De la réalité à la fiction


Nous sommes enfermé dans différents cercles, différentes histoires, le problème est que nous prenons ces fictions pour la Réalité, et elles le resteront hélas tant que nous y croirons encore !

La réalité est toute subjective, elle est en rapport direct avec nos croyances, mais il est difficile d’admettre que ce qui nous est réelle n’est en fait qu’une fiction, qu’une histoire que l’on ressasse incessamment dans nos têtes pour l’ancrer toujours plus, pour lui donner plus de poids.

Et c’est vraiment un poids, qui nous abaisse au minimum de toutes les possibilités qui existent potentiellement en chaque être humain !

Ce poids mort nous cloisonne dans un cercle vicieux, dans laquelle nous tournons en rond sans jamais comprendre ce qui arrive.

Ceci est le premier cercle, il est celui de notre histoire personnelle, celui dans lequel on se moule pour vivre au monde, celui qui nous habille de sa parure et de sa protection pour vivre collectivement.

Il est la première couche, la plus personnel, car il est différent en chacun de nous, à la différence du deuxième cercles qui est notre histoire collective.

Cette première matrice, car toute histoire est une fiction que l’on prend pour nous, donc l’on voit les choses à travers un prisme qui est par essence toujours déformant.

Pour bien comprendre, le processus de cette construction de soi, je vais insérer un texte issu du livre : Rencontres avec le Nagual (Castaneda) de Armando Torres.

« 
« Le sens de l’importance croît chez l’enfant pendant qu’il perfectionne sa compréhension sociale. Nous avons été entraînés à construire un monde d’accords, auquel nous pouvons nous référer pour communiquer entre nous.
Mais ce don inclut un attachement désagréable : notre idée du « moi ».
Le moi est une construction mentale, cela vient de l’extérieur, et il est temps pour nous de nous en débarrasser. »
Carlos affirma que toutes les méprises qui ont lieu lorsque nous communiquons sont une preuve vivante que l’accord que nous avons reçu est complètement artificiel.
« Après avoir expérimenté pendant des millénaires des situations qui altèrent nos façons de percevoir le monde, les sorciers de l’ancien Mexique découvrirent un fait important : nous ne sommes pas obligés de vivre dans une réalité unique, car l’univers est construit selon des principes très fluides, et celui-ci peut contenir une quasi infinité de formes, produisant des gammes innombrables de perception.
« Partant de cette vérification, ils déduisirent que, en réalité, ce que les êtres humains reçoivent de l’extérieur est l’aptitude à fixer notre attention dans l’une de ces gammes, pour l’explorer et la reconnaître. 
 
 Nous nous moulons à celle-ci et apprenons comment la percevoir comme quelque chose d’unique. 
 
C’est ainsi que naquît l’idée que nous vivons dans un monde exclusif, et le sentiment d’être un « moi » individuel fut généré en conséquence.
« Il n’y a aucun doute que la description que nous avons reçue est une possession valable, similaire au tuteur rigide qui est lié à un jeune arbre pour le fortifier et le guider.
Elle nous permet de grandir comme des personnes normales, à l’intérieur d’une société qui est moulée à cette rigidité.
Pour accomplir cela, nous avons appris à « écrémer » – c’est-à-dire, à faire à des lectures sélectives de l’énorme volume de données qui parviennent jusqu’à nos sens. 
Mais une fois que ces lectures sont converties en « réalité », la rigidité de notre attention fonctionne comme une ancre, car cela nous empêche de prendre conscience de nos incroyables possibilités.
« Don Juan affirmait que ce qui limite la perception humaine est la timidité. Pour être capable de manipuler le monde qui nous entoure, nous avons dû renoncer à notre don perceptuel, qui est la possibilité d’être témoin de tout.
Nous sacrifions le vol de la conscience pour la sécurité du connu. Nous pouvons vivre des vies fortes, audacieuses, saines ; nous pouvons être des guerriers impeccables, mais nous n’osons pas !
« Notre héritage est une maison stable pour y vivre, mais nous l’avons transformée en une forteresse de la défense du moi ; ou plutôt, en une prison, où nous condamnons notre énergie à s’affaiblir à travers une vie entière d’emprisonnement. 
Nos années, nos sentiments, et nos forces les meilleurs sont perdus au profit des réparations et des étayages de cette maison, parce que nous avons finis par nous identifier à elle.
« 
Dans ce texte, nous voyons bien que toutes nos forces et toute notre énergie sont utilisés pour la fortification de ce que nous considérons comme nous-même !
La problématique est simple : tant que cette énergie et cette force qui en nous sera focalisé dans quelque chose qui n’existe pas, tout pourras être fait mais sans aucune utilité !
Voila le premier nœud gordien, plus on tire dessus plus il se bloque, et nous bloque ainsi la possibilité même de pouvoir vivre autrement !
Tant qu’il n’y a pas de prise de conscience sur notre propre enfermement dans cette histoire virtuelle, rien ne peut être tenter pour déconstruire cet état de fait !
Et cet état dans la carte géographique de notre monde psychologique nous entretien vers ces contrées imaginaires qui sont des voiles qui nous déforment la vision de ce que nous sommes !
Et voici un autre texte pour équilibrer mon propos et l’orienter vers sa propre solution.
C’est une texte qui vient du livre : « L’École des Dieux »  de Stefano elio d’Anna.
« 

– Il n’y a pas de monde objectif, fixe, qui soit le même pour tous. Le monde est tel que tu le rêves. Et même ce qui semble négatif, destructeur, n’est que le reflet d’un rêve discordant.

– Et pour changer ce qui ne vas pas ?

– Change ton rêve !

« Tu ne pourras pas t’extirper de l’ornière de la répétitivité et de la récurrence si tu ne modifies pas ton rêve.

« Tu dois renoncer à ta façon destructrice de rêver. Tu dois rêver un nouveau rêve, apprendre une nouvelle manière de rêver où le pouvoir de la volonté commande, où le pouvoir de l’amour crée, où le pouvoir de la vérité l’emporte.

« Sois plus sincère, sois plus honnête envers toi même et tu verras que, derrière ta pseudo-intention de transformer ta vie, se profile le dessein de n’y rien changer.

« Le monde est tel qu’il est, car tu es tel que tu es. »

 »

Le monde est telle qu’il s’exprime à chacun de nous parce qu’il est l’expression direct de ce que nous sommes !
Le monde vécu en chacun est l’exacte expression de la manière dont ont le voie !
Changer son histoire sur soi-même et donc ses croyances, change en même temps l’histoire que l’on croit du monde, et amène un changement physique dans notre propre réalité !
Car ces deux fictions, sont la matière et l’essence qui créent notre réalité !
Et en même temps la cloisonne à une version qui par notre accord restera à jamais figé…
Si et seulement si, nous en prenons conscience, alors nous avons la possibilité de déconstruire nos manières de voir, et soi-même et le monde, pour reconstruire ensuite notre propre réalité à la hauteur de nos espérances !