Le regroupement des croyances, la suggestion et la télépathie


Les idées ont une réalité électromagnétique. Les croyances sont des idées fortes concernant la nature de la réalité. Les idées génèrent de l’émotion. Les semblables s’attirent, si bien que les idées similaires se regroupent, et celles qui s’accordent avec votre « système » d’idées sont celles que vous acceptez.

L’ego tente de maintenir un point de focalisation clair, un point de stabilité, de façon à diriger la lumière de l’esprit conscient avec précision, à la focaliser sur des zones d’existence qui semblent permanentes. Comme on l’a vu (au chapitre 1), l’ego, qui fait partie du moi entier, peut être défini comme une « structure » psychologique composée de caractéristiques appartenant à la personnalité entière, organisées de façon à former une identité de surface.

D’une façon générale, cela permet, tout au long d’une vie, à toutes sortes de tendances et de facultés d’émerger facilement, qui sinon ne le pourraient pas. Si tel n’était pas le cas, vos centres d’intérêts, par exemple, demeureraient les mêmes tout au long de votre vie.

Ainsi, tout en donnant l’impression d’être permanent, l’ego change sans cesse ; il s’adapte aux nouvelles caractéristiques du moi entier7, et permet à d’autres de passer au second plan. Sinon, il ne pourrait pas répondre aux besoins et aux désirs de la personnalité entière.

L’ego ne se sent pas fondamentalement seul, ou aliéné, car il est intimement lié à d’autres parties du moi ; il dirige fièrement la focalisation de l’esprit conscient. De ce point de vue, il est l’adjoint de l’esprit conscient.

(22h51. Jane parle avec une grande concentration.)

Fondamentalement, l’ego comprend sa propre nature et sa source. Il est donc la partie de l’esprit qui observe la réalité physique et l’étudie en fonction des caractéristiques dont il est composé à tout instant. Il porte ses jugements selon l’idée qu’il se fait de lui-même.

L’ego est la partie de votre moi intérieur la plus orientée sur le monde physique ; il n’est toutefois pas séparé de votre moi intérieur. Il est assis sur le rebord de la fenêtre, en quelque sorte, entre vous et le monde extérieur. (La voix se fait plus forte pour insister.) Il peut aussi regarder dans les deux directions. Il porte des jugements sur la nature de la réalité selon vos besoins et selon les siens. Il accepte certaines croyances et en rejette d’autres. Il ne peut pas empêcher les informations d’arriver à l’esprit conscient – mais il peut refuser de leur accorder son attention.

Cela ne veut pas dire que cette information devienne inconsciente. Elle est simplement remisée dans un coin du cerveau sans être assimilée ; elle ne participe pas au faisceau de croyances sur lequel vous vous concentrez à présent. Mais elle est là si vous la cherchez.

(23h00.) Elle n’est pas invisible, et il n’est pas non plus nécessaire que vous sachiez exactement ce que vous cherchez, ce qui rendrait la situation quasiment impossible. Tout ce que vous avez à faire, c’est de décider d’examiner le contenu de votre esprit conscient en réalisant qu’il contient des trésors auxquels vous n’avez pas prêté attention.

Une autre façon de faire est de réaliser, par l’examen, que les effets physiques dont vous faites l’expérience existent en tant que données dans votre esprit conscient – et les informations qui vous semblaient hors d’atteinte vont alors vous sembler évidentes. Les idées apparemment invisibles qui causent vos difficultés ont des effets physiques tout à fait évidents, et ceux-ci vous mènent automatiquement à la zone consciente où se trouve l’idée ou la croyance qui est à son origine.

Une fois encore, si vous vous rendez compte de vos propres pensées conscientes, celles-ci vous fournissent des indices, car elles disent clairement ce que vous croyez. Par exemple, si vous avez à peine assez d’argent pour vivre, vous pouvez découvrir que vous êtes constamment en train de penser : « Je ne vais jamais arriver à payer cette facture, je n’ai pas de chance, je serai toujours pauvre. » Ou vous pouvez découvrir que vous enviez ceux qui sont plus fortunés ; ou que vous niez la valeur de l’argent en vous disant que ceux qui en ont sont malheureux ou qu’ils sont démunis sur le plan spirituel.

(23h10.) Si vous trouvez ces pensées en vous-même, vous allez peut-être vous indigner : « Mais c’est la stricte vérité. Je suis vraiment pauvre et je n’arrive pas à payer mes factures. » Et ce faisant, voyez-vous, vous prenez votre croyance concernant la réalité pour une caractéristique de la réalité elle-même, si bien que cette croyance est transparente, qu’elle est invisible pour vous. C’est pourtant elle qui cause l’expérience physique en question.

C’est cette croyance qu’il vous faut changer. Je vais vous indiquer des méthodes pour vous aider à le faire. Ou bien, si vous suivez vos pensées dans un autre domaine, vous allez peut-être vous découvrir en train de penser que vos difficultés sont dues au fait que vous êtes trop sensible. En trouvant cette pensée, vous vous dites sans doute : « Mais c’est vrai, je suis trop sensible. Un rien m’émeut. » Pourtant il s’agit là d’une croyance, et d’une croyance qui vous limite.

Si vous poursuivez cette pensée, vous allez peut-être découvrir que vous vous dites : « Je suis fier de ma sensibilité. Elle me distingue du commun des mortels » ou « je vaux mieux que ce monde ». Ce sont là des croyances qui vous limitent. Elles déforment la vraie réalité – la vôtre.

(23h17.) Ce sont là quelques exemples de la façon dont vos propres idées conscientes peuvent être invisibles pour vous, bien qu’elles vous soient tout à fait accessibles et qu’elles limitent votre expérience.

Nous parlons ici de votre esprit conscient car c’est lui qui dirige votre activité sur le plan physique. Je vous ai dit (au début du chapitre) qu’il est important de réaliser que l’ego est la partie la plus « extérieure » du moi intérieur, qu’il n’est pas aliéné mais tourné vers la réalité physique. En poursuivant la comparaison, d’autres parties du moi, de l’autre côté de l’esprit conscient, reçoivent constamment des données télépathiques. Souvenez-vous, bien sûr, qu’il n’existe aucune division et que j’utilise ces termes dans le seul but de vous aider à mieux comprendre.

L’ego essaye d’organiser tout le matériau qui arrive dans l’esprit conscient, car les buts de l’ego sont ceux qui montent à la surface, à tout moment donné, dans la rencontre globale du moi avec la réalité physique. Comme je l’ai dit, l’ego ne peut pas empêcher l’information de parvenir à l’esprit conscient mais il peut refuser de se focaliser sur elle.

(23h25.) Maintenant. Pour continuer notre comparaison, l’information télépathique arrive par des parties plus profondes du moi. Celles-ci ont une telle capacité à recevoir qu’un système de filtrage des données est nécessaire. Car certaines d’entre elles sont sans importance pour vous. Elles se rapportent à des gens que vous ne connaissez pas.

Vous émettez et vous recevez. Les idées ont une réalité électromagnétique et, du fait de leur intensité, les croyances rayonnent fortement. Étant donné que votre nature psychologique comporte une structure organisante, les croyances semblables s’agglomèrent, et vous acceptez spontanément celles avec lesquelles vous êtes déjà d’accord.

Ainsi les idées limitantes vous prédisposent-elles à en accepter d’autres de même nature. Des idées libres, pleines d’exubérance, de spontanéité et de joie en collectent automatiquement d’autres de même nature. Il se produit un échange constant d’idées entre vous et les autres, à la fois sur le plan conscient et au niveau télépathique.

Encore une fois, cet échange se produit en accord avec vos croyances conscientes. Il est à la mode, dans certains cercles, de croire que vous réagissez physiquement à des messages télépathiques qui vont à l’encontre de vos idées et de vos convictions profondes. Ce n’est pas le cas. Vous ne réagissez qu’aux messages télépathiques qui sont en accord avec vos idées conscientes sur vous-même et sur la réalité (avec insistance).

Laissez-moi ajouter que l’esprit conscient est lui-même spontané. Il prend plaisir à jouer avec son propre contenu, si bien que je ne suis donc pas en train de vous recommander une austère discipline mentale consistant à vous examiner vous-même à tout instant. Je vous parle de mesures correctives que vous pouvez prendre dans les domaines où vous n’êtes pas satisfait de votre propre expérience.

Voulez-vous faire une pause ?

(« Oui, je veux bien. »)

Eh bien, faisons-la.

(D’un ton humoristique : « Merci. »

23h37. Jane était vraiment partie. Elle ne se souvient pas du matériau et elle est étonnée qu’une heure soit déjà passée. Je lui dis que j’ai choisi de faire une pause parce que je m’inquiète pour Willy.

Jane dit que « Seth pourrait faire trois livres à la fois, un chapitre de chacun à la fois, sans s’embrouiller. Là, j’ai l’impression que tout son livre est disponible, prêt à être livré pour être écrit ». Elle ajoute que sa vie onirique très active a évidemment dû comprendre une bonne dose de préparation à tout cela mais je ne lui pose aucune question risquant d’ouvrir de nouveaux canaux.

« Depuis que les sessions ont commencé [en 1963], je n’ai jamais eu pareille impression de richesse dans la disponibilité du matériau de Seth. Je n’étais pas assez ouverte. Je n’arrivais pas à accepter toutes sortes de choses qui s’y trouvaient, parce qu’elles n’étaient pas en accord avec mes croyances ». Jane indique sa gauche. « Hum, voilà que maintenant je pourrais recevoir toutes sortes d’informations sur… l’archéologie ! Incroyable… »

Elle a cependant des doutes sur ses capacités à recevoir les données très techniques destinées au jeune scientifique qui l’a appelée avant la dernière session. Elle se sent un peu « éloignée » de ces questions tant qu’elle est à ce point absorbée par la production de ce livre. Reprise à 23h55.)

Maintenant. Pour Willy, accordez-moi un instant.

Étrangement, il est lui-même un peu effrayé par son propre comportement. Ruburt a décidé de quitter plus souvent la maison, de sortir librement quand il en a envie8, au lieu de passer tout son temps à travailler à l’intérieur. En fait, il a envoyé Willy dehors pour faire un test et le chat ne sait pas exactement ce qui se passe.

Willy aime bien sortir mais il n’est pas habitué à être tout le temps dehors. D’une certaine manière, il se sent banni. Il a simplement capté les sentiments de Ruburt, qui sont forts, et la véhémence croissante de son intention. D’une certaine façon, ceux-ci n’étaient pas destinés au chat, mais Ruburt savait que le chat les capterait.

Willy a toujours été le chat qui passe beaucoup de temps à la maison ; comme Jane, qui reste à la maison toute la journée pour écrire. C’est donc ce chat-là qui change ses habitudes, plutôt que Rooney (notre autre chat).

D’une certaine façon, vous étiez tous les deux d’accord et vous avez laissé les portes ouvertes. Il suffit évidemment de les fermer. Vous me suivez ?

(« Oui. »

La chaudière, endommagée par les inondations du mois de juin, n’est toujours pas réparée, faute de spécialistes disponibles dans la région. Tout est humide et gonflé dans la maison. Les portes, en particulier, fonctionnent mal et nous avons choisi la solution la plus simple.)

Accordez-moi un instant. Cela commence à démanger Ruburt de sortir ; mais c’est le chat que cela démange.

(« C’est ce que je me demandais. »)

Votre Willy n’est pas du tout en danger mais montrez-lui que vous l’aimez et contrôlez ses allées et venues. Non pas que Ruburt ait besoin de contrôler les siennes mais sa distraction ou son impatience, font que le chat réagit trop fort.

Maintenant. Le fait que Ruburt sente les autres canaux représente en effet un nouveau développement, qui était disponible depuis un certain temps mais qui entre à présent seulement dans son expérience. Rappelez-lui ses succès dans ce domaine, et dans d’autres, car le sentiment de ces succès et leur réalité s’étendront.

Je vais terminer cette session. Je vais faire en sorte de parler de votre peinture avant ou après la dictée pour le livre. (Plus fort, sur un ton jovial.) Je suis sur Canal 1 ce soir. Mes salutations les plus chaleureuses.

(« Merci. »)

Bonsoir.

(« Bonsoir, Seth. »

Fin à 0h07. Une fois sortie de transe, Jane essaye de décrire un phénomène qui, bien qu’invisible, « plane en ce moment au-dessus de nous comme une espèce de truc ovale ». Ce phénomène est composé d’un groupe d’énergies qui pourrait représenter une personnalité comme Seth, me dit Jane, mais qui n’a pas de nom particulier. Il est juste là, sans lui donner particulièrement le sentiment qu’il va l’aider d’une façon ou d’une autre. Jane a du mal à être précise quant à ce phénomène ou ce qu’elle ressent par rapport à lui, et j’ai du mal à transcrire ce qu’elle me dit. Je le signale ici en cas de développement futur. Elle a déjà eu des perceptions de ce genre.

Les membres du cours de perception extrasensorielle suivent à présent les sessions destinées au livre et les mettent en pratique avant que le chapitre en cours soit terminé. Jane et moi aussi. On dirait que nous allons tous grandir en même temps que le livre.

Une note ajoutée quelques jours plus tard : cette session a eu lieu mercredi. Le vendredi soir suivant, nous avons eu des visiteurs et, alors que Jane leur décrivait l’effet des différents canaux, elle s’est rendu compte qu’elle se branchait sur les données restées en suspens concernant les groupes de jeunes et leur besoin de se conformer. Seth ne nous a finalement pas transmis ce matériau mercredi, ni aujourd’hui – c’est Jane qui l’a mis en mots elle-même. Le lendemain matin, je lui ai demandé d’écrire ce dont elle se souvenait.

« En racontant à Rob et à nos amis les canaux dont j’ai pris conscience pendant la dernière session, écrivit-elle, j’ai commencé à capter celui contenant l’information sur le conformisme et le besoin d’expression personnelle.

Je me suis rendu compte que Seth avait un tas d’informations toutes prêtes, y compris sur les fondations biologiques de ces deux caractéristiques. Si l’on prend par exemple l’amibe – cet animal formé d’une seule cellule microscopique –, je savais que le protoplasme de l’amibe, la matière vivante essentielle, représente chez l’individu la caractéristique de ce-qui-a-besoin-d’aller-vers-l’extérieur. Pourtant, le protoplasme doit se conformer à son environnement – dans ce cas, le corps de l’amibe – qui ne peut bouger en tant qu’unité que lorsqu’il est dirigé par le besoin individuel de réagir à une stimulation.

Tout en réagissant “seul”, le protoplasme doit prendre en considération la forme de la cellule pour assurer l’intégrité de l’unité entière. Pour bouger, le protoplasme doit forcément bouger l’ensemble.

C’est un exemple des implications de ce dont parlait Rob mercredi dernier à propos des groupes de même génération. Le matériau lui-même contient quantité d’informations portant sur des aspects biologiques, culturels ou historiques de cette question. On pourrait aussi l’aborder du point de vue de la croissance du corps humain et, par exemple, du développement des cellules cancéreuses, qui se libèrent de ce schéma de conformité et en superposent un “nouveau”, le leur, à la structure de l’unité…

Voilà – je viens de recevoir la dernière phrase en écrivant cette description. Cette idée est nouvelle pour moi aussi. »)

SESSION 617
LUNDI 25 SEPTEMBRE 1972

(Pendant que nous prenions le petit déjeuner, ce matin, Jane et moi avons entendu un son étrange, un peu comme une multitude d’aboiements venus du ciel. Je me suis penché par la fenêtre à temps pour apercevoir une large formation d’oies sauvages volant manifestement vers le sud pour l’hiver.

Il m’a semblé qu’elles volaient bas ; leur formation n’était pas symétrique, l’une des branches du V était beaucoup plus longue que l’autre. À l’intérieur de ce V se trouvait un petit groupe qui, lui, n’était pas en formation, comme s’il était protégé par les autres oies.

J’ai trouvé ce spectacle étonnamment touchant, et Jane aussi. Nous sommes émerveillés par l’ordre inhérent à cette migration, les oies cacardant avec bruit comme pour en affirmer fièrement la justesse. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : des hommes en train de réparer les dégâts de l’inondation dans un appartement du rez-de-chaussée sortent pour les voir voler. Je prends ce vol comme une manifestation de la vitalité, de la variété étonnante de la nature – un rappel fort de valeurs dont je crains que nous, les humains, les ayons souvent reniées.

Le rythme de Jane est rapide dès le début de la session.

21h21.) Bonsoir.

(« Bonsoir, Seth. »)

Nous allons reprendre la dictée… Vous réagissez donc à toutes les informations que vous recevez en fonction de vos croyances sur la nature de la réalité. Les parties les plus profondes du moi n’ont pas à prendre en considération les idées de l’ego concernant le temps, si bien que ces parties du moi manient aussi des données qui échapperaient normalement à la perception de l’ego jusqu’à ce qu’un certain « point » du temps soit atteint.

L’ego, qui doit accomplir des manipulations très directes dans le monde de tous les jours, prend le temps, le temps des pendules, très au sérieux. L’ego lui-même réalise, jusqu’à un certain point, que le temps des pendules est une convention ; mais il n’aime pas qu’on ignore ce type de convention.

Il néglige souvent du matériau de type prémonitoire ou extralucide qui parvient au cerveau conscient à partir des parties profondes du moi. Il peut arriver que l’ego reconnaisse la valeur pratique de ces données et qu’il les accepte avec plus de souplesse – mais seulement si l’information en question cadre avec ses concepts de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas.

Or les concepts de l’ego sont les vôtres, puisqu’il fait partie de vous. Si vous vous attardez sur des idées de danger ou de désastres potentiels, si vous considérez principalement le monde en termes de votre survie physique, si vous êtes attentif à toutes les circonstances qui semblent la menacer, vous pouvez prendre soudain conscience de rêves de précognition annonçant des incidents ou des accidents, des vols à main armée ou des assassinats.

L’idée que vous vous faites de la nature périlleuse de l’existence prend une telle force que l’ego permet à ces données d’émerger, bien qu’elles soient « hors le temps », parce que la crainte inhérente à vos croyances le convainc que vous devez vous tenir sur vos gardes. Il est même possible que ces incidents ne vous concernent pas le moins du monde. À partir de tout le matériau télépathique inconscient et extralucide disponible, c’est de ce groupe-là que vous prenez conscience, ce qui renforce encore votre sentiment que l’existence est avant tout périlleuse.

Si cette information vous arrive par la voie des rêves, vous pouvez en venir à craindre ces derniers, vous dire que vos mauvais rêves se réalisent trop souvent et essayer d’en inhiber le souvenir. Au lieu de cela, vous devriez plutôt examiner vos croyances conscientes ; elles sont si fortes qu’elles vous focalisent sur les calamités du monde physique et vous font utiliser vos capacités intérieures de cette façon.

(21h37.) La communication télépathique est constante. Elle se produit en général à un niveau inconscient pour la simple raison que votre esprit conscient est en état de devenir. Il ne peut pas contenir toute l’information que vous possédez. Si vos idées conscientes sont relativement positives, vous allez réagir à de l’information télépathique de même nature, même si vous le faites à un niveau inconscient.

Comme je l’ai déjà mentionné (session 616), vous envoyez aussi vos propres pensées par télépathie. Les autres y réagissent selon l’idée qu’ils se font de la réalité. Une famille peut renforcer constamment (plus fort) la spontanéité et la gaîté en se concentrant sur des idées de vitalité, de créativité et de force ; ou elle peut dilapider la moitié de son énergie (voix plus grave) en renforçant le ressentiment, la colère et les pensées de doute et d’échec.

(« Je comprends. »

Les accentuations fines et légèrement humoristiques de Seth dans ce paragraphe sont destinées à me faire comprendre personnellement certains points tout en avançant sur son livre. Cela concerne des discussions que nous avons eues aujourd’hui, Jane et moi, et des choses que j’ai mal perçues.)

Dans un cas comme dans l’autre, l’idée qu’on se fait de la réalité est renforcée, aussi bien consciemment qu’inconsciemment, non seulement à l’intérieur de la famille mais aussi pour tous ceux qui entrent en contact avec elle.

Il vous arrive ce sur quoi vous vous concentrez. Il n’y a pas d’autre règle principale.9

Il est possible qu’il vous soit facile de voir chez les autres des croyances qui sont tout à fait invisibles pour eux. En lisant ce livre, vous pensez peut-être à tel ami ou à telle connaissance dont vous voyez clairement que ses idées sont des croyances invisibles qui limitent son expérience – tout en demeurant absolument aveugle à vos propres croyances invisibles, que vous prenez si facilement pour l’absolue vérité ou pour des caractéristiques de la réalité.

Les données de vos sens, encore une fois, viennent toujours renforcer vos idées. À un niveau inconscient, vous réagissez également de façon extralucide et télépathique à de l’information intérieure, et cette dernière est, encore une fois, « collectée » selon les concepts tout à fait conscients qui sont les vôtres en ce qui concerne l’existence en général, et la vôtre en particulier. Ainsi vous retrouvez-vous bloqué dans des situations physiques qui sont largement corroborées par les données de vos sens ; ces situations sont bien sûr convaincantes, puisqu’elles reflètent si bien vos propres idées et croyances – que celles-ci soient positives ou négatives.

En termes plus vastes, les termes « positif » ou « négatif » ne signifient pas grand-chose, car l’expérience physique a une fonction d’apprentissage. Toutefois, si vous êtes malheureux, le mot « négatif » a un sens.

(Une pause parmi beaucoup d’autres, à 21h50.) Je suppose qu’à présent mes lecteurs ont au moins commencé à examiner leurs croyances et qu’ils en ont peut-être entrevu quelques-unes qu’ils acceptaient auparavant comme des caractéristiques mêmes de la réalité.

Or, si vous êtes honnête lorsque vous rédigez vos listes, vous allez finalement parvenir à ce que j’appelle des « croyances de fond », c’est-à-dire des idées fortes concernant votre propre existence. Il doit maintenant vous apparaître clairement que de nombreuses croyances subsidiaires, qui vous semblaient n’avoir pas de lien entre elles, découlent en réalité d’une croyance de fond. Elles ne semblent logiques qu’en fonction de leur lien avec cette idée. Quand on perçoit que la croyance de fond est erronée, les autres tombent d’elles-mêmes.

C’est parce que la croyance de fond est assez forte pour focaliser à ce point votre attention que vous ne percevez du monde physique que les évènements qui la corroborent. C’est aussi la force de la croyance de fond qui attire exclusivement, à partir de la vaste banque de connaissance intérieure, les évènements qui semblent cadrer avec ce système d’organisation.

Laissez-moi vous donner un bref exemple d’une croyance de fond. C’est une croyance globale : la nature humaine est intrinsèquement mauvaise. Cette croyance fait jaillir autour d’elle des évènements qui ont pour effet de la renforcer. Les expériences, aussi bien personnelles que globales, qui parviennent à la perception d’une personne qui en est convaincue ont pour effet de l’enraciner encore davantage.

Parmi toutes les données physiques disponibles dans les communications privées, dans le courrier, dans les journaux ou à la télévision, elle va se concentrer exclusivement sur les sujets qui « prouvent » son point de vue. Sa méfiance vis-à-vis des autres va augmenter, sans parler du manque de confiance dans sa vie personnelle. Cette croyance finit par atteindre les zones les plus intimes de sa vie, jusqu’à ce qu’il semble que plus rien ne puisse la contredire.

C’est là une croyance de fond dans ce qu’elle peut avoir de pire. Une personne qui y souscrit n’accorde aucune confiance à son conjoint, à sa famille, à ses amis, à ses collègues, à son pays ou au monde en général.

Autre croyance de fond : « Ma vie n’a aucun intérêt. Ce que je fais n’a aucun sens. » En général, une personne qui a ce type de croyance de fond ne se rend pas compte qu’il s’agit d’une croyance invisible. Au lieu de cela, elle a le sentiment que la vie est futile, que toute action personnelle est vaine et que la mort est un anéantissement ; à cela vient s’ajouter un ensemble de croyances subsidiaires qui ont un effet profond sur la famille concernée ainsi que sur tous ceux qui entrent en contact avec cette personne.

Lorsque vous établissez votre liste de croyances personnelles, prenez donc soin de ne rien omettre. Examinez-la comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre. Je ne veux cependant pas suggérer que vous fassiez exclusivement une liste de croyances négatives. Il est d’une importance capitale que vous reconnaissiez l’existence de vos croyances heureuses, et que vous preniez en considération les éléments de votre expérience qui vous ont apporté le succès.

Je voudrais que vous capturiez ce sentiment d’accomplissement et que vous le traduisiez, que vous le transfériez aux domaines dans lesquels vous rencontrez des difficultés. Mais vous devez vous souvenir que les idées existent d’abord et que les expériences physiques suivent.

Vous pouvez faire votre pause.

(De 22h06 à 22h19.)

Vous fabriquez votre propre réalité. Je ne peux le répéter trop souvent. Or, il y a des périodes où toutes vos croyances sont, en quelque sorte, nivelées. Elles sont en accord les unes avec les autres.

Ces idées peuvent être très limitées ; elles peuvent être fausses, basées sur des principes incorrects. Leur force et leur vitalité sont pourtant tout à fait réelles et elles donnent l’impression de donner d’excellents résultats.

« La prospérité est la seule chose qui compte. » Cette idée est loin de la vérité ; pourtant, une personne qui l’accepte complètement est prospère et en bonne santé, et tout s’accorde parfaitement avec sa croyance. Pourtant, cette idée n’est qu’une croyance concernant la réalité et il y a, dans l’expérience de cette personne, des gouffres invisibles dont elle ne se rend pas compte.

Vue de l’extérieur, sa situation semble tout à fait avantageuse et elle donne l’impression d’être satisfaite ; mais elle est minée par le sentiment d’un manque de complétude. C’est un équilibre de surface.

De la même façon, quand vos croyances se modifient, il survient des modifications dans votre comportement et dans votre expérience, ainsi que des moments de stress, de stress créatif, pendant que vous apprenez. Notre homme riche peut se rendre compte que sa croyance est limitante, qu’il s’est concentré exclusivement sur elle, si bien que l’argent et la santé sont devenus ses seuls buts. Lorsque cette croyance vole en éclats, il peut se trouver vulnérable à la maladie, ce qui peut donner l’impression qu’il s’agit d’une expérience négative. Pourtant, la maladie en question peut l’enrichir en lui permettant d’accéder à des zones de perception qu’il avait niées jusque-là.

Cette modification de ses croyances peut l’amener à repenser d’autres convictions et lui faire comprendre que, s’il a réussi en ce qui concerne la prospérité, c’est justement à cause de ses croyances. Mais grâce à l’expérience peut-être plus profonde que la maladie lui aura ouverte, il peut découvrir que l’expérience humaine comprend des dimensions de réalité qui lui étaient fermées auparavant ; et que celles-ci se trouvent à sa portée – sans la maladie qui les a apportées. Un nouvel ensemble de croyances peut alors émerger. Dans l’intervalle, il y a eu un stress, mais un stress créatif.

(22h31.) Prenons un autre exemple. Vos pensées conscientes régissent votre santé. L’idée persistante de la maladie rend malade. Tant que vous croyez que ce sont les virus, les infections ou les accidents qui vous rendent malades, il vous faut aller chez le médecin, qui fonctionne à l’intérieur de ce système de croyances. Et comme vous croyez en ses remèdes, avec un peu de chance, vous allez être soulagé de votre problème.

Cependant, comme vous ne comprenez pas que ce sont vos pensées qui le créent, vous allez continuer à le subir, et de nouveaux symptômes vont apparaître. Vous allez retourner chez le médecin. Quand vos croyances sont en train de se modifier – quand vous commencez à vous rendre compte que ce sont vos pensées et vos émotions qui causent la maladie –, vous pouvez être temporairement désorienté.

D’une manière générale, vous réalisez que le médecin peut tout au plus vous apporter un soulagement temporaire, mais vous n’êtes peut-être pas encore convaincu de votre capacité à changer vos idées ; ou vous êtes tellement intimidé par leur pouvoir que vous en avez peur. Il existe alors, en quelque sorte, une période de stress entre différentes croyances, pendant que vous vous débarrassez de l’une et apprenez à en utiliser une autre.

Et c’est là que vous vous trouvez confronté à l’un des aspects les plus signifiants de la réalité personnelle, car vous testez vos idées contre ce qui semble être. Il vous faudra peut-être du temps pour apprendre à changer vos pensées de façon efficace, mais vous serez engagé dans une entreprise signifiante et fondamentale.

La vérité est donc que vous formez directement votre réalité. Vous réagissez consciemment et inconsciemment à vos croyances. Vous collectez, dans l’univers physique et dans l’univers intérieur, les données qui semblent corroborer vos croyances.

Croyez, par conséquent, que vous êtes par nature un être illimité, né dans la chair pour matérialiser autant que vous le pouvez l’immense spontanéité, l’immense joie de votre nature.

Vous pouvez maintenant faire votre pause. Ce chapitre va être plus court car le précédent était long.

(22h40. Le rythme de Jane pendant toute cette session est le plus rapide depuis le début du livre. La pause est brève. À 22h45, Seth commence à donner plusieurs pages de matériau pour moi. Je ne m’y attendais pas. Il termine la session à 23h20, avec ce commentaire : « Dites à Ruburt qu’il y aura des écoles de pensée construites sur le concept des croyances de fond. Dites-le-lui. »)

SESSION 618
JEUDI 28 SEPTEMBRE 1972

(L’écrivain Richard Bach et son éditrice, Eleanor Friede, assistent à cette session. Ils sont arrivés hier par avion à Elmira mais le mauvais temps les a empêchés d’assister au cours de perception extrasensorielle de mardi. Dick nous avait déjà rendu visite à la fin du mois d’août, quand Seth venait de commencer le premier chapitre de ce livre.

Hier soir, alors que nous étions encore à table après un dîner tardif, Jane a livré une session impromptue assez longue pour nos visiteurs. Dick l’a enregistrée et doit nous en envoyer la transcription, si bien que nous pourrons ajouter quelques extraits à cette session.

Plus tôt dans la soirée, Jane a chanté très spontanément en sumari mais ses manières se font plus délibérées, à présent qu’elle commence à parler pour Seth. »

21h45.) Maintenant. Bonsoir…

(« Bonsoir, Seth. »)

… et nous allons reprendre la dictée. Accordez-nous un instant. (Une pause.) Les croyances de fond sont celles sur lesquelles vous construisez votre vie. Vous vous en rendez compte consciemment, même s’il est fréquent que vous ne leur accordiez aucune attention. Elles deviennent donc invisibles, sauf si vous faites en sorte de vous rendre compte du contenu de votre esprit conscient.

Pour faire connaissance avec vos idées et vos croyances, il faut vous promener parmi elles, figurativement parlant, sans œillères. Il faut que vous regardiez les structures que vous avez créées, l’organisation des idées qui a servi à regrouper différents aspects de votre expérience.

Pour voir clairement à l’intérieur de votre propre esprit, vous devez commencer par déstructurer vos pensées, par les suivre sans les juger, sans les comparer au cadre de vos croyances.

Les croyances structurées réunissent et maintiennent les différents aspects de votre expérience, elles en font en quelque sorte un paquet ; et quand vous voyez une expérience qui ressemble à une autre, vous la placez dans le même paquet sans prendre la peine, en général, de l’examiner. Ces croyances peuvent contenir des surprises ; lorsque vous en soulevez le couvercle, vous pouvez découvrir qu’il a servi à cacher des informations précieuses qui ne sont pas à leur place. Des regroupements artificiels d’idées peuvent s’amasser, comme autant de fleurs de papier, autour d’une croyance de fond standard.

Du fait de son intensité – et du fait de vos habitudes –, une croyance de fond en attire souvent d’autres de même nature. Elles s’y accrochent. Si vous n’avez pas l’habitude d’examiner votre propre esprit, vous pouvez permettre à des excroissances de ce genre d’entourer une croyance au point que vous n’arriviez plus à les distinguer les unes des autres. Ce phénomène peut se développer jusqu’à ce que vous ne puissiez plus voir votre expérience que par rapport à cette excroissance autour d’une idée. Les données qui semblent sans rapport avec cette croyance de fond ne sont pas assimilées ; elles sont rejetées, inutilisées, dans un coin de votre esprit, et vous ne pouvez pas en tirer parti.

Des parties séparées de votre esprit peuvent ainsi contenir des chambres de matériau inactif. L’information en question ne fait pas partie de la structure organisée de vos pensées habituelles : bien que ces données soient disponibles de façon consciente, vous pouvez être relativement aveugle en ce qui les concerne.

(22h00.) D’ordinaire, quand vous regardez à l’intérieur de votre esprit, vous le faites pour une raison particulière, pour y trouver une information. Mais si vous avez pris l’habitude de penser que ces données ne sont pas consciemment disponibles, il ne vous vient pas à l’idée que vous pouvez les trouver dans votre esprit conscient. Si, de plus, vos données conscientes sont fortement organisées autour d’une croyance de fond, cela vous aveugle automatiquement à toute expérience qui ne lui est pas liée.

Une croyance de fond n’est invisible que lorsque vous la prenez pour une donnée fondamentale de l’existence, au lieu de voir qu’il s’agit de l’idée que vous vous en faites ; lorsque vous vous identifiez si profondément avec elle que vous focalisez automatiquement toutes vos perceptions dans ce sens.

Prenons l’exemple d’une croyance de fond apparemment inoffensive : « Je suis un parent responsable. »

En apparence, cette croyance ne pose pas l’ombre d’un problème. Si vous y souscrivez sans l’examiner, vous pouvez pourtant découvrir que le mot « responsable » est très chargé et qu’il peut attirer à lui d’autres idées que vous n’examinez pas non plus. Que voulez-vous dire par « responsable » ? Votre réponse à cette question va vous indiquer si cette croyance de fond fonctionne à votre avantage.

Si, pour vous, « être responsable » signifie « je dois être un parent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, à l’exclusion de tout le reste », vous êtes peut-être en difficulté, car cette croyance de fond risque de vous empêcher d’utiliser les facultés qui existent en vous tout à fait indépendamment de votre rôle de parent.

Vous allez peut-être vous mettre à percevoir toutes les données physiques du seul point de vue de cette croyance de fond. Vous n’allez plus percevoir la réalité physique avec l’émerveillement d’un enfant ou avec la curiosité non structurée d’un individu mais uniquement d’un point de vue de parent. Si bien que vous vous fermez à une bonne partie de l’expérience physique.

De plus, si vous vous attachez à cette idée avec force et entêtement (et selon que vous êtes prêt ou non à en changer), vous attirez télépathiquement des données inconscientes qui s’accordent avec ce schéma rigide. Vous pouvez réduire votre vie davantage encore, jusqu’à ce que toute information devienne relativement invisible pour vous si elle ne concorde pas avec votre réalité de parent.

À présent, nous allons faire une pause.

(De 22h12 à 22h21.)

Maintenant. C’est là un certain type de croyance de fond.

Vous acceptez aussi certains principes qui sont des croyances de fond. Ils vous semblent être de simples définitions. Ils font tellement partie de vous qu’il ne vous vient pas à l’esprit de les remettre en question. Il en va ainsi de l’idée que vous vous faites du temps.

Peut-être prenez-vous plaisir à manipuler mentalement des idées en rapport avec la notion de temps ; peut-être vous surprenez-vous à penser que le temps est fondamentalement différent de l’expérience que vous en faites, mais au fond, vous croyez que vous existez dans les heures et les années, que les semaines vous arrivent l’une après l’autre, que vous êtes pris dans le déploiement des saisons.

Bien sûr, votre expérience physique renforce cette croyance. Vous structurez donc votre perception en termes d’intervalles qui semblent présents entre les évènements. Cela vous oblige à concentrer votre attention dans une seule direction et vous gêne pour percevoir les évènements de votre vie de façon différente.

Vous pratiquez peut-être à l’occasion l’association d’idées, une pensée menant facilement à une autre. Quand vous le faites, vous recevez souvent des illuminations. Lorsque, dans votre esprit, les évènements se détachent de la continuité temporelle, ils peuvent acquérir une vitalité nouvelle. C’est que vous les avez déstructurés par rapport à l’organisation habituelle.

En les appréhendant par le biais de la libre association, vous examinez beaucoup plus librement le contenu de votre esprit. Mais si vous abandonnez le concept de temps tout en continuant à appréhender le contenu de votre esprit par le biais d’autres croyances de fond, vous êtes encore en train de le structurer. Je ne suis pas en train de dire que vous ne devriez jamais organiser ce contenu ; je dis que vous devez vous rendre compte de vos propres structures. Construisez-les ou détruisez-les, mais ne vous permettez pas d’être aveugle à ce qui meuble votre esprit.

Vous pouvez vous cogner les orteils sur une idée mal placée aussi bien que sur une vieille chaise. De fait, il peut vous être très utile de considérer vos propres croyances comme des meubles que vous pouvez transformer, remplacer ou disposer autrement, et dont vous pouvez même vous débarrasser. Vos idées vous appartiennent. Elles ne doivent pas vous contrôler. C’est à vous de choisir celles que vous souhaitez accepter.

Imaginez-vous donc en train de modifier votre ameublement. Certains éléments vont venir à vous spontanément. Demandez-vous quelles idées ces éléments représentent. Voyez si les tables vont ensemble, ouvrez des tiroirs.

(22h35.)

Vous n’y trouverez aucun mystère. Vous connaissez vos propres croyances. Vous pourrez voir comment elles se regroupent, mais il vous appartient de regarder à l’intérieur de votre esprit et d’utiliser ces images à votre façon. Débarrassez-vous des idées qui ne vous conviennent pas. Si, lorsque vous lisez ces lignes, vous vous dites, devant une idée particulière : « Celle-là, je ne peux pas la jeter », rendez-vous compte que cette remarque est elle-même une croyance. Vous pouvez vous défaire de la deuxième idée aussi bien que de la première.

Vous n’êtes pas démuni face aux idées. Pour poursuivre la comparaison, vous allez certainement trouver des meubles auxquels vous ne vous attendiez pas. Ne vous bornez pas à regarder au centre de la pièce de votre conscience ; souvenez-vous d’être attentif à l’invisibilité dont nous avons parlé (dans ce chapitre), qui fait qu’une idée tout à fait disponible semble faire partie de la réalité même.

Les croyances sont structurées d’une façon tout à fait caractéristique et individuelle, si bien que vous allez retrouver des schémas communs à plusieurs regroupements, et l’un peut vous mener à l’autre.

L’idée du parent responsable, par exemple, peut facilement mener à d’autres structures mentales en rapport avec la notion de responsabilité, qui font que des données sont acceptées sans questionnement. Vous pouvez même avoir l’impression qu’il est mal de ne pas voir toute situation sous l’angle du rôle de parent.

Dans ce cas, la croyance en la culpabilité joue le rôle d’une structure qui cimente d’autres croyances de fond de même type, et les renforce. Vous devez comprendre que ce ne sont pas des idées mortes qui s’accumulent comme des débris dans votre esprit. Il s’agit de matière mentale. En un sens, elles sont vivantes. Elles se regroupent comme le font les cellules, pour protéger leur validité et leur identité.

Vous les nourrissez, figurativement parlant, avec des idées de même nature. Quand vous examinez l’une de ces croyances, vous menacez évidemment l’ensemble de la structure ; c’est pourquoi il existe, en quelque sorte, des méthodes pour vous aider à introduire de nouveaux supports, pour vous faciliter la tâche. L’ensemble d’une croyance de fond n’a pas à s’écrouler sur vous quand vous en examinez les fondations.

Je vais m’en tenir là pour l’instant et nous allons faire une pause. Nous aurons bientôt terminé ce chapitre et nous allons commencer le suivant. (À Eleanor et Dick.) Je parlerais plus vite pour vous, mais nous avons besoin des notes pour le livre.

(22h46. La transe de Jane a été bonne. Nous sommes contents que d’autres personnes aient pu assister à la dictée du livre. Le reste de la session est consacré à nos invités ; les manières de Seth se font joviales et sa vitesse augmente considérablement. Fin à 0h30.

Quelques notes ajoutées plus tard : Dick Bach a le sentiment qu’il n’a pas écrit Le Goéland seul. L’histoire de la conception du livre est connue : un soir, fin 1959, Dick marchait le long d’un canal près d’une plage de la côte Ouest quand il entendit une voix qui disait : « Jonathan Livingston le Goéland. » Il en fut très étonné car il était seul. Il fut encore plus étonné, une fois rentré chez lui, quand la voix commença à lui transmettre des images qui lui donnaient l’essentiel du livre en forme tridimensionnelle. Puis elle s’arrêta. Dick essaya alors, sans succès, de terminer le manuscrit. Il ne se passa plus rien pendant les huit années suivantes, jusqu’à ce qu’il se réveille une nuit et entende à nouveau la voix – porteuse de la fin du livre.

Qui a écrit ce livre ? Dick ne s’en prétend pas l’auteur. Quand il découvrit Le Matériau de Seth, il vit des similitudes entre son expérience et celle de Jane, et nous rendit visite pour voir si Jane ou Seth pouvaient expliquer ce phénomène. Il existe, bien sûr, des similarités, même si Jane se trouve en présence non pas d’une voix mais d’une personnalité entière, Seth, qui écrit des livres pendant qu’elle est en état de conscience modifiée. Ils étaient donc tous les deux très curieux de ce que Seth allait dire.

D’ailleurs, le roman de Jane The Education of Oversoul 7 a été écrit dans des circonstances analogues – et différentes à la fois. Elle en décrit le processus dans son introduction, ainsi que le mode de création d’une partie de sa poésie.10

Pour Jane, tous ces états sont des aspects différents du même type de créativité hautement accélérée qui « se dépasse elle-même » jusque dans des niveaux – ou des aspects – de la réalité que nous ne comprenons pas encore clairement. La question s’applique aussi à des cas d’écriture automatique, de peinture, de chant, de composition musicale, etc.

Voici des citations, à peu près mot pour mot, de l’information donnée par Seth à Dick et compagnie, le soir du 27 septembre 1972. « Aucune information n’existe en elle-même. La conscience de tous ceux qui la perçoivent, de tous ceux qui la comprennent ou qui se trouvent à sa source, est liée à cette information. Il n’y a donc pas de banque de données objective, éternellement disponible, à laquelle se connecter. C’est plutôt que la conscience qui a détenu, qui détient ou qui détiendra cette information, l’attire comme un aimant. L’information elle-même veut aller vers la conscience. Elle n’est pas inerte ou morte. Ce n’est pas seulement quelque chose que vous saisissez, c’est aussi quelque chose qui veut être saisi et qui, par conséquent, gravite autour de ceux qui le cherchent.

Votre conscience attire la conscience déjà connectée à ce matériau. C’est là l’une de mes friandises pour ce soir. L’information naît donc à nouveau, elle est recréée quand elle est interprétée par une nouvelle conscience, comme cela a été le cas pour Le Goéland.

Faisant appel à des facultés qui ont toujours été les vôtres, les parties internes de votre être ont interprété cette information par le kaléidoscope de votre propre être ; elles en ont utilisé les meilleures parties, si bien qu’elles ont produit une vérité éclatante dans de nouveaux habits – mais des habits que personne d’autre que vous n’aurait pu lui donner. Je vous le dis : considérer que quelqu’un d’autre est l’auteur du Goéland, c’est renier ce qu’il y a d’unique en votre propre moi.

La vérité est venue à vous et vous a été donnée, mais ses aspects originaux et uniques ont été fournis par votre moi intérieur – qui est peut-être maintenant suffisamment éloigné de votre être conscient pour vous sembler séparé.

D’autres choses étaient en jeu : la naissance d’un livre, mais aussi l’émergence du moi interne dans l’univers physique au moyen de l’art. Or la force et la focalisation proviennent en partie de ces deux naissances, et l’intensité qui les entoure fait que la naissance de ce livre frappe le monde avec force. Elles se fondent l’une à l’autre. Vous cherchez l’auteur du Goéland, et je vous dis que je suis en train de le regarder. Il n’a peut-être pas le visage que vous voyez quand vous regardez dans le miroir, pour la bonne raison que vous ne pouvez pas voir votre identité véritable dans un miroir. Mais je suis en train de regarder tout ce que l’on peut voir de l’auteur du Goéland, et vous devez le connaître mieux que personne. Je vous dirai, au fil du temps, comment le connaître mieux et converser davantage avec lui.

Ruburt a un peu d’avance dans ce domaine et je ne veux pas gâcher son plaisir. Il existe en effet des « aspects » de votre propre conscience qui fonctionnent dans des environnements très différents. Notamment dans des environnements qui ne sont pas physiques. Il y a donc des aspects de vous qui ont accès à une information tout à fait différente de ce qui vous est maintenant disponible au niveau conscient… »

(Remarquez que Seth accrédite la théorie de Jane concernant Aspects. Elle a commencé un livre sur ce sujet. Elle y explore, entre autres, la nature, la validité et la source de personnalités telles que Seth, et « l’intrusion » du matériau qui apparaît par le moyen de l’intuition ou de la révélation. Voir son introduction.)

SESSION 619
LUNDI 9 OCTOBRE 1972

(Ma mère vit avec mon frère et sa famille dans une petite ville du nord de l’État de New York, non loin de Rochester ; Jane et moi leur avons rendu visite ce week-end. Sur la route du retour, ce matin, Jane a remarqué : « En tout cas, quelqu’un est en train de travailler sur le livre de Seth. Je n’arrête pas d’en recevoir des bribes. Je crois qu’il s’agit de l’imagination et des croyances, de l’effet qu’elles ont l’une sur l’autre – mais c’est beaucoup plus compliqué que ça. » Contente, elle a ajouté : « C’est agréable de savoir que le travail est en train de se faire… »

21h06.) Maintenant. Je vous souhaite le bonsoir…

(« Bonsoir, Seth. »)

… et, si vous n’avez pas de question particulière à poser, nous allons reprendre la dictée.

(« Non, allez-y. »)

Accordez-moi un instant… L’imagination joue elle aussi un rôle important dans votre vie subjective, car elle donne de la mobilité à vos croyances. C’est l’un des agents motivants qui vous aident à transformer vos croyances en expérience physique. Il est donc vital que vous compreniez le lien entre les idées et l’imagination. Afin de déloger les croyances inappropriées et de les remplacer par d’autres, vous devez apprendre à utiliser l’imagination pour faire entrer ou sortir des concepts de votre esprit. En l’utilisant correctement, vous pouvez propulser les idées dans les directions que vous souhaitez.

Fin du chapitre 3.