La création constante du corps physique


Comme nous l’avons vu (chapitre 4), l’esprit conscient fait partie du moi intérieur ; c’est en quelque sorte la partie qui fait surface et rencontre plus ou moins directement la réalité physique.

Vous êtes à présent principalement concerné par l’orientation physique et la matérialisation corporelle de la réalité intérieure. L’esprit conscient tient donc à votre disposition l’information dont vous avez besoin pour fonctionner efficacement au quotidien. Vous n’avez pas besoin d’avoir constamment conscience des données qui ne s’appliquent pas directement à ce que vous considérez comme votre réalité physique à un « moment » donné.

Aussitôt que le besoin de ce genre de données se fait sentir – dès que vous avez besoin d’aide, d’information ou de connaissance –, celles-ci apparaissent immédiatement, sauf si votre propre croyance consciente y fait obstacle. L’exquise focalisation, précise et concentrée, de votre esprit conscient est tout à fait nécessaire dans la vie physique. C’est grâce à cette faculté très sélective que vous pouvez « vous brancher » sur le champ particulier d’activité qui est physique.

À leur façon, les animaux possèdent également cette conscience sélective. Eux aussi focalisent leur attention dans des directions très spécifiques, et perçoivent, à partir d’un vaste champ de perceptions, les stimulations qui sont « reconnues » et acceptées de manière organisée.

C’est l’esprit conscient des animaux, connecté à leur cerveau physique, qui permet cette nécessaire sélectivité. Sans elle, il y aurait un « flou » qui rendrait la survie physique impossible ; certaines parties du moi intérieur viennent donc au premier plan de l’être.

Nouvelle phrase. Dans la vie, comme votre esprit est connecté avec le cerveau et l’organisme physique, il est automatiquement à l’unisson avec la réalité corporelle et, dans une certaine mesure, il ignore les données non physiques qui se trouvent dans tout champ de perception. Il ne les accepte pas dans ses perceptions organisées. Ces données ne peuvent tout simplement pas passer.

Encore une fois, ce phénomène est tout à fait nécessaire. Il y a des données qui ne sont pas « applicables » à la réalité physique. Certaines d’entre elles sont perçues par des entités non physiques qui l’intègrent à leur propre système de réalité, où elles ont une signification, mais nous ne nous en occuperons pas ici.

Tant que vous êtes des créatures physiques, vous vous concentrez sur certaines données et vous en excluez d’autres. Dans d’autres types de réalité, en revanche, vous ignorez peut-être entièrement le système physique pour vous focaliser sur des systèmes d’existence qui ne sont pas reconnus maintenant dans le vôtre.

Dans votre vie actuelle, l’esprit conscient évalue la réalité physique et dispose de toute l’énergie, de tout le pouvoir et de toutes les capacités du moi intérieur. Toutes les informations dont il a besoin sont accessibles. Sa tâche consiste à évaluer la réalité de manière efficace, grâce à la focalisation précise dont nous avons parlé. (Voir le chapitre 2.) De par sa nature même, la conscience, ou l’esprit conscient, ne peut pas s’encombrer de trop de détails, de trop d’informations. Le moi intérieur ne lui envoie que l’information qu’il demande, ou qui lui semble nécessaire. Dans une très large mesure, les croyances conscientes fonctionnent donc comme de grands libérateurs, ou de grands inhibiteurs, de ces données internes. Vous me suivez ?

(« Oui. » Seth pose la question à cause d’une série prolongée de coups de marteau dans l’appartement du dessous. 22h16.)

L’esprit conscient lui-même est en train de se transformer et de s’étendre. Ce n’est pas une chose. Il apprend par l’expérience, et par les conséquences de son propre comportement. Le moi intérieur amène tout résultat souhaité par l’esprit conscient.

Il n’abandonne pas l’esprit conscient, il ne l’isole pas non plus de la source de son propre être. Comme l’esprit conscient fait partie du moi intérieur, il est évidemment constitué de la même énergie, il est plein de la même vitalité et il est revitalisé par les sources profondes de créativité d’où émerge tout être.

Il faut que vous compreniez qu’il n’est pas coupé du moi intérieur. Le moi intérieur maintient le corps physique, tout comme il l’a créé. La traduction miraculeuse de l’esprit dans la chair par ces parties internes de l’être se poursuit constamment, avec une énergie inépuisable ; et le moi intérieur se tourne toujours vers l’esprit conscient pour évaluer la réalité du corps et son état ; il en forme l’image selon les croyances de l’esprit conscient.

Donc, une fois encore, vous formez votre réalité par vos croyances, et votre corps physique est votre production la plus intime. Vos convictions à son propos alimentent constamment votre banque de données intérieures. À un niveau inconscient, vous organisez les atomes et les molécules qui entrent dans la composition de vos cellules pour former votre corps. Mais le schéma en est établi par vos croyances conscientes. Pour changer votre corps, il faut changer vos croyances, même lorsque vous vous trouvez confronté à des données physiques qui vous disent le contraire.

Chacun d’entre vous a un corps et une conscience. Vous pouvez vous entraîner avec les idées décrites ici en les appliquant à votre corps. Pour l’instant, nous prenons en considération le fait que, d’une manière générale, vous n’allez pas grandir d’un mètre cinquante si vous êtes déjà adulte, car il existe certaines lois physiques que vous devez accepter. Nous en reparlerons plus loin.

Dans ce contexte, vous pouvez pourtant paraître plus grand, et donner l’impression que vous l’êtes, ce qui est sans doute ce que l’on recherche dans ce genre de situation. Mais, hormis certains cas très particuliers qui seront mentionnés plus tard, vous pouvez acquérir la santé si vous êtes malade, vous pouvez devenir mince si vous êtes gros, grossir si vous êtes maigre ou, d’une manière générale, changer votre image physique de façon profonde en maniant idées et croyances.

Ces dernières forment le schéma sur lequel vous construisez votre corps, que vous le sachiez ou non. Votre corps est une création artistique, constamment formée et entretenue à des niveaux inconscients, mais toujours en accord avec vos croyances quant à ce que vous êtes et qui vous êtes.

Vous vous donnez consciemment des suggestions concernant votre corps et votre santé. Vous pensez souvent à votre corps. Vous envoyez à votre moi intérieur un bombardement de croyances et d’instructions qui ont un effet sur votre image physique.

Je l’ai dit, vos pensées ont un effet tout à fait vital sur la réalité. Les croyances sont des idées sur la nature de votre réalité qui sont renforcées par l’imagination et par les émotions.

Or les pensées ont une réalité électromagnétique ; et, que vous le sachiez ou non, elles ont aussi une valeur de son interne.

Vous connaissez l’importance du son extérieur. Il sert de méthode de communication mais il est aussi un effet second de toutes sortes d’évènements et il a un effet sur l’atmosphère. Or, cela est tout aussi vrai de ce que j’appelle le son interne, c’est-à-dire le son de vos propres pensées, à l’intérieur de votre tête. Je ne parle pas ici des bruits du corps, qu’en général vous n’entendez pas non plus.

Les sons internes ont encore plus d’effet sur votre corps que les sons extérieurs. Ils ont un effet sur les atomes et les molécules qui composent vos cellules. De bien des façons, on pourrait dire que vous parlez votre corps, mais vous le parlez à l’intérieur.

Le même type de son, qui n’est pas perceptible par les oreilles, a construit les pyramides. Ce son interne forme votre chair et vos os ; il est lié aux mots que vous utilisez mentalement quand vous pensez, mais il en est tout à fait séparé.

(De novembre à janvier dernier, Seth a consacré des sessions aux différentes significations et utilisations des sons internes et externes. Ce matériau, qui était nouveau pour nous, comprend des informations sur l’utilisation par les Égyptiens de sons « inaudibles » pour construire les pyramides. Selon Seth, les Romains utilisèrent également ce type de son pour construire l’énorme et impressionnante cité d’Héliopolis, à Baalbek, dans l’actuel Liban. Voir la suite de ces notes à la fin de la session.)

La langue dans laquelle vous vous parlez à vous-même n’a aucune importance. Le son est formé par votre intention – j’exprime cela simplement – et une intention donnée aura le même effet sur le corps, quels que soient les mots utilisés.

(En tant que Seth, Jane fait une pause et, très clairement, change d’avis sur ce qu’elle va dire ou la façon dont elle va l’exprimer.)

Mais en général, vous pensez dans votre propre langue, si bien qu’en termes pratiques, l’intention et les mots se confondent. De fait, les deux ne font qu’un. Quand vous dites « je suis fatigué », vous ne faites pas que vous donner des messages mentaux silencieux – je mets « messages » au pluriel car cette affirmation générale est un assemblage ; il faut que de nombreuses parties de votre corps soient affectées avant que vous vous sentiez fatigué – mais au-delà de cette considération, les sons intérieurs du message ont le même effet sur le corps.

Que faire, donc, s’il se trouve que vous vous sentez fatigué ? Il s’agit là de votre évaluation consciente de l’état de votre corps, à un moment donné. Comme vous voulez le modifier, ne le renforcez pas. Au lieu de cela, dites-vous mentalement que votre corps peut maintenant commencer à se reposer et à se régénérer. Acceptez votre évaluation initiale sans la réaffirmer et suggérez plutôt qu’il y soit remédié (sur un ton positif).

Si les conditions s’y prêtent, vous pouvez vous reposer physiquement, par exemple en vous allongeant ou en pratiquant les ajustements nécessaires. Si cela n’est pas possible, répéter plusieurs fois cette suggestion – que le corps se régénère – va vous être bénéfique. En revanche, vous répéter encore et encore que vous êtes fatigué renforce votre fatigue.

La valeur du son interne de la contre-suggestion commence immédiatement à régénérer le corps. On pense beaucoup aujourd’hui en termes de pollution sonore, or la même chose se produit avec le son intérieur, en particulier lorsque vos pensées sont en contradiction les unes avec les autres, lorsqu’elles sont aléatoires et embrouillées.

Des instructions hautement contradictoires sont alors données au corps. Comme il faut que vous le sachiez, le milieu interne du corps se modifie continuellement, et c’est vous qui le modifiez. Le changement est tout à fait nécessaire et, en règle générale, l’équilibre global du corps est maintenu. Mais les instructions que vous donnez ne sont pas toujours claires ou à votre avantage, et vos croyances déterminent largement le genre d’information que vous adressez à ce milieu.

Le moi intérieur essaye toujours de maintenir la santé et l’équilibre interne du corps, mais il arrive fréquemment que vos croyances l’obligent à ne vous porter secours qu’avec une fraction de l’énergie dont il dispose. Il faut souvent que vous vous trouviez dans une situation critique, qu’il devienne évident que vos croyances et comportements précédents n’ont pas apporté les résultats espérés, pour que vous ouvriez grandes les portes à cette vaste énergie.

Tous les moyens nécessaires pour être en bonne santé sont à votre disposition. Avant notre session, mon ami Joseph (comme m’appelle Seth) a évoqué un point se rapportant à cette question. Il se demandait pourquoi tellement de gens portent des lunettes dans ce pays ; et si des gens ne connaissant pas les lunettes et les découvrant se mettraient soudain à en avoir besoin – ce qui serait effectivement le cas.

On met souvent des lunettes aux enfants pour corriger une difficulté oculaire qui, dans de nombreux cas, se corrigerait d’elle-même si on ne s’en occupait pas. Les lunettes peuvent empêcher que les yeux se corrigent d’eux-mêmes, par exemple en fournissant une béquille qui affaiblit encore les muscles oculaires et fixe cet état. Si vous croyez que seules les lunettes peuvent corriger une vision défectueuse, seules les lunettes le peuvent.

Au lieu de cela, vous devez découvrir la croyance qui se trouve à l’origine du fonctionnement défectueux et, lorsqu’on le fait, cet état disparaît tout seul. Mais la plupart des gens trouvent plus simple de se procurer des lunettes.

Une note sur le son, en plus de celle de 23h05 : les sessions de 1971 et de 1972 qui y sont mentionnées contiennent de nombreux éléments sur les significations du son intérieur ainsi que sur le développement et l’utilisation du sumari par Jane (voir son introduction à ce sujet). Comme dit Seth : « Le sumari est efficace pour empêcher la traduction automatique de l’expérience intérieure en stéréotypes verbaux quotidiens. » L’utilité qu’il aura pour Jane sera, entre autres, de lui apprendre à libérer suffisamment sa connaissance intérieure pour qu’elle puisse traduire des manuscrits des Parleurs sans trop les déformer.

Nous supposons que des références aux Parleurs, ainsi qu’au sumari, seront incluses dans ce livre. En termes de réincarnation, les Parleurs sont des personnalités enseignantes qui se manifestent au cours des siècles. Dans Seth parle, chapitre 20, Seth dit : « Les Parleurs sont particulièrement actifs dans tous les aspects de l’existence, qu’elle soit physique ou non, durant le sommeil ou l’état de veille, entre les vies ou à d’autres niveaux de réalité… »

Ironiquement, une bonne partie des anciens « manuscrits » des Parleurs sont entièrement verbaux. Ils n’ont pas été mis par écrit à cause des croyances de l’époque.)

Pour être en bonne santé, vous devez avoir foi en la santé. Un bon médecin est un médecin qui sait changer les croyances du patient, qui sait remplacer l’idée de la maladie par celle de la santé. Quelles que soient les méthodes ou les médicaments utilisés, ceux-ci n’auront d’effet que si ce changement de croyance intervient.

Malheureusement, quand l’homme commença à mettre des étiquettes, il établit aussi des cartographies d’une grande complexité et classifia les maladies avec une efficacité nouvelle. Il étudia les tissus morts pour découvrir la nature de la maladie qui les avaient tués. Les médecins commencèrent à penser aux humains en termes de maladies et de porteurs de maladies – qu’ils créaient parfois eux-mêmes par certaines de leurs nouvelles procédures médicales.

Les anciens médecins étaient beaucoup plus en contact avec le patient lui-même ; ils comprenaient la nature des croyances et l’importance capitale de la suggestion. Leurs techniques avaient été adoptées en grande partie pour leur valeur de choc psychologique, qui avait pour effet de laver littéralement l’esprit du patient de l’idée de la maladie qu’il croyait avoir.

La profession médicale actuelle est tristement entravée par ses propres croyances. Elle fonctionne souvent à l’intérieur d’un cadre qui non seulement considère la mauvaise santé et la maladie comme normales, mais qui, de plus, renforce les concepts qui se trouvent derrière. On a là, comme avec la psychanalyse, un jeu de cache-cache auquel le médecin et le patient participent (voir la session 616, chapitre 2).

Tous les deux croient, bien sûr, avoir besoin de l’autre. En arrière-plan, on trouve souvent un schéma psychique dans lequel le patient attribue au médecin les pouvoirs de la connaissance et de la sagesse dont il se croit lui-même dépourvu. Même s’il sait que ce n’est pas le cas, le patient veut quand même considérer le médecin comme tout-puissant.

Le médecin lui-même projette souvent sur le patient le sentiment d’impuissance qu’il ressent, et contre lequel il combat. Dans cette interaction, le patient tente de faire plaisir au médecin, dans le meilleur des cas en échangeant un groupe de symptômes pour un autre. Trop souvent, le médecin partage avec le patient une foi profonde en la mauvaise santé et en la maladie.

Qui plus est, la profession médicale fournit souvent, pour différentes maladies, une feuille de route à laquelle le patient essaye de se conformer. La profession médicale peut parfois être d’un grand secours, et bénéfique, mais une bonne partie de son effet positif est anéantie par le système de valeurs dans lequel elle fonctionne.

Comme les médecins sont entourés d’un grand prestige, leurs suggestions reçoivent une attention particulière. Le patient se trouve dans un état affectif tel qu’il accueille les déclarations du médecin avec moins d’esprit critique que d’ordinaire.

La pratique de donner un nom et une étiquette aux « maladies » est néfaste car elle nie en grande partie la mobilité inhérente et la qualité toujours changeante de la psyché, telles qu’elles s’expriment dans la chair. On vous dit que vous avez « quelque chose ». Sans que l’on sache pourquoi, « cela » vous a attaqué, vous et vos organes intimes. On vous dit en général que vos croyances, vos émotions, votre système de valeurs n’ont rien à voir avec les circonstances malheureuses qui vous assaillent.

En général, le patient se sent donc impuissant et à la merci du premier virus venu. En réalité, vous choisissez même le type de maladie que vous avez, en accord avec la nature de vos croyances. Vous êtes immune aux maladies tant que vous croyez l’être.

Ce sont là des affirmations tout à fait pratiques. Votre corps a une conscience corporelle globale pleine d’énergie et de vitalité. Il corrige automatiquement tout déséquilibre ; mais vos croyances conscientes ont, elles aussi, un effet sur la conscience du corps. Vos muscles croient ce que vous leur dites sur eux-mêmes. Toutes les autres parties de votre corps également.

Tant que vous croyez que seuls les médecins peuvent vous guérir, vous faites bien d’avoir recours à eux car, à l’intérieur de votre cadre de croyances, ils sont les seuls à pouvoir vous aider. Mais ce cadre même vous limite ; et encore une fois, vous pouvez très bien guérir, mais une difficulté en remplacera une autre tant que vos croyances continueront à être la source de problèmes physiques.

La même chose s’applique d’ailleurs à ce qu’on appelle parfois la « guérison spirituelle ». Si ce type de guérisseur réussit à guérir votre corps en utilisant de l’énergie psychique concentrée, vous allez également échanger ces symptômes pour d’autres, à moins de changer les croyances concernées. Il arrive parfois qu’un guérisseur ou un médecin, en soignant efficacement un état particulier, vous montre par déduction que l’énergie de la guérison était en vous ; en prendre conscience peut suffire à transformer vos croyances concernant la santé.

Dans ce cas, vous comprenez que vos difficultés de santé résultaient de vos croyances. Si vous avez des problèmes d’ordre physique, concentrez-vous plutôt sur les parties de votre corps qui sont en bonne santé et qui fonctionnent bien. Dans ces parties-là, vos croyances travaillent à votre avantage.

Comme nous l’avons vu (dans la session précédente), les sons intérieurs sont extrêmement importants. Chacun des atomes, chacune des molécules qui composent votre corps ont leur propre réalité dans des valeurs de son que vous n’entendez pas physiquement. Chaque organe de votre corps a donc aussi ses propres valeurs de son. Quand quelque chose ne va pas, les sons intérieurs sont discordants.

À cause du son intérieur de vos pensées-croyances, les sons non harmonieux font maintenant partie de cette région de votre corps. Voilà pourquoi il est vital que vous ne renforciez pas ces sons intérieurs en vous répétant à vous-même les suggestions négatives. Les suggestions verbales sont traduites en sons. Ceux-ci traversent le corps un peu à la manière de la lumière.

Maintenant. Tant que vous êtes des créatures physiques, vos perceptions sont surtout orientées vers le monde physique. Mais votre corps lui-même existe en d’autres termes que ceux que vous supposez habituellement.

Vous le percevez comme un objet ayant une masse et composé de chair et d’os. Il comporte aussi des « structures » de son, de lumière et de propriétés électromagnétiques que vous ne percevez pas. Celles-ci sont connectées à l’image physique que vous connaissez. Tout problème physique se manifeste d’abord au niveau de ces structures.

Le son, la lumière et les schémas électromagnétiques donnent force et vitalité à la forme physique que vous reconnaissez. Ils ont plus de mobilité que le corps physique et sont encore plus sensibles aux aspects changeants de vos pensées et de vos émotions.

Je vous ai dit que les pensées sont matérialisées en son interne, mais elles essayent également de se matérialiser. En tant que tel, ce sont des images en devenir, des amasseurs d’énergie. Elles construisent leur propre forme embryonnaire, jusqu’à ce que celle-ci soit traduite physiquement, d’une façon ou d’une autre.

Les représentations mentales sont donc extrêmement puissantes ; elles combinent l’effet du son intérieur avec une image mentale claire qui cherche une forme physique. Votre imagination apporte une motivation, une force de propulsion à ces images ; aussi envisagez-vous fréquemment vos croyances sous une forme visuelle. Des images mentales s’y rattachent.

Une image particulière peut représenter une seule croyance ou plusieurs. En établissant la liste de vos croyances, vous allez vous rendre compte que certaines de ces images vous viennent à l’esprit. Observez-les comme s’il s’agissait d’un tableau peint par vous. Si vous n’aimez pas ce que vous voyez, modifiez-le consciemment dans votre esprit.

Bien qu’il s’agisse d’images intérieures, elles font tellement partie de vos croyances que vous allez les voir comme extérieures à votre expérience.

Prenons un exemple simple. Vous avez mal à un orteil. Vous le voyez, de temps en temps, très clairement dans votre esprit. Vous l’observez plus souvent que d’habitude, et peut-être remarquez-vous aussi, parmi la foule, toute personne qui ne marche pas bien. D’ordinaire, vous ne faites pas attention à ces gens mais, d’un seul coup, le monde vous semble plein d’orteils douloureux.

Nous parlons ici d’une croyance déjà manifestée physiquement ; mais si vous continuez à vous concentrer de cette manière sur votre orteil, il ne va pas guérir, ou va même empirer. Derrière tout cela, bien sûr, se trouve la croyance à la source de cette difficulté ; mais une fois que vous avez donné naissance à un groupe de symptômes, vous devez faire très attention à ne pas voir votre réalité sous cet angle-là. Car si c’est ce que vous faites, vous y ajoutez à la fois une image intérieure et une image extérieure qui renforcent cet état.

Il y a donc de la lumière que vous ne voyez pas avec vos yeux physiques, tout comme il y a du son que vous n’entendez pas avec vos oreilles. Ceux-ci se combinent pour créer l’image physique que vous connaissez, si bien que vous devez travailler de l’intérieur vers l’extérieur. Pour reprendre l’analogie du tableau, vos croyances sont votre palette.

Vos pensées esquissent les grandes lignes de la réalité physique dont vous faites l’expérience. Vos émotions emplissent ces schémas de lumière. Votre imagination soude le tout ensemble.

Le son de vos pensées intimes est réellement le matériau que vous utilisez. Il ne s’agit pas là d’une comparaison, mais au contraire d’une explication simple de la façon dont vos croyances forment votre réalité. Dans des moments tranquilles, le mot « O-O-O-O-O-M-M-M-M-M », prononcé lentement, contribue à tonifier votre état physique générale. Ces sons contiennent une sorte d’élan inhérent vers l’énergie et le bien-être, comme nous allons le voir.

Le corps ne réagit pas tant aux sons extérieurs qu’aux sons intérieurs, qui constituent la traduction des sons physiques. Comme nous l’avons vu (dans les deux sessions précédentes), il réagit aussi à des sons qui n’ont pas d’équivalents physiques.

Il existe, dans la structure des chromosomes, certaines propriétés qui doivent être activées par des valeurs spécifiques de son interne. Si cette activation ne se produit pas, les « caractéristiques » qui sont latentes dans les chromosomes le restent.

Il y a réellement des chaînes d’influence composées de valeurs de son interne qui unissent, en quelque sorte, l’entremêlement complexe des gènes et des chromosomes.

Je vais lentement, pour expliquer cela aussi simplement que possible.

(« Oui. » Voir la définition des gènes et des chromosomes, session 610, chapitre 1.)

Ces valeurs de son sont littéralement entremêlées selon un schéma électromagnétique. Les sons se faufilent à l’intérieur (avec des gestes) et contribuent à créer ce schéma. L’activité des cellules à l’intérieur du corps entraîne aussi ce qu’on pourrait appeler des « micro explosions » de son intérieur. (Une longue pause.) Les schémas électromagnétiques et les schémas de son interne sont affectés par certains types de lumière. Ensemble, ils forment le prototype sur lequel, et à partir duquel, le corps physique se construit.

Maintenant. Quand vous créez une image mentale dans votre esprit, elle comporte toutes les propriétés que je viens de mentionner. Une image mentale est donc aussi un schéma de son interne aux propriétés électromagnétiques, imprégné de certaines valeurs de lumière. Dans un sens très réel, l’image mentale est de la matière en devenir ; et toute structure ainsi composée, qui combine des sons électromagnétiques et des valeurs de lumière, va automatiquement tenter de se reproduire en existence physique, de se matérialiser. (Une longue pause.) Il y a donc un rapport étroit entre ces images et la façon dont votre corps est façonné.

Les électrons, les atomes et les molécules ont tous leur valeur indépendante de son et de lumière.15 Des sons précis sont produits quand les messages s’élancent au bout de vos terminaisons nerveuses.16 Tout cela est vraiment difficile à expliquer, mais il y a donc de la lumière « invisible » et des sons inaudibles qui ont un effet sur votre corps et contribuent à former le schéma d’où il émerge constamment.

Le corps est bien évidemment créé en continu, selon vos termes, durant votre vie actuelle. Il ne s’agit pas d’un mécanisme qui, une fois créé, est abandonné à lui-même. Contrairement à ce qu’affirment certaines écoles de pensée, vous n’avez pas reçu, à la naissance, une certaine quantité de « force vitale » qui s’épuise graduellement.

En vous, les molécules et les atomes meurent et sont totalement remplacés, littéralement sans arrêt. Vous êtes créé physiquement à chaque instant. Point. Le corps réagit aux sons extérieurs et aux stimulations qui lui arrivent par les sens physiques. Ces schémas de réaction peuvent être vus très clairement. Mais ils sont toutefois tout ce qui peut être observé, pour le moment, de la vaste interaction qui se produit.

Les atomes et les molécules qui composent vos cellules et votre chair, par exemple, ne réagissent pas aux sons physiques que vous entendez, ou aux schémas de lumière que vos yeux perçoivent. En cas de danger, tout votre corps doit être capable de bouger instantanément. Le système hormonal doit pouvoir répondre avec une très grande rapidité et totalement modifier son équilibre en un instant. Les muscles doivent réagir immédiatement et le corps tout entier doit être suffisamment souple pour répondre globalement. Cela est vrai de chaque organe et de la plus petite partie de votre corps.

Disons que vous êtes au milieu d’une rue lorsque, soudain, une voiture est sur le point de vous heurter. On dirait qu’elle est apparue de nulle part. Les cellules qui composent vos muscles, votre cœur, vos intestins, bien évidemment ne voient pas la voiture comme « vous » la voyez. Pourtant, il faut que tout le système soit immédiatement activé et les données que « vous » percevez doivent être immédiatement traduites en des termes qui mobilisent toutes les parties de votre corps.

Cela est accompli par la traduction des stimulations extérieures en stimulations intérieures, mais jusqu’à présent les scientifiques et les médecins ont seulement réussi à suivre les porteurs physiques de ces données. Cette vaste interaction n’est pas perçue, et l’histoire vraie du décodage de ces messages (beaucoup plus fort d’un seul coup) n’est pas comprise – et faites votre pause.

Les nerfs sont eux aussi composés selon la structure intérieure dont j’ai parlé plus tôt (dans ce chapitre) : la structure autour de laquelle, ou plutôt à partir de laquelle les nerfs physiques se forment. Ici, les données extérieures sont traduites et fragmentées en données internes. C’est-à-dire qu’elles sont décodées en termes de sons et de lumières intérieures, ainsi que de schémas électromagnétiques, dont j’ai parlé.

Les données extérieures deviennent alors de l’information utilisable, même pour les atomes et les molécules qui forment les cellules. Le délai physique qui intervient entre le message entrant et sa destination prévue ne se produit pas à ces niveaux-là. Le « message intérieur » parvient à sa destination avant le message physique.

À l’instant où l’organisme répond, les schémas internes ont déjà réagi, et ils doivent toujours précéder, ils précèdent toujours la réponse physique, quelle qu’elle soit. Les schémas corporels invisibles, composés de lumière, de son interne et de propriétés électromagnétiques réagissent donc en premier, et ce sont eux qui entraînent la réaction physique qui intervient ensuite.

(Lentement.) Cette traduction des stimulations extérieures est constante. Le délai observé par les scientifiques est bien sûr le délai physique  causé par le « temps » que mettent les messages à passer d’une terminaison nerveuse à une autre.17 La traduction intérieure, quant à elle, est simultanée.

Revenons maintenant à la situation de l’accident potentiel. Cet évènement, avec la voiture, son conducteur et votre propre situation précaire, existe sous la forme d’une structure différente de celle que vous voyez. Il existe lui aussi – cet événement – dans les termes mentionnés plus tôt ; c’est-à-dire dans une réalité composée de lumière invisible, de son inaudible et de schémas électromagnétiques.

Vous réagissez consciemment aux données physiques – le bruit, le crissement des freins, le choc de voir la voiture de si près –, mais la réalité tout entière de cette scène, ou de cet évènement, est immédiatement « reconnue » par ce que j’appelle vos sens internes (voir les notes en fin de session). Ceux-ci réagissent aux schémas intérieurs dont j’ai parlé. Les données physiques passent par les nerfs, avec le délai temporel qui doit nécessairement se produire. Ils représentent le versant temporel du spectre de la perception.

Comme vous êtes des créatures de sang et de chair, il faut bien que ces aspects intérieurs de la perception ait leur équivalent physique. Mais vous ne pourriez pas vous en rendre compte matériellement et votre corps ne pourrait pas y réagir sans ces réseaux internes.

Donc, avant que vous voyiez quelque chose physiquement, vous le voyez par ces réseaux internes. C’est la perception intérieure qui active la perception extérieure. Lorsque vous faites l’expérience d’un mouvement, d’une activité physique, de n’importe quel évènement ou phénomène, vous vous rendez compte de la fin d’une longue suite de compréhensions intérieures. Ce que je suis en train de dire, c’est que tout évènement extérieur, y compris votre propre corps et ce qui se trouve en lui, tous les objets, toutes les matérialisations physiques sont les structures extérieures qui correspondent à des structures internes et que celles-ci sont composées de son intérieur et de lumière invisible entremêlés en schémas électromagnétiques.

En dessous de la perception temporelle, chaque objet, chaque évènement existe donc en ces termes, en des schémas qui ont un effet les uns sur les autres. Sur le plan physique, vous semblez séparé de tout ce qui n’est pas vous-même. Ce n’est pas le cas, bien que cela semble l’être dans votre existence quotidienne et bien que cela vous semble aller de soi.

(Une pause.) Sur ce niveau intérieur dont je vous parle, tous les objets et tout ce qui se produit est lié. Un changement ou un mouvement chez l’un a un effet sur les autres. Vous reconnaissez certaines de ces modifications, et vous y réagissez physiquement, comme par exemple dans le cas de cet accident potentiel. Mais que vous vous rendiez consciemment compte de cette activité ou non, elle modifie le milieu interne de votre corps par ces parcours intérieurs.

Comme vos pensées et vos croyances ont le même type de réalité interne, elles transforment également le milieu intérieur d’autrui. L’accident potentiel en question est un évènement physique, mais il a d’abord été un évènement mental. Il a donc existé dans cette réalité non temporelle avant, en vos termes, d’être matérialisé physiquement et perçu par vous, avant que vous y réagissiez.

La croyance, l’émotion et l’imagination l’ont fait passer de la réalité intérieure à la réalité extérieure. Comme vous ne voyez pas ces aspects, vous pouvez avoir l’impression qu’ils ne sont pas aussi réels que, disons, un objet. De manière physique, vous ne pouvez par exemple voir que le résultat d’une émotion. Vous ne pouvez pas la tenir entre vos mains comme vous tiendriez une pierre.

Les idées constituent votre intention psychique. Elles mettent en action l’émotion et l’imagination. Ces dernières activent les schémas intérieurs. Ce sont les forces motrices de l’action (une pause), le moyen par lequel tous les évènements intérieurs sont extériorisés. Elles sont de l’énergie formée, dirigée, des schémas de réalité intérieure et extérieure formulés. Elles font partie de la force de création d’où jaillissent toutes les réalités. Une fois encore, tout cela est difficile à expliquer car il y a si peu d’équivalents verbaux pour ce que j’essaye de dire.

(De façon délibérée.) L’imagination et l’émotion constituent les formes d’énergie les plus concentrées que vous possédiez en tant que créature physique. Toute émotion forte est porteuse de bien plus d’énergie qu’il n’en faut, par exemple, pour envoyer une fusée sur la lune.

(Avec beaucoup de force.) Au lieu d’envoyer des fusées sur la lune, par exemple, les émotions font passer les pensées à travers la barrière qui sépare le physique du non-physique ; elles les font passer de cette réalité intérieure au monde « objectif » – ce n’est pas un mince exploit et il se répète sans cesse.

Vous pouvez faire une pause.

(22h47. « Alors là, j’étais carrément, mais carrément partie, dit Jane. Je crois que la maison aurait pu s’écrouler… Avec, cette fois encore, l’impression qu’on y est tellement à fond qu’on en fait partie – qu’on est dans le cœur du truc.

C’est vraiment bizarre, comme focalisation intérieure. Ça donne un sentiment de triomphe vraiment réjouissant ; comme de réussir à ramener des trucs qui appartiennent à la nature secrète des choses. Je ne sais pas comment on s’y prend, ni où on le fait. Après tout ce temps, je suis encore étonnée que [ce livre] apparaisse tout fait. En général, je n’ai pas envie qu’il y ait du monde quand ça se passe. Il faut effacer tout le reste. Les gens causent des interférences ou de la distraction… »

Récemment, Seth s’est exprimé sur ce point. Les notes qui suivent proviennent de matériau personnel supprimé : « En général, il vaut mieux faire la dictée pour le livre sans personne d’autre, ou en présence de gens que vous connaissez, et avec qui vous vous sentez bien. Cela cause moins de distraction psychique et il est plus facile pour Ruburt de se focaliser sur un canal bien clair.

Les désirs et les besoins des autres ont naturellement un effet et il faut utiliser une certaine énergie pour ne pas en tenir compte. Plus ils sont intéressés et excités, plus leurs propres préoccupations résonnent. Il est difficile pour Ruburt d’oblitérer ces distractions psychiques supplémentaires. D’ailleurs, lorsqu’il y a des personnes extérieures, les sessions sont en général de nature personnelle, vu que leurs propres réactions affectives sont tellement vibrantes dans un premier temps. »

Quant aux sens internes mentionnés par Seth dans cette session : il en a mentionné neuf pour l’instant, dont on peut trouver la liste dans Le Matériau de Seth, chapitre 19. Mais il y en aura d’autres.

Finalement, cette pause marque la fin de la dictée.

Hier, Jane et moi avons lu l’article – qui va être annoncé en couverture – du magazine Time du 13 novembre 1972 sur le livre de Richard Bach, Jonathan Livingston le Goéland. Nous sommes très contents pour Dick. Il est aussi question du matériau de Seth dans l’article – voir la session 618, chapitre 3, pour la rencontre de Seth, Dick et de son éditrice, Eleanor Friede.

Il n’est pas nécessaire d’entrer ici dans le détail des dates ou autres ; mais plusieurs jours avant qu’on nous dise que la parution du magazine, originalement prévue pour le mois d’octobre, avait été retardée, Jane a eu un rêve très vif lui donnant cette information. Elle l’a écrit à Dick et l’a dit à d’autres personnes. Son rêve était également correct en ce qui concerne la couverture du magazine : un montage représentant « un oiseau qui fait partie de la tête, ou du visage, d’un homme », comme elle l’a décrit. La couverture du Time représente une mouette surimposée sur la tête de Dick Bach et la cachant partiellement.

Dans la nuit de lundi, Jane a eu un autre rêve très vif concernant à la fois le matériau de Seth, elle-même et un reportage dans un magazine. Elle l’a noté et nous verrons bien ce qui va se passer.

En aparté, pour vous. Maintenant, vous le voyez, je peux parler dans le Temps ou en-dehors de lui.18

(« Oui. »)

L’état et l’activité du corps physique vivant dépendent des croyances de l’esprit conscient. Comme nous l’avons vu dans ce chapitre, le corps a des équivalents « invisibles » composés de propriétés électromagnétiques et de qualités de lumière et de son intérieur.

Ces structures invisibles ont précédé l’émergence du corps physique. Elles existent aussi après la mort du corps. Dans la vie, l’état du corps est donc dirigé par l’esprit conscient mais l’idée, ou le schéma mental, du corps existe avant que l’esprit conscient ne se connecte avec le cerveau physique.

Ce n’est pas simplement par hasard que les gènes et les chromosomes contiennent exactement l’information codée spécifique qui va être nécessaire. Les données y sont gravées de l’intérieur. L’identité existe avant la forme. On pourrait dire que l’identité, qui existe dans une dimension tout à fait différente, sème dans le milieu de la réalité physique la graine d’où va jaillir sa propre existence matérielle.

Le moi interne forme donc d’abord la structure « invisible » du corps qui va « plus tard » émerger dans la chair. Au moment où cette graine est semée mentalement, l’esprit conscient, en vos termes, n’est évidemment pas connecté avec le cerveau, qui n’existe pas encore dans la chair. L’idée du corps est maintenue par un esprit conscient, qui la rend physique.

La conscience ne dépend donc pas de la perception physique, bien que cette dernière ait besoin d’une sensibilité immergée dans une forme matérielle. Tant que la conscience physique passe par le filtre des appareils corporels, ce processus même vous empêche en général de vous rendre compte de ce qui est non corporel. Le schéma général du corps, avec toutes ses propriétés et ses caractéristiques, existe donc avant qu’il ne soit formé. En termes simples, vous choisissez d’avance le genre de corps que vous allez habiter et imprégner. Vous avez peut-être l’impression de n’avoir aucun contrôle conscient sur l’état de votre corps dans la vie que vous connaissez, et encore moins avant la naissance. On vous a appris qu’il n’y a guère de connexion entre vos pensées et l’activité de votre corps.

Lorsqu’une personne pense avoir un problème de cœur, son anxiété même finit par affecter le fonctionnement de ce système « involontaire » et par l’endommager réellement si la croyance en question n’est pas modifiée. C’est l’esprit conscient qui dirige ce que l’on appelle les « systèmes involontaires » du corps, et non le contraire. Aucune idée ne passe insidieusement votre attention pour affecter le système involontaire si elle ne correspond pas à vos croyances conscientes. Encore une fois, vous n’allez pas être malade si vous croyez être en bonne santé – mais il peut y avoir toutes sortes d’idées qui vous font croire à la nécessité d’être en mauvaise santé.

Vous ne vous rendez pas compte de la façon dont le corps accomplit ses nombreuses fonctions involontaires. L’esprit conscient ne pourrait pas manipuler toutes ces données mais ces fonctions reflètent parfaitement vos idées et vos croyances conscientes.

Comme nous l’avons vu (session 614, chapitre 2), l’esprit conscient n’est pas fondamentalement coupé du moi interne ou des sources profondes de connaissance qui lui sont disponibles. L’esprit conscient n’est d’ailleurs pas un évènement particulier ; il représente diverses parties du moi intérieur qui « font surface » à des moments donnés.

À l’intérieur du cadre choisi pour le corps avant la naissance (en fonction de raisons que nous allons voir plus loin), l’individu a toute liberté de créer une forme physique en parfaite santé. Cependant, cette forme est un miroir des croyances ; elle matérialise avec précision dans la chair les idées de l’esprit conscient.

(La voix de Jane est très sérieuse, et forte. Les yeux sombres et grands ouverts, elle se penche et donne de petits coups sur la table basse qui se trouve entre nous.)

C’est là l’une des fonctions premières du corps. À sa façon, un corps malade remplit cette fonction aussi bien qu’un corps en bonne santé. C’est votre système de rétro-information le plus intime. Il change en fonction de vos pensées et de votre expérience ; il vous donne dans la chair l’équivalent physique de vos pensées. Il est donc futile d’être en colère à cause d’un symptôme ou d’en vouloir au corps à cause de son état alors qu’il vous présente une réplique corporelle de vos propres pensées, comme il est censé le faire.

Votre environnement et votre expérience dans le monde physique vous offrent le même genre de rétro-information. Les critiquer est aussi inutile que d’en vouloir au corps, pour la même raison.

Quand on présente ce genre d’idées, cela donne souvent l’impression que le résultat idéal, en vos termes, doit être la perfection, « le paradis sur terre » – un état dans lequel chacun serait riche, sage et en bonne santé.

Dans l’existence physique, cependant, vous utilisez votre corps comme moyen d’expression et d’apprentissage. Chacun d’entre vous est unique. (Une pause.) Pour toutes sortes de raisons, vous êtes nombreux à prendre des chemins qui ne sont pas fondés sur un développement égal des facultés, sur une image équilibrée par exemple, mais qui expriment plutôt certaines qualités, qui expérimentent avec elles à l’exclusion des autres. Pareille voie ne présente pas, dans la réalité physique, une image de perfection équilibrée.

Nous allons voir dans ce livre d’autres types d’existences auxquels vous prenez part ; et ces dernières donnent une certaine coloration à vos buts, à vos intentions, dans la vie physique telle que vous la comprenez maintenant.

Si toutes vos croyances (et pas seulement celles qui sont « heureuses ») n’étaient pas matérialisées, vous ne comprendriez jamais pleinement, sur le plan physique, que vos idées créent la réalité. Si seules vos croyances « positives » étaient matérialisées, vous ne comprendriez jamais clairement le pouvoir de vos pensées, car vous ne feriez pas l’expérience complète de leurs résultats physiques.

L’esprit conscient existe avant la vie physique, et après elle. Dans l’existence corporelle, il est lié au cerveau et, durant la vie physique, vos perceptions terrestres – votre focalisation constante et précise sur votre système d’espace et de temps donné – dépendent de cette belle alliance.

Avant votre naissance physique, vous formez donc un concept mental du corps que vous allez avoir. Voilà comment cette image est imprimée dans la matière : vous vous branchez sur une dimension très spécifique de la réalité. Vous formez une structure physique qui va exister dans cette zone hautement concentrée, qui va avoir une validité et une présence – qui va devenir vivante dans ces « fréquences » (de façon très positive).

Or, c’est là que se produit la division apparente à l’intérieur du moi car, dans la vie physique, l’esprit conscient doit être connecté au cerveau et, en termes de temps, cet organe doit lui-même grandir et se développer. Si bien que toute votre conscience ne peut pas être de type physique. La partie qui « doit attendre » le développement du cerveau est la partie que, dans la vie, vous nommez « l’esprit conscient ».

On peut donner aux autres parties le nom de « moi intérieur ». Or, même connecté au cerveau, tout le moi intérieur ne peut pas être exprimé puisque le cerveau doit filtrer les perceptions par l’appareil physique.

Vous pouvez faire votre pause. J’ai gardé Jane en transe plus longtemps à cause de la distraction du bruit dans l’immeuble ; c’est plus facile comme cela.

(22h06. La transe d’une heure de Jane a été extrêmement profonde. « Qu’est-ce que j’étais partie ! », dit-elle en essayant de garder les yeux ouverts. Elle y renonce finalement et se laisse aller dans son fauteuil à bascule. « T’en as assez d’écrire ? » Je lui dis que non.

« Alors, j’imagine qu’on continue », dit-elle. Elle retire ses lunettes. Seth revient au bout de quelques instants. Dès qu’il se manifeste à nouveau, les yeux de Jane s’élargissent tout grand et ses manières se font à nouveau animées et intenses. Reprise à 22h10.)

Le cerveau, avec ses connexions corporelles, doit gérer les délais temporels qui vont avec la perception par les sens. Si le fonctionnement intérieur du corps était conscient, la conscience connectée au monde physique aurait à gérer des déductions mathématiques et des calculs beaucoup trop nombreux pour les séquences temporelles. Il faudrait par exemple qu’elle suive consciemment tous les muscles, tous les nerfs, tous les organes, toutes les cellules, toutes les molécules, tous les atomes, sans cesser de manœuvrer le corps dans le temps et l’espace.

Aussi une division apparente se manifeste-t-elle, dans laquelle une partie de l’esprit conscient invisible est connectée au cerveau physique, et une autre est libérée de cette connexion. Cette dernière forme ce que vous considérez comme le système involontaire, ou autonome, du corps.

Une fois encore, il est important de comprendre que la réaction initiale aux stimulations n’est pas d’ordre physique, et que c’est elle qui déclenche toute réaction physique. Il y a une communication, une interaction constante, entre les parties de la conscience qui sont connectées au cerveau et celles qui ne le sont pas. Les buts les plus « profonds » de la conscience en question « circulent » et apparaissent parfois dans la connaissance qui est liée au cerveau. Quand l’information qui monte de ces sources plus profondes du moi parvient dans les parties connectées au cerveau, elle est interprétée en fonction des croyances de la partie du moi focalisée sur le monde physique.

Ces données intérieures sont colorées, jusqu’à un certain point, par les croyances actuelles de la partie du moi qui est la plus directement confrontée au monde physique. Celles-ci sont aussi constamment examinées par le moi intérieur.