Il n’y a rien de «mal» nulle part. «Mal» est un terme relatif qui indique le contraire de ce que vous appelez «bien».
Mais qu’est-ce qui est «bien»? Peux-tu être véritablement objectif sur ces questions? Ou est-ce que «bien» et «mal» ne sont pas que de simples descriptions que vous avez plaquées sur des événements et des circonstances, à partir de votre décision?
Et sur quoi, dis-moi, repose ta décision? Sur ta propre expérience? Non. Dans la plupart des cas, tu as choisi d’accepter la décision de quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui est venu avant toi et, présumément, s’y connaît mieux. Parmi tes décisions quotidiennes sur le «bien» et le «mal», très peu viennent de toi à partir de ta compréhension des choses.
C’est particulièrement vrai à propos des questions importantes. En fait, plus la question est importante, moins tu es susceptible d’écouter ta propre expérience, et plus tu sembles prêt à t’approprier les idées d’un autre.
Cela explique pourquoi tu as abandonné, à toutes fins pratiques, le contrôle entier de certaines zones de ta vie et certaines questions qui surviennent dans l’expérience humaine.
Ces domaines et questions comprennent très souvent les sujets les plus essentiels à ton âme : la nature de Dieu, la nature de la vraie moralité, la question de l’ultime réalité, les questions de vie et de mort entourant la guerre, la médecine, l’avortement, l’euthanasie, toute l’étendue et la nature des valeurs personnelles, des structures, des jugements. La plupart d’entre vous les avez abdiqués, assignés à d’autres.
Vous ne voulez pas prendre vos propres décisions sur ces questions.
«Quelqu’un d’autre doit décider! Je vais suivre, je vais suivre! vous exclamez-vous. Quelqu’un d’autre doit me dire ce qui est bien et mal!»
C’est pourquoi, en passant, les religions humaines rassemblent autant d’adeptes.
La nature du système de croyance ne compte presque pas, pourvu qu’il soit ferme, cohérent, clair dans ses attentes envers l’adepte et rigide. Selon ces critères, on trouve des gens qui croient en presque n’importe quoi. Le comportement et la croyance la plus étrange peuvent être – ont été – attribués à Dieu. C’est la volonté de Dieu, disent-ils. La parole de Dieu.
Et il y a ceux qui acceptent cela. Avec joie. Car, vois-tu, cela élimine la nécessité de penser.
Alors, parlons du fait de tuer. Peut-il y avoir une raison justifiable de tuer quoi que ce soit? Penses-y. Tu découvriras que tu n’as besoin d’aucune autorité extérieure pour te donner une direction, d’aucune source supérieure pour te fournir des réponses. Si tu y penses, si tu examines tes propres sentiments, les réponses te seront évidentes et tu agiras selon elles. Voilà ce qui s’appelle agir selon ta propre autorité.
C’est quand tu agis sur le pouvoir des autres que tu crées des problèmes. Les États et les pays doivent-ils tuer pour atteindre leurs objectifs politiques? Les religions doivent-elles tuer pour renforcer leurs impératifs théologiques? Les sociétés doivent-elles tuer en réaction contre ceux qui violent les codes de comportement?
Tuer est-il un remède politique approprié, une façon de convaincre spirituellement, ou une solution aux problèmes sociaux?
Alors, peux-tu tuer quelqu’un qui essaie de te tuer? Utiliserais-tu la force meurtrière pour défendre la vie d’un proche? Celle de quelqu’un que tu ne connais même pas?
Tuer est-il une façon convenable de se défendre contre ceux qui tueront si on ne les arrête pas d’une autre façon?
Y a-t-il une différence entre tuer et commettre un meurtre?
L’Etat voudrait que tu croies que tuer pour compléter un projet purement politique est un acte parfaitement défendable. En fait, pour exister en tant qu’entité de pouvoir, l’État a besoin de ton adhésion complète.
Les religions voudraient te faire croire qu’il est parfaitement défendable de tuer pour répandre, faire connaître et imposer leur vérité particulière. En fait, pour exister en tant qu’entités de pouvoir, les religions ont besoin de ton adhésion complète.
La société voudrait te faire croire qu’il est parfaitement défendable de tuer pour punir ceux qui commettent certaines offenses (différentes au fil des années). En fait, pour exister en tant qu’entité de pouvoir, la société a besoin de ton adhésion complète.
Selon toi, ces positions sont-elles correctes? As-tu pris la parole de quelqu’un à cet égard? Qu’en dit ton Soi?
Il n’y a ni «bien» ni «mal» à propos de ces questions. Mais tes décisions dressent un portrait de Qui Tu Es.
En effet, par leurs décisions, vos États et nations ont déjà dressé ces portraits.
Par leurs décisions, vos religions ont créé des impressions durables, indélébiles. Par leurs décisions, vos sociétés ont peint leurs autoportraits, aussi.
Ces portraits te plaisent-ils? Est-ce que ce sont les impressions que tu désires laisser? Ces portraits représentent-ils Qui Tu Es?
Sois prudent en ce qui concerne ces questions. Elles exigent parfois que tu réfléchisses.
Réfléchir est difficile. Faire des jugements de valeur est difficile. Cela te place en position de pure création, car tu devras souvent dire: «Je ne sais pas. Je ne sais tout simplement pas.» Mais tu dois tout de même prendre une décision. Alors, tu devras choisir. Tu devras faire un choix arbitraire.
Un tel choix (une décision qui ne vient d’aucune connaissance personnelle préalable) s’appelle pure création.
Et l’individu est conscient, profondément conscient, qu’en prenant de telles décisions, le Soi se crée.
Une oeuvre aussi importante n’intéresse pas la plupart d’entre vous. La plupart d’entre vous préférez la laisser à d’autres. Ainsi, la plupart d’entre vous n’êtes pas vos propres créateurs, mais des créatures de l’habitude : vous êtes des créatures des autres.
Alors, quand d’autres t’ont dit comment tu devrais te sentir, et que cela contredit directement la façon dont tu te sens vraiment, tu éprouves un profond conflit intérieur.
Quelque chose de profond en toi te dit que ce qu’ont dit les autres n’est pas Qui Tu Es.
Alors, où aller à partir de cela? Que faire?
Tu te rends d’abord chez tes spécialistes de la religion : les gens qui t’ont amené là au départ. Tu vas voir tes prêtres, tes rabbins, tes pasteurs et tes maîtres, et ils te disent de cesser d’écouter ton Soi. Les pires d’entre eux tenteront de t’en détourner par la peur; de te détourner par la peur de ce que tu connais intuitivement.
Ils te parleront du diable, de Satan, des démons et des esprits maléfiques, de l’enfer, de la damnation et de toutes les choses effrayantes qu’ils peuvent imaginer pour t’amener à voir à quel point ce que tu savais et sentais intuitivement était mauvais, et que tu ne trouveras le réconfort que dans leur pensée, leur idée, leur théologie, leurs définitions du bien et du mal, et leur conception de Qui Tu Es.
La séduction ne tient qu’à une chose : pour obtenir une approbation instantanée, tu n’as qu’à être d’accord. Si tu es d’accord, tu recevras instantanément de l’approbation. Certains vont même chanter, crier, danser et agiter les bras en chantant alléluia!
Il est difficile de résister. Tant d’approbation, une telle réjouissance, parce que tu as vu la lumière, que tu es sauvé!
Les approbations et démonstrations accompagnent rarement les décisions intérieures. On célèbre rarement celui qui choisit de suivre sa vérité personnelle. En fait, c’est tout le contraire. Non seulement les autres oublieront-ils peut-être de te célébrer, mais ils vont peut-être te soumettre au ridicule.
Quoi? Tu penses tout seul? Tu décides toi-même? Tu appliques tes propres critères, tes propres jugements, tes propres valeurs?
D’ailleurs, pour qui te prends-tu?
En vérité, c’est précisément la question à laquelle tu es en train de répondre.
Mais il faut accomplir ce travail dans une grande solitude. Sans récompense, sans approbation, peut-être même sans que personne ne le remarque.
Alors, tu poses une très bonne question. Pourquoi continuer? Pourquoi même se lancer sur une telle voie?
Qu’y a-t-il à gagner en entreprenant un tel voyage? Où en est le motif? Quelle en est la raison?
La raison en est ridiculement simple.
IL N’Y A RIEN D’AUTRE À FAIRE.
Que veux-Tu dire?
Je veux dire que c’est tout. Il n’y a rien d’autre à faire. En fait, il n’y a rien d’autre à faire pour toi. Toute ta vie, tu vas faire ce que tu fais maintenant – tout comme tu l’as fait depuis ta naissance.
La seule question, c’est : est-ce que tu le feras consciemment ou inconsciemment?
Tu vois, tu ne peux pas décrocher du voyage. Tu t’y es embarqué avant de naître. Ta naissance n’est qu’un signe que le voyage a commencé.
Alors, il ne s’agit pas de savoir : pourquoi se lancer dans un tel voyage? Tu as déjà commencé. Tu l’as fait dès ton premier battement de coeur.
II s’agit de savoir : est-ce que je veux parcourir cette voie consciemment ou inconsciemment? Avec ou sans vigilance? En tant que cause ou en tant qu’effet de mon expérience?
Pour la plus grande part de ta vie, tu as vécu les effets de tes expériences.
A présent, tu es invité à en être la cause. C’est ce qu’on appelle vivre consciemment. C’est ce qu’on appelle marcher dans la conscience.
Alors, comme Je l’ai dit, nombre d’entre vous avez parcouru une certaine distance. Vous avez fait un progrès non négligeable. Alors, vous ne devriez pas avoir l’impression, après toutes ces vies, de n’être arrivés «qu’à» cela. Certains d’entre vous êtes des créatures hautement évoluées, dotées d’un très solide sentiment du Soi. Vous savez Qui Vous Etes et vous savez ce que vous aimeriez devenir. Vous savez même comment y arriver.
C’est un grand signe. C’est une indication certaine.
De quoi?
Du fait que vous n’avez encore que quelques vies à vivre.
Est-ce bien?
Ce l’est, à présent – pour toi. Et ce l’est parce que tu le dis. Il n’y a pas longtemps, tout ce que tu voulais faire c’était de rester ici.
À présent, tout ce que tu veux faire c’est de partir. C’est un très bon signe.
Il n’y a pas longtemps, tu as tué des choses – des bestioles, des plantes, des arbres, des animaux, des gens, et à présent, tu ne peux tuer quelque chose sans savoir exactement ce que tu fais, et pourquoi. C’est un très bon signe.
II n’y a pas longtemps, tu vivais ta vie comme si elle n’avait aucun but. A présent, tu sais qu’elle n’a aucun but, sauf celui que tu lui donnes.
Il n’y a pas longtemps, tu suppliais l’univers de t’apporter la Vérité. A présent, tu dis ta vérité à l’univers. Et c’est un très bon signe.
Il n’y a pas longtemps, tu cherchais à être riche et célèbre. À présent, tu cherches à être tout simplement et merveilleusement ton Soi.
Et il n’y a pas très longtemps, tu Me craignais. À présent, tu M’aimes, suffisamment pour M’appeler ton égal.
Alors, continue de grandir, Mon fils. Continue de devenir.
Et continue de choisir ce que tu veux être, la prochaine version supérieure de ton Soi.
Continue dans cette direction.
Continue! Continue! C’est l’oeuvre de Dieu que nous accomplissons, toi et Moi. Alors continue!