tout simplement d’examiner une possibilité de comprendre le monde autre que celle qui m’était familière. Les affirmations de don Juan et les points qu’il s’efforçait de soulever étaient des propositions bizarres que je ne pouvais ni accepter ni d’ailleurs refuser.
« Notre façon de percevoir est celle du prédateur, me déclara-t-il une autre fois. Une manière très efficace d’évaluer et de classer nourriture et danger. Mais là ne réside pas l’unique façon de percevoir dont nous sommes capables.
Il en existe une autre, celle avec laquelle je te familiarise : l’acte de percevoir l’essence de toute chose, l’énergie elle-même, directement.
« Percevoir l’essence de toute chose nous fera comprendre, classer, et décrire le monde en termes neufs, plus passionnants, plus élaborés. »
Telle se présentait l’affirmation de don Juan. Et ces termes plus élaborés auxquels il faisait allusion étaient ceux qui lui avaient été enseignés par se prédécesseurs ; des termes qui correspondent aux vérités de la sorcellerie, dénuées de fondement rationnel et sans la moindre relation avec les faits de notre monde quotidien, mais qui sont des vérités qui vont de soi pour les sorciers qui perçoivent directement l’énergie et voient l’essence de toute chose.
Pour ces sorciers, l’acte de sorcellerie le plus significatif est de voir l’essence de l’univers.
Selon don Juan, les sorciers de l’antiquité, qui furent les premiers à voir l’essence de l’univers, la décrivirent au mieux.
Ils déclarèrent que l’essence de l’univers ressemble à des fils incandescents parcourant l’infinité dans toutes les directions imaginables, des filaments lumineux qui ont conscience de leur existence de manière inconcevable pour la pensée humaine.
Après avoir vu l’essence de l’univers, les sorciers de l’antiquité s’attachèrent à voir l’essence énergétique des êtres humains.
Don Juan déclara qu’ils avaient décrit les êtres humains comme des formes brillantes ressemblant à des oeufs géants qu’ils nommèrent oeufs lumineux.
« Quand les sorciers voient un être humain, dit don Juan, ils voient une forme géante et lumineuse qui flotte et fait, en se déplaçant, un profond sillon dans l’énergie de la terre, comme si la forme lumineuse possédait une, racine principale qui le creuse en se traînant. »
Don Juan avait l’impression que notre forme énergétique ne cesse de se modifier au cours du temps. Il précisa que tous les voyants qu’il connaissait, lui inclus, voient que les êtres humains sont plutôt en forme de boules ou parfois même de pierres tombales, qu’en forme d’oeufs.
Mais, de temps à autre, et sans qu’ils puissent en connaître la raison, les sorciers voient une personne dont l’énergie a une forme d’oeuf.
Don Juan suggéra que, de nos jours, les gens en forme d’oeufs sont plus apparentés aux gens des temps anciens.
Au cours de ses enseignements, don Juan traita et expliqua à plusieurs reprises ce qu’il considérait être la trouvaille décisive des sorciers de l’antiquité. Il la définissait comme la caractéristique cruciale de l’être humain vu comme une boule lumineuse : un endroit d’une intense brillance, rond, de la taille d’une balle de tennis, en permanence situé à l’intérieur de la boule lumineuse, au niveau de sa surface, à environ soixante centimètres en arrière du bord cervical de l’omoplate droite de la personne.
Comme j’avais de la peine à visualiser cela sur-le-champ, don Juan expliqua que la boule lumineuse est bien plus grande que le corps humain, que l’endroit d’intense brillance fait partie de cette boule d’énergie, et qu’il est situé à hauteur des omoplates, à une longueur de bras du dos de la personne.
Il dit que les sorciers d’antan, après avoir vu ce qu’il faisait, le nommèrent « point d’assemblage ».
– « Que fait le point d’assemblage ? demandai-je.
– Il nous fait percevoir, répondit-il. Les sorciers d’antan virent que, pour les êtres humains, la perception est assemblée là, en ce point.
Voyant que tous les êtres vivants possèdent un tel point de brillance, les sorciers d’antan présumèrent que toute perception devait naître en cet endroit, de quelque pertinente manière que ce soit.
– Qu’ont donc vu les sorciers d’antan pour être conduits à conclure que la perception se fait au point d’assemblage ? »
Il répondit qu’en tout premier lieu, ils virent que, parmi les millions de filaments lumineux d’énergie universelle traversant la boule lumineuse, seul un petit nombre passait directement au point d’assemlage, ce qui était normal car il est petit comparé au tout.
Ensuite, ils virent qu’une petite sphère rayonnante, légèrement plus grande que le point d’assemblage, l’entoure toujours, et qu’elle intensifie grandement la luminosité des filaments qui passent dans ce rayonnement.
Enfin, ils virent deux choses.
Premièrement, que le point d’assemblage des êtres humains peut, de lui-même, se déplacer de l’endroit où il est habituellement logé.
Deuxièmement, que lorsque le point d’assemblage reste à sa position habituelle, la perception et la conscience semblent normales, pour autant qu’on puisse en juger vu la conduite normale des sujets observés.
Mais lorsque leur point d’assemblage et la sphère rayonnante l’environnant sont dans une position différente de l’habituelle, leur conduite insolite semble prouver que leur conscience est différente, qu’ils perçoivent d’une manière peu familière.
Suite à ces observations, la conclusion tirée par les sorciers d’antan fut que plus grand est le déplacement du point d’assemblage de sa position habituelle, plus exceptionnelle est la conduite résultante et, évidemment, la conscience résultante et la perception.
« Remarque bien que lorsque je parle de voir, je dis toujours “ avait l’apparence de ” ou “ ressemblait à ”, me prévint don Juan.
Tout ce qu’on voit est tellement unique qu’il n’existe pas une seule façon d’en parler, si ce n’est en comparant avec quelque chose de connu. »
Il mentionna que l’exemple le plus approprié d’une telle difficulté résidait dans la manière dont les sorciers parlent du point d’assemblage et du rayonnement qui l’entoure. Ils les décrivent comme une brillance, cependant cela ne peut pas être une brillance car les voyants les voient sans faire usage de leurs yeux.
Néanmoins, il leur faut combler ce fossé, donc dire que le point d’assemblage est un endroit de lumière et qu’autour de lui il y a un halo, un rayonnement.
Don Juan fit remarquer que nous sommes tellement dans le visuel, tellement sous la coupe de notre perception de prédateur, que tout ce que nous voyons doit s’exprimer à l’aune de ce qu’un oeil de prédateur voit normalement.
Après avoir vu ce que le point d’assemblage et son rayonnement environnant semblent faire, précisa don Juan, les sorciers d’antan introduisirent une explication.
Ils proposèrent que le point d’assemblage des êtres humains, lorsqu’il concentre sa sphère rayonnante sur les filaments d’énergie de l’univers qui le traversent, automatiquement et sans préméditation rassemble ces filaments en une perception stable du monde.
« Comment ces filaments dont vous parlez sont-ils assemblés en une stable perception du monde ?
– Il est impossible, à n’importe lequel d’entre nous, de le savoir, répondit-il en insistant. Les sorciers voient le mouvement de l’énergie, mais voir le mouvement de l’énergie ne peut en rien leur apprendre comment et pourquoi l’énergie bouge-t-elle. »
Don Juan déclara qu’après avoir vu que des millions de filaments d’énergie consciente passaient par le point d’assemblage, les sorciers d’antan postulèrent qu’en le traversant ils se réunissaient, comme agglomérés par le rayonnement qui l’entoure.
Ayant vu que chez des gens inconscients ou prêts à mourir, le rayonnement est extrêmement faible, et qu’il est totalement absent dans un cadavre, ils en conclurent que ce rayonnement est conscience.
« Ce point d’assemblage, il n’existe donc pas dans un cadavre ? » demandai-je.
Il confirma que, puisque le point d’assemblage et son rayonnement environnant constituent la marque de vie et de conscience, dans un être mort il n’y avait pas trace du point d’assemblage.
Pour les sorciers de l’antiquité, l’inéluctable conclusion fut que conscience et perception vont de pair et sont liées au point d’assemblage et au rayonnement qui l’entoure.
« Y a-t-il une seule chance pour que ces sorciers se soient trompés à propos de voir ?
– Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, mais il n’existe pas une seule possibilité pour que les sorciers se soient trompés sur voir, dit don Juan d’un ton qui interdisait tout argument.
Bien sûr, leurs conclusions tirées du fait de voir pourraient être erronées, mais cela résulterait de leur naïveté, ou de leur inculture.
Pour pallier la possibilité d’un tel désastre, les sorciers doivent cultiver leur pensée, de toutes les manières possibles. »
Cela dit, il prit un ton plus doux pour faire remarquer que, sans aucun doute, il serait bien plus raisonnable pour les sorciers de s’en tenir au niveau de la description de ce qu’ils voyaient, mais la tentation de conclure et d’expliquer, même si ce n’est qu’à soi, s’avère bien trop forte pour y résister.
Une autre configuration d’énergie que les sorciers de l’antiquité furent capables de voir et d’étudier fut l’effet du déplacement du point d’assemblage.
Don Juan précisa que lorsque le point d’assemblage est déplacé ailleurs, un nouvel agglomérat de millions de filaments d’énergie lumineuse s’organise en cet endroit.
Les sorciers de l’antiquité virent cela et en déduisirent que, puisque le rayonnement de conscience est toujours présent où que soit le point d’assemblage, la perception est automatiquement assemblée là.
Vu la position différente du point d’assemblage, le monde qui en résulte ne peut pas être, de quelque manière que ce soit, le monde de notre quotidien.
Don Juan m’indiqua que les sorciers d’antan furent capables de distinguer deux types de déplacement du point d’assemblage.
L’un résidait dans le déplacement en n’importe quel lieu à la surface ou à l’intérieur de la boule lumineuse ; ils caractérisèrent ce déplacement en le nommant changement de point d’assemblage.
L’autre consistait en un déplacement au-dehors de la boule lumineuse ; un tel déplacement fut nommé mouvement du point d’assemblage.
Ils découvrirent que ce qui faisait la différence entre un changement et un mouvement était la nature de la perception que chacun permet.
Puisque les changements du point d’assemblage sont des déplacements à l’intérieur de la boule lumineuse, les mondes qu’ils engendrent, quels qu’en soient la bizarrerie ou l’étonnant ou l’incroyable qui les caractérisent, sont encore des mondes appartenant au domaine humain.
Ce domaine humain est celui de la totalité des filaments d’énergie qui passent au travers de la boule lumineuse, Au contraire, les mouvements du point d’assemblage, puisqu’ils sont des déplacements en dehors de la boule lumineuse, mettent en oeuvre des filaments d’énergie qui sont au-delà du royaume humain.
Percevoir de tels filaments engendre des mondes qui dépassent toute compréhension, des mondes inconcevables n’ayant pas une seule trace d’antécédents humains.
À cette époque-là, la question de validation jouait un rôle essentiel dans ma pensée.
« Don Juan, pardonnez-moi, mais cette affaire de point d’assemblage est une idée tellement extravagante, tellement inadmissible que je ne sais pas comment l’aborder, ou bien qu’en penser.
– Il ne te reste qu’une seule chose à faire, rétorqua-t-il. Voir le point d’assemblage ! Voir n’est pas si difficile. La difficulté est de briser le rempart que tous nous avons dans nos pensées et qui nous immobilise.
« Pour le briser, tout ce qu’il nous faut est de l’énergie. Une fois que nous disposons d’énergie, voir survient de soi-même. L’astuce consiste à abandonner notre tour d’autosatisfaction et de fausse sécurité.
– Il m’apparaît évident que voir réclame une immense connaissance, don Juan. Ce n’est pas uniquement une question d’avoir de l’énergie.
– C’est uniquement une question d’avoir de l’énergie, crois-moi.
Le plus difficile est de se convaincre que c’est possible.
À cette fin tu dois faire confiance au nagual.
En sorcellerie, le merveilleux est que chaque sorcier doit obtenir la preuve de chaque chose par sa propre expérience.
Je te révèle les principes de la sorcellerie non pas avec l’espoir que tu les mémoriseras, mais avec l’espoir que tu les mettras en pratique. »
En ce qui concerne la nécessité de lui faire confiance, sans aucun doute don Juan avait raison.
Au cours des premières étapes de mon apprentissage qui dura treize années, la chose la plus difficile fut de m’affilier à son monde et à sa personne.
Cet acte d’adhésion signifiait qu’il fallait que j’apprenne à lui faire implicitement confiance et, sans aucun préjugé, à l’accepter en tant que nagual.
Dans le monde des sorciers le rôle absolu de don Juan se manifestait par le titre que lui accordaient ses pairs ; ils le nommaient le nagual. On m’expliqua que ce concept s’attache à toute personne mâle ou femelle, qui possède une constitution d’énergie spécifique qui apparaît à un voyant telle une double boule lumineuse.
Les voyants croient que lorsqu’une de ces personnes entre dans le  monde de la sorcellerie, cette charge supplémentaire d’énergie devient un capital de force et une faculté à diriger. D’où le fait que le nagual soit le guide naturel et le chef d’un groupe de sorciers.