La grâce naturelle, le cadre de la créativité, la santé de votre corps et de votre esprit. La naissance de la conscience


Chez les animaux, la division entre l’action et le moi qui agit existe à des degrés variables. Avec la naissance de l’esprit conscient chez l’homme, cependant, le moi qui agit a eu besoin de pouvoir juger ses actes. Nous en revenons à l’importance de cette période de réflexion pendant laquelle le moi utilise la mémoire dans le présent pour regarder sa propre expérience passée et en projeter le résultat dans le futur.

L’état de grâce est un état dans lequel toute croissance se produit sans effort (une pause) ; c’est une acceptation transparente et joyeuse qui est la condition fondamentale de toute existence. Depuis votre naissance, votre corps grandit naturellement et facilement ; il ne s’attend à aucune résistance et son déploiement miraculeux lui semble aller de soi ; il s’utilise entièrement, avec un vaste et gracieux abandon, agressivement créatif.

Vous naissez donc dans un état de grâce. Vous ne pouvez pas le quitter. Vous mourez en état de grâce, que des paroles spéciales soient prononcées ou non à cette occasion, que de l’eau ou de l’huile soit ou non versée sur votre tête. Vous partagez cette bénédiction avec tous les animaux et toutes les choses vivantes. Vous ne pouvez pas « tomber » hors de cette grâce et elle ne peut pas non plus vous être dérobée.

Vous pouvez l’ignorer. Vous pouvez avoir des croyances qui vous rendent aveugle à son existence. Vous l’aurez néanmoins, mais vous serez incapable de percevoir votre propre intégrité, votre propre unicité ; vous serez également aveugle à d’autres caractéristiques dont vous recevez automatiquement le don.

L’amour fait percevoir la grâce de l’autre. Comme la culpabilité naturelle, l’état de grâce est inconscient chez les animaux. Il est protégé. Ils le prennent comme allant de soi, sans savoir de quoi il s’agit, ni ce qu’ils font ; pourtant la grâce parle par leurs gestes et ils demeurent dans la sagesse de ses manières anciennes. Encore une fois, ils n’ont pas de mémoire consciente mais ils sont nourris par la mémoire instinctive des cellules et des organes. Tout cela s’applique à des degrés divers selon les espèces, et quand je parle de mémoire consciente, j’utilise des mots qui vous sont familiers – je parle d’une mémoire qui peut, à tout instant, chercher en elle-même.

Chez certains animaux, la montée de cette mémoire consciente est visible, tout en étant très limitée et très spécialisée. Un chien peut se souvenir du dernier endroit où il a vu son maître, mais sans pouvoir faire appel à ce souvenir et en fonctionnant sans le type d’associations mentales que vous utilisez. Pour lui, les connexions sont de nature biologique et n’offrent pas la marge (une pause) que vous permettent vos conditions mentales.

Le chien n’a pas le souvenir de la joyeuse appréciation de son propre état de grâce dans le passé et il ne l’anticipe pas dans le futur. L’homme, avec la vaste liberté qui lui est conférée par son esprit conscient, peut, au contraire, s’aventurer loin de la grande joie d’être, il peut l’oublier, ne plus y croire et utiliser son libre arbitre pour en nier l’existence.

La splendide acceptation biologique de la vie ne pouvait pas être imposée à sa conscience émergente ; pour que la grâce puisse être réelle, efficace, pour qu’elle puisse émerger dans la nouvelle focalisation de son attention, il fallait qu’elle parte de la vie de ses tissus pour atteindre les sentiments, les pensées et les processus mentaux. La grâce est donc devenue la servante de la culpabilité naturelle.

L’homme prit conscience de son état de grâce alors qu’il vivait dans la dimension de sa conscience qui s’était tournée vers son nouveau monde de liberté. Quand il ne commettait pas de violation, il se rendait compte de son propre état de grâce. Quand il en commettait, celui-ci redescendait dans la conscience cellulaire, comme pour les animaux, mais il s’en sentait consciemment coupé ; il avait le sentiment qu’elle lui était refusée.

La simplicité de la culpabilité naturelle ne mène pas à ce que la conscience vous semble être, pourtant la conscience dépend elle aussi de ce moment de réflexion qui, dans une large mesure, vous sépare des animaux. La conscience, telle que vous la concevez, résulte d’un dilemme et d’une non-compréhension des conditions imposées à votre existence physique. La conscience est apparue avec l’émergence de la culpabilité artificielle. Accordez-nous un instant…

Maintenant. La culpabilité artificielle demeure extrêmement créative, à sa façon ; c’est un rejet façonné à l’image de l’homme alors que son esprit conscient commençait à considérer l’innocente culpabilité naturelle, à jouer avec elle – elle qui, à l’origine, ne supposait aucun châtiment.

L’esprit conscient est un faiseur de distinctions. Il fait monter à la surface de vastes ensembles changeants de matériau jusque-là inconscient, puis les assemble et les organise en une forme en perpétuelle transformation. Grâce à une focalisation délibérée, il peut trier inconsciemment une quantité littéralement infinie de ce type de données ; seuls les éléments désirés émergent alors.

La créativité de l’esprit conscient est sans fin. Cela s’applique à tous les domaines de la pensée de l’esprit conscient. L’esprit conscient est aussi l’organisateur des données physiques, si bien que la culpabilité naturelle sert de base à toutes sortes de variations. Celles-ci suivent largement les regroupements sociaux et religieux de l’homme. Ces derniers résultent également de la capacité de l’esprit conscient à jouer avec ses perceptions et son expérience, à les mixer, à les mêler et à les réarranger.

L’homme est bon de manière innée. Son esprit conscient doit être libre, tout comme sa volonté. Il peut donc se considérer comme mauvais. C’est lui qui place ces critères sur sa propre image.

L’esprit est également équipé pour voir ses propres croyances, pour y réfléchir et évaluer leurs résultats, si bien qu’utiliser cet outil comme il est censé l’être aiderait automatiquement l’homme à identifier aussi bien ses croyances que leurs conséquences. Cette grande permissivité est en partie liée au fait que l’homme est censé réaliser qu’il crée sa propre réalité. Le libre arbitre est une nécessité. La marge qui est donnée lui permet de matérialiser ses idées, de les rencontrer dans l’expérience physique et d’évaluer pour lui-même leur type particulier de validité.

L’animal n’a pas ce genre de besoin. Il repose à l’abri des limites imposées par son instinct, tout en se rendant compte d’autres aspects, qu’il explore d’une façon qui n’est pas familière à l’homme. Pourtant, la culpabilité naturelle et la grâce naturelle vous sont données, et celles-ci peuvent aussi se développer plus pleinement en conscience consciente. Si vous pouvez rester tranquillement assis et vous rendre compte que les composants de votre corps se remplacent constamment – si vous tournez votre esprit conscient vers la considération de cette activité –, vous pouvez vous rendre compte de votre propre état de grâce. Si vous pouvez sentir vos pensées se remplacer graduellement, vous pouvez aussi ressentir votre propre élégance.

Toutefois, vous ne pouvez pas ressentir la joie de cette réalisation si vous vous sentez coupable ; pas à un niveau conscient. Si vous vous blâmez pour quelque chose que vous avez fait hier, ou il y a dix ans, vous n’êtes pas vertueux. Vous êtes très probablement aux prises avec la culpabilité artificielle. Même si une violation a eu lieu, la culpabilité naturelle ne suppose aucune pénitence. Elle est destinée à n’être qu’une mesure préventive, un rappel avant un évènement.

« Ne refais pas cela » est le seul message postérieur. Je place ces concepts dans votre notion du temps car, en vos termes, ils en sont issus. Mais le fait est que tout le « temps » est simultané.

Dans un temps simultané, le concept de châtiment n’a aucun sens. Le châtiment en tant qu’évènement et l’évènement pour lequel on est puni existent en même temps ; et comme il n’y a ni présent ni futur ni passé, on pourrait tout aussi bien dire que le châtiment s’est produit en premier.

Nous avons à peine mentionné la réincarnation (mais voir la session 631, chapitre 7), pourtant laissez-moi affirmer ici que cette théorie est une interprétation de l’esprit conscient en termes linéaires. D’un côté, elle représente un vraie déformation ; de l’autre, c’est une interprétation créatrice qui se produit quand l’esprit conscient joue avec la réalité, telle qu’il la comprend. Mais dans les termes utilisés, il n’y a pas à payer pour son karma, pas de châtiment, sauf si vous croyez qu’il y a des crimes pour lesquels vous devez payer (comme indiqué dans la session 614, chapitre 2).

En termes plus larges, il n’y a pas non plus de causes et d’effets, bien que ceux-ci soient des hypothèses-racines dans votre réalité.24

(Lentement.) J’utilise ces concepts, une fois encore, parce qu’ils vous sont familiers. Dans le monde du temps, ils semblent réels. Nous revenons à nouveau à cet instant de réflexion, car c’est là que la cause et l’effet apparaissent en premier. On peut vaguement le discerner lorsqu’on observe les animaux qui, aujourd’hui encore, circulent à la surface de la Terre car, à des degrés différents – et beaucoup moins que pour vous –, chacun d’entre eux montre cette réflexion. Chez certains, elle n’existe pas du tout, dans la pratique. Pourtant elle est là, à l’état latent.

Plus votre « période » de réflexion est importante, plus vous avez l’impression que du temps passe entre deux évènements.

Vous semblez croire qu’il y a une étendue de temps entre les existences réincarnationnelles, que l’une suit l’autre comme un moment semble en suivre un autre. Comme vous percevez une réalité de cause et d’effet, vous supposez une réalité dans laquelle une vie a un effet sur la suivante. Avec vos théories de faute et de châtiment, vous imaginez souvent que vous êtes limité dans cette existence par la culpabilité accumulée dans une vie passée – ou pire, accumulée au cours des siècles.

Pourtant, ces existences multiples sont ouvertes et simultanées. En vos termes, l’esprit conscient est en train de grandir, d’aller vers la réalisation du rôle qu’il doit jouer dans cette réalité multidimensionnelle. Il suffit que vous compreniez votre rôle dans cette existence. Quand vous comprenez pleinement que vous formez ce que vous considérez comme votre réalité actuelle, tout le reste se met en place.

Vos croyances, vos pensées et vos émotions sont instantanément matérialisées physiquement. Leur réalité terrienne se produit simultanément à leur début, mais dans le monde du temps il semble qu’il se produise un décalage entre les deux. C’est pourquoi je dis que l’un cause l’autre et j’utilise ces termes pour faciliter votre compréhension, mais ils sont tous en même temps. De même vos multiples vies se produisent comme la réalisation immédiate de votre être dans l’extension naturelle des nombreuses facettes de ses facultés.

« En même temps » ne signifie ni un état achevé de perfection ni une situation cosmique dans laquelle tout est accompli, car tout est encore en train de se produire. Vous êtes encore en train de vous produire – mais aussi bien vos moi présents que futurs ; et votre moi passé vit encore ce que vous considérez comme accompli. Qui plus est, il fait l’expérience d’évènements dont vous ne vous souvenez pas, que votre conscience linéaire ne peut pas percevoir à ce niveau.

Votre corps contient la force miraculeuse, la miraculeuse énergie créatrice avec laquelle il est né, en vos termes. Vous allez probablement en conclure que je veux dire qu’un état de jeunesse éternelle est possible. Bien que la jeunesse puisse être prolongée bien au-delà de ce qui est le cas actuellement, ce n’est pas ce que je suis en train de dire.

Sur le plan physique, votre corps doit suivre la nature dans laquelle vous êtes né et, dans ce contexte, le cycle de la jeunesse et de l’âge est très important. D’une certaine façon, le rythme de la naissance et de la mort est comme les bouffées d’air que vous inspirez et que vous expirez. Sentez la façon dont votre propre respiration va et vient. Vous n’êtes pas elle et pourtant elle entre en vous et elle en sort, et vous ne pourriez pas exister physiquement sans son flot continu. De la même façon, vos vies entrent et sortent de vous – elles sont à la fois vous et pas vous. Et, tout en les laissant partir, une partie de vous s’en souvient et connaît leur voyage.

Imaginez où va l’air que vous respirez quand il quitte votre corps, la façon dont il passe peut-être par une fenêtre ouverte et devient une partie de l’espace extérieur, où vous ne pourriez pas le reconnaître – et quand il vous a quitté, il ne fait plus partie de ce que vous êtes, car vous êtes déjà différent. De la même façon, les vies que vous avez vécues ne sont pas vous, bien qu’elles soient de vous.

Fermez les yeux. Pensez à votre souffle qui va et vient comme à des vies, et à vous-même comme à l’entité par laquelle elles passent et sont passées. Vous allez alors sentir votre état de grâce et la culpabilité artificielle n’aura plus aucun sens. Cela ne nie en rien votre profonde, votre suprême et entière individualité, car vous êtes à la fois l’entité individuelle par qui ces vies coulent et les vies uniques qui sont exprimées par vous.

Il n’y a pas un atome d’air qui soit semblable à un autre. Chacun est, à sa façon, conscient et capable de participer à des transformations, à des organisations plus importantes, pleines de potentiels infinis. De même que votre souffle vous quitte et, en toute liberté, devient une partie du monde, vos vies vous quittent et continuent à exister, en vos termes. Vous ne pouvez pas confiner une personnalité que vous « avez été » à un siècle particulier, achevé, et lui refuser de continuer à s’accomplir, car en cet instant même, elle existe et son expérience est nouvelle. De même que votre moment de réflexion a donné naissance à la conscience telle que vous la concevez – car en réalité les deux sont arrivées ensemble –, un autre phénomène et une autre sorte de réflexion peuvent donner naissance au sentiment très lointain mais conscient de l’immense dimension de votre propre réalité.

L’animal se déplace, disons, dans une forêt. Vous vous déplacez de la même façon dans des territoires psychologiques, mentaux ou médiumniques. Grâce à ses sens, l’animal reçoit des messages de zones lointaines qu’il ne peut pas percevoir directement et dont il se rend à peine compte. Et vous de même.

Est-ce que je parle trop doucement ?

(« Non. » Même si j’ai dû demander à Seth de répéter plusieurs phrases.)

Le vous que vous considérez comme vous n’est jamais anéanti. Votre conscience n’est pas une bougie qu’on peut éteindre ; elle ne peut pas non plus être avalée, dans une béate inconscience d’elle-même, par un quelconque nirvana25. Vous faites autant partie d’un nirvana à présent que vous en ferez jamais partie.

Dans une certaine mesure, nous avons abordé la question de votre corps et des cellules qui le composent (par exemple dans la session 632, chapitre 7). Toutes les cellules qui composent maintenant votre corps existent évidemment en même temps. Imaginez que vous ayez plusieurs vies qui se passent en même temps. Au lieu de cellules, vous avez donc des vies. Je vous ai dit que chaque cellule a sa propre mémoire. La mémoire du moi est, bien sûr, d’une dimension bien plus vaste.

Pensez au grand vous-même – vous pouvez l’appeler l’entité, si vous voulez – comme formant une structure psychique tout aussi réelle que votre structure physique, mais composée de nombreux moi. De même que chaque cellule de votre corps a sa position à l’intérieur des frontières de votre espace corporel, chaque moi de l’entité a connaissance de sa propre dimension d’activité et de son propre « temps ». Le corps est une structure temporelle. Les cellules, qui font pourtant partie du corps, ne réalisent pourtant pas l’ensemble de la dimension dans laquelle demeure votre conscience. Elles ne perçoivent pas tous les éléments qui sont disponibles ne serait-ce que dans l’expérience tridimensionnelle, et pourtant votre conscience présente – qui semble tellement plus sophistiquée – s’appuie physiquement sur la conscience cellulaire.

De la même façon, l’entité, la structure psychique « plus vaste » dont vous faites partie se rend compte d’une dimension d’activité beaucoup plus importante que ce dont vous vous rendez compte, et pourtant, de la même manière, sa conscience beaucoup plus sophistiquée repose sur la vôtre, et elles ont besoin l’une de l’autre.

Dans la vie physique, il y a un laps de temps pendant qu’un message saute d’une terminaison nerveuse à une autre. (Voir la session 625, chapitre 5.) En d’autres termes, et à d’autres niveaux, celui-ci est représenté par le « moment de réflexion » qui s’est produit quand la conscience humaine a émergé de la conscience animale. (Note : je n’ai pas dit que l’homme a émergé des animaux.)

En d’autres termes encore et à des niveaux différents, ce délai se produit – cet instant de réflexion s’étend – quand le moi se détache de la forme physique (tout comme, à un moment donné, la cellule déserte le corps).

De ce point de vue, maintenant, et uniquement pour poursuivre cette comparaison, pensez à la vie du moi comme à un message s’élançant entre les cellules nerveuses d’une structure multidimensionnelle – encore une fois, aussi réelle que votre corps – et considérez-la aussi comme un moment de réflexion plus important de la part de cette personnalité aux multiples facettes.

Je fais ces comparaisons car elles sont pertinentes, tout en me rendant compte qu’elles peuvent avoir pour effet de vous faire sentir petit ou vous faire craindre pour votre identité. Vous êtes plus que, disons, un message traversant les étendues immenses d’un supermoi. Vous n’êtes pas perdu dans l’Univers. Dans un livre, il nous faut utiliser des mots et, si vous leur en donnez la possibilité, ces comparaisons peuvent faire naître dans votre imagination le sentiment de votre relation intime avec toute réalité différente. Dans une certaine mesure, le sentiment de grâce est votre reconnaissance affective du but et de la nécessité de votre place dans l’existence, de sa liberté et de son bien-fondé, l’appréciation innée que vous en avez.

Souvenez-vous aussi, en vos termes à présent, du gouffre gigantesque qui vous sépare, en tant que moi, des cellules qui vous composent physiquement. Votre identité présente contient la connaissance et la « mémoire » de toutes ces existences simultanées, tout comme les cellules gardent, à leur façon, le souvenir de toutes les structures physiques qu’elles ont formées. Consciemment, du fait de votre concept de temps, vous interprétez ces vies simultanées en termes réincarnationnels, l’une semblant se produire après l’autre.

Vos croyances, vos attentes et vos idées conscientes gouvernent la santé et l’activité de ces cellules. Point.

Les cellules n’ont pas de libre arbitre, en vos termes. Elles ont la capacité innée de participer à d’autres organisations, mais pas tant qu’elles vous sont affiliées. Pour vous quitter, elles doivent changer de forme. Dans une certaine mesure, vous déterminez leur « bonne santé », dans le cadre de leur nature. Elles maintiennent aussi la vôtre. (Une pause.) En termes de conscience, l’entité, ou votre grand moi, en sait autant par rapport à vous que vous par rapport à vos cellules.

(Seth s’assure, avec humour, que je note cette dernière phrase correctement.)

En revanche, vous disposez réellement du libre arbitre, car si la structure psychique de l’entité peut être comparée au corps, elle fait partie de dimensions beaucoup plus vastes, qu’elle habite. Tout cela peut sembler n’avoir pas grand-chose à voir avec votre réalité personnelle. Pourtant votre expérience quotidienne est aussi fortement liée à votre moi ou à votre entité (soudain et ponctuellement plus fort) qu’aux cellules de votre forme physique.

Il y a une relation intime évidente entre chaque cellule. Il y a un échange ininterrompu et un regroupement de consciences à l’intérieur de la miraculeuse structure corporelle. Votre idée de la réalité et la façon dont vous en faites l’expérience est très différente de celle de n’importe quelle cellule, pourtant les deux sont liées.

Un groupe de cellules forment un organe. Un groupe de moi forment une âme. Je ne suis pas en train de vous dire que vous n’avez pas une âme qui vous soit propre. (Plus fort, à nouveau, et avec le sourire.) Vous êtes une partie de votre âme. Elle vous appartient et vous lui appartenez. Vous demeurez dans sa réalité, tout comme une cellule demeure dans la réalité d’un organe. L’organe est temporel, en vos termes. L’âme ne l’est pas.

La cellule est matérielle, en vos termes. Le moi ne l’est pas. L’entité, le grand moi, est donc composé d’âmes. (Une pause.) Comme le corps existe dans le temps et l’espace, les organes ont des buts spécifiques. Ils contribuent à maintenir le corps en vie et doivent demeurer « en place ». L’entité a son existence dans des dimensions multiples, et ses âmes sont libres de voyager à l’intérieur de limites qui vous sembleraient infinies. Tout comme la plus petite cellule de votre corps participe, à son échelle, à votre expérience quotidienne, l’âme, à un degré infiniment plus grand, partage les évènements de l’entité.

Vous possédez en vous-même tous ces potentiels dans lesquels la conscience joue un rôle créatif. La cellule n’a pas à se rendre compte de vous consciemment pour s’accomplir, même si vos attentes concernant la santé influencent grandement son existence, mais reconnaître l’existence de l’âme et de l’entité peut vous aider à canaliser l’énergie de ces autres dimensions dans votre vie quotidienne.

Vous êtes, cher lecteur, en train d’étendre votre structure psychique, en train de devenir un participant conscient de l’âme et, en certains termes, de devenir ce qu’est votre âme. Tout comme les cellules croissent et se multiplient – à l’intérieur du cadre physique et selon leur propre nature –, les moi « évoluent » en termes d’accomplissement de leurs valeurs.26

Les âmes sont aussi des structures psychiques créatives en perpétuel changement, qui maintiennent néanmoins leur intégrité individuelle (une pause) et qui dépendent toutes les unes des autres. Les âmes font la vie de l’entité, en ces termes. Pourtant, l’entité est « plus » que l’âme. Faites une pause.

Quand vous vous rendez compte de l’existence de l’entité et de l’âme, vous pouvez consciemment puiser dans leur vaste énergie, dans leur force et leur compréhension.

Celles-ci vous sont disponibles de façon inhérente, mais votre intention consciente déclenche en vous certains changements qui entraînent automatiquement ces bénéfices. Le résultat s’en fait sentir jusque dans la plus petite cellule de votre corps, jusque dans les évènements apparemment les plus banals de votre vie quotidienne.

Votre conscience est en train de croître ; l’utiliser augmente donc ses capacités. Il ne s’agit pas d’une chose mais d’un attribut, d’une caractéristique. C’est pourquoi votre compréhension et votre désir sont si importants. Normalement, vous ne pouvez pas vous rendre compte des processus qui se mettent en route. Ils accompagnent automatiquement votre intention, si vous n’y faites pas obstacle par la peur, par le doute ou par des croyances opposées.

Imaginez-vous comme faisant partie d’un univers invisible, mais dans lequel toutes les étoiles et toutes les planètes sont conscientes et pleines d’une énergie indescriptible. Vous vous en rendez compte. Pensez à cet univers comme ayant la forme d’un corps. Si vous le souhaitez, visualisez ses contours éclatants se détachant sur le ciel. Les soleils et les planètes sont vos cellules, toutes pleines d’énergie et de pouvoir, qui attendent vos instructions.

Voyez ensuite cette image exploser dans votre propre conscience, qui est incroyablement brillante. Réalisez que c’est là une partie d’une structure multidimensionnelle beaucoup plus vaste, s’étendant dans une dimension encore plus riche. Sentez la façon dont l’entité vous envoie de l’énergie, tout comme vous en envoyez à vos cellules. Laissez-la emplir votre être puis dirigez-la physiquement vers toute partie de votre corps que vous choisissez.

Si, au lieu de cela, il est un évènement physique que vous désirez fortement, utilisez cette même énergie pour l’imaginer se produisant, de la façon la plus vive possible. Si vous comprenez le sens de ces instructions et que vous les suivez, le résultat va vous paraître incroyablement efficace. De l’énergie peut être envoyée vers toute partie du corps et, si vous ne permettez pas au doute d’entraver cette action, la partie du corps en question va se trouver guérie. Mais attention : si vous entretenez la croyance que vous êtes en mauvaise santé, cela peut constituer un obstacle. Changer ce type de croyance particulière est la première chose à faire. (Une pause.) L’un des buts de ce livre est de vous dire que personne ne naît destiné à être en mauvaise santé, et le lire peut vous aider dans ce domaine.

En vos termes, si vous croyez que vous avez choisi la maladie pour compenser des manquements dans des vies passées, cela peut vous aider de réaliser que vous formez votre réalité maintenant, dans votre présent, et que vous pouvez donc la modifier.

Nous discuterons plus loin de la question des malformations de naissance. Nous parlons ici de conditions auxquelles il est possible de remédier physiquement – mais pas de faire croître un bras s’il vous en manquait un à la naissance, par exemple, ni de corriger d’autres lacunes présentes dans le corps à la naissance.

Votre corps est le produit fondamental de votre créativité sur le plan physique. Au cours de votre vie, toutes les autres constructions reposent sur son intégrité. Vos plus grandes entreprises artistiques doivent monter de l’âme-dans-la-chair (avec des tirets). Vous vous créez chaque jour, vous changez votre forme selon l’incalculable richesse de vos multiples facultés. (De façon très positive.) Ainsi jaillissez-vous, avec votre désir et votre libre arbitre, de la splendide richesse psychique de l’âme. À votre tour, vous créez d’autres créatures vivantes. Vous produisez aussi des formes d’art – des constructions vivantes et fluides que vous ne comprenez pas, en termes de sociétés et de civilisations –, et tout cela passe par votre alliance avec la chair et le sang.

Cette créativité, la plus grande force présente dans toute réalité, provient de sources dont nous n’avons pas encore parlé dans ce livre et elle descend jusqu’à la plus petite molécule, jusqu’au plus petit atome. Votre santé est une extension de votre créativité. De même que votre relation avec votre partenaire, avec votre patron ou avec le genre d’évènements personnels qui vous sont familiers.

Bien. « Votre corps comme votre unique sculpture vivante. Votre vie comme votre œuvre d’art la plus intime, et la nature de la créativité telle qu’elle s’applique à votre expérience personnelle ».

(« Ça y est ? »)

C’est entièrement du titre. Vous l’avez clairement ?

(« Oui. » Une note ajoutée plus tard : ici, Seth se trompe, comme on va le voir dans la session 639. Il s’agit là du titre de la deuxième partie du livre, et non du chapitre 10. Cette erreur a entraîné une certaine confusion de notre part pendant quelque temps.)

Vous pouvez terminer la session ou faire une pause, comme vous préférez.

(À regret : « Il vaut mieux la terminer, je crois. »)

Alors, je vous souhaite une affectueuse bonne soirée…

(« Même chose pour vous. »)

… et Ruburt est sur la bonne piste, avec votre aide.

(« Très bien. » Seth fait ici allusion aux projets d’écriture auxquels Jane travaille dans la journée.)

Je vois que ma comparaison de l’âme avec un organe à l’intérieur de la structure psychique multidimensionnelle de l’entité vous embrouille. Nous allons rectifier en comparant les mêmes propriétés mais en changeant le mot « âme » pour « sur-âme »27.

Comme nous l’avons vu (à 22h20 dans la session 637), et en suivant simplement cette comparaison, chaque moi a sa propre âme à l’intérieur de la sur-âme et celle-ci fait elle-même partie de la structure multidimensionnelle de l’entité.

La déclaration précédente est parfaitement claire pour moi, car chaque moi appellerait son âme cette portion de sa réalité plus grande à l’intérieur de l’unité entière. Maintenant, est-ce que cette explication éclaircit les choses pour vous ?

(« Oui, je crois… »)

Si c’est clair pour vous, ça le sera aussi pour le lecteur.

(Bien que j’aie répondu par l’affirmative, je regarde dans le dictionnaire la définition de sur-âme à la première pause, pour le cas où je voudrais demander d’autres éclaircissements à Seth. Le dictionnaire décrit la sur-âme comme l’esprit qui imbibe tout ce qui vit, résultant dans la réalisation parfaite d’une nature idéale. C’est, au XIXe siècle, l’un des concepts de la philosophie transcendentale de Ralph Waldo Emerson et d’autres.)

Je comprends bien que tout ce matériau est compliqué. Il est également difficile à expliquer. Il devient pourtant tout à fait pertinent dans bien des cas de votre vie et il a un effet sur votre expérience et sur votre existence quotidienne. J’ai donné cette information à dessein au moment où je l’ai fait, sachant que notre visiteur en provenance de la clinique psychiatrique serait là.

Je veux parler de l’état de grâce de différentes manières, et en détail, au cours de ce livre. (Une pause.) Le jeune homme qui est venu ici a décrit de manière détaillée la façon dont on utilise le LSD dans un travail de thérapie avec des patients. Les psychologues espèrent apporter un remède à différentes difficultés affectives en introduisant, littéralement, un « état de grâce ». Point.

Le matériau que je vous ai donné est nécessaire pour comprendre l’effet que des doses massives de LSD peuvent avoir sur l’individu. Il s’agit ici d’une technique artificielle, forcée, dont on espère qu’elle va amener une illumination physique, mentale et spirituelle. Cette illumination est censée apporter une meilleure santé, la connaissance de soi-même et un état de paix intérieur. Grâce à cette thérapie, on doit rencontrer la conscience et la conquérir une fois pour toutes.

(« Vous voulez dire la conscience elle-même ou le fait d’avoir conscience ?)

La conscience. Est-ce que je parle assez clairement ?

(« Oui. » Même si j’ai besoin de demander de temps en temps qu’un mot soit répété.)

Ici, l’idée est que le moi doit se défaire de l’ego, qu’il doit mourir symboliquement pour que le moi intérieur puisse être libre.

Une discussion concernant le LSD, la conscience, « la mort et la naissance du moi », la santé mentale et l’illumination spirituelle peut donner l’impression de n’avoir aucune application pour ceux d’entre vous qui n’ont jamais pris de drogues. Mais chacun d’entre vous espère trouver l’illumination, la compréhension et une plus grande vitalité, d’une façon ou d’une autre, et chacun se demande quelles méthodes peuvent l’aider à atteindre ces buts. Une bonne partie de ce livre va être consacrée à diverses techniques qui vont vous aider à transformer votre réalité pour le meilleur.

Le chapitre prochain va d’ailleurs traiter de certains des sujets dont il a été question dans celui-ci : jusqu’à quel point pouvez-vous vous rendre compte, en tant qu’individu, de votre propre réalité plus vaste ? Pouvez-vous utiliser cette connaissance dans le but d’améliorer votre vie quotidienne ? Si vous êtes sérieusement en difficulté, le LSD, accompagné d’une thérapie, peut-il vous aider ? Une substance chimique peut-elle ouvrir les portes de l’âme ?


23 Une note ajoutée plus tard : pour en savoir plus sur les Dialogues, les états de conscience modifiée, les processus créatifs, etc., voir les notes à la fin de la session 618, chapitre 3, et celles de la session 639, chapitre 10.

24 Dans Seth parle, chapitre 3, Seth dit : « Les hypothèses-racines sont les idées préconstruites de la réalité… les conventions sur lesquelles vous fondez votre idée de l’existence. L’espace et le temps font partie de ces hypothèses-racines. Lorsque je communique à l’intérieur de votre système, je dois comprendre et utiliser les hypothèses-racines sur lesquelles il repose. »

25 Pour le bouddhisme, on atteint le nirvana – état de perfection paradisiaque – par l’anéantissement de la vie individuelle et l’absorption de l’âme dans l’esprit suprême.
Toutefois, pendant un cours de perception extrasensorielle récent, Seth a dit : 
« Il n’y a rien de plus mortel que le nirvana. Les concepts chrétiens vous donnent au moins le vague espoir d’un paradis ennuyeux et étouffant où votre individualité peut en tout cas s’exprimer, mais le nirvana n’apporte pas ce genre de réconfort. Il vous propose au contraire l’anéantissement de votre personnalité, dans une béatitude qui détruit l’intégrité de votre être. Fuyez cette béatitude ! »

26 J’ai toujours trouvé les termes de Seth « accomplissement des valeurs » particulièrement évocateurs. Il a commencé à les utiliser peu de temps après le début des sessions. Dans la session 44, le 15 avril 1964, il dit : « Dans votre univers [physique] de camouflage, la croissance est associée avec le fait de prendre plus de place. En fait, dans notre univers intérieur (…) la croissance existe en termes d’expansion de la valeur ou de la qualité dont j’ai parlé et ne suppose nullement – je répète –, ne suppose nullement une expansion au niveau de l’espace. Contrairement à ce qui se passe dans votre univers de camouflage, cela ne suppose pas non plus une sorte de projection dans le temps.
Je vous le donne en des termes aussi simples que possible. Si la croissance est l’une des lois physiques les plus nécessaires dans votre univers de camouflage, l’accomplissement des valeurs lui correspond dans l’univers de la réalité intérieure. »

27 Oversoul en anglais (N. d. l. T.).