Ainsi un Franciscain qui accompagnait les Conquistadores en Amérique raconte un mythe indien identique que la Tour de Babel :
« Au début, avant que la lumière du soleil n’ait été créée, le monde était plongé dans l’obscurité et les ténèbres ? ce n’ était qu’une immense plaine, sans la moindre colline ni élévation, entourée de tous cotés par de l’eau, sans arbres, ni choses vivantes.
Immédiatement après que la lumière et le soleil se furent levés à l’est, apparurent des géants difformes qui prirent possession de la terre.
Fascinés par la lumière et la beauté du soleil, ils décidèrent de construire une tour si haute que son sommet toucherait le ciel.
Utilisant un argile gluant et du bitume ( la même technique qu’ à Babylone ) ils commencèrent sans tarder à bâtir la tour.
Quand la tour fut si haute qu’ elle touchait le firmament, le Seigneur des cieux, fou de rage, dit aux habitants du ciel : avez vous remarqué que les habitants de la terre, fascinés par la lumière du soleil et sa beauté, ont dans leur arrogance, construit une tour pour monter jusqu’ici ? que le diable les emporte car il n’ est pas juste que ceux de la terre, vivant dans la chair, se mêlent à nous !
Sur le champ les habitants du ciel frappèrent tel la foudre, ils détruisirent l’édifice et divisèrent et éparpillèrent les bâtisseurs sur toute la surface de la terre « On ne parle pas de langue mais quelle proximité avec la Tour de Babel !
Et puis la différence de langues, comme la différence d’ écritures ou de religions sont ils en finalité néfastes ?
Un philosophe iranien, Az-ZamakhsharÎ affirme qu’elles sont nécessaires à la reconnaissance mutuelle des personnes et des choses.
A cause de la différence, dit-il, la reconnaissance mutuelle est possible. Car si les choses étaient en accord, semblables et d’ une seule façon, l’inconnaissance et la confusion apparaîtraient et beaucoup de
bonnes choses se seraient arrêtées.
Pour maintenant étudier la Tour de Babel sous son aspect babylonien, il faut déjà préciser que , contrairement à la symbolique qui y est attachée dans le monde judéo-chrétien et islamique, pour les Babyloniens, cette Tour était destinée, au contraire, à permettre aux Dieux de descendre sur terre.
La démolition de la Tour de Babel aurait alors une autre symbolique, non plus celle de l ambition démesurée des hommes qui veulent conquérir le ciel, mais, au contraire, la médiocrité de leurs moyens puisqu’ ils n’ arrivent pas à mettre à la disposition de leurs Dieux les moyens pour que Ceux-ci viennent les visiter, restant désespérément au niveau du sol.
Ceux-ci, en effet, ne rendraient visite aux hommes que si ceux-ci s en rendaient dignes !