Que se passe-t-il au moment de la mort ? Il est plus facile de poser cette question que d’y répondre.
Il n’y a pas de moment précis où la mort survient, même lorsqu’il y a accident soudain.
J’essaierai néanmoins de vous apporter une réponse aussi pratique que l’est votre question.
Pour la plupart des gens, elle signifie en réalité ceci : Qu’arrivera-t-il quand je ne serai plus physiquement vivant ? Que ressentirai-je ? Serai-je encore moi-même ? Les émotions qui me conduisent dans la vie persisteront-elles ? Y a-t-il un ciel et un enfer ? Serai-je accueilli par des dieux ou des démons, des ennemis ou des êtres aimée ?
La plupart de ces interrogations traduisent l’incertitude : Quand je serai mort, serai-je encore tel que je suis maintenant, et me souviendrai-je de ceux qui me sont chers aujourd’hui ?
Je répondrai à ces questions de manière appropriée. Avant de le faire, plusieurs considérations apparemment sans intérêt pratique concernant la nature de la vie et de la mort doivent être abordées.
Avant tout, revenons au fait qui vient d’être mentionné. La mort ne frappe pas à un moment précis, indivisible, séparé.
La vie est un état en devenir et la mort fait partie de ce processus.
Actuellement, vous êtes vivants, conscients de l’être, étincelants de connaissance au milieu de parcelles de cellules mortes ou mourantes ; vivants alors que les atomes et les molécules de votre corps meurent et renaissent.
Vous êtes vivants, donc, au milieu de petites morts ; des pans de votre propre image s’émiettent d’instant en instant et sont remplacés, ce qui donne à peine matière à réflexion.
Ainsi, vous êtes, dans une certaine mesure, vivants au sein d’une mort perpétuelle de vous-mêmes – vivants en dépit
et à cause de la multitude de morts et de renaissances qui se manifestent dans votre corps physique.
Si les cellules ne mouraient pas et n’étaient pas remplacées, l’image physique ne pourrait pas – comme elle le fait actuellement – continuer d’exister telle que vous la connaissez : une conscience rythmée autour d’une image corporelle en changement constant.
Bien que vous considériez votre conscience comme continue, par bien des aspects elle peut être comparée à une luciole.
Elle aussi connaît un mouvement rapide de luminescence et d’extinction, bien que, comme nous l’avons dit précédemment, elle ne s’éteigne jamais.
Son intensité n’est jamais aussi constante que vous le supposez.
Ainsi, vous êtes vivants au sein de toutes ces petites morts.
En réalité, bien que vous ne vous en rendiez pas compte, vous êtes souvent « morts », en dépit de la vie éclatante de votre conscience.
J’utilise en ce moment vos propres expressions.
Par « mort », donc, j’entends ne plus exister dans la réalité.
Actuellement, votre conscience n’est pas physiquement vivante et orientée pendant la même durée où elle est physiquement vivante et orientée.
Vous pouvez trouver cela confus, mais nous ferons en sorte d’être plus clair.
La conscience a des pulsations que vous ne percevez pas.
Arrêtons-nous à cette comparaison.
A un instant donné, votre conscience est « vivante », concentrée dans la réalité physique.
A l’instant suivant, elle est concentrée ailleurs, dans un autre système de réalité.
Elle est, de votre point de vue, sans vie ou « morte ».
L’instant suivant, elle est de nouveau « vivante », axée sur votre réalité.
Vous n’êtes pas conscients de cet instant intermittent de non-vie.
Votre sens de la continuité repose donc sur la reconnaissance d’une pulsation sur deux.
Est-ce clair pour vous ?
Rappelez-vous qu’il s’agit d’une comparaison, ainsi le mot « instant » ne doit pas être pris d’une manière trop littérale. Il y a alors ce que nous pourrions appeler un aspect sous-jacent
de la conscience.
De même, les atomes et molécules sont morts et inactifs pour votre système puis redeviennent vivants et actifs, mais vous ne pouvez percevoir l’instant pendant lequel ils n’existent pas.
Compte tenu du fait que votre vie et votre univers physiques sont composés d’atomes et de molécules, considérez comme acquis le point suivant : la structure entière existe de cette
façon.
En d’autre termes, elle est intermittente et existe selon un certain rythme ; elle a disons, le rythme de la respiration.
Il existe des rythmes d’ensemble qui portent en eux une infinité de variations individuelles – presque comme un métabolisme cosmique.
Vue de cette manière, ce que vous appelez la mort est simplement l’insertion d’une plus longue durée de pulsation dont vous n’êtes pas conscients, une longue pause dans cette autre dimension, si l’on peut dire.
La mort du tissu physique n’est qu’une partie du processus de vie tel que vous le connaissez dans votre système, une parcelle du processus du devenir.
Et de ces tissus, une nouvelle vie surgira.
La conscience – la conscience humaine – ne dépend pas des tissus, et pourtant il n’y a pas de vie physique qui ne soit le produit de quelque partie de la conscience.
Par exemple, quand votre conscience individuelle a quitté le corps d’une manière que j’expliquerai brièvement, les consciences propres aux atomes et aux molécules demeurent et ne sont
pas annihilées.
Actuellement, vous vous considérez arbitrairement comme dépendants d’une image physique déterminée : vous vous identifiez à votre corps.
Comme je l’ai déjà dit, tout au long de votre vie, différents éléments de votre corps meurent, et ce dernier ne contient plus une particule de matière physique dont on puisse prétendre qu’elle a dix ans ou plus.
Il est totalement différent de ce qu’il était à cette période.
Le corps qui était le vôtre il y a dix ans, mes chers lecteurs, n’est plus.
Naturellement, vous ne le sentez pas et vous êtes tout à fait capables de lire ce livre avec des yeux qui sont riches d’une matière totalement nouvelle.
Les élèves de Ruburt ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ans, leur structure physique s’est modifiée et pourtant il ne semble pas y avoir de hiatus dans votre perception.
Le processus se poursuit si doucement que vous n’en avez pas conscience.
Les pulsations mentionnées plus haut sont d’une durée si brève que votre conscience les franchit joyeusement.
Néanmoins, votre perception physique ne semble plus pouvoir combler l’écart quand le rythme de pulsation se fait plus long.
Et c’est alors que vous percevez le temps comme celui de la mort.
Ce que vous voulez savoir, donc, c’est ce qui arrive quand votre conscience est exclue de la réalité physique et quand, momentanément, elle semble ne plus avoir d’image physique.
D’un point de vue pratique, il n’y a pas une réponse unique parce que chacun de vous est une individualité.
Il n’y a de réponse générale que pour les principales manifestations de cette expérience, mais les types de morts relèvent avant tout de ce que la conscience subit.
Cette dernière est en cause ainsi que sa manière globale de réagir.
La façon dont vous comprenez la nature de la réalité colorera fortement vos expériences car vous interpréterez ces dernières à la lumière de vos croyances, tout comme aujourd’hui vous considérez votre vie quotidienne en fonction de ce que vous croyez possible ou non.
Votre conscience peut se séparer lentement ou rapidement de votre corps avec de nombreuses variantes.
Dans certains cas de sénilité, par exemple, des éléments fortement organisés de la personnalité ont déjà quitté le corps et sont confrontés à des situations nouvelles.
La peur de la mort peut engendrer une telle panique psychologique que, pour vous en préserver, vous pouvez être amenés à ralentir votre conscience pour entrer dans un état de coma – état dont il est difficile de se sortir.
La croyance aux feux de l’enfer peut provoquer des visions infernales. Celle qui se fait l’écho d’un ciel stéréotypé peut engendrer des visions paradisiaques.
Vous construisez toujours votre réalité en fonction de vos idées et de vos espoirs.
Il est dans la nature de la conscience de se retrouver telle qu’elle est, quelle que soit la réalité.
Je peux vous assurer que de telles images sont temporaires.
La conscience doit utiliser ses capacités.
L’ennui et la stagnation d’un paradis stéréotypé ne satisferont pas longtemps la tendance à l’effort.
Des maitres sont présents qui expliquent conditions et circonstances.
Vous n’êtes pas laissés à l’abandon, perdus dans un labyrinthe de caractère hallucinatoire.
Vous pouvez immédiatement vous rendre compte si vous êtes morts ou non d’un point de vue physique.
Vous vous retrouverez sous une autre forme, une autre image qui, dans une large mesure, vous paraîtra avoir une réalité – aussi longtemps que vous n’essaierez pas de vous en servir pour manipuler le monde physique. Puis les différences deviendront évidentes.
Si vous croyez vraiment que votre conscience est un produit de votre corps physique, vous pouvez tenter de vous accrocher à lui.
Certaines personnalités sont là, une garde d’honneur, pour ainsi dire, qui est supposée apporter aide et assistance.
Elle est composée d’êtres qui, de votre point de vue, sont à la fois vivants et morts. Ceux qui appartiennent à votre système expérimentent ces activités « hors-du-corps » lorsqu’ils
dorment.
Ils sont familiarisés avec les projections de la conscience et les sensations qui leur sont associées.
Ils aident ceux qui abandonneront définitivement leur corps à s’orienter.
Ces gens sont particulièrement secourables parce qu’ils sont encore impliqués dans la réalité physique et ont une compréhension plus immédiate des sentiments et des émotions qui sont les vôtres.
De telles personnes peuvent ou non garder le souvenir de leurs activités nocturnes.
Les expériences avec projection de conscience et connaissance de la mobilité de la conscience sont donc très utiles en tant que préparation à la mort.
Vous pouvez, pour ainsi dire, expérimenter à l’avance l’environnement d’après la mort pour apprendre à connaître les conditions qui seront les vôtres.
Soit dit en passant, ceci ne relève pas d’un comportement morbide, pas plus que ne le sont les environnements qui vous entourent après la mort.
Au contraire, ils sont généralement beaucoup plus intenses et satisfaisants que ceux de votre réalité.
Vous apprendrez simplement à opérer dans un milieu nouveau où des nouvelles lois ont cours, et celles-ci sont beaucoup moins rigides que celles qui régissent vos activités
d’aujourd’hui. 
En d’autres termes, vous devrez apprendre à comprendre et à utiliser de nouvelles libertés.
Même ces expériences seront différentes car cet état est également en devenir.
Certains auront un avenir dans d’autres vies physiques.
D’autres existeront et développeront simultanément leurs capacités dans différents systèmes de réalité et demeureront pour un temps à ce stade « intermédiaire ».
Je ne puis offrir aucun espoir à ceux qui sont paresseux : la mort ne vous apportera pas le repos éternel.
Vous pouvez, si tel est votre désir, vous reposer un moment.
Non seulement vous devrez utiliser vos capacités après la mort, mais vous devrez aussi développer celles qui sont demeurées inexploitées pendant votre expérience précédente.
Ceux qui avaient foi en une vie après la mort se trouveront en position plus favorable pour s’accoutumer à leurs nouvelles conditions.
Ceux qui n’ont pas une telle foi l’acquerront d’une manière différente en pratiquant les exercices que je donnerai dans ce livre.
Ils vous permettront d’élargir votre perception à d’autres niveaux de réalité, si vous êtes persévérants, attentifs et déterminés.
La conscience telle que vous la connaissez est accoutumée à ces brefs intervalles de non-existence dont j’ai parlé.
En revanche, de longues périodes la désorientent plus ou moins.
Quand le corps dort, la conscience quitte souvent la réalité physique pour, de votre point de vue, de très longs moments.
Mais comme la conscience n’est pas dans son état de veille habituel, elle n’est pas marquée de la même façon par ces intervalles et se montre relativement indifférente.
Si la conscience quittait le corps pour une période égale à celle de l’état de veille normal, elle se considérerait comme morte car elle ne pourrait pas rationaliser la différence de
dimension et d’expérience.
Donc, dans l’état de sommeil, elle a, d’une manière sous-jacente et dans une certaine mesure, le même type de sensations que quand vous faites l’expérience de
la mort.
Dans de tels cas, vous retournez vers le corps mais comme vous avez passé le seuil de ces autres existences de nombreuses fois, elles ne vous semblent pas aussi étranges que vous semblez le supposer.
Les exercices pour se remémorer les rêves et les autres disciplines mentales qui seront mentionnées plus loin rendront ces questions tout à fait claires pour ceux et celles qui voudront bien les pratiquer.
Immédiatement après la mort, des amis ou des parents peuvent vous accueillir, mais ce n’est pas une règle générale.
C’est une question personnelle, comme toujours.
Vous êtes peut-être plus intéressés par des gens que vous avez connus au cours de vies antérieures que par ceux qui sont proches de vous actuellement.
Votre véritable sentiment à l’égard de parents également morts sera connu de vous et d’eux.
Il n’y aura pas d’hypocrisie.
Vous ne prétendrez pas aimer un parent qui a fait peu pour obtenir votre respect ou votre amour.
La télépathie opère sans déformation dans cette période qui suit la mort.
Ainsi, vous pourrez vous engager dans des relations véritables avec les parents et amis qui vous attendent.
Il peut arriver qu’une personne que vous considériez comme ennemie vous témoigne de l’amour et du respect, par exemple, et que vous agissiez de même à son égard.
Vos propres motifs seront clairs comme du cristal.
Cela ne vous empêchera pas de réagir à votre manière.
Vous ne deviendrez pas automatiquement sage si vous ne l’étiez pas auparavant, mais vous n’aurez pas la possibilité de dissimuler vos propres sentiments, émotions et motivations.
Que vous acceptiez ou non de reconnaitre ces mobiles inférieurs ou que vous en tiriez les leçons est encore votre affaire.
Les possibilités de progression et de développement sont très riches et les méthodes de connaissance mises à votre disposition très efficaces.
En examinant ce que vous avez fait de votre existence, vous êtes amenés à comprendre comment vos expériences furent l’aboutissement de vos propres pensées et de vos émotions, et comment celles-ci ont affecté les autres.
Tant que cet examen n’est pas terminé, vous n’êtes pas conscients de la globalité de votre identité.
Une fois comprise la signification de votre vie, vous choisissez l’existence à venir en connaissance de cause.
Vous êtes alors sensibilisés à une conscience en état d’expansion.
Ce que vous êtes commence à inclure ce que vous avez été, dans d’autres vies, et vous pouvez vous projeter dans votre prochaine existence physique, si vous décidez d’en avoir une autre.
Il vous est aussi possible d’accéder à un autre niveau de réalité, puis de retourner à une existence physique si tel est votre choix.
Votre conscience telle que vous la connaissez peut naturellement quitter totalement votre corps avant la mort physique (comme je vous l’ai déjà dit, il n’y a pas de moment précis de
la mort, mais je parle comme s’il y en avait un pour me mettre à votre niveau).
Votre conscience, quitte l’organisme physique de différentes manières, en fonction des situations.
Parfois, l’organisme lui-même est encore capable, dans une certaine mesure, de fonctionner, sans la direction ou l’organisation qui existait précédemment.
La conscience simple des atomes, cellules et organes continue d’exister pendant un certain temps après que la conscience principale s’est envolée.
Vous pouvez, en fonction de vos croyances et de votre développement, vous montrer ou non désorientés.
Je ne parle pas nécessairement de développement intellectuel.
L’intellect devrait aller de pair avec les émotions et les intuitions mais s’il colle trop à elles, des difficultés peuvent surgir quand; après la mort, la conscience récemment libérée revendique ces idées plutôt que de faire face à la réalité nouvelle.
En d’autres termes, il peut refuser le sentiment et même tirer argument de son autonomie présente par rapport au corps.
Comme je l’ai déjà dit, un individu peut être tellement certain que la mort est la fin de tout qu’un oubli temporaire peut en résulter.
Dans de nombreux cas, immédiatement après l’abandon du corps, il y a stupeur et reconnaissance de la situation.
Le cadavre lui-même peut être visualisé, par exemple : de nombreux enterrements ont un invité d’honneur mêlé aux participants – et personne ne regarde le corps avec autant de curiosité et d’étonnement que lui.
En cet instant de nombreuses variantes de comportement se manifestent, qui sont liées au savoir et aux habitudes de chaque individu.
Le milieu où le mort les découvre varie souvent.
Des hallucinations vivaces peuvent composer une expérience tout aussi réelle que ce qui appartient à la vie périssable.
Je vous ai dit que pensées et émotions forment la réalité physique ; elles engendrent aussi l’expérience après la mort.
Cela ne signifie pas que cette dernière n’est pas valable, pas plus que l’on peut dire que la vie physique est sans valeur.
Certaines images ont été utilisées pour symboliser le passage d’une existence à une autre, et nombreuses sont celles qui sont tout à fait appropriées parce qu’elles fournissent un cadre avec des références compréhensibles.
La traversée du Styx en est une.
Le mourant attendait l’apparition de certaines épreuves dans un ordre plus ou moins cohérent.
Les cartes avaient été préalablement dressées.
A la mort, la conscience visualisait nettement le fleuve.
Parents et amis déjà morts prenaient place dans le rituel qui constituait pour eux une cérémonie d’une signification profonde.
Le fleuve était tout aussi réel que ceux que vous connaissez, mais trompeur pour un voyageur non averti.
Des guides se tenaient en permanence sur le rivage pour aider de tels voyageurs à traverser.
Cela ne signifie pas qu’un tel fleuve soit une illusion. Le symbole est réalité, voyez-vous.
Le chemin était tracé.
Aujourd’hui cette carte particulière n’est généralement plus en usage.
Les vivants ne savent plus comment la lire.
Le christianisme a un paradis, un enfer, un purgatoire, un Jugement dernier : c’est pourquoi, à la mort, une autre cérémonie est mise en place pour ceux qui croient en ces symboles, et les guides prennent les apparences de figures chrétiennes, de saints et de héros bien-aimés.
Dans ce cadre et dans des termes qu’ils pouvaient comprendre, la véritable situation était exposée aux individus.
En proposant un tel itinéraire les mouvements religieux de masse ont rempli ce but.
Peu importe que ce plan ait été, plus tard, considéré comme un premier livre pour enfants, un manuel complet avec des planches coloriées, puisque le but principal avait été atteint et la désorientation réduite.
Quand de telles idées collectives n’ont plus cours, règne un grand trouble, et lorsque la vie après la mort est totalement niée, le problème prend une certaine ampleur.
Naturellement, nombreux sont ceux qui sont ravis de se retrouver encore conscients.
D’autres doivent, avant tout, apprendre certaines lois du comportement car ils sont ignorants du potentiel créateur de leurs pensées et de leurs émotions.
De tels individus peuvent se trouver, en un clin d’œil, dans dix milieux différents, par exemple, sans comprendre la raison de cette situation.
Ils ne verront aucune cohérence dans cette dernière et se sentiront, sans rime ni raison, voler d’une expérience à l’autre,
dans l’incapacité de comprendre qu’ils sont littéralement propulsés par leurs propres pensées.
Je parle des événements qui suivent immédiatement la mort car il y a d’autres étapes.
Les guides feront partie de vos visions afin de vous aider à en sortir, mais ils doivent avant tout gagner votre confiance.
Une fois j’ai, de votre point de vue, joué le rôle de guide, comme le fait Ruburt dans un état de sommeil.
C’est une situation plutôt délicate car il faut faire preuve de la plus extrême discrétion.
Comme je le découvris un jour, un homme nommé Moïse peut se distinguer d’un autre portant le même nom. J’avais joué le rôle de Moïse de façon plutôt crédible en différentes occasions – et une fois, bien que ce soit difficile à croire, pour un Arabe.
L’Arabe avait une caractéristique très intéressante, et vous parler de lui est une occasion pour moi d’illustrer quelques-unes des difficultés propres à ces situations.
Il haïssait les Juifs, mais je ne sais pourquoi il était obsédé par l’idée que Moïse était plus puissant qu’Allah.
Tel fut pendant des années le secret qui hanta sa conscience. Il passa quelque temps à Constantinople au moment des croisades. Il fut capturé et tué avec un groupe de Turcs.
Les chrétiens les exécutèrent tous d’une façon horrible et lui remplirent la bouche de charbons ardents. Il en appela à Allah et, en désespoir de cause, à Moïse, et sa conscience quitta son corps.
Moïse était là. Il croyait en Moïse plus qu’en Allah et j’ignorai jusqu’au dernier moment la forme que je devais assumer ; par ailleurs il semblait attendre un combat pour son âme.
Moïse et Allah devaient lutter pour lui. Il était obsédé par cette idée probablement parce qu’il était mort par suite de violences et rien ne pouvait le persuader d’accepter la paix ou le repos avant qu’on ne lui ait rendu justice par la force.
Un ami et moi organisâmes avec d’autres la cérémonie et, du haut de nos nuages, j’échangeai avec Allah des imprécations en prenant son âme à témoin – cependant que lui, le pauvre homme, demeuré au sol, tremblait de peur entre nous.
Évidemment il y a un côté humoristique dans cette histoire ; mais on voit bien ce que la croyance de l’homme peut engendrer et il est de notre devoir de le libérer en faisant aboutir ce mode de pensée.
J’en appelai donc à Jéhovah, mais sans résultat parce que notre Arabe ne connaissait pas Jéhovah – mais seulement Moïse – et c’était en lui qu’il avait mis sa foi.
Allah tira une épée cosmique qu’il enflamma et lâcha. Elle tomba sur la Terre qui prit feu. Notre Arabe cria encore. Il vit de longues processions derrière Allah et de longues processions qui apparaissaient derrière moi. Notre ami était convaincu que l’un de nous trois devait être détruit, et il craignait beaucoup d’être la victime.
Finalement, les nuages opposés sur lesquels nous apparaissions se rapprochèrent. Je tenais dans ma main une table sur laquelle on lisait : Tu ne tueras point. Allah prit son épée.
Quand nous fûmes plus près, nous échangeâmes nos symboles, nos cohortes se mêlèrent.
Nous avons composé ensemble l’image d’un soleil et avons proclamé : « Nous sommes un. »
Le dilemme était résolu !
Les deux idées diamétralement opposées devaient se fondre, sinon l’homme n’aurait pas connu la paix, et c’est seulement quand nous fumes réunis que nous avons pu lui expliquer sa situation.
Être de tels guides requérait de la discipline et de l’entraînement.
Avant l’événement que je viens de citer, par exemple, j’avais à plusieurs reprises vécu comme guide sous la direction d’une autre personne, et cela au cours de mes états de rêve quotidiens.
Il est possible par exemple de s’égarer momentanément dans des hallucinations.
Un autre guide doit alors vous en libérer.
Une connaissance précise des processus psychologiques est nécessaire et la variété des hallucinations dans lesquelles vous êtes susceptibles d’être entrainés est sans fin.
Vous pouvez par exemple prendre la forme d’un animal familier que vous avez tendrement aimé de son vivant.
De telles hallucinations se produisent ordinairement immédiatement après la mort.
Des individus peuvent être totalement conscients de ce qu’ils vivent parce qu’ils ont été préalablement entraînés et qu’ils sont prêts après un temps de repos, s’ils le désirent, à progresser à d’autres niveaux.
Il leur arrive, par exemple, de devenir conscients de leurs propres Soi réincarnés.
Ils reconnaissent alors très rapidement les personnalités qu’ils ont connues dans d’autres vies, si celles-ci ne sont pas engagées par ailleurs.
Ils peuvent délibérément se faire des illusions ou revivre des pans entiers de leurs vies passées s’ils le désirent.
Puis il y a une période d’examen de soi, de règlement de comptes, si l’on peut dire au cours de laquelle ils sont capables de saisir la totalité de leur rôle, de leurs capacités et de leurs points faibles et décider, s’ils le veulent, de retourner ou non à leur existence physique.
N’importe quelle individualité a la possibilité d’expérimenter n’importe quel niveau.
Faute d’un tel examen, de nombreuses personnes peuvent être laissées de côté.
Les émotions étant très importantes, il est essentiel que des amis vous attendent.
Dans de nombreux cas, pourtant, ces derniers ont atteint d’autres niveaux d’activité, et souvent un guide prend, pour un temps, l’apparence d’un ami afin que vous vous sentiez plus confiants.
Évidemment, c est uniquement parce que la plupart des gens pensent qu’il ne vous est pas possible de quitter votre corps que dans votre vie vous ne faites pas consciemment des expériences hors-du-corps.
De telles pratiques vous permettraient, mieux que les mots, de vous accoutumer aux conditions qui seront les vôtres.
Rappelez-vous que, d’une certaine manière, votre existence physique est le résultat d’une hallucination collective.
De grands écarts existent entre la réalité d’un homme et celle d’un autre.
Après la mort, l’expérience est aussi organisée, aussi compliquée et engagée que ce que vous connaissez en ce monde.
Vous avez actuellement des hallucinations que vous ne reconnaissez pas comme telles.
J’ai déjà parlé de tels phénomènes.
Ce sont des épreuves symboliques intenses qui peuvent aussi se manifester dans le sommeil quand la personnalité est sur le point de changer ou quand des idées opposées doivent être unifiées, ou encore si l’on doit céder la place à quelqu’un.
S’ils surgissent avant ou après la mort, ces événements psychologiques et psychiques sont très chargés et significatifs.
S’ils surgissent dans le rêve, ils ont le pouvoir de changer le cours d’une civilisation.
Après la mort, une individualité peut visualiser sa vie (la plus récente) comme un animal avec lequel elle a des comptes à régler, et un tel combat ou une telle rencontre ont des conséquences d’une grande portée.
Car l’homme doit se mettre en règle avec toutes les parties de lui-même.
Dans ce cas, si l’hallucination le montre chevauchant un animal, s’en faisant un ami, le domestiquant, le tuant ou se faisant tuer par lui, chaque alternative est soigneusement pesée, et les résultats ont une grande influence sur son développement à venir.
Cette « symbolisation de la vie » peut être adoptée par ceux qui, au cours de leur existence, montrent peu d’intérêt pour l’examen de soi.
Celui-ci peut amener l’individualité à donner une image à sa vie, afin de s’en servir. Une telle méthode n’est pas le fait de tous.
Parfois, une série d’épisodes de ce genre est nécessaire.
Un des élèves de Ruburt voudrait savoir s’il existe ou non une organisation quelconque dans les expériences qui suivent immédiatement la mort.
Comme cette question a des chances d’intéresser beaucoup de gens, je vais la traiter ici.
Avant tout, ce que je ne cesse d’affirmer devrait être évident : il n’y a pas une réalité d’après la mort, chaque expérience est différente.
D’une manière générale, différentes dimensions existent dans lesquelles se situent les expériences individuelles.
Par exemple, il y a un premier niveau pour ceux qui sont encore très attachés à la réalité physique et ceux qui ont besoin d’une période de récupération et de repos.
A ce stade-là, il y aura des hôpitaux et des maisons de repos.
Les patients ne se rendent pas encore compte que leur état n’est pas déficient.
Dans certains cas, l’idée de la maladie est si forte que, sur Terre, ils ont bâti leur vie sur cet ancrage psychologique.
Ils projettent les conditions de la maladie sur leur nouveau corps comme ils le faisaient auparavant.
Nous les soumettons à différentes sortes de traitements d’ordre psychique et nous leur apprenons que l’état de leur corps dépend de la nature de leurs propres croyances.
De nombreuses individualités n’ont pas besoin de passer par ce stade.
Il va sans dire que les hôpitaux et centres d’entraînement n’ont rien à voir avec le monde physique. Ils sont souvent créés par l’ensemble des guides qui ont planifié cette période.
Vous pouvez considérer cela comme des hallucinations collectives, si vous voulez.
Le fait est que, pour ceux qui font connaissance avec cette réalité, les événements sont tout à fait réels.
Il y a aussi des centres d’entraînement où la nature de la réalité est expliquée en fonction de la capacité de compréhension et de perception de chacun.
Pour certains, des paraboles familières seront utilisées, au moins au début, avant que les individualités ne s’en détachent graduellement.
Ces centres comportent des classes dans lesquelles une instruction est donnée à ceux qui choisissent de retourner à la vie physique.
En d’autres termes, on leur apprend les méthodes qui permettent d’exprimer l’émotion et la pensée dans la réalité physique.
Contrairement à ce qui se passe dans le système tridimensionnel, il n’y a pas de décalage entre l’initiation à de telles pensées et leur matérialisation.
Tout ceci correspond plus ou moins à une étape, mais vous devez comprendre que, dans une certaine mesure, je simplifie les actions.
Compte tenu des développements et progrès accomplis au cours de leurs vies antérieures, certains individus ne passent pas
par ces périodes car ils sont prêts à entreprendre des programmes plus ambitieux.
J’ai déjà parlé d’un tel développement. Certains de mes lecteurs qui ne sont peut-être pas conscients de leurs propres capacités psychiques pourraient penser qu’ils doivent participer à une longue période d’entraînement après la mort.
Ce n’est pas nécessaire et une grande partie de cette expérience peut être acquise en dormant.
Après la mort, vous pouvez aussi vous refuser obstinément à croire que vous êtes morts et continuer à concentrer votre énergie émotionnelle sur ceux que vous avez connus pendant votre vie.
Si vous avez été obsédés par un projet particulier, par exemple, vous pouvez tenter de le terminer.
Il y a toujours des guides pour vous aider à comprendre votre situation, mais si vous êtes totalement absorbés, vous risquez de ne pas leur prêter attention.
Je traiterai ailleurs du problème des fantômes.
Il suffit de signaler que de larges champs de concentration émotionnelle orientés vers la réalité peuvent vous retenir en arrière et empêcher un développement ultérieur.
Quand la conscience quitte le corps et se trouve hors de lui depuis quelque temps, la connexion, bien entendu, ne se fait plus.
Au cours de ces états hors-du-corps, pourtant, le lien demeure.
Pour un individu qui est mort, il est possible d’interpréter l’expérience de manière complètement erronée et d’essayer de revenir dans le corps.
Cela peut arriver notamment quand la personnalité s’identifie presque exclusivement avec l’image physique.
Ce n’est pas courant, mais, néanmoins, dans certaines conditions, de telles individualités tenteront de réactiver le mécanisme physique et seront frappés de panique quand ils découvriront l’état du corps.
Certains, par exemple, pleurent sur le corps bien après que ceux qui ont suivi le convoi funèbre ont disparu. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en bonne santé alors que leur corps était malade et leurs organes hors d’usage.
Ils sont comme un chien pleurant après son os.
Ceux qui n’ont pas complètement identifié la conscience au corps trouvent plus facile de le quitter, Ceux qui ont haï leur enveloppe charnelle éprouvent une impression d’étrangeté à s’en dégager aussi vite.
Toutes ces situations surgissent ou non en fonction de l’individualité en cause.
Quoi qu’il en soit, après avoir quitté le corps physique, vous serez sur-le-champ transférés dans un autre.
Il sera similaire à celui dans lequel vous voyagiez lors de vos projections hors-du-corps.
Laisser-moi vous rappeler que toutes les nuits durant le sommeil, chacun de vous quitte son corps pour quelque temps.
Cette enveloppe vous semblera de nature physique.
D’une manière générale, elle ne sera pas perçue par ceux qui ont encore une apparence physique.
Ce corps permet de réaliser ce que vous expérimentez dans vos rêves.
Parfois, il vole, traverse des corps solides et se déplace directement sous le contrôle de votre volonté.
Il vous transporte d’un lieu à un autre dans la mesure où vous évoquez ces lieux.
Si vous souhaitez voir ce que fait tante Sally à, disons, Pough-keepsie, New York, vous vous y retrouverez.
Néanmoins, vous ne pouvez pas, en règle générale, manipuler des objets physiques.
Vous ne pouvez pas prendre une lampe ou jeter un plat.
Ce corps est instantanément vôtre, mais ce n’est pas la seule forme que vous revêtirez.
Par ailleurs, il participe de votre corps physique actuel mais vous ne le percevez pas.
Après la mort, il sera la seule réalité dont vous serez conscients pendant un certain temps.
Beaucoup plus tard et à d’autres niveaux, vous apprendrez consciemment à prendre de nombreuses formes.
Voyez-vous, d’une certaine manière, vous expérimentez cela actuellement quand vous traduisez votre énergie mentale – pensées et émotions – de manière littérale mais inconsciente en objets physiques.
Après la mort, vous pouvez, si vous l’imaginez, vous retrouver subitement dans la forme de l’enfant que vous étiez.
Pendant un certain temps, donc, vous pouvez manipuler cette forme de telle sorte qu’elle prenne toutes les apparences qu’elle avait dans la vie physique précédente.
Vous pouvez mourir à quatre-vingts ans et, après la mort, penser à la jeunesse et à la vitalité que vous aviez à vingt ans, et vous projeter selon un modèle correspondant à cette image intérieure.
Après la mort, la plupart des individualités choisissent une image plus mûre qui habituellement, correspond aux capacités physiques maximales, indépendamment de l’âge auquel ces maxima ont été atteints.
D’autres choisissent, au contraire, de prendre la forme qu’ils avaient au moment précis de leur maturité mentale et émotionnelle, sans tenir compte de la beauté au de l’âge qui caractérisent cette forme.
Est-ce que vous me suivez ?
(« Oui. »)
Vous vous sentirez bien dans la forme choisie et vous l’utiliserez quand vous voudrez entrer en relation avec ceux que vous avez connus.
Bien que pour établir de telles communications avec le monde vivant, il soit préférable d’adopter la forme sous laquelle vous étiez connus de l’individu avec qui vous voulez entrer en contact.
Ces situations post mortem n’existent pas nécessairement sur d’autres planètes.
Elles n’ont rien à voir avec l’espace.
Aussi la question : « Où cela arrive-t-il ? » n’a-t-elle pas de sens.
C’est le résultat de vos interprétations erronées sur la nature de la réalité.
Il n’y a pas d’emplacement, pas de lieu spécifique.
Ces environnements existent au sein du monde physique sans que vous les perceviez.
Vos propres mécanismes ne vous permettent pas de vous accorder à leur champ d’action.
Vous réagissez à un champ très spécialisé mais limité.
Comme je l’ai déjà dit, d’autres réalités coexistent avec votre propre mort, par exemple.
Vous vous dépouillez simplement de votre image physique.
Vous vous accordez à des domaines différents et réagissez à d’autres phénomènes.
De cet autre point de vue, vous pouvez, dans une certaine mesure, percevoir la réalité physique.
Pourtant, il y a des champs d’énergie qui les séparent.
Votre conception globale de l’espace est tellement déformée que toute véritable explication est très docile.
Comme vos mécanismes de perception insistent sur la solidité des objets, par exemple, ils mettent également l’accent sur l’existence de l’espace.
Ce que vos sens vous dévoilent sur la nature de la matière est entièrement erroné, et ce qu’ils vous permettent d’appréhender
de l’espace est également faux – faux en soi mais tout à fait dans le droit-fil des concepts tridimensionnels.
Au cours des expériences hors-du-corps faites pendant l’existence, la plupart des problèmes, tels qu’ils seront vécus après 1a mort, sont vécus en termes d’espace.
Au cours de ces épisodes, donc, la vraie nature du temps et de l’espace devient plus apparente.
Après la mort, par exemple, traverser l’espace ne demande pas de temps.
L’espace n’existe pas en fonction des distances.
C’est une illusion. Il existe des barrières mais ce sont des barrières psychiques et mentales.
Il y a, par exemple, des intensités d’expérience qui sont interprétées dans votre réalité comme des distances kilométriques.
Après la mort vous pouvez vous retrouver dans un centre d’entraînement.
Théoriquement, ce centre pourrait être au milieu de votre living-room actuel, dans l’espace physique, mais la distance entre les membres de votre famille encore vivants – assis peut-être à penser à vous ou à lire un livre – et vous n’a rien à voir avec l’espacé tel que vous le connaissez.
Vous pourriez en être séparés par une distance plus importante que celle de la Terre à la Lune.
Vous pourriez peut-être déplacer le foyer de votre attention loin du centre et, théoriquement, voir la pièce et ses occupants; et pourtant, là encore, la distance ne pourrait être évaluée en kilomètres.