D’une certaine manière, on peut tout autant parler de civilisations réincarnées que d’individualités du même type.
Chaque entité née de la chair travaille au développement des capacités qui peuvent être les mieux éduquées et les plus accomplies dans son environnement physique.
Dans sa propre civilisation elle est responsable de chaque existence, car elle contribue à la former du fait de ses pensées, de ses émotions, de ses actions.
Elle tire la leçon tout autant des échecs que des succès.
Vous pensez à l’Histoire qui commence avec les hommes des cavernes et se poursuit jusqu’à maintenant, mais d’autres grandes civilisations à caractère scientifique ont existé.
Certaines sont évoquées par la légende, d’autres demeurent complètement inconnues et sont considérées comme disparues.
Vous pensez que vous n’avez peut-être, en tant qu’espèce, qu’une chance de résoudre vos problèmes ou que vous serez détruits par votre propre agressivité, votre perte de compréhension ou de spiritualité.
De même qu’il vous est donné de nombreuses vies pour développer et accomplir vos capacités, il est dévolu aux espèces plus que la simple ligne historique d’évolution qui vous est actuellement familière.
La réincarnation n’est qu’une facette de l’ensemble des probabilités.
En elle, vous disposez d’autant de temps qu’il vous en faut pour que les potentialités dont vous avez la charge se développent avant que vous ne quittiez les existences vécues dans le cycle des réincarnations.
Au cours de ces dernières, crise après crise, des groupes sont parvenus à votre stade de développement physique ; certains l’ont dépassé, d’autres ont détruit leur civilisation.
Dans ce cas, une nouvelle chance leur a été donnée, avec la connaissance inconsciente non seulement de leur échec mais des raisons de cet échec.
Ils ont alors commencé avec un nouvel état d’esprit psychologique comme s’ils formaient des groupements primitifs.
Ceux qui avaient résolu leurs problèmes ont quitté votre planète pour d’autres points de l’univers physique.
Quand ils ont atteint ce niveau de développement, ils étaient spirituellement et psychiquement murs au point d’utiliser des énergies qui vous sont pratiquement inconnues.
Pour eux la Terre est aujourd’hui un lieu légendaire.
Ils ont créé de nouvelles races et de nouvelles espèces qui ne pouvaient s’accommoder plus longtemps des conditions atmosphériques.
Pourtant, ils ont continué à vivre selon un rythme de réincarnation aussi longtemps qu’ils ont habité la réalité physique.
Certains d’entre eux ont muté et ont, de longue date, quitté ce cycle.
Ceux qui l’ont abandonné se sont développés dans les entités mentales qui avaient toujours été les leurs.
Ils ont abandonné la forme matérielle.
Ces groupes d’entités manifestent encore un grand intérêt pour la Terre.
Ils lui apportent aide et énergie.
D’une certaine manière, ils pourraient être considérés comme des dieux de la Terre.
Sur votre planète, trois civilisations ont existé, bien avant l’époque de l’Atlantide.
Votre planète était alors dans une position quelque peu différente.
(« Entendez-vous par là une orbite différente ? »)
Pour l’instant, laissez de côté le mot « position ».
En particulier en ce qui concerne trois des autres planètes que vous connaissez.
Les pôles étaient inversés, comme ils l’ont été pendant trois longues périodes de votre histoire planétaire.
Ces civilisations connaissaient une haute technologie.
La seconde était, en fait, très supérieure à la vôtre.
Le son y était utilisé très efficacement, non seulement pour la médecine, la guerre, mais aussi comme force motrice des véhicules et pour mettre la matière en mouvement.
Le son était convoyeur de poids et de masse.
Le point fort de cette civilisation se trouvait principalement dans les régions connues aujourd’hui comme étant l’Afrique et l’Australie, bien qu’à cette époque non seulement le
climat fut différent mais aussi les terres.
L’attraction de la masse terrestre était en rapport avec la position différente des pôles.
La civilisation était relativement concentrée.
Elle n’essayait pas de se répandre. Elle était très repliée sur elle-même et cohabitait sur la planète avec une culture très primitive, très dispersée et inorganisée.
Non seulement elle n’a pas contribué à la culture du reste du monde, mais elle a fait tout ce qui était en son pouvoir – longtemps considérable – pour empêcher un tel progrès.
Ces peuples étaient, pour la plupart, les survivants : de la première civilisation, la majorité d’entre eux ayant décidé de poursuivre leur existence dans d’autres parties de notre univers
physique.
Ceux-ci étaient particulièrement épris de la vie terrestre et pensaient qu’ils pouvaient accroître la dernière expérience qui avait été la leur, bien qu’ils aient été libres de se rendre vers d’autres niveaux d’existence.
Ils n’étaient pas intéressés par les débuts balbutiants d’une civilisation mais par d’autres domaines.
Une grande partie de leur savoir était instinctif, et ce petit groupe atteignit très rapidement ce que vous appelleriez des niveaux technologiques élevés.
Au début, ils s’attachaient particulièrement au développement d’un être humain capable de mettre en place des garde-fous contre la violence.
Pour eux, le désir de paix était presque instinctif.
Le mécanisme physique était modifié.
Quand l’esprit signalait une forte agression le corps ne réagissait pas.
Actuellement, vous pouvez voir des vestiges d’un tel comportement chez certains individus qui s’évanouiront ou même mettront en danger leur propre organisme plutôt que de se permettre d’exercer sur les autres ce qu’ils considèrent comme un acte de violence.
Cette civilisation laissa donc en paix les indigènes qui l’entouraient.
Espérant provoquer pacifiquement des modifications physiologiques dans l’espèce, ils envoyèrent des membres de leur groupe vivre avec les indigènes afin de créer des unions.
L’énergie, à cette époque, souvent orientée vers la violence, fut utilisée autrement mais elle commença à se retourner contre eux.
Ils n’avaient pas appris à la maîtriser. Ils tentèrent de la court-circuiter physiquement, ce qui entraîna des complications.
Contrôlée et dirigée mentalement, ou psychiquement si vous préférez, l’énergie doit pouvoir couler librement à travers l’organisme physique.
La transformation physique faisait violence au système tout entier.
La fonction créatrice dont le fondement était la poussée vers l’action fut identifiée à l’idée d’agression et dès lors incomprise.
L’inhibition aboutit à un système de contrôle mutuel où la nécessaire poussée de l’action devenait impossible.
Un État exagérément tatillon et physiquement restrictif se mit en place, dans lequel le besoin naturel de survie était entravé de toutes les manières.
Mentalement, la civilisation progressait. Sa technologie était extrêmement développée, avancée au point de porter ses efforts vers le développement de nourritures artificielles afin qu’il ne fut plus nécessaire de tuer pour survivre.
Ils tentèrent de laisser l’environnement intact.
Ils manquèrent complètement l’étape de l’automobile et des véhicules à vapeur, et se concentrèrent avant tout sur le son.
Le son qui ne pouvait être capté par l’oreille.
La civilisation s’appelait Lumania (épelé), et le nom lui-même entra dans la légende et fut réutilisé plus tard.
Les Lumaniens étaient un peuplé composé de gens minces, fragiles sur le plan physique.
Psychiquement, ils étaient ou très brillants ou totalement dépourvus de dons.
Chez quelques-uns les contrôles mis en place causèrent tant de blocages d’énergie dans toutes les directions que même leurs capacités télépathiques hautement développées en
souffrirent.
Ils mirent en place des champs d’énergie autour de leur propre civilisation.
Ils furent donc isolés de tout contact avec d’autres groupes.
Ils ne se laissèrent pourtant pas détruire par la technologie.
Ceux qui prirent conscience que l’expérience n’était pas un succès furent de plus en plus nombreux.
Quelques-uns rejoignirent, après leur mort physique, ceux qui, appartenant à la civilisation précédente, avaient réussi et émigré dans d’autres systèmes planétaires appartenant à la structure physique.
Nombre d’entre eux quittèrent leurs cités, détruisirent les champs de forces qui les avaient entourés et rejoignirent les nombreux groupes relativement non civilisés, s’unirent
à eux et donnèrent naissance à des enfants.
Ces Lumaniens moururent rapidement car ils ne pouvaient supporter la violence ni s’opposer à elle par la violence.
Ils constatèrent que leurs enfants mutants avaient une répugnance à l’égard de celle-ci mais étaient dépourvus des interdits issus du contrôle nerveux qui étaient les leurs.
La civilisation disparut du monde physique.
Quelques-uns, parmi les enfants mutants, formèrent un ultime petit groupe et au siècle suivant, accompagnés de nombreux animaux, ils traversèrent les terres en nomades.
Ils prenaient mutuellement soin les uns des autres.
Nombre de vieilles légendes concernant des êtres mi-humains mi-animaux ont traversé les âges pour rappeler ces anciennes associations.
Ces gens qui étaient les descendants de la première grande civilisation portaient toujours en eux une forte mémoire subconsciente de leurs origines.
Je parle des Lumaniens.
Cela favorisa un développement technologique rapide, mais comme leur but était très exclusif – éviter la violence – et se faisait aux dépens d’un développement pacifique de leur potentiel créateur, leur expérience fut très unidimensionnelle.
Ils étaient menés par une telle peur de la violence qu’ils ne laissaient même pas au système physique la liberté de l’exprimer.
La vitalité de la civilisation était donc faible, non parce que la violence n’existait pas mais parce que la liberté d’énergie et d’expression était automatiquement bloquée le long de lignes particulières et, extérieurement, par le monde physique.
Conscients des maux engendrés par la violence à l’échelle de la Terre, ils déniaient cependant à l’individu le droit d’apprendre par lui-même.
Ils l’empêchaient donc d’utiliser d’une manière créatrice ses propres méthodes pour détourner la violence vers des domaines constructifs.
De ce point de vue l’exercice individuel de la volonté était exclu.
Après sa sortie du ventre maternel, l’enfant est protégé pendant quelque temps contre certaines maladies ; il l’est également contre de graves détériorations psychiques pendant
une brève période après la naissance car il porte encore en lui, pour son confort, la mémoire des existences passées et aussi celle des lieux.
Ainsi les Lumaniens furent soutenus pendant des générations par la mémoire subconsciente de la civilisation qu’ils avaient quittée.
Finalement, celle-ci commença à s’affaiblir. Elle les avait protégés contre la violence mais pas contre la peur.
Ils étaient donc sujets à toutes les peurs des humains et encore étaient-elles exagérées puisque physiquement, ils ne pouvaient même pas répondre à la nature avec violence.
Quand ils étaient attaqués, ils ne pouvaient que fuir. La lutte leur était interdite. Ils n’avaient qu’un recours.
Leur dieu symbole était mâle – une forte, puissante figure mâle qui était donc chargée de les protéger puisqu’ils ne pouvaient le faire par eux-mêmes.
Il évolua à travers les âges, au gré des croyances. Ils le dotèrent des qualités qu’ils ne pouvaient exprimer eux-mêmes.
Plus tard, il devint le vieux Jéhovah, le dieu de colère qui protégeait le peuple élu.
La peur des forces naturelles fut donc extrêmement forte en eux pour les raisons déjà exposées et créa un sentiment de séparation entre l’homme et la nature qui le nourrissait.
Ils ne pouvaient accorder aucun crédit à la Terre, puisqu’ils ne s’autorisaient pas à se défendre contre les forces violentes qu’elle contenait.
Leur vaste technologie et leur civilisation étaient en grande partie souterraines.
C’étaient les premiers hommes des cavernes, et ils y développèrent leurs cités.
Les cavernes n’étaient pas seulement des lieux de protection dans lesquels des indigènes maladroits étaient terrés.
C’étaient souvent les portes d’entrée et de sortie des cités des Lumaniens.
Longtemps après, les cités furent abandonnées.
Par la suite, des indigènes non civilisés trouvèrent ces cavernes et leurs ouvertures.
Pendant cette période que nous connaissons sous l’appellation d’âge de la pierre, les hommes dont vous pensez qu’ils ont été vos ancêtres – les hommes des cavernes –
trouvèrent le gîte non dans des cavernes grossières naturellement formées, mais dans des couloirs ouverts mécaniquement qui s’étendaient loin derrière eux et dans les cités
désertées par les Lumaniens.
Certains outils fabriqués par les hommes des cavernes étaient des versions déformées de ceux qu’ils avaient trouvés.
Du fait que leur civilisation ne tentait ni de conquérir les hommes ni de s’étendre, les Lumaniens établirent, au cours des siècles, des avant-postes afin de se prémunir contre
les incursions des autres indigènes.
Ces avant-postes étaient souterrains. Entre les cités originelles et les installations avancées, il y avait évidemment des connexions souterraines, un système de tunnels très compliqué et très bien agencé. Ces gens avaient un grand sens esthétique, aussi les murs étaient-ils recouverts de peintures et de dessins ; des sculptures étaient également disposées le long de ces voies de communication.
Il y avait différents systèmes d’échange en hauteur, certains servant aux gens qui se déplaçaient à pied, d’autres au transport des marchandises. Il n’était pas facile de construire de tels tunnels vers les avant-postes qui étaient composés de très petites communautés relativement autonomes ; certaines étaient à bonne distance des principales voies d’échange et d’activité.
Ces avant-postes étaient situés dans des régions très dispersées dont un grand nombre se trouvaient dans ce qui est aujourd’hui l’Espagne et les Pyrénées.
Plusieurs raisons expliquaient ces dispositifs, en particulier la présence d’hommes de grande taille dans les régions montagneuses.
Étant de nature timide, ces gens [les Lumaniens] ne goûtaient pas la vie dans les avant-postes, et seuls les plus braves d’entre eux se voyaient confier cette mission qui, au début, fut temporaire.
De plus, les cavernes servaient de portes donnant sur l’extérieur et, souvent, ce qui passait pour le fond d’une cave était en fait construit avec un matériau qui, vu de l’extérieur,
paraissait opaque mais qui, de l’intérieur était transparent ; les natifs de l’endroit qui utilisaient de telles cavernes comme abris naturels pouvaient donc être observés sans
danger.
Ces gens étaient sensibles à des sons qui ne sont pas perceptibles à nos oreilles.
Leur peur très aiguë de la violence affinait leurs mécanismes de perception à un degré étonnant.
Ils étaient tout le temps vigilants et sur leurs gardes.
C’est difficile à expliquer mais ils pouvaient projeter une pensée en utilisant certaines fréquences – un art très subtil – et l’envoyer vers un lieu déterminé en la transformant de nombreuses manières ; ils pouvaient aussi lui donner forme et couleur, par exemple, ou même l’aspect d’un certain type d’image.
Le langage était capable d’une grande différenciation et ce par des procédés que vous ne pourriez comprendre, simplement parce que les niveaux projection, de fréquence et de spatialisation étaient très précis et complexes.
En fait, la communication était l’un de leurs points forts, et ils avaient atteint ce niveau uniquement parce qu’ils craignaient profondément la violence et étaient constamment en
alerte.
Ils s’associaient en larges groupes familiaux, toujours pour la même raison : le besoin de protection. Le contact entre parents et enfants était d’un haut niveau et ces derniers se sentaient en grande insécurité quand les parents se tenaient hors de leur vue, même pendant un temps limité.
Pour ces raisons, les individus qui tenaient les avant-postes étaient dans une situation inconfortable. Limités en nombre et largement coupés des principaux territoires de leur civilisation, ils développèrent donc une plus grande activité télépathique et un rapport avec le monde qui était au-dessus d’eux, de telle sorte que la plus petite secousse, le plus petit bruit de pas et les mouvements inhabituels, si brefs fussent-ils, étaient instantanément enregistrés.
Il y avait de nombreux « regards », pour ainsi dire creusés à la surface, à partir desquels ils pouvaient observer, et des caméras là où ils pouvaient saisir les images les plus précises, non
seulement de la Terre mais aussi des étoiles.
Ils avaient une connaissance complète des différentes couches de gaz ; ils surveillaient et prévoyaient les tremblements de terre et les failles. Ils étaient aussi fiers de leur descente sous terre que d’autres auraient pu l’être de quitter notre planète.
C’était, comme je vous l’ai dit, la seconde et peut-être la plus intéressante des trois civilisations.
La première a suivi, dans l’ensemble, votre propre ligne de développement et rencontra nombre de problèmes que vous connaissez.
Elle était, pour une bonne part, établie dans ce que vous appelez l’Asie Mineure mais ses membres avaient tendance à se déplacer et parcouraient d’autres régions.
Ce sont des gens dont j’ai déjà parlé et qui, finalement, partirent vers d’autres galaxies.
C’est d’eux que sont issus les gens qui appartinrent à la civilisation lumanienne.
Avant d’aborder la troisième civilisation, j’aimerais vous entretenir encore de quelques particularités concernant la seconde.
Ceci concerne la communication et ses rapports avec les dessins et peintures et avec les canaux très différenciés que leurs communications créatrices pouvaient emprunter.
Par bien des cotés, leur art était supérieur au vôtre et moins isolé.
Les différentes formes d’art, par exemple, étaient reliées d’une manière qui vous est quasiment inconnue, et parce que vous êtes étrangers au concept, l’explication sera difficile.
Prenez quelque chose de très simple : un dessin représentant un animal. Vous le percevez simplement comme un objet visuel.
Pour ces gens très épris de synthèse, une ligne n’était pas simplement une ligne visuelle ; elle était également reliée à une infinie variété de distinctions et de divisions qui représentaient également certains sons et étaient automatiquement interprétées.
Un observateur pouvait, s’il le voulait, traduire immédiatement les sons avant de les associer à l’image visuelle. Dans ce qui apparaissait comme le dessin d’un animal, l’histoire entière et le passé de ce dernier pouvaient être donnée. Courbes, angles, lignes… chacun représentait, en dehors de sa fonction objective dans le dessin, une série complexe de variations concernant la hauteur, la tonalité, la valeur ; ou, si vous préférez, des mots invisibles.
Les distances entre les lignes correspondaient à des intervalles sonores et parfois à des intervalles dans le temps.
Dans les dessins ou les peintures, la couleur était utilisée comme moyen de communication ; un peu comme vos propres couleurs, elle représentait des intensités émotionnelles. La couleur, en fonction de son intensité, servait à affiner et à mieux définir – soit, par exemple, en renforçant le message déjà transmis par la valeur objective des lignes, des angles et des courbes, et par les messages verbaux déjà exprimés, soit en les modifiant dans un certain nombre de leurs aspects.
Le format de tels graphismes comportait aussi sa propre signification.
D’une certaine façon, c’était un art très stylisé, et pourtant il permettait une grande précision sur le plan du travail et une grande liberté d’action.
Il était évidemment très dense. Cette technique a été redécouverte plus tard par la troisième civilisation.
Quelques-uns de ces graphismes avaient été faits à l’imitation de ceux qui subsistaient, mais les clés permettant leur interprétation ont été complètement perdues.
Ainsi, tout ce que vous pourriez voir serait un dessin dépourvu de ces éléments aux multiples sens qui lui donnaient sa richesse. Elle existe mais vous ne pourriez lui redonner vie.
Je devrais peut-être mentionner que quelques-unes des cavernes, particulièrement dans certaines régions d’Espagne ou des Pyrénées, et, parmi les plus anciennes, celles
d’Afrique, étaient des constructions artificielles.
A cette époque, ces gens déplaçaient les masses et convoyaient la matière grâce à leur grande maîtrise du son.
C’est ainsi que, initialement, leurs tunnels ont été creusés, et ce fut aussi la méthode employée pour former des cavernes là où il n’y en avait que très peu.
Les fresques murales étaient souvent de l’information très stylisée – un peu comme des signes sur le fronton des édifices publics –, représentant le type d’animaux ou d’humains dans un territoire donné.
Ces graphismes furent utilisés plus tard comme modèles par les hommes des cavernes des temps historiques auxquels vous vous référez.
Leur don pour la communication et donc leurs capacités créatrices étaient plus vitaux, vivants et « sensibles » que les vôtres.
Quand vous entendez un mot, il vous arrive de vous rendre compte qu’une image correspondante se forme dans votre esprit.
Pour ces gens, les sons bâtissaient automatiquement et instantanément une image vivante qui n’était en aucune façon tridimensionnelle ; elle était intériorisée et beaucoup plus éclatante que vos images mentales habituelles.
De plus, certains sons étaient utilisés pour indiquer d’étonnantes distinctions de dimension, de forme, de direction et de durée, à la fois dans l’espace et le temps.
En d’autres termes, les sons produisaient automatiquement des images brillantes.
De cette manière, la distinction était aisée à faire entre la vision intérieure et la vision extérieure.
Pour eux, il était tout à fait naturel de fermer les yeux quand ils conversaient afin d’établir une communication claire et de jouir des images intérieures immédiates et constamment changeantes qui accompagnaient chaque échange oral.
Ils apprenaient rapidement et l’éducation était un processus excitant parce que cette facilité multi-sensorielle inscrivait l’information en eux, non seulement par le canal d’un sens mais en en utilisant simultanément plusieurs.
C’est pour cette raison et également à cause de l’instantanéité de leurs perceptions que la faiblesse faisait partie intégrante de leur comportement.
Leur inaptitude à affronter la violence et à apprendre à la maîtriser prouvait qu’ils étaient sérieusement amputés de la capacité de se projeter vers l’extérieur.
A ce niveau, l’énergie était bloquée, de telle sorte qu’il y avait déperdition de force ou du sentiment de puissance.
Je ne parle pas nécessairement de la force physique, mais une telle quantité d’énergie était mobilisée pour éviter la violence qu’ils n’étaient pas capables de faire preuve de sentiments agressifs normaux dans d’autres directions.
Aujourd’hui, une symbiose s’effectue qui vous permet d’entrevoir, bien que sous uniforme rudimentaire, les concepts multidimensionnels sur l’art et la communication propres aux Lumaniens.
Du fait de la nature des probabilités, il existe aussi un système de réalité où les Lumaniens réussirent leur expérience de la non-violence et dans lequel un type humain complètement différent a émergé.
Si cela vous semble étrange, c’est simplement parce que vos conceptions de l’existence sont très définies et limitées.
Les idées concernant l’existence de réalités probables, d’hommes et de dieux probables peuvent être considérées par certains d’entre vous comme tout à fait absurdes ; et pourtant quand vous lisez ce livre, vous n’êtes que des probabilités de vous-mêmes.
Une autre image de vous-mêmes vivant dans un autre système ne vous considérerait pas comme réels, et certains pourraient, avec indignation, mettre en question votre existence.
Néanmoins, le système des réalités probables n’est pas seulement une question philosophique.
Si vous vous intéressez à la nature de votre propre réalité, c’est un sujet très personnel et pertinent.
De même que les différentes qualités des Lumaniens sont encore présentes dans votre atmosphère psychique, leurs cités coexistent avec les vôtres, tout comme d’autres identités probables coexistent avec celle que vous considérez comme vôtre.