La vie n’a pas de commencement, puisqu’elle n’a pas de fin. La vie ne fait que s’étendre ; créer de nouvelles formes.
Ce doit être comme cette matière gluante dans ces lampes de lave chauffantes, si populaires dans les années soixante, où de grosses gouttes reposaient rondes et molles au fond, puis s’élevaient à cause de la chaleur, se séparaient et formaient de nouveaux globules, se rejoignaient en haut, cascadaient ensemble pour former des gouttes encore plus grosses, et recommençaient. Il n’y avait jamais de «nouvelles» gouttes dans le tube. Tout cela constituait la même matière, qui se reformait en ce qui «ressemblait à» une chose nouvelle et différente. Les variétés étaient sans fin, et il était fascinant d’observer le processus se répéter sans cesse.
C’est une merveilleuse métaphore. II en va ainsi avec les âmes. L’âme unique – qui est vraiment tout ce qui est – se reforme en portions de plus en plus petites d’elle-même. Toutes les «parties» étaient là au commencement. Il n’y avait pas de parties «nouvelles», mais seulement des portions du Tout qui a toujours été, se reformant en ce qui «ressemble à» des parties nouvelles et différentes.
Dans une brillante chanson pop, écrite et interprétée par Joan Osborne, il est demandé : «Et si Dieu était l’un de nous ? Juste un plouc comme l’un de nous ?» Je vais devoir lui demander de modifier le vers pour le suivant : «Et si Dieu était l’un de nous ? Juste une goutte comme l’un de nous ?»
Ah ! C’est très bien. Et tu sais, sa chanson était brillante. Partout, elle a provoqué des gens qui ne pouvaient supporter l’idée que Je ne sois pas mieux que l’un d’entre eux.
Cette réaction est un commentaire intéressant, pas tellement sur Dieu, mais aussi sur la race humaine. Si nous trouvons blasphématoire que Dieu soit comparé à l’un d’entre nous, qu’est-ce que cela dit de nous ?
Quoi, en effet ?
Mais tu es vraiment «l’un de nous». C’est exactement ce que tu dis ici. Alors, Joan avait raison.
Certainement. Elle avait profondément raison.
Je veux revenir à ma question. Peux-tu nous indiquer quoi que ce soit sur le moment où commence la vie telle que nous la connaissons ? A quel moment l’âme entre-t-elle dans le corps ?
L’âme n’entre pas dans le corps. Le corps est enveloppé par l’âme. Tu te rappelles ce que J’ai dit auparavant ? Le corps n’est pas la demeure de l’âme. C’est l’inverse.
Tout est toujours en vie. Rien n’est «mort». Cet état d’être n’existe pas.
Ce qui est toujours vivant se donne tout simplement une nouvelle forme – une autre forme physique. Cette forme est chargée d’énergie vivante, de l’énergie de la vie, toujours.
La vie – si tu nommes la vie l’énergie que Je suis – est toujours là. Elle n’est jamais absente. Puisque la vie ne finit jamais, comment peut-il y avoir un moment où elle commence ?
Allons, aide-moi. Tu sais où j’essaie d’en venir.
Oui, Je sais. Tu veux que J’entre dans le débat sur l’avortement.
Oui, c’est ça ! Je l’avoue ! Écoute : je suis avec Dieu et j’ai la chance de poser la question monumentale. Quand la vie commence-t-elle ?
Et la réponse est si monumentale que tu ne pourras pas l’entendre.
Essaie toujours.
Elle ne commence jamais. La vie ne «commence» jamais, puisqu’elle ne finit jamais. Tu veux aboutir aux détails techniques de la biologie pour concevoir une «règle» fondée sur ce que tu veux appeler la «loi de Dieu», sur la façon dont les gens devraient se comporter – pour ensuite les punir s’ils ne se conduisent pas ainsi.
Qu’y a-t-il de mal à cela ? Cela nous permettrait de tuer impunément des médecins sur les aires de stationnement des cliniques.
Oui, Je comprends. Pendant des années, vous m’avez utilisé et vous avez utilisé ce que vous avez présenté comme étant mes lois, pour justifier toutes sortes de comportements.
Oh, allons ! Pourquoi ne dis-tu pas carrément que le fait de mettre fin à une grossesse est un meurtre !
Vous ne pouvez rien tuer ni personne.
Non. Mais on peut mettre fin à son «individualisation» ! Et dans notre langage, c’est tuer.
Vous ne pouvez pas mettre fin au processus par lequel une partie de moi s’exprime individuellement, d’une certaine façon, sans l’accord de la partie de moi qui s’exprime ainsi.
Quoi ? Que dis-tu ?
Je dis que rien n’arrive contre la volonté de Dieu.
La vie, et tout ce qui se produit, est une expression de la volonté de Dieu – c’est-à-dire de votre volonté – devenue manifeste.
Dans ce dialogue, J’ai dit que votre volonté est ma volonté. C’est parce que nous ne faisons qu’Un.
La vie est la volonté de Dieu qui s’exprime parfaitement. Si une chose était contre la volonté de Dieu, elle ne pourrait arriver. Selon la définition de qui et de ce qu’est Dieu, elle ne pourrait survenir. Crois-tu qu’une seule âme puisse décider d’une chose, d’une façon quelconque, pour une autre ? Crois-tu qu’en tant qu’individus, vous puissiez vous atteindre mutuellement si c’est contre la volonté de l’autre ? Une telle conviction serait fondée sur l’idée que vous êtes séparés les uns des autres.
T’imagines-tu pouvoir, toucher le moindrement la vie contre la volonté de Dieu ? Une telle croyance devrait être fondée sur une idée que vous êtes séparés de moi.
Ces deux idées sont fausses.
II est incommensurablement arrogant de votre part de croire que vous puissiez affecter l’univers sans que l’univers soit en accord.
Vous avez ici affaire à des forces puissantes, et certains d’entre vous s’imaginent plus puissants que la force la plus puissante. Mais ce n’est pas le cas. Et vous n’êtes pas, non plus, moins puissants que la force la plus puissante.
Tu veux dire que je ne peux tuer personne sans sa permission ? Tu veux dire que sur un certain plan, tous ceux qui ont jamais été tués avaient accepté de l’être ?
Si tu vois et évalues les choses en termes terrestres, rien de cela n’aura de sens pour toi.
Je ne peux m’empêcher de penser en «termes terrestres». Je suis ici, maintenant, sur la Terre !
Je te dis ceci: Tu es «dans ce monde, mais tu n’en fais pas partie».
Alors, ma réalité terrestre n’est pas la réalité ?
Le croyais-tu vraiment ?
Je ne sais pas.
Tu n’as jamais pensé : «II se passe quelque chose de plus grand» ?
Eh bien, oui, j’ai sûrement pensé ça.
Eh bien, voilà ce qui se passe. Je suis en train de te l’expliquer.
D’accord. Je pige. Alors, j’imagine que je peux tout simplement aller tuer quelqu’un, parce que je n’aurais pas pu le faire sans son consentement !
En fait, la race humaine agit ainsi. Il est intéressant de voir que vous avez autant de difficultés à cet égard, mais que vous continuez de faire comme si c’était vrai, de toute façon.
Ou pire encore, que vous tuez des gens contre leur volonté, comme si cela n’avait aucune importance!
Bon, bien sûr que c’est important ! Seulement, ce que nous voulons a plus d’importance. Tu ne saisis pas ? À l’instant où nous, humains, tuons quelqu’un, nous ne nous disons pas que c’est sans importance. Ce serait désinvolte que de croire cela. Par contre, nous pensons que ce que nous voulons a davantage d’importance.
Je vois. Alors, il est plus facile pour toi d’accepter qu’il soit correct de tuer les gens contre leur volonté. Cela, tu peux le faire en toute impunité. Ce que tu trouves mauvais, c’est de le faire parce que c’est leur volonté.
Je n’ai jamais dit ça. Ce n’est pas comme ça que les humains pensent.
Non ? Permets-moi de te montrer à quel point certains d’entre vous sont hypocrites. Vous dites qu’il est correct de tuer quelqu’un contre sa volonté, pourvu que vous ayez une raison bonne et suffisante de vouloir sa mort, comme en temps de guerre, par exemple, ou au cours d’une exécution – ou s’il s’agit d’un médecin dans le parc de stationnement d’une clinique d’avortement. Mais si l’autre personne croit avoir une raison bonne et suffisante de mourir, vous ne pouvez pas l’y aider. Ce serait un «suicide assisté», et ce serait mal !
Tu te moques de moi.
Non, tu te moques de moi. Tu dis que j’approuverais le fait que tu élimines quelqu’un contre sa volonté et que je condamnerais le fait que tu assassines quelqu’un en accord avec sa volonté.
C’est malsain.
Cependant, non seulement tu ne vois pas le caractère malsain, mais tu prétends que ceux qui soulignent ce caractère malsain sont malades. Vous êtes sains d’esprit, et eux ne sont que des fauteurs de troubles.
Et c’est le genre de logique tordue à partir de laquelle vous construisez des vies entières et des théologies complètes.
Je ne l’ai jamais vu tout à fait de cette manière.
Je te dis ceci : Le temps est venu pour vous de voir les choses d’une nouvelle façon. C’est le moment de votre renaissance, en tant qu’individus et en tant que société. Vous devez recréer votre monde, avant de le détruire par vos folies.
Maintenant, écoute-moi.
Nous ne faisons tous qu’Un.
Nous ne sommes qu’Un.
Tu n’es pas séparé de moi, et vous n’êtes pas séparés les uns des autres.
Tout ce que nous faisons, nous le faisons de concert, les uns avec les autres. Notre réalité est une réalité cocréée. Si tu mets fin à une grossesse, c’est nous qui mettons fin à une grossesse. Votre volonté est ma volonté.
Aucun aspect particulier de la divinité n’a de pouvoir sur aucun autre aspect de la divinité. II n’est pas possible pour une âme d’en toucher une autre contre sa volonté. Il n’y a ni victimes ni bourreaux.
Tu ne peux comprendre cela de ton point de vue limité, mais crois-moi il en est ainsi.
II n’y a qu’une raison d’être, de faire ou d’avoir quoi que ce soit – c’est d’en faire une affirmation directe de qui tu es. Si qui tu es, en tant qu’individu ou en tant que société, est qui tu choisis d’être et qui tu veux être, tu n’as aucune raison de changer quoi que ce soit. Si, par contre, tu crois qu’une expérience plus grandiose attend d’être vécue – une expression de la divinité encore plus grande que celle qui se manifeste actuellement -, alors passe à cette vérité.
Puisque nous sommes tous en cocréation, il peut nous être utile de faire de notre mieux pour indiquer aux autres la voie que certaines parts de nous désirent prendre. Tu peux montrer la voie, en faisant la démonstration de la vie que tu aimerais créer et en invitant les autres à suivre ton exemple. Tu peux même dire : «Je suis la vie et la voie. Suivez-moi.» Mais sois prudent. Certaines personnes ont été crucifiées pour s’être permis de telles affirmations.
(…)
C’est parce que tu crois que nous sommes séparés. Ces pensées te quitteraient si tu croyais que nous ne faisons qu’Un.
Voilà la différence principale entre ta culture – une culture encore «bébé», vraiment ; une culture primitive – et les cultures hautement évoluées de l’univers. La différence majeure est la suivante : dans les cultures hautement évoluées, tous les êtres conscients savent clairement qu’il n’y a aucune séparation entre eux et ce que tu appelles «Dieu».
Ils savent aussi avec certitude qu’aucune séparation n’existe entre eux-mêmes et les autres. Ils savent que chacun fait une expérience individuelle du Tout.
Ah ! c’est bien. Tu vas maintenant traiter des sociétés hautement évoluées de l’univers. C’est ce que j’attendais.
Oui, Je crois qu’il est temps d’explorer cela.
Mais auparavant, il me faut revenir une dernière fois sur la question de l’avortement. Dis-tu vraiment que, parce qu’il ne peut rien arriver à l’âme humaine qui soit contre sa volonté, il est correct de tuer des gens ? Tu n’approuves pas l’avortement, ou tu ne nous donnes pas une «porte de sortie» là-dessus, hein ?
Je n’approuve ni ne condamne l’avortement, pas plus que Je n’approuve ni ne condamne la guerre.
Dans tous les pays, les gens croient que j’acquiesce à la guerre qu’ils mènent et que je condamne la guerre que mène leur adversaire. Dans tous les pays, les gens s’imaginent avoir «Dieu de leur côté». Chaque cause tient le même raisonnement pour acquis. En effet, chaque personne ressent la même chose – ou du moins espère que tel est le cas – chaque fois que l’on prend une décision ou que l’on effectue un choix.
Et sais-tu pourquoi toutes les créatures croient que Dieu est de leur côté ? Parce que Je le suis. Et toutes les créatures ont une connaissance intuitive de ce fait.
Ce n’est qu’une façon de dire : «Ta volonté à ton égard est ma volonté à ton égard.» Et cela, ce n’est qu’une manière de rappeler que Je vous ai tous accordé le libre arbitre.
II n’y a pas de libre arbitre si le fait de l’exercer d’une certaine manière engendre la punition. Ce serait là une parodie du libre arbitre, une contrefaçon. Dès lors, en ce qui concerne l’avortement ou la guerre, le fait d’acheter telle voiture ou d’épouser telle personne, d’avoir des relations sexuelles ou non, de «faire votre devoir» ou pas, il n’y a ni bien ni mal, et je n’ai aucune préférence en la matière.