Vous formez l’étoffe de votre expérience par vos attentes et par vos croyances. Ces idées personnelles vous concernant, et concernant la nature de la réalité, déterminent vos pensées et vos émotions. Vous prenez vos croyances concernant la réalité pour la vérité, si bien que vous ne les remettez généralement pas en question. Il vous semble qu’elles vont de soi, qu’elles sont l’affirmation de faits, et trop évidentes pour être soumises à examen.
Aussi sont-elles trop souvent acceptées sans le moindre questionnement. Au lieu d’être reconnues pour ce qu’elles sont – des croyances concernant la réalité –, elles sont considérées comme les caractéristiques mêmes de la réalité. (Une pause.) Ces idées vous semblent en général tout à fait indiscutables ; elles font tellement partie de vous qu’il ne vous vient même pas à l’idée de réfléchir à leur validité. Elles deviennent des suppositions invisibles, qui donnent néanmoins forme et couleur à votre expérience personnelle.
Certaines personnes, par exemple, ne se posent aucune question concernant leurs croyances religieuses et les acceptent comme des faits. D’autres identifient facilement ces suppositions lorsqu’elles se trouvent dans un contexte religieux mais y demeurent absolument aveugles dans les autres domaines.
Vous avez beaucoup plus de facilités à identifier vos convictions personnelles quand elles touchent à la religion, la politique et autres sujets de ce genre, que vos croyances plus profondes concernant qui vous êtes et ce que vous êtes – en particulier là où elles touchent votre propre vie.
Beaucoup de gens sont absolument aveugles à leurs croyances lorsqu’elles portent sur eux-mêmes ou sur la nature de la réalité. Dans ce domaine, les pensées conscientes peuvent fournir d’excellents indices. On peut souvent se voir refuser certaines pensées qui viennent spontanément à l’esprit pour la simple raison qu’elles entrent en conflit avec des idées couramment acceptées.
Votre esprit conscient essaye toujours de vous donner une image claire, mais vous permettez souvent que des idées préconçues fassent obstacle à cette intelligence. Il a été à la mode d’accuser le subconscient d’un certain nombre de difficultés ou de problèmes de personnalité, l’idée étant qu’il abrite des évènements liés aux débuts de l’existence et que ceux-ci sont à la fois mystérieux et lourdement chargés. Dans ce pays, plusieurs générations ont grandi dans la conviction que la partie subconsciente de la personnalité n’est pas fiable, qu’elle est pleine d’énergie négative et qu’elle ne contient que des épisodes désagréables que l’on fait bien d’oublier.
Ces gens ont grandi dans la conviction que l’esprit conscient est à peu près dépourvu de pouvoir et que l’expérience de l’adulte est déterminée par la petite enfance. Ces concepts mêmes mettent en place des divisions artificielles. Les gens ont appris que l’on n’est pas censé avoir connaissance du matériau « subconscient ».
Il fallait maintenir les portes du moi interne soigneusement fermées. Seule une longue psychanalyse pouvait, ou devait, les ouvrir. L’individu ordinaire avait l’impression qu’il valait mieux ne pas s’occuper de ces zones ; or, isoler ces parties du moi, c’était aussi dresser des barrières contre la joie spontanée du moi interne. Les gens se sentaient coupés du coeur même de leur propre réalité.
Le concept de péché originel, aussi pauvre, aussi limité et déformé soit-il, présentait au moins l’avantage d’être accompagné de procédures simples. On pouvait être sauvé par le baptême, trouver la rédemption grâce à certaines paroles, à des rituels ou à des sacrements adéquats. (Voir, par exemple, l’Évangile selon saint Marc, 1,1-11.)
En revanche, l’idée d’un subconscient corrompu ne laissait à l’homme aucune solution simple. Le seul rituel possible consistait en des années d’analyse, et ce privilège était réservé aux gens fortunés.
À peu près au moment où l’idée d’un subconscient déplaisant s’élevait avec force, l’idée de l’âme fut jetée par la fenêtre. Des millions de gens ont donc cru en une réalité qui, tout en les privant du concept d’âme, les accablait d’un subconscient auquel il ne pouvait pas se fier et qui pouvait même s’avérer pervers. Ils se percevaient comme autant d’ego vulnérables et solitaires, avançant périlleusement, sans la moindre protection, sur les vagues tumultueuses de processus involontaires.
À peu près au même moment, un certain nombre de gens intelligents commençaient à réaliser que l’idée du Dieu des religions organisées, du paradis et de l’enfer, était pleine de déformations, qu’elle était dépourvue de justice et qu’elle ressemblait à un conte pour enfants. Pour ces personnes, aucune aide n’était possible.
Il leur semblait téméraire de regarder à l’intérieur d’eux-mêmes puisqu’on leur avait appris que cet intérieur était justement la source de leurs problèmes. Ceux qui n’avaient pas les moyens de suivre une thérapie essayaient d’inhiber les messages provenant du moi intérieur, de crainte d’être emportés par des émotions infantiles et sauvages.
Or, pour commencer, le moi ne connaît aucune limite, aucune division, même si, dans l’intérêt de la discussion, un mot comme « ego » peut être utilisé ici, car vous comprenez ce que vous croyez qu’il veut dire. Vous pouvez en effet accorder toute votre confiance à des parties de vous-même apparemment inconscientes. Comme nous allons le voir, vous pouvez devenir de plus en plus consciemment conscient, et par conséquent amener dans votre conscience des parties de plus en plus importantes de vous-même.
Vous accomplissez continuellement une multitude de tâches précises et délicates, de même que vous respirez, vous grandissez, sans vous rendre compte consciemment de la façon dont vous menez à bien toutes ces opérations. Vous vivez sans savoir consciemment comment vous maintenez le miracle de la conscience physique dans le monde du temps et de la chair.
Les parties apparemment inconscientes de vous-même prélèvent des atomes et des molécules dans l’air qui vous entoure, pour former votre image. Vos lèvres bougent, votre langue prononce votre nom. Ce nom appartient-il aux molécules et aux atomes à l’intérieur de votre langue et de vos lèvres ? (Une pause.) Les molécules et les atomes se déplacent constamment, ils forment des cellules, des tissus, des organes. Comment le nom prononcé par la langue pourrait-il leur appartenir ?
Ils ne savent ni lire ni écrire, pourtant ils prononcent des syllabes compliquées qui communiquent à des êtres tels que vous aussi bien de simples sentiments que les informations les plus complexes. Comment le font-ils ?
Les molécules et les atomes ne connaissent pas la syntaxe du langage qu’ils parlent. Souvent, quand vous commencez une phrase, vous n’avez pas la moindre idée de la façon dont vous allez la terminer ; pourtant vous faites pleinement confiance au fait que les mots vont faire sens et que ce que vous voulez dire va couler sans effort.
Tout cela se produit parce que la partie interne de votre être fonctionne spontanément, joyeusement et en toute liberté ; tout cela se produit parce que votre moi intérieur croit en vous, alors même que souvent vous ne croyez pas en lui. Ces parties inconscientes de votre être fonctionnent étonnamment bien, en dépit du fait que vous vous méprenez parfois totalement quant à leur nature et leur fonction, et malgré les fortes interférences venues de vous, du fait de vos croyances.
Chaque personne fait l’expérience d’une réalité unique, différente pour chacun. Cette réalité surgit à l’extérieur à partir du paysage intérieur des croyances, des pensées, des attentes et des émotions. Si vous croyez que le moi interne travaille contre vous plutôt que pour vous, vous faites obstacle à son bon fonctionnement – ou plutôt, votre croyance l’oblige à fonctionner d’une certaine façon.
L’esprit conscient est censé porter un jugement clair sur votre situation dans la réalité physique. Il est fréquent que des croyances erronées l’empêchent de le faire et que les idées entretenues par l’ego obscurcissent sa vision.
Vos croyances peuvent jouer le rôle de barrières autour de vous. Il faut d’abord que vous reconnaissiez leur existence, il faut que vous les voyiez, pour réaliser que vous n’êtes pas libre, car sinon vous ne pouvez pas voir plus loin qu’elles. (De façon très positive.) Elles constituent les limites de votre expérience.
Il y a toutefois une croyance qui détruit les barrières artificielles imposées à la perception, une croyance expansive qui brise automatiquement l’entrave des idées fausses.
Maintenant, séparément :
Le moi n’est pas limité.
C’est là l’affirmation d’un fait. Il existe, que vous y croyiez ou non. Derrière ce concept, il y en a un autre.
Le moi ne connaît ni frontière ni séparation.
Celles dont vous faites l’expérience résultent de croyances erronées. Puis vient une idée que j’ai déjà mentionnée.
Vous façonnez votre propre réalité.
Pour vous comprendre, pour comprendre ce que vous êtes, vous pouvez apprendre à faire l’expérience de vous-même directement, indépendamment de vos croyances.
Ce que je voudrais, c’est que chaque lecteur s’asseye tranquillement, les yeux fermés. Essayez de sentir en vous les profondes tonalités de sentiments dont j’ai parlé (session 613, chapitre 1). Ce n’est pas difficile. Le fait de connaître leur existence va vous aider à identifier leurs rythmes profonds. Chaque individu va ressentir ces tonalités à sa façon. Ne vous demandez donc pas ce que vous devez ressentir. Dites-vous simplement qu’elles existent et qu’elles sont composées de l’ample énergie de votre être fait chair.
Laissez-vous donc aller pour en faire l’expérience. Si vous avez l’habitude de termes comme « méditation », essayez de les oublier le temps de cet exercice. N’utilisez pas de nom. Libérez-vous des concepts ; faites l’expérience de vous-même en train d’être, et du mouvement de votre propre vitalité. Ne vous demandez pas si vous faites ce qu’il faut, si vous ressentez ce que vous devriez. Ce premier exercice du livre vous est destiné. N’utilisez pas les critères d’autrui. Il n’y a pas d’autres standards que vos sentiments.
Aucune durée particulière n’est recommandée. L’expérience doit être agréable. Acceptez ce qui vous arrive comme exclusivement vôtre. L’exercice vous connecte avec vous-même. Il vous rend à vous-même. À chaque fois que vous êtes tendu ou énervé, prenez le temps de ressentir cette tonalité de sentiments, et vous vous retrouverez centré en vous-même, en toute sécurité.
Quand vous aurez répété cet exercice plusieurs fois, sentez la façon dont ces rythmes profonds émanent de vous dans toutes les directions ; ce qui est en effet le cas. Ils rayonnent de façon électromagnétique à partir de votre être physique ; et, d’une façon que j’espère expliquer plus tard, ils forment l’environnement que vous connaissez, tout comme ils forment votre image physique.
Je vous ai dit que le moi ne connaît pas de limite, mais vous pensez sûrement que votre moi s’arrête là où votre peau rencontre l’espace, que vous êtes à l’intérieur de votre peau. Pourtant, votre environnement est une partie de vous-même. C’est le corps de votre expérience, coagulé en forme physique. Le moi interne forme les objets que vous connaissez, aussi sûrement et automatiquement qu’il forme votre œil ou votre doigt.
Votre environnement physique est l’image de vos croyances, de vos émotions et de vos pensées rendues visibles. Comme celles-ci se déplacent dans le temps et dans l’espace, vous avez un effet sur des conditions physiques séparées de vous.
Considérez le cadre spectaculaire de votre corps du simple point de vue physique. Vous le percevez comme solide, tout comme vous percevez le reste de la matière physique ; pourtant, plus on explore la matière, plus il devient évident que l’énergie y adopte des configurations spécifiques (sous la forme d’organes, de cellules, de molécules, d’atomes, d’électrons) dont chacune est moins physique que la précédente, chacune se combinant en de mystérieux ensembles changeants pour former la matière.
Les atomes à l’intérieur du corps tournoient. C’est une activité et un brouhaha continus. Il s’avère que la chair qui a l’air si dense est en fait composée de particules animées d’un mouvement rapide – souvent en orbite les unes par rapport aux autres – au sein duquel de grands échanges d’énergie se produisent continuellement.
Les choses en dehors de votre corps et l’espace lui-même sont composés des mêmes éléments mais en proportions différentes. Il se produit un échange physique constant entre la structure que vous nommez votre corps et l’espace en dehors de lui, des interactions chimiques, des échanges fondamentaux sans lesquels la vie, telle que vous la connaissez, serait impossible.
Retenir sa respiration, c’est mourir. La respiration, qui représente la plus intime et la plus nécessaire de vos sensations physiques, doit couler hors de ce que vous êtes et passer dans le monde qui semble ne pas être vous. Sur le plan physique, des parties de vous quittent constamment votre corps et se mélangent avec les éléments. Vous savez ce qui se produit quand de l’adrénaline est relâchée dans le flot sanguin. Elle vous stimule et vous prépare à l’action. Mais, d’un autre point de vue, cette adrénaline ne reste pas dans votre corps. Elle est projetée dans l’air et, bien qu’elle y soit transformée, elle a un effet sur l’atmosphère.
N’importe laquelle de vos émotions libère des hormones, et celles-ci aussi vous quittent, tout comme votre souffle ; et, de ce point de vue, vous pouvez dire que vous relâchez dans l’atmosphère des corps chimiques qui le modifient.
Ces interactions causent donc les tempêtes physiques. Je vous dis une fois de plus que vous créez votre propre réalité, et cela comprend les conditions météorologiques qui, globalement, résultent de vos réactions individuelles.
J’apporterai de nombreuses précisions sur ce point particulier dans ce livre (une note ajoutée plus tard : Seth le fait, chapitre 18). Vous êtes dans l’existence physique pour y apprendre que votre énergie, traduite en pensées, en sentiments et en émotions, cause toute expérience. Il n’y a pas d’exception.
Une fois que vous l’avez compris, il vous suffit d’examiner la nature de vos croyances, car celles-ci ont automatiquement pour effet de vous faire penser et ressentir de certaines façons. Vos émotions suivent vos croyances. Et non l’inverse.
Je voudrais que vous parveniez à identifier vos propres croyances dans différents domaines. Il faut pour cela que vous compreniez que toute idée que vous considérez comme une vérité est en fait l’une de vos croyances. Vous devez ensuite faire le pas suivant, qui consiste à se dire « ce n’est pas forcément la vérité, même si je le crois ». Et j’espère que vous parviendrez à vous défaire de toute croyance qui implique des limitations fondamentales.
Maintenant. Nous verrons plus tard certaines des raisons qui motivent vos croyances, mais pour l’instant je veux seulement que vous les identifiez.
Je vais faire une liste d’idées fausses qui vous imposent des limitations. Si vous voyez que vous êtes en accord avec certaines d’entre elles, sachez qu’il y a là un domaine auquel vous devez travailler personnellement.
1. La vie est une vallée de larmes.
2. Le corps est inférieur. En tant que véhicule de l’âme, il est nécessairement souillé, corrompu.
Vous avez peut-être l’impression que la chair est, par essence, mauvaise ou diabolique, que ses appétits sont maléfiques. Les chrétiens peuvent trouver le corps déplorable et considérer que l’esprit y est descendu – la notion de descente signifiant le passage d’une condition meilleure, ou supérieure, à une autre qui l’est moins.
Les adeptes des religions orientales ont parfois eux aussi le sentiment de devoir renier la chair pour, en quelque sorte, s’élever au-dessus d’elle, jusqu’à un état où ils ne désirent plus rien. (La « vacuité » dans le taoïsme, par exemple.) Tout en utilisant un autre vocabulaire, ils considèrent également que l’expérience terrestre n’est pas désirable en soi.
3. Je n’ai aucun pouvoir sur des circonstances que je ne peux pas contrôler.
4. Je suis dépourvu de pouvoir car mon caractère et ma personnalité se sont formés dans ma petite enfance et que je suis à la merci de mon passé.
5. Je suis dépourvu de pouvoir car je suis à la merci d’évènements qui se sont produits pendant des vies passées, dans d’autres incarnations, et sur lesquelles je n’ai maintenant aucun contrôle. Il faut que je sois puni, ou que je me punisse moi-même, pour mes manquements face à autrui dans des vies passées. Je dois accepter les aspects négatifs de ma vie actuelle à cause de mon karma.6
6. Les gens sont fondamentalement mauvais ; ils essayent de m’avoir.
7. Je détiens la vérité, contrairement à tout autre. Ou : le groupe auquel j’appartiens détient la vérité, contrairement à tout autre.
8. En vieillissant, je vais devenir frêle, ma santé va se détériorer et je vais perdre mes facultés.
9. Mon existence est liée à mon expérience dans la chair. Lorsque mon corps mourra, ma conscience mourra aussi.
Maintenant. C’était là une liste assez générale de croyances erronées. Voici à présent une liste plus spécifique de croyances intimes que chacun d’entre vous peut abriter.
1. Je suis en mauvaise santé et je l’ai toujours été.
2. Il y a quelque chose qui ne va pas avec l’argent. Ceux qui en ont sont avides, ils ont moins de spiritualité que ceux qui sont pauvres. Ils sont moins heureux, et snobs.
3. Je ne suis pas créatif. Je n’ai aucune imagination.
Ensuite : Je ne peux jamais faire ce que je veux.
Ensuite : Les gens ne m’aiment pas.
Ensuite : Je suis gros.
(« Ça doit être le numéro 6. »)
Alors, 7 : Je n’ai pas de chance.
Ce sont là des croyances très répandues. Ceux qui les ont en font l’expérience. Par conséquent, les faits physiques semblent toujours corroborer les croyances, mais ce sont les croyances mêmes qui ont formé la réalité en question. Nous allons essayer de démolir ces concepts pleins de limitations.
Il faut d’abord que vous réalisiez que personne ne peut changer vos croyances à votre place, que personne ne peut vous les imposer de l’extérieur. Vous pouvez cependant les changer vous-même, en utilisant votre connaissance et avec de la persévérance.
Regardez autour de vous. Votre environnement physique tout entier est la matérialisation de vos croyances. Vos sentiments de joie, de chagrin, de bonne santé ou de maladie, tout cela résulte de vos croyances. Si vous croyez qu’une situation donnée doit vous rendre malheureux, elle le fait ; et le chagrin vient alors renforcer la condition initiale.
Vous avez en vous la capacité de changer les idées qui vous concernent ou qui concernent la réalité en général ; vous avez la capacité de créer une expérience de vie personnelle qui soit un accomplissement aussi bien pour vous que pour les autres. J’aimerais que vous rédigiez une liste des croyances qui vous concernent, au fur et à mesure que vous en prenez conscience. Vous pourrez utiliser cette liste plus tard, d’une façon que vous n’imaginez pas encore à présent.
Une pause ou fin de la session, comme vous préférez.
Ce sont vos croyances conscientes qui régulent votre corps, et non l’inverse.
Votre moi intérieur utilise l’esprit conscient, focalisé sur le monde physique, comme outil lui permettant de fonctionner dans le monde que vous connaissez. L’esprit conscient est spécialement équipé pour diriger l’activité orientée vers le monde extérieur, pour faire face à l’expérience de l’état de veille et pour superviser le travail physique.
Ses croyances concernant la nature de la réalité sont ensuite transmises à des parties du moi intérieur. Celles-ci dépendent principalement de l’interprétation de la réalité temporelle faite par l’esprit conscient. L’esprit conscient détermine les buts ; le moi intérieur les atteint en utilisant toutes ses capacités et son inépuisable énergie.
La grande valeur de l’esprit conscient tient justement dans sa capacité à prendre des décisions et à donner des directions. Cependant, son rôle est duel : il est censé estimer les conditions intérieures aussi bien qu’extérieures, manier des données qui proviennent du monde physique aussi bien que de parties internes du moi. Ce n’est pas un système fermé.
Être humain suppose un grand discernement dans l’utilisation d’une telle conscience. Beaucoup de gens craignent leurs propres pensées. Ils ne les examinent pas. Ils acceptent les croyances d’autrui. Ce type d’action dénature les données venues aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Il n’y a pas de conflit entre le moi intuitif et l’esprit conscient. Il semble seulement qu’il y en ait un lorsque l’individu refuse de faire face à toutes les informations disponibles pour son esprit conscient. (Une pause.) Il semble parfois plus facile d’éviter le fréquent réajustement du comportement qu’exige l’auto-examen. Dans ce cas, un individu accumule de nombreuses croyances de seconde main. Certaines en contredisent d’autres ; au lieu de couler en un flot clair et sans à-coups, les signaux transmis au corps et au moi interne sont alors un ramassis confus d’ordres et de contrordres.
Ceux-ci déclenchent immédiatement des signaux d’alarme de différentes natures. Le corps ne peut pas fonctionner correctement ou c’est l’environnement affectif global qui en souffre. Ces réactions sont en fait d’excellents signaux, destinés à indiquer qu’un changement est nécessaire.
En même temps, le moi intérieur transmet à l’esprit conscient des intuitions et des illuminations destinées à éclaircir sa vision. Mais si vous croyez que le moi intérieur est dangereux et qu’on ne peut pas lui faire confiance, si vous avez peur des rêves ou de l’irruption de tout autre matériau psychique, vous refusez cette aide et vous vous en détournez.
Qui plus est, si vous croyez que vous devez accepter les difficultés que vous rencontrez, cette croyance même vous empêche de les dépasser.
Je le répète : vos idées et vos croyances forment la structure de votre expérience. Vos croyances, et les raisons qui se trouvent derrière elles, peuvent être localisées dans votre esprit conscient. Si vous pensez que les causes de votre comportement sont à jamais enfouies dans le passé de cette vie ou de toute autre, il vous faut d’abord changer cette croyance pour pouvoir modifier votre expérience. Je parle à présent de l’expérience plus ou moins normale. Nous verrons plus tard les cas particuliers où, par exemple, la maladie est présente dès la naissance.
Réaliser que vous formez votre propre réalité doit vous apporter un sentiment de libération. Vous êtes responsable de vos succès et de vos joies. Vous pouvez modifier les zones de votre vie dont vous n’êtes pas réellement satisfait mais vous devez endosser la responsabilité de votre être.
Votre esprit s’est mêlé à la chair pour faire l’expérience d’un monde d’une richesse inouïe, pour participer à la création d’une dimension de réalité en forme et en couleur. Votre esprit est né dans la chair pour enrichir un merveilleux domaine d’appréciation sensuelle, pour sentir l’énergie faite forme corporelle. Vous êtes ici pour utiliser votre corps, pour ressentir du plaisir et vous exprimer à travers lui. Vous êtes ici pour participer à la grande expansion de la conscience. Vous n’êtes pas ici pour pleurer sur les misères de la condition humaine mais pour les changer quand elles ne sont pas à votre goût, par la joie, par la force et par la vitalité qui sont en vous ; pour créer l’esprit dans la chair avec toute la fidélité, toute la beauté dont vous êtes capable.
L’esprit conscient vous permet de regarder l’univers physique et d’y voir le reflet de votre activité spirituelle ; il vous permet de percevoir et d’évaluer vos créations individuelles et collectives.
On pourrait dire que l’esprit conscient est une fenêtre par laquelle vous regardez – et qu’en regardant au-dehors vous percevez le fruit de votre esprit intérieur. Vous permettez souvent à des croyances erronées d’obscurcir cette vision magnifique. Votre joie, votre vitalité, votre accomplissement ne proviennent pas de l’extérieur, comme quelque chose « qui vous arrive ». Ils jaillissent d’évènements intérieurs, qui résultent eux-mêmes de vos croyances.
On a beaucoup écrit sur la nature de la suggestion, et sur son importance. L’une des idées en vogue aujourd’hui est que l’on est constamment à sa merci. Vos propres croyances conscientes constituent les suggestions conscientes les plus importantes que vous receviez. Toutes les autres idées sont acceptées ou rejetées selon que vous les croyez vraies ou pas, tout au long de l’incessant bavardage conscient qui se produit dans votre esprit pendant la plus grande partie de la journée – ce sont les suggestions que vous vous donnez à vous-même.
Vous n’acceptez une suggestion faite par autrui que lorsqu’elle concorde avec vos idées sur la nature de la réalité, et en particulier avec votre vision de vous-même.
Pour utiliser votre esprit conscient correctement, il vous faut par conséquent examiner les croyances qui viennent à vous. Vous ne pouvez pas les accepter sans y faire attention. Si vous utilisez votre esprit conscient correctement, vous prenez également connaissance des idées intuitives qui vous arrivent de l’intérieur. Vous n’êtes qu’à moitié conscient si vous n’examinez pas l’information qui vous arrive de l’extérieur ou si vous ignorez les données qui vous arrivent de l’intérieur.
Vous acceptez donc sans discrimination de nombreuses idées fausses parce que vous ne les examinez pas. Vous donnez au moi intérieur une image faussée de la réalité. Comme c’est la fonction de l’esprit conscient d’évaluer l’expérience physique, le moi intérieur ne peut pas faire son travail correctement. Si les parties intérieures du moi étaient censées porter cette responsabilité, vous n’auriez pas besoin d’un esprit conscient.
Quand le moi intérieur est mis en alerte, il essaye immédiatement de remédier à la situation par un flot de mesures autocorrectives. Dans certains cas, s’il ne parvient plus à contrôler la situation, il contourne les zones de l’esprit conscient qui comportent ces restrictions et résout le problème en injectant de l’énergie dans d’autres couches d’activité.
Ainsi réussit-il, par exemple, à contourner les points aveugles de l’esprit raisonnant. Il va souvent repêcher, parmi le bombardement de croyances conflictuelles, celles qui sont les plus propices à la vie, pour les envoyer dans ce qui est alors perçu comme une explosion de révélations. Ces révélations engendrent de nouveaux schémas qui changent le comportement.
Il faut que vous ayez conscience du contenu de votre esprit raisonnant. Localisez les ambivalences qui s’y trouvent. Quelle que soit la nature de vos croyances, elles se font chair, elles se font matérielles. Le miracle de votre être ne peut s’échapper à lui-même. Vos pensées s’épanouissent en évènements. Si vous pensez que le monde est habité par le mal, vous allez faire l’expérience d’évènements qui semblent l’incarner. Il n’y a pas d’accidents, en termes cosmiques ou en termes du monde que vous connaissez. Vos convictions fleurissent dans le temps et l’espace aussi sûrement que les plantes. Une fois que vous le comprenez, vous pouvez même les sentir pousser.
L’esprit conscient est fondamentalement curieux et ouvert. Il est également équipé pour examiner son propre contenu. Du fait des théories psychologiques en cours au siècle dernier, de nombreux Occidentaux croient que la fonction première de l’esprit conscient est d’inhiber le matériau « inconscient ».
Au contraire, nous l’avons vu (dans cette session), il est également destiné à recevoir et à interpréter des données importantes qui lui arrivent du moi intérieur. Lorsqu’on ne l’en empêche pas, il le fait parfaitement bien. Il reçoit des impressions et les interprète. Ce qui s’est passé, toutefois, c’est que l’homme lui a appris à n’accepter que les données provenant du monde extérieur et à dresser des barrières contre la connaissance intérieure.
Cette situation empêche l’individu d’atteindre sa pleine force, et le coupe – consciemment – des sources fondamentales de son être. Ces conditions inhibent, en particulier, l’expression créatrice ; elles privent le moi conscient du flot continu d’illuminations et d’intuitions dont il pourrait disposer.
La pensée et le sentiment semblent alors être séparés. La créativité et l’intellect semblent souvent étrangers l’un à l’autre, alors qu’ils sont frères. L’esprit conscient perd son acuité. Il supprime de son expérience le vaste ensemble de connaissances intérieures qui lui est disponible. Des divisions imaginaires apparaissent dans le moi.
Lorsqu’on le laisse faire, le moi agit spontanément comme une unité, mais comme une unité qui change constamment. Le moi conscient écoute les voix provenant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, ce qui lui permet de former des croyances qui concordent avec les connaissances du moi, qu’elles soient reçues de source matérielle ou immatérielle. L’examen de ces croyances se produit alors en même temps que d’autres activités, naturellement et sans effort. En revanche, une fois que l’esprit conscient a adopté un assortiment de croyances en conflit les unes avec les autres, un effort délibéré doit être fait pour les démêler.
Souvenez-vous que même les idées fausses vous semblent justifiées en termes de données physiques, puisque votre expérience dans le monde extérieur est la matérialisation de ces croyances. Vous devez donc travailler avec la matière brute de vos idées, même quand vos données sensorielles vous disent qu’une croyance particulière est évidemment la vérité. Pour modifier toute partie de votre expérience, vous devez modifier ces idées. Comme c’est vous qui avez formé votre propre réalité, les résultats vont suivre naturellement.
Il faut que vous soyez convaincu que vous pouvez changer vos croyances. Il faut que vous ayez envie de le faire. Représentez-vous une idée limitante comme une couleur boueuse qui fait tache sur la toile multidimensionnelle de votre vie. Vous pouvez modifier cette idée de la même façon qu’un peintre modifie sa palette.
L’artiste ne s’identifie pas aux couleurs avec lesquelles il peint. Il sait qu’il les choisit et les applique avec un pinceau. Vous peignez votre réalité avec vos idées exactement de la même manière. Vous n’êtes pas vos idées, ni même vos pensées. Vous êtes le moi qui en fait l’expérience. Lorsqu’un peintre voit des taches de pigment sur ses doigts à la fin de la journée, il lui est facile de les laver, car il en connaît la nature. Si vous croyez que les pensées de nature limitante font partie de vous, qu’elles sont liées à vous de façon permanente, vous ne pouvez pas penser à vous en laver. Vous avez le même comportement qu’un artiste fou qui dirait : « Mes pigments font partie de moi. Ils ont taché mes doigts mais je n’y peux rien. »
Contrairement aux apparences, il n’y a pas de contradiction entre le fait de vous rendre compte spontanément de vos pensées et le fait de les examiner. Vous n’avez pas à être aveugle pour être spontané. Vous n’êtes pas spontané lorsque vous acceptez sans discrimination chaque donnée qui vous parvient.
De nombreuses croyances se détacheraient de vous sans dommage si vous étiez vraiment spontané. Au lieu de cela, vous avez tendance à les protéger. Une fois acceptées, les idées comportant une limitation forment une sorte de lit sur lequel s’accumule du matériau de même nature, si bien que votre esprit s’emplit de toutes sortes de débris. Quand vous êtes spontané, vous acceptez la libre nature de votre esprit, qui prend spontanément des décisions quant à la validité ou la non-validité des données qu’il reçoit. Quand vous refusez de lui accorder cette fonction, il devient de plus en plus encombré.
Un pommier n’essaye pas de faire des violettes. Il sait automatiquement ce qu’il est, il connaît le cadre de sa propre identité et de son existence. (Une pause.) Vous avez un esprit conscient mais ce n’est que la partie « émergée » de votre esprit. Il y « en » a beaucoup plus à votre disposition ; une partie beaucoup plus importante de votre connaissance peut se faire consciente. Mais une idée fausse de nature limitante représente la même ambivalence quant à votre nature que pour un pommier l’idée de faire des violettes.
Le pommier ne peut pas produire de violettes ; il ne peut pas non plus produire de bonnes pommes tant qu’il essaye de faire des violettes. Une croyance erronée est une croyance qui ne cadre pas avec les conditions fondamentales de votre être intérieur. Si vous vous croyez à la merci des évènements physiques, vous entretenez une croyance erronée.
Vous avez participé au développement de l’environnement qui était le vôtre quand vous étiez enfant. Vous en avez choisi les circonstances. Cela ne veut pas dire que vous êtes à la merci de ces circonstances. Cela veut dire que vous avez mis en place des défis à relever, des buts à atteindre, un cadre d’expérience dans lequel vous pouvez vous accomplir, dans lequel vous pouvez comprendre et développer certaines facultés.
Le pouvoir de créer votre propre expérience est en vous maintenant, comme il l’est depuis votre naissance et comme il l’était auparavant. Il est possible que vous ayez choisi un thème particulier pour cette existence, un certain ensemble de conditions, mais à l’intérieur de ce cadre, vous avez toute liberté pour modifier les situations et les évènements que vous rencontrez, pour explorer et pour créer.
Chaque personne choisit pour elle-même les schémas individuels à l’intérieur desquels elle crée cette réalité personnelle. Mais à l’intérieur de ces limites, elle dispose de ressources illimitées et d’une infinie variété d’actions.
Le moi intérieur est embarqué dans une entreprise excitante qui lui apprend à traduire sa réalité en termes physiques. L’esprit conscient est donc brillamment accordé à la réalité physique ; il est souvent si ébloui par ce qu’il perçoit qu’il a tendance à considérer les phénomènes physiques comme une cause plutôt que comme un résultat. Les parties profondes du moi sont toujours là pour lui rappeler que ce n’est pas le cas. Quand l’esprit conscient accepte trop d’idées fausses, en particulier s’il croit que le moi intérieur est un danger, il barre le chemin à ces rappels constants. Quand cette situation se produit, l’esprit conscient lui-même se sent assailli par une réalité qui semble plus vaste que lui et sur laquelle il n’a aucun contrôle. Il perd le profond sentiment de sécurité dans lequel il devrait s’ancrer.
Les idées fausses doivent être ôtées une à une pour que l’esprit conscient puisse retrouver le sentiment de sa propre source et s’ouvrir aux puissants et splendides canaux intérieurs qui sont à sa disposition.
L’ego est en quelque sorte un rejeton de l’esprit conscient. L’esprit conscient est comme une caméra gigantesque dirigée par l’ego, qui l’oriente et fait le point. Lorsqu’on ne leur met pas d’entraves, différentes parties de l’identité montent et forment l’ego, se séparent et se regroupent, tout en maintenant à la fois un sentiment d’unité et une merveilleuse spontanéité (voir les deux sessions du chapitre 1).
L’ego est l’idée que vous vous faites de votre image physique en rapport avec le monde. L’image que vous avez de vous-même n’est donc pas inconsciente. Vous vous en rendez parfaitement compte, même si vous préférez parfois retenir certaines idées la concernant et en rejeter d’autres. Des croyances erronées peuvent entraîner un ego rigide, qui insiste pour utiliser l’esprit conscient dans une direction unique, ce qui déforme encore plus ses perceptions.
Il vous arrive souvent de décider de façon tout à fait consciente d’enterrer une idée ou une pensée qui pourrait changer votre comportement parce qu’elle ne s’accorde pas avec les idées limitantes qui sont les vôtres. Écoutez-vous penser, tout au long de la journée. Quelles idées, quelles suggestions vous donnez-vous à vous-même ? Sachez qu’elles vont toutes se matérialiser dans votre expérience personnelle.
Nombre d’idées limitantes peuvent être acceptées sans examen, sous couvert de vertu. Par exemple, vous vous sentez peut-être très vertueux dans votre détestation du mal, ou de ce qui vous semble être le mal ; mais lorsque vous vous concentrez sur le mal ou sur la haine, vous les créez. Si vous êtes pauvre, vous vous sentez peut-être très vertueux dans votre situation financière, plein de dédain pour ceux qui sont fortunés ; vous vous dites peut-être que l’argent est mauvais – ce qui renforce les conditions de votre pauvreté. Si vous êtes malade, vous êtes peut-être imprégné du sentiment de votre malheur, vous enviez peut-être avec amertume ceux qui sont en bonne santé, en vous lamentant sur votre sort – si bien que vos pensées le perpétuent.
Si vous vous concentrez sur des limitations, vous les rencontrez. Il faut que vous créiez une nouvelle image dans votre esprit. Elle doit différer de l’image que vos sens physiques peuvent vous donner, en particulier dans les domaines où le changement est nécessaire.
Autre exemple : détester la guerre n’apporte pas la paix. Seul l’amour de la paix peut en faire naître les conditions nécessaires.
Vous pouvez faire une pause ou terminer la session, comme vous préférez.
Je me rends parfaitement compte que nombre de mes déclarations contredisent les certitudes de ceux qui acceptent l’idée que l’esprit conscient est relativement dénué de pouvoir et que la solution aux problèmes se trouve cachée en dessous.
Bien évidemment, l’esprit conscient est un phénomène et non pas une chose. Il se modifie sans cesse. L’ego peut le diriger dans un nombre littéralement infini de directions, pour qu’il se concentre sur elles. L’esprit conscient peut regarder la réalité extérieure ou bien se tourner vers l’intérieur et observer son propre contenu.
Il y a des graduations et des fluctuations dans son activité. Il est beaucoup plus souple que vous ne l’imaginez. (Une pause.) L’ego peut utiliser l’esprit conscient presque entièrement comme une méthode de perception des réalités intérieures et extérieures qui coïncident avec ses propres croyances. Ce n’est donc pas que certaines réponses ne sont pas disponibles mais plutôt que, souvent, vous avez choisi un plan d’action auquel vous croyez, et vous ne voulez pas vous ouvrir à un matériau qui risque de contredire vos croyances actuelles.
Si vous êtes malade, par exemple, il y a une raison à cela. Pour vous remettre complètement sans développer de nouveaux symptômes, vous devez découvrir cette raison. Peut-être n’aimez-vous pas être malade, mais c’est néanmoins un chemin que vous avez choisi. Tant que vous êtes convaincu que ce chemin est nécessaire, vous conservez ces symptômes.
Or ceux-ci peuvent résulter d’une croyance unique ou bien d’un ensemble de croyances liées les unes aux autres.
Quoi qu’il en soit, vous êtes bien sûr convaincu que ces croyances ne sont pas des croyances, mais la réalité même. Quand vous comprenez que c’est vous qui formez votre réalité, vous pouvez commencer à les examiner en permettant à l’esprit conscient d’examiner librement son contenu.
Nous reparlerons de la santé et de la maladie plus spécifiquement dans ce livre. Je veux toutefois dire ici que la psychanalyse est souvent un jeu de cache-cache dans lequel on continue à ne pas assumer la responsabilité de ses actions et de sa propre réalité car on continue à en assigner la cause fondamentale à une zone de la psyché perdue dans les forêts profondes d’un obscur passé. On se donne pour tâche d’en dénicher le secret. Ce faisant, on ne pense jamais à le chercher dans l’esprit conscient puisqu’on est convaincu que toutes les causes profondes se trouvent en dessous – et qu’en plus la conscience, qui est incapable de vous aider, contribue souvent à les camoufler. C’est donc là le jeu qu’on joue.
Quand on réussit à ne plus croire à ce cadre trompeur – si l’on y réussit –, tout évènement « oublié » adéquat peut servir de catalyseur. N’importe lequel fait l’affaire.
Les croyances fondamentales étaient toujours dans votre esprit conscient, de même que les raisons de votre comportement. C’est simplement que vous n’en aviez pas examiné le contenu tant que vous n’aviez pas réalisé que les croyances en question n’étaient pas forcément la réalité, mais l’idée que vous vous faisiez de cette dernière.
En même temps, la psychanalyse programme souvent à croire que l’on ne peut pas faire confiance à « l’inconscient », source de ces sombres secrets, comme lit pour l’inspiration ou la créativité, si bien que l’on se trouve privé de l’aide que des parties intérieures du moi pourraient apporter à la conscience.
En général, quand vous examinez votre esprit conscient, vous le faites par le biais de vos propres croyances déjà structurées. Savoir que vos croyances ne sont pas nécessairement la réalité vous permet de vous rendre compte de toutes les données qui vous sont consciemment disponibles. Je ne vous dis pas d’examiner vos pensées avec une fréquence et une vigueur qui deviendraient gênantes, mais on n’est pas pleinement conscient tant que l’on ne se rend pas compte du contenu de son esprit conscient. J’insiste aussi sur le fait que ce dernier est équipé pour recevoir des informations en provenance du moi intérieur aussi bien que de l’univers extérieur.
Je ne vous dis pas d’inhiber vos pensées ou vos sentiments ; je vous demande de vous en rendre compte. Réalisez qu’ils forment votre réalité. Concentrez-vous sur ceux qui vous apportent le résultat désiré.
Si vous trouvez tout cela difficile, vous pouvez aussi examiner tous les aspects de votre réalité physique. Réalisez que votre expérience physique et votre environnement sont la matérialisation de vos croyances. Si vous trouvez une belle exubérance, une bonne santé, un travail fructueux, l’abondance, le sourire sur les visages que vous rencontrez, vous pouvez partir du principe que vos croyances sont bénéfiques. Si vous voyez un monde bon, des gens qui vous apprécient, partez du principe, encore une fois, que vos croyances sont bénéfiques. Mais si vous voyez la maladie, une absence de travail signifiant, un manque d’abondance, un monde mauvais et plein de larmes, dites-vous que vos croyances sont erronées et mettez-vous à les examiner.
Nous verrons plus loin la nature de la réalité de masse mais pour l’instant nous nous concentrons sur les aspects personnels. Ce que je voulais surtout souligner dans ce chapitre, c’est l’extrême importance de vos croyances conscientes et le fait que vous n’êtes pas à la merci d’évènements ou de causes qui se situeraient en dessous de votre conscience.