Aucune prière ne reste sans réponse.


Cependant, bien des gens disent que leurs prières sont restées sans réponse.

Aucune prière (et une prière n’est rien d’autre qu’un fervent énoncé de ce qui est) ne reste sans réponse.

Chaque prière (chaque pensée, chaque affirmation, chaque sentiment) est créative.

C’est par ton ardeur à la tenir pour vraie qu’elle se manifestera dans ton expérience.

Lorsqu’on dit qu’une prière est restée sans réponse, ce qui s’est passé en réalité c’est que la prière, la parole ou le sentiment entretenu avec le plus de ferveur est entré en vigueur.

Il faut toutefois que tu saches (et voici le secret) que c’est toujours la pensée derrière la pensée (ce qu’on pourrait appeler la pensée racine) qui contrôle.

Si, par conséquent, tu quémandes et supplies, tu auras sans doute une chance beaucoup plus mince de faire l’expérience de ce que tu crois choisir, car la pensée racine qui se trouve derrière chaque supplication, c’est que tu n’as pas maintenant ce que tu souhaites.

Cette pensée racine devient ta réalité.

La seule pensée racine qui pourrait enrayer cette pensée, c’est la pensée, entretenue dans la foi, que Dieu t’accordera tout ce que tu demandes, inévitablement.

Certaines gens ont une telle foi, mais très peu.

Le processus de la prière devient plus simple lorsque, au lieu de croire que Dieu acceptera toujours chaque requête, on comprend intuitivement que la requête en soi n’est pas nécessaire.

Alors, la prière est une prière d’action de grâces.

Ce n’est pas du tout une requête, mais une parole de reconnaissance pour ce qui est.

Lorsque tu dis qu’une prière est une affirmation de ce qui est, veux-tu dire que Dieu ne fait rien? Que tout ce qui arrive après une prière est le résultat de l’action de celui qui prie?

Si tu crois que Dieu est un être tout-puissant qui entend toutes les prières, dit «oui» à certaines, «non» à d’autres et «peut-être, mais pas maintenant» au reste, tu te trompes. Selon quelle règle Dieu déciderait-il?

Si tu crois que Dieu est le créateur et décideur de toutes choses dans ta vie, tu te trompes.

Dieu est l’observateur et non le créateur.

Et Dieu demeure prêt à t’aider à vivre ta vie, mais pas de la façon dont tu pourrais t’y attendre.

Le rôle de Dieu n’est pas de créer, ou de dé-créer, les situations ou les conditions de ta vie.

Dieu t’a créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Toi, tu as créé le reste, grâce au pouvoir que Dieu t’a donné.

Dieu a créé le processus de la vie et la vie même telle que tu la connais.

Cependant, Dieu t’a donné le libre choix de faire ce que tu veux de la vie.

En ce sens, ta volonté en ce qui te concerne est la volonté de Dieu en ce qui te concerne.

C’est la grande illusion dans laquelle tu t’es engagé : que Dieu se soucie, d’une façon ou d’une autre, de ce que tu fais.

Je ne Me soucie pas de ce que tu fais, et cela te semble difficile à entendre.

Pourtant, te soucies-tu de ce que font tes enfants lorsque tu les envoies jouer?

Est-il important pour toi de savoir s’ils jouent à cache-cache ou à faire semblant?

Non, car tu sais qu’ils sont en parfaite sécurité. Tu les as placés dans un environnement que tu considères accueillant et très convenable.

Bien entendu, tu espères toujours qu’ils ne se blesseront pas.

Et si cela arrive, tu vas courir les aider, les soigner, leur permettre de se sentir à nouveau en sécurité, d’être à nouveau heureux et de retourner jouer le lendemain.

Mais qu’ils choisissent de jouer à cache-cache ou à faire semblant, cela n’aura aucune importance pour toi le lendemain non plus.

Tu leur diras bien sûr quels jeux sont dangereux.

Mais tu ne peux empêcher tes enfants de faire des choses dangereuses.

Pas toujours. Pas indéfiniment. Pas à chaque instant de leur vie. Un parent intelligent sait cela.

Et pourtant, ce parent ne cesse jamais de se soucier du résultat.

C’est cette dichotomie (ne pas se soucier profondément du processus mais se soucier profondément du résultat) qui peut servir à décrire la dichotomie de Dieu.

Mais Dieu, en un sens, ne se soucie même pas du résultat. Pas du résultat ultime. C’est parce que le résultat ultime est assuré.

Telle est la seconde grande illusion de l’homme : que le résultat de la vie soit douteux.

C’est ce doute quant au résultat ultime qui a créé ton plus grand ennemi, la peur.

Car si tu doutes du résultat, alors tu dois douter du Créateur : tu dois douter de Dieu.

Et si tu doutes de Dieu, tu dois passer toute ta vie dans la peur et la culpabilité.

Si tu doutes des intentions de Dieu (et de la capacité de Dieu de produire ce résultat ultime), alors comment pourras-tu jamais te détendre? Comment pourras-tu jamais véritablement trouver la paix?

Mais Dieu a le pouvoir absolu de faire concorder les intentions avec les résultats.

Comme tu ne peux le croire, et que tu ne le croiras pas (même si tu prétends que Dieu est tout-puissant), tu es obligé de créer en imagination une force égale à Dieu pour faire en sorte que la volonté de Dieu soit contredite.

Ainsi, tu as créé, dans ta mythologie, l’être que tu appelles «diable».

Tu as même imaginé un Dieu en guerre avec cet être (croyant que Dieu résout les problèmes de la même façon que toi). Finalement, tu t’es imaginé que Dieu pouvait perdre cette guerre.

Tout cela contredit tout ce que tu prétends savoir à propos de Dieu, mais c’est sans importance.

Tu vis ton illusion et, par conséquent, tu sens ta peur, et tout cela découle de ta décision de douter de Dieu.

Mais que se passerait-il si tu prenais une nouvelle décision? Quel serait alors le résultat?

Je te dis ceci : tu vivrais comme le Bouddha a vécu, comme Jésus a vécu et comme tous les saints que tu as jamais idolâtrés.

Cependant, comme c’est arrivé à la plupart de ces saints, les gens ne te comprendraient pas. Et lorsque tu essaierais d’expliquer ton sentiment de paix, ta joie dans la vie, ton extase intérieure, ils écouteraient tes paroles, en y ajoutant toutefois quelque chose.

Ils se demanderaient comment tu as bien pu avoir ce qu’ils ne peuvent trouver. Et alors, ils deviendraient jaloux. La jalousie se changerait bientôt en rage et, dans leur colère, ils essaieraient de te convaincre que c’est toi qui ne comprends pas Dieu.

Et s’ils échouaient à t’arracher à ta joie, ils chercheraient à te nuire tellement leur rage serait grande.

Et lorsque tu leur dirais que c’est sans importance, que même la mort ne peut interrompre ta joie, ni changer ta vérité, ils te tueraient sûrement.

Alors, en voyant la paix dans laquelle tu as accepté la mort, ils feraient de toi un saint et t’aimeraient à nouveau.

Car c’est dans la nature des gens d’aimer, puis de détruire, puis d’aimer à nouveau ce qu’ils chérissent le plus.