Comme je l’ai déjà mentionné, chaque personne vit ses existences sous différentes conditions, féminine et masculine.
D’une manière générale, la mémoire consciente ne retient pas ces états.
Pour prévenir toute sur-identification de l’individu avec le sexe présent, sachez que dans le mâle il y a identification intérieure à l’état féminin.
Cette personnification de la féminité dans le mâle est la véritable signification de ce que Jung appelle l’« anima ».
L’anima dans le mâle est donc la mémoire psychique de toutes les existences féminines dans lesquelles le soi intérieur a été impliqué.
Elle porte en elle la connaissance du passé féminin du mâle actuel et la compréhension intuitive de toutes les qualités féminines dont la personnalité est congénitalement dotée.
L’anima constitue donc une sauvegarde importante protégeant le mâle de la sur-identification avec une culture où dominent les traits masculins, laquelle lui est imposée par la situation présente, le milieu et l’éducation.
L’anima exerce son influence sur les plans personnel et collectif en adoucissant les tendances agressives puissantes et en servant aussi de passerelle dans les rapports avec les femmes, dans le cadre de la famille et aussi dans les arts et l’expression verbale.
Le mâle rêve souvent de lui comme d’une femme.
La voie particulière qui est la sienne peut lui apprendre beaucoup sur les périodes au cours desquelles il s’est réincarné en tant que femme.
Masculinité et féminité ne sont évidemment pas des opposés mais des tendances qui s’entremêlent.
La prêtresse, la mère, la jeune sorcière, l’épouse et la vieille femme avisée – ces figures sont des archétypes simples.
Ce sont des éléments enracinés représentant symboliquement les différentes qualités qualifiées de féminines et la variété de vies féminines vécues par les mâles.
La situation inverse est également le lot des femmes, encore que ces dernières n’ont pas besoin de se rappeler leur féminité.
Néanmoins, afin de ne pas se sur-identifier à leur sexe présent, elles ont ce que Jung appelle l’« animus » ou la personnification du mâle dans la femme.
Là également, le jeune homme, le prêtre, l’homme agressif de la jungle et le vieil homme sage représentent des types de vies masculines dans lesquels le soi a été impliqué.
D’une manière générale et symbolique, ils sont représentatifs de situations antérieures, vécues par la femme actuelle en tant que mâle.
Les femmes, donc, peuvent apprendre beaucoup sur leur passé masculin quand, dans leurs rêves, ces types apparaissent et lorsqu’elles s’y perçoivent en tant qu’hommes.
A partir des prétendus anima et animus, les personnalités actuelles peuvent tirer parti de la connaissance, des intuitions et du contenu de ces existences passées dans le sexe opposé.
Dans certaines situations, la femme peut dépasser les bornes et exagérer ses caractéristiques féminines.
Dans ce cas, l’animus lui vient en aide en lui donnant, par le biais du rêve, un aperçu de savoir qui peut jouer le rôle d’une compensation masculine.
La remarque s’applique également au mâle trop identifié à ce qu’il croit être, pour une raison quelle qu’elle soit, les caractéristiques masculines.
L’anima se manifestera pour réaliser des actions compensatrices, en provoquant l’émergence de capacités intuitives et en apportant un élément créateur pour contrebalancer l’agressivité.
Idéalement, si ces opérations jouaient librement, elles aboutiraient à un équilibre individuel et collectif où l’agressivité serait toujours utilisée de manière créatrice, ce qui est
tout à fait du domaine du possible. 
L’animus et l’anima sont, évidemment, psychiquement très chargés, mais cette polarité et la fascination intérieure sont l’aboutissement d’une identification tout à fait légitime avec les
caractéristiques personnifiées de l’un des sexes.
L’un et l’autre ne se réalisent pas seulement dans la psyché.
Ils sont inscrits dans le code génétique par le soi intérieur.
Les événements psychiques passés sont transposés dans la mémoire génétique des cellules qui composent le corps.
Chaque soi intérieur qui prend une nouvelle forme lui impose ainsi qu’à sa structure génétique entière la mémoire des expériences physiques passées dans lesquelles il a été impliqué.
Habituellement les caractéristiques présentes masquent celles du passé.
Elles sont dominantes, mais les autres restent néanmoins latentes et présentes, inscrites dans le modèle.
Celui-ci dans son image corporelle actuelle détient donc la mémoire génétique des formes physiques passées du soi, de leurs forces et de leurs faiblesses.
J’essaierai d’expliquer cela le plus simplement possible.
Il y a des niveaux invisibles dans le corps, le niveau le plus élevé que vous voyez représentant, bien sur, la forme physique actuelle.
Restent ceux qui sont dans l’ombre, niveaux latents représentant les images physiques précédentes, appartenant à la personnalité.
Ces images sont, pour ainsi dire, en sommeil.
Elles sont connectées électromagnétiquement à la structure atomique du corps actuel.
Elles ne vous apparaissent pas comme concentrées.
Elles constituent une part de votre héritage.
Vous faites souvent appel au pouvoir passé pour compenser une faiblesse présente.
Le corps ne porte pas seulement la mémoire biologique de son passé dans cette vie, mais aussi, d’une manière indélébile et même physique, les mémoires des autres corps que la personnalité a formés au cours des réincarnations précédentes.
L’animus et l’anima sont étroitement liés à ces images corporelles intérieures.
Celle-ci sont psychiquement très chargées et apparaissent également à l’état de rêve.
Elles opèrent en tant que compensations et rappels pour prévenir une trop grande identification à votre corps physique actuel.
Elles sont, évidemment, mâle et femelle.
Quand vous êtes malades, vous faites souvent, à l’état de rêve, des expériences au cours desquelles vous êtes pourvus d’un corps en très bonne santé.
Un tel rêve a souvent une valeur thérapeutique.
Un corps antérieur réincarné vous est venu en aide. V
ous absorbez sa force en faisant appel à la santé encore présente sous forme de mémoire.
Les réincarnations constituent une partie de la structure du soi, une facette de la réalité multidimensionnelle de la psyché vivante.
Ces expériences se reflètent non seulement dans le rêve mais à d’autres niveaux d’activité.
La structure du soi actuel est construite avec ces différents passés dont il tire inconsciemment sa propre banque de caractéristiques personnelles, d’activités et d’intuitions.
Souvent les mémoires des vies antérieures émergent mais ne sont pas reconnues comme telles : elles apparaissent sous une forme fantaisiste ou sont projetées dans des créations artistiques.
De nombreux auteurs de pièces historiques, par exemple, transcrivent une expérience directe des époques qu’ils traitent.
De telles œuvres révèlent un excellent rapport entre le soi présent et l’inconscient qui fait affleurer sa mémoire de telle sorte que la vie courante en est enrichie.
La véritable connaissance de la situation devient presque consciente.
L’individualité connaît de manière sous-jacente l’origine de ce matériau authentique.
Dans les rêves, ce matériau réincarné est très fréquemment semblable à la distribution d’une pièce de théâtre.
L’animus et l’anima travaillent ensemble à votre insu, non comme des manifestations opposées mais coordonnées.
Ensemble, bien sur, ils représentent la source de la créativité, psychiquement et physiquement.
L’anima incarne l’intériorité initiale nécessaire, les caractéristiques méditatives attentives, intuitives, tournées vers l’intérieur, la concentration d’où provient la créativité.
« Passif » est un mot pauvre pour décrire les caractéristiques de l’anima ; il suggère une absence de mouvement, ce qui n’est pas du tout le cas. Il est vrai que l’anima consent à subir l’action, ce qui correspond au désir et à la nécessité de s’accorder à d’autres forces extrêmement puissantes.
Le désir d’être totalement en mouvement est, pour l’anima, aussi fort que le désir opposé du repos.
Les caractéristiques de l’animus provoquent la poussée d’agressivité qui porte la personnalité vers l’extérieur, vers les activités physiques ; elles se saisissent triomphalement des produits de la créativité que les caractéristiques de l’anima avaient mis en œuvre.
Le Soi total est évidemment la somme de ces caractéristiques, et plus encore.
Après la réincarnation finale, le type sexuel, physique n’est plus nécessaire.
En d’autres termes, vous n’avez plus besoin de vous reproduire physiquement.
D’une manière simple, le Soi total contient les caractéristiques mâles et femelles, finalement accordées, mêlées de telle sorte que la véritable identité peut alors surgir – ce qui ne peut avoir lieu si une partie des caractéristiques l’emporte sur l’autre, comme cela doit être le cas dans votre existence présente.
De nombreuses raisons expliquent cette division adoptée dans votre dimension.
Elles sont en rapport avec la voie particulière dans laquelle le genre humain a choisi d’évoluer et d’utiliser ses capacités.
J’aurais beaucoup à dire sur cette question mais ce n’est pas le propos de ce chapitre.
L’intervention de l’anima est tout à fait naturelle.
Elle permet à l’homme de mieux comprendre ses tendances féminines mais encore d’être en rapport avec ses existences passées où la femme en lui jouait un rôle.
C’est également vrai de la projection de l’animus de la femme sur les parents et les amis.
Ces pulsions sont beaucoup plus profondes que Jung ne l’a supposé.
Sur le plan symbolique, les deux, réunis, représentent la totalité du Soi avec ses capacités, désirs et caractéristiques divers.
Ils agissent de concert comme fondements, facteurs inconscients de stabilisation, en opérant derrière les visages de votre civilisation, non seulement au niveau de l’individu mais aussi sur le plan culturel.
La personnalité telle que vous la connaissez ne peut pas être comprise si la véritable signification de l’animus et de l’anima n’est pas prise en considération.
Le modèle de réincarnation est un modèle ouvert dans la mesure où il existe en lui-même un espace pour la diversité.
Chaque Soi total a ses propres caractéristiques.
Il peut vivre ses existences comme il les conçoit, à l’intérieur de lignes conductrices.
Il peut y avoir une série d’existences masculines ou féminines.
Un tel choix présente des inconvénients.
Il n’y a pas de règle dictant le développement sexuel dans les différentes incarnations, si ce n’est que l’expérience des deux sexes doit être faite et la variété des caractéristiques accrue.
Il ne s’agit pas de comptabiliser un nombre égal de vies féminines et masculines.
Certains, par exemple, trouvent plus facile de se développer dans un sexe ou dans l’autre et n’éprouvent pas le besoin de faire l’expérience du sexe qui leur pose des problèmes.
L’animus et l’anima deviennent même plus importants dans ces circonstances où une série de vies unisexuées est choisie.
Le modèle originel de l’animus et de l’anima vient du Soi total avant les réincarnations.
Ces deux notions sont nées dans l’individualité avec la première vie physique et servent de modèle intérieur ; l’une et l’autre rappellent à la personnalité son unité de base.
Ceci est une autre raison qui explique la forte charge psychique qui se trouve derrière ces symboles et la qualité divine qu’ils peuvent transmettre et projeter.
Le mâle est attiré par l’anima parce qu’elle représente, pour l’inconscient profond, ces caractéristiques qui, pour une part, sont à l’état latent et qui, pour l’autre, luttent pour se réaliser.
La tension entre les deux conduit à tempérer l’agressivité par la créativité ou à utiliser l’agressivité d’une manière créatrice.
Des corrélations profondes existent entre ces symboles et la lutte dans laquelle le genre humain est engagé.
Votre conscience, telle que vous la connaissez, votre type particulier de conscience, tel qu’il existe actuellement, est un état de connaissance engendré par une tension particulière.
Il s’agit d’une sorte de concentration spécifique émergeant du véritable inconscient du Soi total.
Le véritable inconscient n’est pas inconscient.
Au contraire, il est si profondément et si parfaitement conscient qu’il bouillonne.
La vie physique est simplement l’un des nombreux lieux où il est conscient.
Chacune des facettes de sa conscience, d’une puissance et d’un équilibre terrifiants, doit être maintenue afin de préserver cette expérience-conscience particulière à l’écart de toutes les autres.
Votre réalité existe dans un champ particulier d’activité où les qualités d’agressivité, les poussées caractérisées vers l’extérieur sont suprêmement nécessaires afin d’éviter une retombée dans les infinies possibilités dont vous n’avez émergé que récemment.
Pourtant de ce lit potentiel et inconscient, vous tirez votre force, votre créativité, comme le fragile et pourtant puissant type de conscience individuelle qui est le vôtre.
La division en deux sexes a été adoptée en séparant et en équilibrant ces deux tendances nécessaires, opposées en apparence.
Seule la conscience naissante a besoin d’un tel contrôle.
L’animus et l’anima se sont donc profondément investis, sous l’apparence d’une opposition, dans leur nécessaire complémentarité et ils jouent un rôle très important dans la maintenance de la véritable nature de la conscience humaine.
Il existe également une tension naturelle entre les sexes qui repose sur des causes beaucoup plus profondes que celles qui proviennent du monde physique.
Elle résulte de la nature de votre conscience qui se forme à partir de l’anima mais dépend, pour sa continuité, de l’« agressivité » de l’animus.
J’ai, dans une certaine mesure, expliqué la fascination de l’un pour l’autre comme la mise en œuvre d’une connaissance intérieure du Soi total qui s’efforce d’atteindre à une véritable identité en luttant pour combiner et accomplir les tendances apparemment opposées qui sont une part de lui.
A la fin du cycle des réincarnations, le Soi total est plus développé qu’il ne l’était auparavant.
Il s’est réalisé et s’est expérimenté dans une dimension de la réalité qu’il ignorait, et, ce faisant, il a, naturellement, développé son être.
Il n’est donc plus question, alors, qu’il se sépare en deux et retourne simplement à lui-même.
De nombreuses questions concernant la nature de la conception devraient être abordées ici.
De plus, il y a des dérives et certaines variations.
Habituellement, entre les vies, vous choisissez d’avance vos enfants, lesquels font de vous leurs parents.
Si vous êtes né mâle, votre mère activera en vous, dans le but de vous stimuler, le symbole de l’anima, de telle sorte que le modèle de vos propres vies féminines devienne une partie de votre existence.
Si vous l’avez connue dans le passé, elle trouvera, à votre naissance, une vague de rêves évoquant d’autres existences dans lesquelles vous étiez ensemble.
Ils peuvent ne pas être perçus consciemment, mais dans de nombreux cas, ils le sont avant d’être oubliés.
Ses propres existences masculines passées peuvent l’aider dans ses rapports avec vous en tant que fils.
Dans certains cas, de nouvelles mères peuvent se sentir agressives et nerveuses.
Ces sentiments sont parfois dus au fait que le fils, mâle, provoque une activation en elles de l’animus, avec, pour effet, une accumulation de sentiments agressifs.
C’est une œuvre vivante, et donc nous tirons parti de ce qui arrive dans vos propres vies, et c’est moi avant tout qui ai poussé Ruburt à lire ce livre (l’anthologie contenant Jung).
Les atomes qui composent le fœtus ont leur propre type de conscience.
Les entités supraterrestres qui existent indépendamment de la matière forment cette dernière en fonction de leur habileté et de leur niveau.
Le fœtus, donc, a sa propre conscience, une conscience simple faite des atomes qui le composent.
Il existe avant qu’une quelconque personnalité en état de réincarnation ne le pénètre.
La conscience est présente dans n’importe quelle matière – fœtus, rocher, brin d’herbe, clou.
La personnalité qui se réincarne pénètre le nouveau fœtus, en fonction de ses inclinations, de ses désirs, de ses caractéristiques, en incluant toutefois quelques sauvegardes.
Il n’y a pas de règle le précisant mais la personnalité en voie de réincarnation doit rallier la forme nouvelle préparée pour elle, lors de la conception, dans les trois premiers mois de la gestation ou même au moment de la naissance.
Le processus est graduel, individuel et déterminé par l’expérience acquise dans d’autres vies.
Il dépend particulièrement des caractéristiques émotionnelles – pas nécessairement celles du dernier soi réincarné, mais des tensions émotionnelles présentes résultant d’un ensemble d’existences passées.
Des méthodes de pénétration variées sont utilisées.
Supposons qu’il y ait une relation forte entre les parents et l’enfant à naître, la personnalité peut, si elle est extrêmement soucieuse de les rejoindre, commencer à se manifester au moment de la conception.
Même là, cependant, la conscience de soi continue à opérer dans la dimension intermédiaire.
Au commencement, l’état foetal, est semblable à l’état de rêve, la personnalité étant principalement concentrée dans l’existence intermédiaire.
Graduellement, la situation s’inverse jusqu’à ce qu’il soit de plus en plus difficile de garder une concentration nette dans la vie intermédiaire.
Lorsque, dans de telles circonstances, la personnalité s’attache dès la conception, c’est qu’il y a eu – à quelques rares exceptions près – des liens puissants entre parents et enfant dans la vie passée, ou un désir pressant et presque obsessionnel de revenir à la condition terrestre – pour un but particulier notamment.
Ce n’est pas nécessairement nuisible.
La personnalité peut simplement avoir conscience qu’elle est adaptée à l’expérience physique, qu’elle a, pour lors, une orientation terrestre, et trouve donc, dans ce milieu, une dimension favorisant l’épanouissement de ses propres capacités.
Certaines personnalités choisissent la conception pour des motifs apparemment moins valables : l’avidité, par exemple, ou un désir obsessionnel partiellement lié à des problèmes irrésolus.
D’autres personnalités qui ne s’incarnent jamais complètement peuvent se dispenser d’un tel processus et demeurent même à une certaine distance du corps.
A l’autre extrémité de l’échelle, la même chose se produit avant la mort, quand certaines individualités détournent leur concentration de la vie physique, en laissant sciemment le corps seul.
D’autres restent dans le corps jusqu’au dernier moment. Durant les premiers jours qui suivent la naissance, il n’y a pas, en tout cas, de concentration permanente dans le corps.
Dans tous les cas, les décisions ont été, comme je vous l’ai déjà dit, prises à l’avance.
La personnalité qui se réincarne est donc consciente quand a lieu la conception qu’elle a attendue.
Et alors qu’elle peut choisir ou non d’entrer à ce moment, elle est irrésistiblement tirée vers cet instant et ce lieu de l’espace et de la chair.
A l’occasion, longtemps avant la conception, la personnalité qui veut devenir un enfant se rendra sur les lieux où vivent ses parents en puissance.
C’est tout à fait naturel. Entre deux réincarnations, une individualité peut avoir des aperçus de sa future existence, pas nécessairement sous forme d’événements particuliers mais pour expérimenter l’essence de la nouvelle relation et, dans cette attente, se rappeler l’épreuve qu’elle a mise en place.
De ce point de vue, les fantômes du futur qui hantent vos maisons sont aussi réels que les fantômes du passé.
Vous avez à peine fait le grand saut, que déjà la nouvelle personnalité plane et tournoie, particulièrement après la conception, et, par la suite, avec une fréquence et une intensité croissantes.
La naissance constitue un choc pour la personnalité qui se trouve propulsée dans la réalité physique.
Auparavant, les conditions sont plutôt égales.
La conscience du corps est entretenue presque automatiquement ; elle réagit vigoureusement mais dans des conditions très contrôlées.
A la naissance, tout se termine soudainement.
De nouveaux stimuli entrent en action avec une rapidité que la conscience corporelle n’a encore jamais expérimentée.
Elle a grand besoin d’un élément stabilisateur.
Auparavant, la conscience du corps a été enrichie et étayée par une identification biologique et télépathique à la mère.
Celle-ci est presque complète avant la naissance, aussi longtemps que la conscience du corps seul est en cause.
Le fœtus se perçoit comme faisant partie de l’existence de la mère jusqu’à l’entrée de la nouvelle personnalité.
Ce support est soudainement rejeté avec la venue au monde.
Si la nouvelle personnalité n’est pas déjà entrée dans le plein sens du terme, elle le fait habituellement à la naissance dans le but de stabiliser le nouvel organisme.
C’est-à-dire qu’elle le conforte.
Elle expérimentera donc le phénomène de la naissance à des degrés divers, en fonction du moment de pénétration dans cette dimension.
Elle est alors pleinement indépendante, non encore identifiée à la forme et tient le rôle de support.
Si elle est entrée lors de la conception ou quelque temps avant la naissance, elle s’est, dans une certaine mesure, identifiée à la conscience corporelle, au fœtus.
Elle a déjà commencé à orienter sa perception, laquelle, plus ou moins dirigée, expérimentera le choc de la naissance en termes immédiats, directs.
Il n’y aura alors aucune distorsion entre la personnalité et l’expérience de la naissance.
La personnalité nouvellement entrée en tant que conscience vacille, car il faut un certain temps avant que la stabilisation ne s’installe.
Par exemple, quand l’enfant, et particulièrement le jeune enfant, dort, souvent la personnalité quitte le corps.
Graduellement, l’identification avec la situation intermédiaire s’estompe jusqu’à ce que la quasi-totalité de la concentration réside dans le corps physique.
Certains s’identifient au corps plus complètement que d’autres.
D’une manière générale, il existe un point optimum de concentration dans la réalité physique, une période d’intensification qui n’a rien à voir avec la durée.
Celle-ci peut être d’une semaine ou de trente ans, et, à partir de là, elle commence à décliner : imperceptiblement, elle entreprend de se déplacer vers d’autres niveaux de réalité.
Une crise peut se déclarer, particulièrement au tout début ou à la fin de la vie, et peut ébranler l’identification de la personnalité au corps.
Ce dernier peut être abandonné temporairement.
La personnalité peut se retirer si complètement que le corps peut entrer dans le coma lorsque la conscience corporelle a également souffert du choc.
Si le choc est psychologique et que la conscience du corps opère encore plus ou moins normalement, elle peut se retrancher dans une réincarnation antérieure.
Dans ce cas, il s’agit simplement d’une régression, souvent passagère.
Ici, nous sommes encore en présence de l’animus et de l’anima.
Si une personnalité pense qu’elle a mené une vie masculine de peu de valeur, elle peut activer les qualités de l’anima.
Elle peut emprunter les caractéristiques d’une expérience féminine passée au cours de laquelle elle s’est bien comportée. Une femme peut se trouver dans la situation inverse.
D’autre part, si une personnalité trouve qu’elle s’est trop identifiée à son sexe actuel, au point que son individualité est profondément menacée, elle peut mettre en avant l’image opposée et s’incarner alors dans une personnalité passée de l’autre sexe.
La mainmise de la personnalité sur le corps est faible au cours des premières années, puis elle s’affermit.
Pour des raisons qui lui sont propres, la personnalité peut choisir un corps qui n’est pas d’une grande esthétique. Elle peut ne jamais entretenir de relation avec lui.
Alors même que l’existence servira les buts qu’elle a, dans l’esprit subsistera toujours une distance fondamentale entre le corps et la personnalité qui l’habite.
Ceux qui s’incarnent au moment de la conception sont habituellement très préoccupés par l’existence physique.
Ils sont donc beaucoup plus développés et se manifestent très tôt.
Ils se saisissent du nouveau corps et, déjà, le modèlent.
Leur contrôle sur la matière est vigoureux et ils restent habituellement dans le corps. Ils meurent soit dans des accidents où la mort est instantanée, soit d’une maladie à l’issue rapide. En règle générale, ce sont des gens qui manipulent la matière.
Chez eux, l’émotion domine.
Ils résolvent leurs problèmes dans l’immédiat, de façon parfois hâtive, concrète. Ils travaillent bien les matériaux terrestres et traduisent leurs idées avec une grande force.
Ils élèvent des cités, des monuments. Ils sont architectes. Ils sont intéressés par la mise en forme de la matière et la modèlent selon leurs désirs.
D’une manière générale, ceux qui n’entrent pas dans le plan de l’existence avant le moment de la naissance sont, de ce point de vue, moins aptes à manipuler.
Ils font partie de la moyenne, si un tel mot peut être utilisé – de la moyenne, du commun.
Certains résistent à la nouvelle expérience aussi longtemps que possible, même s’ils l’ont choisie. Dans une certaine mesure, ils doivent être présents à la naissance, mais ils peuvent encore échapper à l’identification totale avec le nouveau- né.
Ils planent dans et autour de la forme, non sans répugnance. De nombreuses raisons expliquent ce comportement.
Des personnalités préfèrent simplement l’existence intermédiaire et sont beaucoup plus intéressées par la résolution théorique des problèmes que par l’application pratique.
D’autres ont découvert que l’existence physique ne répond pas aussi bien qu’ils le pensaient a leurs besoins et qu’ils progressent beaucoup mieux dans des champs de réalité et d’existence différents.
En raison de leurs particularités propres, quelques-uns préfèrent mettre une certaine distance entre eux- mêmes et la vie physique.
Ils sont beaucoup plus intéressés par les symboles.
Ils regardent la vie terrestre comme hautement expérimentale.
Ils l’approchent presque avec un œil méfiant pour ainsi dire.
Ils sont moins intéressés par la manipulation de la matière que par le cheminement des idées qui surgissent dans la matière.
Ils se sentent pour ainsi dire plus à l’aise au sein des idées, des philosophies et des réalités non tangibles.
Ce sont des penseurs toujours un peu à part, leur corps trahit une défaillance du développement musculaire.
Les poètes et les artistes, bien qu’ils appartiennent en un certain sens à cette catégorie, apprécient néanmoins les valeurs physiques de l’existence terrestre.
L’attitude à l’égard du corps sera toujours variable.
Différents types de corps peuvent être choisis, mais le Soi total exprimera des préférences décisives. Des caractéristiques le
conduiront à faire en sorte que chacune des vies vécues ait sa saveur particulière.
Il est presque impossible de parler du moment où la personnalité entre dans le corps – sans parler de la manière dont elle le quitte – car ce phénomène dépend, pour une bonne part, des particularités et des attitudes à l’égard de la réalité physique.
Les décisions concernant les vies futures peuvent être prises non seulement pendant la vie intermédiaire mais également dans les états de rêve propres à une vie donnée.
Vous pouvez, par exemple, avoir déjà arrêté les circonstances de votre prochaine incarnation.
Bien que, dans votre perspective, vos nouveaux parents puissent être, à l’heure actuelle, vos enfants, ou même, selon votre perception du temps, pas encore nés, ces décisions peuvent être prises.