Un monde s’ouvre à moi.
Je survole une ville faite de matière semblable au cristal.
J’en éprouve une sensation de déjà-vu tandis que je descends vers un bâtiment aux rondeurs enveloppantes.
Je me pose sur un chemin où tout est vie. Depuis le moindre caillou jusqu’aux plus belles fleurs, en passant par les arbres les plus majestueux, tout respire d’une vie autonome.
C’est alors que je reconnais un palais, celui d’un continent effacé des mémoires et des cartes depuis bien longtemps.
Je suis en Atlantide !
J’avance dans un couloir aux murs mouvants vers une vaste salle d’une blancheur éclatante. Je ne peux déterminer si la couleur des murs polis comme un marbre translucide y contribue ou si la source vient d’ailleurs.
J’opte pour cette deuxième hypothèse sans avoir le temps de m’éterniser sur cette question.
Une assemblée d’hommes et de femmes en vêtements soyeux et colorés semblent attentifs à l’orateur qui leur fait face.
Je m’approche… sans que je puisse deviner si les protagonistes sont
conscients ou non de ma présence.
Un être mi-homme mi-femme tient un discours que j’entends et comprends.
Toujours ce même traducteur au centre de mon crâne qui se met en action lorsque cela s’avère nécessaire et tout cela sans implant 🙂
« Vous êtes rassemblés là, dans cette salle, pour une raison bien simple… »
L’être androgyne fait une pause pour laisser poindre une once de mystère.
Il baisse la voix, comme pour susurrer un secret bien gardé :
« Vous avez tous demandé l’implant J qui va vous permettre d’entrer en contact avec ceux de la planète Jupiter.
Vous appartenez tous et toutes à des domaines qui touchent à la recherche
scientifique et vous trouvez que le contact avec les Jupitériens pourrait être bien plus direct avec l’implant de contact qui facilitera vos découvertes.
Est ce bien cela ?».
Un murmure d’approbation parcourt l’assemblée.
« Sachez simplement que ce type d’implant ne s’efface pas. Il durera de vie en vie, actif ou inactif, et vous ne pourrez le détruire. »
L’être petit et mince respecte un temps de pause durant lequel s’installe une brume de silence qui s’étire et que rien ne semble vouloir interrompre.
Personne ne bouge ni ne dit mot, mais je sens qu’il s’agit d’un total consentement.
L’instructeur a dû ressentir la même information, il poursuit :
« Nous allons donc nous déplacer dans la salle adéquate pour cette implantation. »
Le petit groupe se lève et je le suis jusqu’à une salle aux dimensions moyennes. Elle est octogonale et des alcôves multiples sont creusées dans ses parois, semblables à de petits lits, oeufs matriciels confortables.
Tandis que les personnes se placent chacune dans une alcôve, je m’interroge :
« Pourquoi tant de cérémonial alors qu’il suffirait d’une piqûre pour placer l’implant dont il a parlé ? »
Ma question est muette lorsque tout à coup je reçois la réponse.
L’androgyne me voit et entend mes questionnements cela ne fait plus aucun doute.
Il se tourne vers moi et me sourit :
« Ce type d’implant qui perdure est en quelque sorte un appareil sophistiqué, une radio, comme vous l’appelleriez dans votre monde, et si nous ne voulons pas de dégâts collatéraux, il est essentiel de le placer et de l’activer à la bonne fréquence et selon celui ou celle qui le portera.
Ici, nombreux sont les porteurs d’implants pour diverses raisons, souvent par facilité. Mais ce que le peuple ignore, et c’est le pourquoi de ma présence ici, c’est qu’une fois mis en place, la marque ou la trace en restera durant des millénaires de votre temps. »
Je risque une question :
« Est-ce pour cela qu’aujourd’hui nombreux sont les Terriens qui sentent qu’ils en sont porteurs ? »
Le sourire de l’être est désarmant et rassurant à la fois :
« Je connais votre civilisation et je sais combien des nôtres vont s’incarner à ton époque. Ils auront oublié ces technologies atlantes qu’ils ont tant désirées mais ils en seront néanmoins les porteurs vivants.
Sache cependant que l’implant est rarement sélectif et permet de ce fait à toutes les races des autres planètes d’entrer en contact avec leurs porteurs.
Cela signifie que selon la qualité de la vie et des pensées de celui qui le porte, cet implant peut être bénéfique ou nocif. »
J’écoute attentivement, et en cet instant j’en mesure toute l’importance pour notre humanité.
« Mais alors, dans notre civilisation actuelle, pourquoi les êtres d’autres planètes posent-ils des implants qui ensuite perturbent les Humains de la Terre ? »
Tandis qu’autour de nous des hommes et des femmes, en vêtements blanc irisé, s’activent auprès des scientifiques allongés dans les alcôves, l’être que je perçois à présent comme n’appartenant ni à l’espace ni au temps de la Terre me répond :
« Viens, je vais te montrer ce pour quoi tu te poses autant de questions. »
À sa suite je passe un corridor qui mène à une pièce dans laquelle il y a un simple sofa dans lequel nous nous installons, face à un mur mouvant.
Sur un geste de la main de mon guide du moment, le mur s’efface pour laisser place à des scènes étranges.
Je connais bien de tels lieux qui sont courants sur d’autres planètes et qui opèrent la guérison des mémoires.
L’une d’elle se déroule sur une planète de l’Alliance.
Un rassemblement a lieu, et dans une vaste salle, sur une estrade, une femme dans un vêtement dont les couleurs varient avec son discours
semble haranguer la foule qui l’écoute avec attention.
Mon fidèle traducteur se met en route :
« Vous savez combien les Terriens sont surveillés et combien certains Terriens et hybrides sont guidés par des êtres d’autres mondes.
Cela est ainsi car ils ont en commun une soif absolue de pouvoir et l’un de leurs objectifs est de rendre les peuples apathiques et inoffensifs, comme on le ferait d’un troupeau que l’on veut docile et obéissant.
La baisse de l’immunité des Humains par tous les moyens n’est plus à l’étude mais en action…
Nous voulons aider la Terre et ses habitants et l’une des problématiques actuelle réside dans les implants injectés en grande quantité à ces hommes, à ces femmes, à ces enfants,
qui peu à peu se sentent impuissants, léthargiques et en proie à des émotions perturbantes.
Si je vous ai réunis ici, c’est parce que vous avez tous et toutes des contacts avec la planète Terre et ses habitants.
Nous voici donc au moment où il nous faut agir d’une manière plus décisive tout en respectant le choix et le libre arbitre de chacun. »
Une voix dans l’assemblée s’élève, c’est celle d’une femme :
« Nous savons comment libérer toute la Terre des implants mis de façon autoritaire par ceux qui convoitent la planète,
mais comment inciter les Terriens à augmenter leur niveau de conscience sans que nous fassions de l’ingérence ?
– C’est précisément de cela dont il s’agit, poursuit la conférencière, nous allons nous concerter pour trouver la ou les manières les plus adaptées pour que les Humains comprennent comment ils peuvent, eux-mêmes, se libérer de ces prisons psychiques. »
Une autre voix, plus masculine cette fois, prend le relais :
« Comme tu le sais, des implants sont aussi injectés aux arbres et à la terre et là, que faisons-nous ? »