Dans la vie physique, l’esprit conscient dépend largement du fonctionnement du cerveau. Que vous soyez ou non dans la chair, vous avez un esprit conscient, mais quand vous êtes orienté sur le monde physique, il est connecté au cerveau physique.
C’est en partie le cerveau qui maintient l’esprit dans sa focalisation sur la réalité en trois dimensions. Il vous oriente vers l’environnement dans lequel vous devez fonctionner et c’est l’allégeance de l’esprit au cerveau temporel qui fait que vous percevez, par exemple, le temps comme une série de moments.
Le cerveau canalise vers votre structure physique l’information qui est reçue par l’esprit, si bien que votre expérience passe par un filtre physique et est automatiquement traduite en termes compréhensibles par l’organisme. (Seth-Jane scande ces paroles en donnant de légers coups sur la table qui nous sépare.) De ce fait, en termes physiques et dans la vie telle que vous la concevez, l’esprit dépend en grande partie de la croissance et de l’activité du cerveau. Certaines informations nécessaires à la survie physique doivent être apprises et sont transmises de parent à enfant. Vous naissez avec certains postulats de base, mais comme les conditions particulières de votre environnement peuvent être extrêmement variées, ces postulats doivent être renforcés. Il est donc nécessaire que l’enfant reçoive les croyances de ses parents.
Ces dernières consolident le groupe familial à un moment où le jeune enfant a besoin d’une protection maximale. Le fait d’accepter des croyances joue donc un rôle capital dans son développement. Ce partage d’idées ne fait d’ailleurs pas que protéger la progéniture des dangers qui sont évidents pour les parents ; il fournit aussi un cadre pour la croissance de l’enfant.
Un périmètre de sécurité est ainsi mis en place jusqu’au moment où l’esprit conscient commence à pouvoir raisonner par lui-même et à former ses propres jugements de valeur. J’aborderai plus tard des aspects plus vastes de l’origine des idées mais, pour l’instant, nous allons simplement considérer cette vie-ci, celle que vous connaissez.
Vous recevez donc les croyances de vos parents concernant la nature de la réalité. Elles vous sont transmises par l’exemple et par la communication verbale, ainsi que par un renforcement télépathique constant. Vous recevez des idées sur le monde en général et sur votre relation avec lui ; ce sont aussi vos parents qui vous transmettent le concept de ce que vous êtes. Vous absorbez leurs notions concernant votre propre réalité.
En dessous de tout cela, vous portez en vous la connaissance indélébile de votre identité et de votre propre signification, de vos buts ; mais dans les premiers stades de développement, l’attention se concentre largement sur la nécessité d’une relation physique. Vous recevez de vos parents des croyances directionnelles ; celles-ci vous orientent d’une manière qui leur semble adéquate pour assurer votre sécurité. Protégé par ces croyances, l’enfant peut satisfaire sa propre curiosité, développer ses facultés et mettre toute son énergie dans des zones d’activité clairement délimitées.
Ce phénomène d’acceptation des croyances est donc très important, en particulier au début de la vie. Mais il n’y a aucune raison pour qu’un individu demeure limité par l’expérience ou les croyances qui sont propres à l’enfance. Or, leur nature est telle que, si certaines sont faciles à reconnaître comme absurdes ou dangereuses, d’autres, qui en découlent, sont difficiles à identifier.
Il peut, par exemple, vous sembler bête d’avoir cru au péché originel. Pourtant, vous ne voyez pas forcément que nombre de vos actions présentes sont basées sur l’idée de faute. Nous aurons beaucoup à dire sur la façon dont vos convictions sont liées les unes aux autres, du simple fait que vous n’avez pas l’habitude de les examiner.
Peut-être pensez-vous : « Je suis gros parce que je me sens coupable de quelque chose que j’ai fait dans le passé. » Vous essayez peut-être alors de trouver de quel évènement il s’agit ; mais dans un cas comme celui-ci, c’est la croyance en la culpabilité elle-même qui est le problème.
Vous n’avez pas à porter cette croyance. Je me rends bien compte que des pans entiers de votre civilisation sont construits sur l’idée de faute et de châtiment. Vous êtes nombreux à croire qu’en l’absence d’un sentiment de culpabilité il n’y aurait aucune autodiscipline et que le monde deviendrait fou. Il est assez fou à l’heure actuelle – non pas en dépit de vos notions de faute et de châtiment, mais largement à cause d’elles. Mais nous reviendrons là-dessus dans ce livre.
Les idées qui vous sont données par vos parents au début de la vie structurent donc les expériences par lesquelles vous faites votre apprentissage. Elles indiquent les limites à l’intérieur desquelles vous pouvez fonctionner en sécurité pendant vos premières années. Sans même que vous le sachiez consciemment – car votre esprit, qui est connecté à votre cerveau, n’est pas encore très développé –, votre imagination est consignée à certains chemins.
Dans une large mesure (mais pas entièrement), votre imagination suit vos idées – comme le font vos émotions. Il existe certains schémas généraux. Un enfant pleure quand il a mal. Il arrête de pleurer quand il n’a plus mal, et l’émotion derrière les pleurs se transforme automatiquement en autre chose. Mais si l’enfant découvre que continuer à pleurer après l’incident lui vaut davantage d’attention et d’égards, il fait durer cette émotion.
Dès le début, l’enfant compare automatiquement son interprétation de la réalité à celle de ses parents. Comme ses parents sont grands et forts et qu’ils satisfont une grande partie de ses besoins, il fait de son mieux pour que son expérience s’accorde à leurs attentes et à leurs croyances. Il est en général tout à fait naturel qu’un enfant pleure ou ne se sente pas bien lorsqu’il s’est fait mal, mais la croyance que nous venons de voir peut exagérer cette tendance jusqu’à ce que des sentiments prolongés de désolation deviennent un schéma de comportement.
Ce qui se trouve derrière, c’est la croyance qu’avoir mal est une catastrophe en soi. Ce type de croyance peut, par exemple, trouver son origine dans une mère exagérément anxieuse. Comme l’imagination de cette mère suit ses propres croyances, elle voit dans la moindre menace un grave danger potentiel pour son enfant. L’enfant reçoit ce message, à la fois par la réaction de la mère et de façon télépathique, si bien qu’il réagit en accord avec les croyances qu’il a comprises.
Une bonne partie des croyances de ce type sont entièrement localisées dans le cerveau conscient. Pourtant, l’adulte qui n’est pas habitué à examiner ses propres convictions peut ne pas se rendre compte qu’il a ce genre d’idée. Ce n’est pas que cette idée soit enfouie, ou inconsciente ; c’est tout simplement qu’elle n’est pas examinée.
Ainsi, l’une des idées les plus limitantes de toutes, comme nous l’avons déjà mentionné (par exemple, session 614, chapitre 2), est que les indices qui permettent de comprendre le comportement présent sont enfouis et, d’une manière générale, inaccessibles. Cette croyance même vous ferme le contenu de votre propre esprit conscient et vous empêche d’y trouver les réponses qui y sont disponibles.
Maintenant, vous pouvez faire votre pause.
(Jane dit qu’elle était vraiment partie pendant sa transe et qu’elle se sent « ivre de jubilation ». Comme l’indique la notation de l’heure, elle a avancé à bonne allure. « D’un côté, dit-elle, l’air un peu fatiguée, je pourrais replonger et continuer à livrer du texte jusqu’à demain matin ; ou alors, je pourrais aller me coucher et m’effondrer. » Elle s’interroge sur la raison de ces sensations.
Je veux maintenant décrire un phénomène qui m’a gêné dès le début de la session et qui constitue un bon exemple du fonctionnement de nos croyances. Dès que Seth est apparu, j’ai ressenti une raideur inaccoutumée dans le poignet de la main dont je me sers pour écrire – une tension qui m’empêche de former les lettres automatiquement. J’ai continué à prendre des notes en faisant un effort supplémentaire, mais cela me gênait d’être obligé de penser au mécanisme de l’écriture alors que j’essayais de me concentrer sur ce que disait Seth. Cette difficulté est encore présente pendant la pause.
Je dis à Jane que je pense utiliser le pendule après la session pour comprendre la cause de ce phénomène, car je ne veux pas interrompre la dictée en interrogeant Seth. Brièvement, pour ceux qui me posent la question : le pendule est une très ancienne technique ; je l’emploie, avec d’excellents résultats, pour obtenir des réponses « subconscientes », issues d’une connaissance qui se trouve juste en dehors de ma conscience habituelle. J’utilise un objet petit et lourd, suspendu au bout d’un fil de façon à ce qu’il puisse bouger librement. Je pose mentalement des questions auxquelles le pendule répond par un oui ou par un non, selon qu’il bouge d’avant en arrière ou de droite à gauche.
Nous discutons de nos difficultés personnelles et Jane me dit que nous avons le choix : nous pouvons obtenir du matériau à ce sujet ou continuer le travail sur le livre. Pour Seth, les deux canaux sont disponibles. Malgré notre désir de continuer la dictée, nous avons envie d’avoir des réponses à nos questions personnelles. C’est donc ce que nous choisissons, non sans un certain sentiment de culpabilité – mais une fois que le matériau se dévide, nous avons le sentiment d’avoir fait le bon choix. Reprise à 22h20.)
Maintenant. Ceci est votre information.
Premièrement, cela est dans votre esprit conscient. Le pendule vous permet de voir du matériau conscient qui n’est pas structuré en croyances reconnues. Je veux que vous le compreniez, car le lecteur n’a pas la possibilité que je lui parle de cette manière personnelle.
La croyance est consciente, vous en avez connaissance mais vous ne vous rendez pas compte de celles qui s’y rattachent. Cette croyance, c’est que vous communiquez mal avec votre mère.
(Seth a tout à fait raison. J’ai l’impression de découvrir d’un seul coup une lumière qui a toujours été là – souvenez-vous que Jane et moi venons de rendre visite à ma mère, ainsi qu’à mon frère et à sa famille.)
À cela vient s’ajouter la croyance que c’est mal et qu’on doit être puni quand on fait quelque chose de mal. Quand vous notez la dictée pour ce livre, vous facilitez la communication avec un grand nombre de personnes, tout en ayant le sentiment que vous ne parvenez pas à communiquer avec votre propre mère.
Ces croyances combinées font naître une difficulté pour la main qui écrit. À travers ces sessions, vous voulez exprimer des idées auxquelles vous croyez avec force ; pourtant, vous vous sentez, ou plutôt vous vous croyez, coupable de le faire alors que vous ne pouvez pas communiquer ces idées à votre propre mère.
Ce conflit entre vos croyances entraîne des difficultés dans votre prise de notes. Les mouvements de votre main n’ont pas leur fluidité habituelle. Vous croyez également que vous communiquez mieux par écrit que verbalement. Vous écrivez souvent des petits mots à Ruburt, dans lesquels vous écrivez facilement et joliment des choses que vous avez du mal à dire, à cause de cette croyance.
(Oui…)
Ainsi, ce soir, vous vous sentez coupable de communiquer avec d’autres par ces notes alors que vous avez le sentiment de ne pas pouvoir communiquer verbalement avec votre propre mère. Ainsi vos croyances ont un effet sur votre méthode de transcription.
(Avec un sourire.) Je vous donne cela pour vous montrer comment fonctionnent les croyances.
(« Mais j’ai aussi besoin d’aide. »)
Vous croyez aussi – (avec humour) si vous le souhaitez, vous pouvez souligner le mot « croire » à chaque fois que je vous parle personnellement – que votre moyen de communication premier est la peinture ; et au lieu de cela, vous êtes ici en train de prendre des notes comme moyen de dissémination.
Ce dernier point ne serait pas particulièrement important s’il n’existait pas deux courants secondaires qui entrent en conflit l’un avec l’autre. Le premier, c’est qu’il était bien que vous soyez à Rochester, comme vous y étiez en effet, pour parler avec votre mère. Le second, c’est que vous auriez dû être ici, en train de vous adresser au monde par le moyen de votre peinture.
Au lieu de cela, à votre retour, vous communiquez avec le monde par des notes – un choix que vous avez fait de façon consciente mais sans vous rendre compte de ces autres aspects présents dans votre esprit conscient ni de ces croyances conflictuelles. Vous me suivez ?
(« Oui. »)
Ces croyances sont assez évidentes pour vous quand je vous en parle ; mais, du fait qu’elles sont opposées, elles ont donné des consignes contradictoires à la conscience du corps : écris et n’écris pas.
L’idée de châtiment, la croyance en cette idée, entre aussi en jeu. Vous faites ce que vous aviez décidé de faire – avoir une session – mais vous le faites en vous punissant par vos interprétations personnelles.
Vous croyez que les problèmes de santé de votre mère sont liés à un manque de communication. Votre frère vous a dit qu’elle a parfois des difficultés à parler. Or votre interprétation tout à fait consciente d’une punition adéquate à vous administrer est le manque de mouvement de votre main. J’essaye de dire cela de façon simple pour que vous puissiez voir les liens en jeu.
Comme vous croyez que votre moyen d’expression principal passe par la main, avec la peinture, et comme vous croyez que celui de votre mère est essentiellement verbal, vous faites obstacle au fonctionnement de votre main et non pas, par exemple, à votre capacité à parler. Pouvez-vous suivre cela consciemment ?
(« Oui. » Et, tout en écrivant, je me dis que c’est très bien exprimé.)
Or, vous avez fait ces choix consciemment, en diverses occasions. Ils ont échappé à votre attention mais ils ont existé comme des éléments de choix dont vous vous rendez tout à fait compte. Avez-vous des questions ?
( « Non. J’ai juste besoin de penser à tout ça. »)
Maintenant. Ruburt est en train d’identifier des croyances dont il veut se débarrasser. Il les a si bien secouées qu’elles s’entrechoquent dans sa conscience. Il commence à s’en rendre compte. Elles ne sont plus aussi invisibles qu’avant. Il fait face à nombre d’entre elles pour la première fois.
Vous devriez tous les deux accorder la même attention, de façon alerte et consciente, aux idées qui vous sont bénéfiques, à leur importance dans votre vie – et cela fera partie du livre destiné à autrui.
D’une certaine façon, Ruburt était épuisé, ce soir, à force de comparer vos croyances communes avec celles de votre frère et de sa famille ; à force de comparer ses propres croyances concernant le corps (Jane se touche le genou) avec les leurs, et de voir, parmi les siennes, lesquelles lui sont préjudiciables – épuisé aussi à force de contraster ses facultés créatrices et médiumniques avec les leurs, et cela a entraîné un sentiment de jubilation. C’est pourquoi (sourire), il se sent à la fois épuisé et en pleine jubilation.
J’ai veillé à ce qu’il se rende compte que je travaillais sur notre livre (ce matin). Des idées de ce type sont parvenues à sa conscience. Par le passé, il lui semblait que les fuites de ce genre ne devaient pas se produire et, par conséquent, elles n’émergeaient pas, en général, dans son expérience. Elles étaient présentes mais, du fait de cette croyance, elles n’étaient pas reconnues.
Je vais donner, de temps en temps, du matériau subsidiaire pour Ruburt et pour vous, de façon à mettre chaque chapitre du livre en œuvre pour votre bénéfice personnel. Il est vital que vous réalisiez que vous travaillez réellement à partir des croyances qui se trouvent dans votre esprit – que le vrai travail se fait là, dans l’esprit – et que vous ne cherchiez pas de résultats physiques immédiats.
Ceux-ci vont se produire aussi sûrement, aussi certainement, que les « mauvais » effets que vous constatez, et cela doit être une croyance : les bons résultats vont arriver. Mais le vrai travail s’accomplit dans l’esprit. Si vous faites ce travail, vous pouvez être certain que le résultat va suivre, mais vous ne devez pas être constamment en train de vérifier qu’il est bien en train de se produire. Vous voyez la différence ?
(« Oui. »)
Jusqu’à un certain point, vos croyances se modifient constamment. Une fois parvenu à l’âge adulte, vous accomplissez toutes sortes de choses qui vous semblaient impossibles quand vous étiez enfant. Par exemple, vous pensiez peut-être, quand vous aviez trois ans, qu’il était dangereux de traverser une rue. À trente ans, vous vous êtes débarrassé, du moins l’espère-t-on, d’une croyance qui était tout à fait appropriée, et nécessaire, quand vous étiez enfant. Toutefois, si l’idée qu’il est dangereux de traverser la rue a été renforcée en vous par votre mère, aussi bien par télépathie que par la façon dont elle a peint une image épouvantable du danger potentiel auquel on s’expose, vous portez sans doute cette crainte affective et votre imagination vous dépeint peut-être des accidents possibles.
Vos émotions, aussi bien que votre imagination, suivent vos croyances. Quand une croyance disparaît, le contexte affectif se modifie et votre imagination se tourne vers d’autres directions. Les croyances mobilisent automatiquement le pouvoir de vos émotions et de votre imagination.
Il y a très peu de croyances qui soient uniquement intellectuelles. Quand vous examinez le contenu de votre esprit conscient, vous devez apprendre à reconnaître les connotations imaginaires et affectives qui s’attachent à une idée particulière. Il existe différentes façons de modifier une croyance en lui substituant son contraire. L’une d’elles comprend trois pans : on commence par générer l’émotion opposée à celle qui naît de la croyance que l’on veut changer, et on tourne son imagination vers cette direction. En même temps, on s’assure consciemment que la croyance qui n’est pas satisfaisante est bien une idée concernant la réalité et non un aspect de la réalité elle-même.
Rendez-vous compte que les idées ne sont pas stationnaires. L’imagination et les émotions les poussent dans différentes directions, les renforcent ou les suppriment.
Jouez avec votre esprit conscient de manière délibérée. Faites comme les enfants : inventez un jeu dans lequel vous ignorez temporairement ce qui semble être, en termes physiques, et « faites semblant » que ce que vous voulez est réel.
Si vous êtes pauvre, faites semblant, exprès, d’avoir tout ce dont vous avez besoin sur le plan financier. Imaginez comment vous dépensez votre argent. Si vous êtes malade, jouez à imaginer que vous êtes guéri. Voyez-vous en train de faire ce que vous feriez une fois guéri. Si vous avez des difficultés de communication, imaginez-vous en train de communiquer avec facilité. Si vous avez le sentiment d’avoir des journées sombres et dépourvues de sens, imaginez-les pleines et joyeuses.
Cela peut vous sembler ne pas être très praticable ; pourtant, dans votre vie quotidienne, vous mettez souvent votre imagination et vos émotions au service de causes moins élevées ; et le résultat en est très clair – et malheureusement praticable, dois-je ajouter.
Vos croyances non satisfaisantes ont mis un certain temps à se matérialiser ; il est de même possible qu’il s’écoule du temps avant que vous puissiez voir des résultats physiques ; mais les nouvelles idées vont s’enraciner et changer votre expérience aussi clairement que l’ont fait les anciennes. Utiliser votre imagination va aussi vous mettre nez à nez avec des idées secondaires qui peuvent temporairement vous arrêter dans votre élan. Vous pouvez découvrir que vous aviez deux croyances conflictuelles, aussi vigoureuses l’une que l’autre. Dans ce cas vous vous êtes placé dans une impasse.
Vous pouvez croire que la bonne santé vous revient de droit tout en croyant avec une égale conviction que la condition humaine est par essence corrompue. Si bien que vous essayez à la fois d’être en bonne santé et de ne pas l’être, ou à la fois de réussir et de ne pas réussir, selon votre système de pensée – car nous allons voir plus loin comment les croyances tombent en général dans un système d’idées connectées les unes aux autres.
Vos croyances génèrent des émotions. Il est assez à la mode de placer les sentiments au-dessus des pensées conscientes, l’idée étant que les émotions sont plus naturelles et plus fondamentales que le raisonnement conscient. Ils vont de pair, mais c’est le raisonnement conscient qui détermine les émotions, et non l’inverse. Vos croyances génèrent des émotions appropriées implicites. Une longue période de dépression ne vous tombe pas dessus d’un seul coup. Vos émotions ne vous trahissent pas. C’est plutôt que vous avez eu auparavant, pendant une longue période, des pensées négatives conscientes, et que celles-ci entraînent ensuite un fort sentiment d’abattement.
Si l’on pouvait accorder plus de confiance aux émotions qu’au raisonnement conscient, la pensée qui se connaît elle-même n’aurait pas de raison d’être. Vous n’en auriez pas besoin.
Vous n’êtes pas non plus à la merci de vos émotions, car elles sont destinées à suivre le flot de votre raisonnement. Votre esprit est censé percevoir l’environnement physique de façon claire et c’est son jugement qui active les mécanismes du corps pour obtenir la réaction adéquate. Si vos croyances concernant l’existence sont chargées de crainte, il en résulte des réactions affectives qui mènent au stress. Dans ce cas, ce sont vos jugements de valeur eux-mêmes qu’il faut examiner.
Bien sûr, l’imagination enflamme les émotions, et elle aussi découle fidèlement de vos croyances. Vous sentez comme vous pensez, et non l’inverse.
Nous ajouterons plus tard quelques commentaires concernant l’hypnose. Laissez-moi seulement signaler ici qu’en ces termes, vous vous autohypnotisez constamment par vos propres suggestions et pensées conscientes. Le terme d’hypnose s’applique à un état tout à fait normal, dans lequel on concentre son attention, on réduit sa focalisation, sur une zone particulière de pensée ou de croyance.
On se concentre avec beaucoup de force sur une idée, en général à l’exclusion de toute autre. Il s’agit d’un exercice tout à fait conscient. En tant que tel, il démontre l’importance des croyances car, en utilisant l’hypnose, on s’oblige à absorber une croyance, qu’on se l’administre soi-même ou qu’elle soit donnée par quelqu’un d’autre – « l’hypnotiseur » – mais on concentre toute son attention sur l’idée qui est présentée.
Là, comme dans la vie ordinaire, les émotions et les actions suivent des croyances. Si vous croyez être malade, dans la pratique, vous êtes malade. Si vous pensez être en bonne santé, vous l’êtes. On a beaucoup écrit sur la nature de la guérison, et nous y reviendrons dans ce livre, mais il existe aussi un phénomène de guérison inversée, par lequel un individu cesse de croire en sa bonne santé et accepte l’idée de la maladie personnelle.
Ici, c’est la croyance elle-même qui génère l’émotion négative, qui va, en effet, amener une maladie sur le plan physique ou affectif. L’imagination suit et peint une image mentale désastreuse d’un état de santé particulier. Assez rapidement, les données physiques viennent confirmer la croyance négative – négative en ce sens qu’elle est beaucoup moins désirable que la santé.
Je le mentionne ici car, dans le développement global d’un individu, une maladie peut aussi être utilisée comme un moyen vers une fin constructive. Dans ce cas, les croyances sont également concernées. Il s’agit d’une personne convaincue que les problèmes de santé sont le meilleur moyen de parvenir à un autre but.
Les autres moyens lui semblent fermés en raison de diverses croyances personnelles qui forment un vide dans son expérience – c’est-à-dire que cette personne ne voit pas d’autre façon de parvenir au but en question. Nous y reviendrons plus à fond dans ce livre.
Une croyance peut bien sûr dépendre de plusieurs autres, chacune générant sa propre réalité affective et imaginaire. La croyance en la maladie repose, par exemple, sur la notion que l’humanité est dénuée de mérite, imparfaite et coupable.
L’esprit ne contient pas que des croyances actives. Il en contient beaucoup d’autres dans un état passif. Celles-ci demeurent latentes, prêtes à devenir le point focal de l’attention et à être utilisées ; n’importe laquelle d’entre elles peut venir occuper le devant de la scène lorsqu’une pensée consciente vient la stimuler.
Par exemple, si vous focalisez votre attention sur les notions de pauvreté, de maladie et de manque, votre esprit conscient contient aussi de façon latente les concepts de bonne santé, de vigueur et d’abondance. Si vous réorientez vos pensées, si vous les faites passer des idées négatives aux idées positives, vous commencez à modifier cet équilibre au moyen de votre concentration. Le vaste réservoir de potentiel et d’énergie qui se trouve en vous entre en action, sous la houlette de l’esprit conscient.
Du fait que vous êtes des créatures qui raisonnez, du fait qu’une telle variété d’expériences est à votre disposition, l’espèce humaine a développé des pouvoirs de raisonnement qui sont censés évoluer et se développer lorsqu’ils sont utilisés. Votre conscience s’étend quand vous l’employez. Vous devenez « plus » conscient quand vous exercez ces facultés.
Une fleur ne peut pas écrire un poème à propos d’elle-même. Vous, si. Et lorsque vous le faites, votre propre conscience se retourne sur elle-même ; elle devient littéralement plus qu’elle n’était auparavant. La psyché humaine, qui existe dans un environnement si diversifié, si riche en possibilités, avait besoin de développer un esprit conscient capable de porter un jugement concis, de faire une estimation exacte, « de minute en minute ». Or, au fur et à mesure que l’esprit conscient se développait, la portée de l’imagination faisait de même. De bien des façons, l’esprit conscient sert de véhicule à l’imagination. Plus il a de connaissance, plus l’imagination porte loin. En retour, l’imagination enrichit le raisonnement conscient et l’expérience affective.
(Lentement.) Comme vous n’avez pas appris à utiliser votre conscience correctement, ou pleinement, il vous semble que l’imagination, le raisonnement et les émotions sont des facultés séparées, ou même opposées les unes aux autres. L’esprit conscient mature, une fois encore, accepte les données qui proviennent du monde extérieur et du monde intérieur. C’est seulement lorsque vous croyez que l’esprit conscient doit être ouvert exclusivement aux conditions extérieures que vous l’obligez à se couper de la connaissance intérieure, des « voix » de l’intuition et des profondeurs d’où il jaillit.
Je ne minimise pas l’importance du moi intérieur. Toutes ses ressources infinies sont toutefois à la disposition de l’esprit conscient, et au service de vos buts conscients.
Vous vous êtes trop appuyés sur l’esprit conscient (alors même que ses caractéristiques et ses mécanismes étaient mal compris), si bien que les défenseurs des théories de « l’esprit-conscient-et-raisonnant-au-dessus-de-tout » prônent l’utilisation de l’intellect et des facultés de raisonnement sans reconnaître pour autant que leur source se trouve dans le moi intérieur.
L’esprit conscient était donc censé fonctionner seul, en quelque sorte – dans l’ignorance des informations de nature intuitive qui lui sont également disponibles. Il n’était pas supposé se rendre compte de ces données. Pourtant, tout le monde sait très bien que l’intuition, l’inspiration et des informations de type prémonitoire ou extralucide montent souvent jusqu’à la connaissance consciente. En général, ces messages sont repoussés et ignorés, car on vous a appris que l’esprit conscient ne doit pas prêter attention à ces « balivernes ». On vous a donc incités à faire confiance à l’esprit conscient tout en vous faisant croire qu’il ne se rend compte que des stimuli qui lui parviennent du monde physique extérieur.
D’autres accordent au contraire une grande importance au moi intérieur, à l’être affectif, aux dépens de l’esprit conscient. Selon ces théories, la conscience ordinaire et l’intellect sont bien inférieurs aux parties « inconscientes » de l’être ; et, de plus, toutes les réponses vous sont cachées. (Une pause.) Les adeptes de ces théories dénigrent tellement l’esprit conscient qu’on pourrait croire qu’il s’agit d’un cancer superflu, d’une excroissance qui a poussé sur la psyché de l’espèce humaine – et qui la gêne, plutôt que de l’aider dans sa compréhension et dans sa progression.
Les uns et les autres ignorent l’unité miraculeuse de la psyché, le bel entrelacement naturel qui existe entre le soi-disant esprit conscient et le soi-disant inconscient, l’incroyable richesse de l’interaction qui se produit lorsque les deux parties donnent et reçoivent.
L’ « inconscient » contient réellement une partie importante de votre propre expérience, en laquelle on vous a appris à ne pas croire. Encore une fois, l’esprit conscient est destiné à se tourner vers le monde extérieur et vers le monde intérieur ; c’est un véhicule pour l’expression de l’âme en termes corporels.
C’est le moyen par lequel vous pouvez juger l’expérience temporelle, en accord avec les croyances de l’esprit conscient concernant la nature de la réalité ; ce qui entraîne automatiquement des réactions spécifiques du corps. Je ne peux le répéter trop souvent : vos croyances forment votre réalité, votre corps ainsi que l’état dans lequel il se trouve, vos rapports personnels, votre environnement et, globalement, votre civilisation et votre monde.
Vos croyances attirent automatiquement les émotions appropriées. L’imagination les renforce ; et, au risque de me répéter, car cela est fondamental : l’imagination et les sentiments dépendent de vos croyances, et non l’inverse.
Prenons un exemple rapide et inoffensif : si vous rencontrez souvent quelqu’un et que vous vous dites à chaque fois « il me casse les pieds », il ne faudra pas vous étonner si vous avez mal aux pieds la prochaine fois que vous rencontrerez cette personne. C’est pourtant une suggestion tout à fait consciente (avec insistance) que vous vous donnez à vous-même et qui s’accomplit non pas symboliquement mais de la façon la plus pratique et la plus littérale.
Dans cette existence, vous êtes orienté sur le monde physique. Cela suppose sûrement que l’esprit conscient, qui est orienté sur le monde physique, est celui qui doit se livrer à des déductions concernant la nature de la réalité physique. Sinon vous n’auriez pas de libre arbitre.
Depuis la révolution industrielle (à partir de 1760 environ)12, l’idée selon laquelle il n’y a pas de lien entre l’individu et les objets qui l’entourent s’est développée dans la culture occidentale. Ceci n’est pas un livre d’histoire, et je ne vais donc pas entrer dans les raisons qui se trouvent derrière cette idée, mais je veux mentionner qu’il s’agissait d’une réaction exagérée, dans vos termes en tout cas, aux concepts religieux qui l’avaient précédée.
Avant cette époque, l’homme croyait pouvoir modifier la matière et son environnement par la pensée. Cependant, avec la révolution industrielle, les éléments de la nature elle-même ont perdu leur qualité vivante aux yeux de l’homme. Ils sont devenus des objets à catégoriser, à nommer, à mettre en pièces et à examiner.
On ne dissèque pas son chat ou son chien ; ainsi, quand l’homme a commencé à disséquer l’Univers de cette façon, il avait déjà perdu le sentiment de l’aimer. Pour lui, l’Univers n’avait plus d’âme. C’est alors seulement, voyez-vous, qu’il a pu l’examiner sans scrupules et sans entendre les voix vivantes qui protestaient (voix ponctuellement grave et forte) ; et ainsi, dans sa grande fascination pour la façon dont les choses fonctionnent, dans sa grande curiosité pour, disons, l’hérédité d’une fleur, il oublia qu’il pouvait apprendre en humant son parfum, en la regardant, en la voyant être elle-même.
Il examina donc la « nature morte ». Souvent, il lui sembla qu’il devait tuer la vie pour découvrir sa réalité.
Vous ne pouvez pas comprendre ce qui fait vivre les choses quand vous devez commencer par leur dérober la vie. Ainsi, lorsque l’homme apprit à catégoriser, à numéroter et à disséquer la nature, il perdit sa qualité vivante et cessa d’avoir le sentiment qu’il en faisait partie. De façon fondamentale, il reniait son héritage, car l’esprit naît dans la nature et l’âme demeure pour un temps dans la chair.
L’homme n’avait plus l’impression que ses pensées avaient un effet sur la nature, car en esprit il se voyait comme séparé d’elle. De manière paradoxale, il en vint à renier les pouvoirs conscients de son propre esprit alors même qu’il se focalisait de façon très consciente sur les aspects extérieurs de la nature. Il devint aveugle aux liens qui existent entre ses pensées et son expérience ou son environnement physique.
La nature devint donc un adversaire à maîtriser. Pourtant, il se sentait, au fond, à la merci de la nature, car en se coupant de cette dernière, il se coupait aussi d’une bonne partie de ses propres facultés.
C’est à partir de ce moment-là qu’on a commencé à méconnaître à ce point la nature de l’esprit conscient et que les écoles de psychologie qui ont suivi ont commencé à attribuer à des zones inconscientes de l’être les pouvoirs qui étaient ignorés ou reniés. (Avec insistance.) Les fonctions les plus naturelles de l’esprit conscient furent donc coupées de leur utilisation normale et assignées à des zones « souterraines ».
Accordez-nous un instant… L’accent a tellement été mis sur l’esprit conscient (tout en le privant de certaines de ses caractéristiques), qu’on assiste maintenant à une réaction exagérée, qui consiste à en dire du mal, pour parler vulgairement.
On considère que l’imagination et les émotions lui sont largement supérieures. On continue à assigner à l’inconscient les pouvoirs reniés de la conscience et l’on se donne beaucoup de mal pour atteindre des zones qui semblent inaccessibles. Les drogues sont utilisées dans ce but, des cultes voient le jour, et les techniques ou instructions pour y parvenir abondent. Pourtant, « la connaissance et l’expérience intérieures » n’ont rien d’inaccessibles. Tout cela peut être tout à fait conscient, et utilisé pour enrichir la réalité que vous connaissez. L’esprit conscient n’est pas une sorte de fils prodigue ou de parent pauvre du moi. Il se focalise librement sur la réalité intérieure lorsqu’on comprend qu’il peut le faire. Encore une fois, vous avez un esprit conscient. Vous pouvez modifier la focalisation de votre conscience.
Pour toutes sortes de raisons, l’espèce humaine s’est infligé bien des tyrannies. Et l’une des pires est l’idée que l’esprit conscient n’est pas en contact avec la source de son propre être, qu’il est coupé de la nature et que, par conséquent, l’individu est à la merci de poussées inconscientes sur lesquelles il n’a aucun contrôle.
Aussi l’homme se sent-il dénué de tout pouvoir. Si le but de la civilisation est de permettre à l’individu de vivre dans la joie, dans la sécurité et dans l’abondance, cette idée ne lui a pas été très utile.
Lorsqu’une personne a le sentiment qu’il n’existe pas de lien entre son expérience, ou sa réalité personnelle, et le monde alentour, elle perd jusqu’au sentiment d’appartenance, de pure compétence, dont jouit l’animal. Une fois encore, vos croyances forment votre réalité et façonnent votre vie dans chacun de ses aspects.
Ce sont vos croyances conscientes qui activent tous les pouvoirs de votre moi intérieur. Vous avez perdu le sentiment d’être responsable de vos pensées conscientes parce qu’on vous a appris que ce n’est pas ce qui forme votre vie. On vous a dit que, quelles que soient vos croyances, vous craignez le conditionnement inconscient.
Souligner la phrase suivante : Et tant que vous gardez cette croyance consciente, vous en faites l’expérience comme d’une réalité.
Certaines de vos croyances remontent à l’enfance, mais vous n’êtes pas à leur merci pour autant, sauf si vous croyez l’être. Comme votre imagination suit vos croyances, vous pouvez être pris dans un cercle vicieux par lequel votre esprit vous peint constamment une image qui renforce les aspects « négatifs » de votre vie.
Les évènements imaginés génèrent les émotions appropriées ; celles-ci entraînent automatiquement des changements hormonaux13 dans votre corps ou bien elles ont un effet sur vos rapports avec les autres, ou encore elles vous font interpréter chaque évènement à la lumière de vos croyances. Si bien que l’expérience quotidienne vous semble confirmer toujours davantage votre vision du monde.
La seule façon d’en sortir est de vous rendre compte de vos propres croyances, de vos propres pensées conscientes, et de modifier vos croyances pour les accorder avec le genre de réalité dont vous voulez faire l’expérience. L’imagination et les émotions viennent alors immédiatement jouer leur rôle et renforcer ces nouvelles croyances.
Comme je l’ai dit (session 614, chapitre 2), le premier pas crucial est de réaliser que vos croyances concernant la réalité ne sont que cela : des croyances concernant la réalité, et pas nécessairement les caractéristiques mêmes de la réalité. Il faut que vous fassiez bien la différence entre vous-même et ce en quoi vous croyez. Ensuite, il faut que vous compreniez que vos croyances se matérialisent physiquement. Ce que vous croyez vrai dans votre expérience est vrai. Pour modifier un phénomène physique, vous devez modifier la croyance initiale – tout en ayant conscience que, dans un premier temps, la matérialisation de votre ancienne croyance va demeurer.
Si vous comprenez complètement ce que je dis, cependant, vos nouvelles croyances vont commencer à se manifester – rapidement – dans votre expérience. Mais il ne faut pas que vous vous préoccupiez de les voir apparaître car cela fait naître la crainte que ces nouvelles idées ne se matérialisent pas, ce qui nie votre intention.
J’ai évoqué (session 619) un jeu qui consiste à adopter de manière ludique une idée que vous voulez voir se matérialiser, puis à imaginer qu’elle se réalise. Sachez que tout évènement est d’abord mental et psychique, et que cette idée va se matérialiser en termes physiques, mais ne vous observez pas constamment. Continuez ce jeu.
Vous faites la même chose actuellement, de façon constante et automatique, avec vos croyances, quelles qu’elles soient, et elles sont traduites de façon tout aussi constante et automatique. Mais ce qui est fondamental, pour commencer, c’est de bien séparer le moi des croyances.
Il ne s’agit pas de vous matraquer vous-même consciemment. L’imagination et les émotions sont vos alliés. Votre direction consciente va automatiquement les mettre en jeu. Vous voyez pourquoi il est si important que vous examiniez toutes les croyances qui sont les vôtres en ce qui vous concerne et en ce qui concerne la nature de votre réalité ; et, si vous la laissez faire, une croyance va vous mener à une autre.
Maintenant. On a beaucoup écrit que, si l’imagination et la volonté entrent en conflit, c’est l’imagination qui l’emporte. Or, je vous dis que si vous vous observez, vous allez voir (voix plus forte et plus grave) que l’imagination et la volonté n’entrent jamais, jamais, en conflit. Vos croyances peuvent entrer en conflit les unes avec les autres, mais l’imagination suit toujours la volonté, les pensées conscientes et les croyances.
Si cela ne vous apparaît pas, c’est que vous n’avez pas encore fini d’examiner vos croyances. Prenons un exemple simple. Vous êtes trop gros. Vous avez essayé différents régimes, en vain. Vous vous dites que vous voulez maigrir. Vous faites ce que je viens de dire : vous modifiez la croyance en question. Vous vous dites : « Comme je crois que je suis gros, je le suis, et je vais donc penser à moi-même comme étant à mon poids idéal. »
Néanmoins, vous constatez que vous continuez à trop manger. Dans votre esprit, vous continuez à vous voir comme trop gros, vous continuez à imaginer des snacks et autres friandises et, en vos termes, vous « succombez » à votre imagination ; vous vous dites donc que la volonté ne vous est d’aucun secours et que les pensées conscientes n’ont aucun pouvoir.
Mais supposons que vous alliez plus loin ; qu’en désespoir de cause vous vous disiez : « D’accord, je vais examiner mes croyances plus à fond. » Il s’agit ici d’un cas hypothétique, on peut donc déboucher sur toutes sortes de croyances. Vous pouvez, par exemple, penser que vous n’avez guère de mérite, que vous ne méritez pas d’être attirant. Ou que la bonne santé s’exprime par le poids et qu’il est dangereux d’être mince. Ou vous pouvez découvrir que vous vous sentez si vulnérable – et croire que vous l’êtes – que vous croyez avoir besoin de ce poids pour que les gens hésitent à vous bousculer. Dans tous les cas, ces idées sont conscientes. Vous les avez souvent accueillies ; votre imagination et vos émotions sont en accord, et non en conflit, avec elles.
Supposons que vous soyez pauvre. Vous suivez mes suggestions et vous vous dites : « Mes besoins sont satisfaits et je vis dans l’abondance. » Pourtant, vous ne parvenez toujours pas à régler vos factures.
En imagination, vous voyez peut-être la prochaine facture arriver et vous dans l’impossibilité de la payer. Vous pensez : « Je vais avoir l’argent nécessaire ; c’est ma nouvelle croyance. » Mais rien ne change et vous concluez : « Ce que je pense consciemment ne fait aucune différence. » Or, si vous examinez vos croyances, vous allez peut-être découvrir, par exemple, la conviction profonde que vous êtes dépourvu de mérite.
Vous pouvez vous voir en train de penser « je ne suis rien » ou « les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent » ou « tout le monde est contre moi » ou « l’argent est mauvais ; ceux qui en ont n’ont aucune vie spirituelle ». Vous pouvez découvrir, une fois de plus, n’importe laquelle d’une série de croyances qui mènent toutes au fait que vous ne voulez pas avoir d’argent, ou que vous en avez peur. En tout cas, votre imagination et vos croyances vont de pair.
Autre exemple : vous essayez peut-être de vous souvenir de vos rêves. Vous avez beau vous donner tous les soirs des suggestions appropriées, vous n’en avez aucun souvenir au réveil. Vous dites : « Je veux me souvenir consciemment de mes rêves mais mes suggestions ne marchent pas. Ce que je souhaite au niveau conscient ne fait donc aucune différence. »
Pourtant, si vous examinez vos croyances plus soigneusement, vous allez découvrir une croyance du genre « j’ai peur de me souvenir de mes rêves » ou « mes rêves sont toujours désagréables » ou « je veux me souvenir de mes rêves – mais j’ai peur qu’ils m’en disent trop ».
Dans ce cas également, votre réalité prend la couleur de vos croyances et votre expérience résulte directement de votre attitude consciente. Avec le genre d’attitude que nous venons de voir, vous verrouillez votre moi intérieur, vous limitez à dessein votre expérience et vous renforcez votre croyance dans les aspects négatifs de votre être.
C’est seulement en examinant des idées comme celle-ci que vous pouvez découvrir où vous en êtes par rapport à vous-même. Cependant, je ne veux surtout pas mettre l’accent sur le négatif et je vous suggère donc de regarder les zones dont vous êtes satisfait et où vous avez obtenu de belles réussites. Voyez comment vous avez personnellement renforcé les croyances adéquates grâce à l’imagination et aux émotions ; voyez comment vous en avez amené la réalisation physique – la facilité et le naturel avec lesquels ces résultats sont apparus. Saisissez ce sentiment de réussite et comprenez que vous pouvez utiliser les mêmes méthodes dans d’autres domaines.
Bien sûr, vous communiquez aussi vos croyances à autrui. Quand des gens vous rendent visite, ils ne voient pas l’endroit où vous vivez de la même façon que vous, car ils le voient à travers le filtre de leurs croyances. Dans votre propre environnement, cependant, vos croyances personnelles prédominent en général.
Les croyances des gens qui ont des idées semblables se renforcent entre elles. Votre entourage peut ne pas vous comprendre si vous décidez d’un seul coup de modifier votre réalité en modifiant vos croyances – cela risque de vous faire aller dans une direction opposée à celle du groupe auquel vous appartenez. Ceux qui vous entourent peuvent avoir le sentiment qu’ils doivent défendre les idées dont vous pensiez tous auparavant qu’elles allaient de soi. Vos croyances se mêlaient les unes aux autres. Chacun a sa propre vision de la réalité, pour des raisons qui lui semblent tout à fait valables. Les besoins des uns et des autres sont satisfaits. Quand vous changez abruptement de croyances, au sein d’un groupe, vous n’êtes plus dans la même situation ; vous ne jouez plus le même jeu.
Vous ne satisfaites peut-être plus les mêmes besoins dans le groupe. Les rapports intimes et les liens sociaux s’en ressentent.
(Nous commençons justement à entendre parler de frictions de ce genre, spécialement pour les membres du cours de perception extrasensorielle, qui travaillent avec les idées contenues dans ce livre. D’autres personnes que nous voyons régulièrement ont des épisodes semblables à raconter.)
Dans un premier temps, vous pouvez avoir un sentiment de perte quand vous passez d’un groupe d’idées à un autre. Cependant, des gens qui partagent vos nouvelles idées vont être attirés par vous, et vous par eux. J’en reparlerai plus loin, mais ce sentiment de perte explique que quelqu’un qui décide de se mettre au régime pour perdre un excès de poids puisse se trouver confronté à une opposition voilée, ou même à une résistance ouverte, de la part de ses amis et de sa famille ; qu’une personne qui prend de nouvelles résolutions puisse se trouver tournée en ridicule par ses proches ; que l’alcoolique qui essaye de ne plus boire découvre que certains font exprès de le tenter et emploient des tactiques élaborées pour le faire craquer.
Quand un malade s’engage sur la voie de la guérison en modifiant ses croyances, il est parfois surpris de découvrir que ceux qui lui sont le plus cher sont soudain troublés, et qu’ils ont à cœur de lui rappeler la « réalité » de son état.
Comme les croyances forment la réalité – la structure de l’expérience –, tout changement de croyances modifie cette structure et, bien sûr, entraîne des changements. Le statu quo qui avait une fonction donnée n’est plus, de nouveaux éléments sont introduits, un autre processus créatif démarre. Comme vous partagez toutes vos croyances privées, comme il y a une interaction, tout changement décidé par vous est ressenti par les autres, qui réagissent à leur façon.
Vous cherchez à faire l’expérience de la réalité la plus accomplie possible. Dans ce but, vous avez commencé, du moins je l’espère, à examiner vos croyances. Vous pouvez souhaiter que d’autres changent également. Pour cela, commencez par vous-même. Je vous ai dit (session 619) d’imaginer un jeu dans lequel vous vous voyez agir en accord avec la croyance appropriée. Quand vous le faites, imaginez l’effet de cette nouvelle attitude sur les autres.
(22h01.) Imaginez comment ils y réagissent. Cela est important, car vous leur envoyez télépathiquement des messages intérieurs. Vous leur dites que vous êtes en train de modifier votre comportement et les conditions de votre relation. Vous diffusez la nouvelle de votre attitude modifiée.
Il y en a qui vont vous comprendre, à ce niveau. Mais certains peuvent avoir besoin de l’ancien cadre et de quelqu’un (que ce soit vous ou un autre) qui joue le rôle qui était le vôtre. Ou bien ces gens-là vont sortir de votre expérience, ou bien c’est vous qui allez les en faire sortir.
Encore une fois, si vous pensez à votre vie quotidienne comme à un tableau en trois dimensions qui se modifie constamment et dont vous êtes le peintre, vous voyez que votre expérience change quand vos croyances se modifient. Mais il faut que vous acceptiez complètement l’idée que vos croyances forment votre expérience. Débarrassez-vous de celles qui ne vous apportent pas l’effet désiré. En attendant, vous allez souvent vous trouver dans la situation d’avoir à vous dire que quelque chose est vrai, malgré les données physiques qui semblent indiquer le contraire. Vous pouvez être en train de penser « je vis dans l’abondance et je ne manque de rien » alors que vos yeux vous montrent une pile de factures impayées sur votre bureau. Vous devez comprendre que vous êtes celui ou celle qui a fabriqué « l’évidence tangible » qui vous entoure, et que vous l’avez fait au moyen de vos croyances.
Si bien que, quand vous modifiez ces croyances, l’évidence tangible va graduellement commencer à « prouver » ces nouvelles convictions aussi fidèlement qu’elle prouvait les anciennes. Vous devez travailler avec vos idées propres. On peut en général regrouper les croyances en catégories, et elles ont des causes communes, mais vous devez vous rendre compte des vôtres, car chaque personne est unique. Vos anciennes croyances avaient une fonction et correspondaient à un besoin.
Comme on l’a vu, vous pensiez peut-être que la pauvreté était en elle-même plus spirituelle que l’abondance, ou que vous étiez dépourvu de mérite et qu’elle était une punition justifiée (session 614, chapitre 2, par exemple).
Bien sûr, vous pouvez contribuer à changer les croyances de nombreuses personnes, en fonction de l’énergie, de la puissance et de l’intensité qui sont les vôtres.
Dans votre vie physique quotidienne, vous vous préoccupez en général surtout de changer vos croyances vous concernant, puis de changer les croyances que d’autres peuvent avoir à votre égard. Vous allez trouver certaines croyances qui entrent en conflit avec d’autres, et il faut que vous vous en rendiez compte. Par exemple, vous pouvez croire que vous souhaitez découvrir la nature de votre moi intérieur, vous dire que vous souhaitez vous souvenir de vos rêves, tout en continuant à croire que le moi intérieur ne présente pas grand intérêt et en ayant peur de ce que vous risquez de trouver dans vos rêves si vous vous en souvenez.
Dans un cas comme celui-ci, cela ne sert à rien de se lamenter et de dire : « Je veux me comprendre moi-même mais j’ai peur de ne pas aimer ce que je vais trouver. » Vous devez modifier vos croyances et cesser de croire que le moi intérieur est une place forte pleine d’émotions refoulées peu recommandables. Il contient, en effet, quelques émotions refoulées, mais il contient surtout beaucoup d’intuition, de connaissance et les réponses à toutes vos questions.
Écoutez vos conversations avec vos amis. Voyez comment vous renforcez leurs croyances et comment ils renforcent les vôtres. Voyez comment votre imagination et la leur suivent souvent le même chemin. Tout cela est bien visible, pour peu que vous vous en rendiez compte.
Presque tout le monde connaît la vieille suggestion : « Chaque jour, je vais de mieux en mieux, de toutes les façons possibles. »14 Il s’agit là d’une excellente suggestion, donnée par l’esprit conscient à d’autres portions du moi. Cependant, le résultat de cette suggestion suit lui aussi les croyances conscientes.
J’ai utilisé l’exemple de « je suis un parent responsable » (session 618, chapitre 3). Si, pour vous, cela veut dire « je fais très attention à ce que mes enfants se brossent les dents, mangent bien et se comportent correctement », vous allez interpréter le « de mieux en mieux » de cette manière.
Si cette croyance signifie que c’est, pour vous, la meilleure façon d’exprimer votre amour pour vos enfants, si vous avez le sentiment qu’il est embarrassant d’exprimer votre affection de façon directe, le « de mieux en mieux » renforce simplement cette conviction.
Vous pouvez devenir de plus en plus efficace en ce sens. C’est pourquoi il est crucial que vous examiniez vous-même vos croyances et que vous compreniez ce qu’elles signifient personnellement pour vous. Pour reprendre cet exemple, si vous réalisez soudain votre attitude et commencez à exprimer votre amour pour vos enfants de façon directe, ils risquent d’être très étonnés – ravis, mais troublés. Cela peut prendre un moment avant qu’ils comprennent votre réaction, mais la nouvelle réalité va finir par avoir une cohésion, tout comme l’ancienne en avait une.
Vous devez donc examiner vos croyances, comprendre qu’elles forment votre expérience et changer consciemment celles qui n’amènent pas les résultats souhaités. Au cours de cet examen, vous allez découvrir de nombreuses croyances excellentes qui fonctionnent très bien pour vous. Suivez leur cours. Voyez comment votre imagination et vos émotions leur ont emboîté le pas. Si possible, observez votre propre passé pour localiser les points où de nouvelles idées identifiables sont venues à vous et ont changé votre expérience de façon bénéfique.
Les idées ne font pas que changer le monde, elles le construisent constamment.