A l’origine, il n’y avait qu’une seule essence en expansion dans toutes les directions.
Aux limites de son expansion, elle est revenue vers elle-même se rencontrant en sens opposé.
Dans cette réflexion, elle ne s’est pas reconnue.
Ces deux énergies contraires sont entrées en collision, créant un déséquilibre.
De ce déséquilibre entre deux énergies est né le début de la conscience.
Deux énergies en sens contraire qui se rencontrent, la plus dense cherchera à entourer la moins dense pour la combler créant ainsi un mouvement circulaire.
Ce mouvement plus dense autour d’un autre moins dense est la base de la formation d’une enveloppe, d’une forme individuelle.
Un nombre incalculable de formes différentes sont nées de la densité, de l’intensité et de la durée de la collision et se sont mises par le fait même à vibrer chacune à leur rythme.
De ce processus est né tout l’univers connu.
La conscience se situe donc exactement dans l’interaction entre la forme individuelle et le reste de l’univers.
Tout l’univers est fait de la même énergie primordiale qui vibre à des taux variés.
Ces variations font prendre conscience de la différence de l’autre et par ricochet, de soi.
Cette alternance entre la prise de conscience de l’autre et de soi crée à la longue le soi personnel, le moi.
Chaque forme vibratoire ressent en premier son enveloppe extérieure puis son contenu.
Ce contenu, fait d’énergie primordiale personnalisée, cherche à retrouver son état originel, à sortir de son enveloppe pour s’unir en équilibre à sa semblable.
Ainsi, l’énergie commune à tous pousse les entités les unes vers les autres mais les enveloppes personnelles de chacun empêchent cette union complète de l’énergie.
Alors, cette même énergie cherchera, à travers les entités en premier, à connaître les autres en surface puis à les découvrir en profondeur.
C’est seulement en comblant l’espace de l’autre et en se laissant combler par l’autre que la fusion sera possible.
Le partage est la première étape mais l’union complète se fait par l’intégration totale de l’empreinte de l’autre.
Une nouvelle entité est formée possédant deux facettes en elle.
Le processus continue par l’union de deux entités ayant chacune deux facettes donnant une entité à quatre facettes et ainsi de suite.
A chaque étape, l’entité acquiert le double de facettes jusqu’à devenir aussi complexe qu’un humain ou un univers.
L’évolution des premiers jours d’un embryon vous en montre le processus en accéléré.
Ce retour à l’unicité originelle, qui semble inatteignable pour les entités primitives, est envisageable pour les entités de plus en plus complexes.
La multiplication des facettes de l’être par l’union avec d’autres êtres ayant toujours le même nombre de facettes, accélère d’une façon
vertigineuse la complexité de chacun.
L’être unique devient riche d’une multitude de vies qui, unies en lui, perdent leurs autonomies, leurs individualités mais non leurs caractéristiques, leurs personnalités.
De cette union complexe et harmonieuse, chacune des vies acquiert une parcelle des qualités appartenant à l’ensemble.
Chaque cellule de votre corps, en s’unissant pour devenir vous, ont perdu leur indépendance, une partie de leur individualité, en quelque sorte, leur possibilité de vivre sans vous.
Mais leur personnalité, leur caractéristique sont encore bien définies et se prolongent d’une façon certaine par rapport à leur espérance de vie en tant qu’individus.
Jusqu’à un certain point, elles connaissent à travers vous des expériences, des sensations, des prises de conscience impossibles sans vous.
Elles peuvent même goûter à l’éternité.
Chacune de vos cellules progressent grâce à ce lien.
Y en a t-elles en vous qui peuvent vous reprocher d’être ignorées, négligées voire même détestées par vous?
Votre amour envers vous est-il inconditionnel ?
Et voilà que Dieu, source première de toute chose, apparaît maintenant comme l’intégration de toutes les facettes de l’univers connu.
C’est pour cette raison que vous ne devez pas avoir peur de perdre votre individualité en devenant lui car au contraire, vous perdrez certes une part de votre autonomie actuelle mais vous gagnerez en devenant riche de toutes les expériences personnelles connues en lui.
Votre individualité est créée par votre enveloppe qui est éphémère ce qui rend votre individualité éphémère par ricochet.
Votre univers est un ensemble d’enveloppes aussi éphémères.
De la rencontre de votre individualité avec l’univers commun à tous naît une réaction qu’on appelle la conscience d’exister.
Cette conscience se prolonge à travers chaque réaction découlant d’une
rencontre.
Ce prolongement séquentiel finit par donner l’illusion de continuité mais c’est en fait une conscience en éternelle redéfinition à chaque instant.
Cette continuité, en apparence, devient la personnalité.
Donc, ce sont ces réactions à des stimuli constants qui, telles des images d’un film en accéléré, donnent l’illusion du mouvement de la vie et de sa conscience permanente.
Dans cette optique, tout ce qui vous semble solide et durable est éphémère et les interrelations entre les choses qui nous semblent si éphémères sont susceptibles d’être éternelles.
Mais je ne voudrais pas vous amener trop loin dans cette vision de l’univers qui pourrait être démotivante.
Sachez seulement que ce que vous faites dans la vie est éphémère et n’a d’importance que pour vous et votre univers.
C’est comment vous le faites qui a de l’importance aux yeux de l’éternel.
Comprenez-vous le sens de cette réflexion ?
Vous pouvez faire tout ce que vous voulez mais observez comment vous le faites.
C’est de la façon que vous posez un geste, son contenu, qui laisse une trace.
Le résultat, le contenant, est éphémère.
Le sens de la vie n’est pas dans le but à atteindre mais dans le comment s’y rendre.
Le parcours du chemin est sans fin.
L’éternité est dans chaque pas.
Il n’y a rien dans l’univers qui soit inutile ou mal venu.
Rien ne nous arrive dans la vie qui ne nous soit pas destiné même ce que les autres nous envoient n’est que le reflet de nous-mêmes.
On progresse et on ne perçoit de l’univers que ce qui est accessible à nos sens et nos sens sont en perpétuel développement, en éternelle intensification et raffinement.
L’univers autour de nous contient déjà tous les possibles.
Si nous n’en captons qu’un registre précis, c’est à cause de la perception limitée de nos sens.
Ce registre est le résultat aussi de ce que nous en concevons à partir
de ce que nous en percevons.
La conscience objective de l’univers n’existe pas.
Il y a une relative objectivité ou plutôt une perception commune quand plusieurs individus ont atteint ensemble le même développement de leurs sens.
Mais ce constat ne tient pas compte des réactions individuelles aux
perceptions de ses sens.
Deux humains peuvent marcher côte à côte et concevoir deux mondes différents autour d’eux à partir des mêmes perceptions.
L’un sera sensible à la beauté, la joie, l’harmonie et l’autre à la
laideur, la tristesse et la division; le même registre teinté par les émanations de chacun.
Le milieu ambiant contient toutes les alternatives.
Nos réactions individuelles semblent donc plus importantes que nos perceptions communes à tous.
Dans les faits, les deux sont essentielles à l’évolution de l’être.
L’une s’appuie sur l’autre et vice versa pour donner la conscience personnelle, source d’avancement.
C’est l’univers commun à tous, associé à un type de corps, qui sert de base solide où s’élabore la recherche individuelle associée aux autres corps en développement.
Les réactions individuelles, déconnectées de la perception commune à tous et amplifiées à outrance, amènent des égarements pouvant aller jusqu’à la folie.
Les perceptions communes à tous, sans réactions individuelles et amplifiées par des stéréotypes de comportement, amènent la stagnation pouvant aller jusqu’à des actes régressifs collectifs.
Les sociétés doivent tendre vers un équilibre entre ses deux pôles au risque de favoriser ces conséquences.
Combien de peuples ont de la difficulté à trouver la voie du milieu !