« L’homme parallèle, l’homme alternatif et l’homme probable : Leur reflet dans la présente psyché personnelle. »
« Votre réalité multidimensionnelle dans le maintenant de votre être. »
Les UC, ou unités de conscience, sont littéralement en tout lieu et en tout temps en même temps.
Elles possèdent la plus grande adaptabilité et une profonde propension « innée » à une organisation de toute sorte.
Elles agissent en tant qu’individus et, pourtant, chacune porte en elle une connaissance de tous les autres types d’activité se produisant dans n’importe quelle autre unité ou n’importe quel groupe d’unités.
En s’assemblant, les unités forment en fait les systèmes de réalité dans lesquelles elles ont leur expérience.
Dans votre système, par exemple, elles sont à l’intérieur du monde phénoménal.
Elles vont donc toujours se présenter sous le couvert d’un modèle particulier de réalité.
En vos termes, elles peuvent avancer ou reculer dans le temps, mais elles possèdent aussi un autre type de mobilité à l’intérieur du temps tel que vous le connaissez.
Puisque les pommes ont des parties internes, pensez au moment ordinaire comme à une pomme.
Dans l’expérience habituelle, vous tenez cette pomme dans votre main ou bien vous la mangez.
Toutefois, en utilisant cette analogie, la pomme elle-même [comme le moment] contiendrait en son sein d’infinies variations d’elle-même.
Même à l’intérieur du temps tel que vous le comprenez, ces UC peuvent donc opérer de façons extrêmement difficiles à expliquer.
Le temps ne va pas seulement en avant et en arrière, mais vers l’intérieur et vers l’extérieur.
J’utilise encore ici votre idée du temps, jusqu’à un certain point.
Plus tard, dans ce livre, j’espère vous amener totalement au-delà de cela.
Mais dans les termes que j’emploie actuellement, ce sont les directions du temps vers l’intérieur et vers l’extérieur qui vous donnent un univers qui paraît assez permanent, et qui pourtant est aussi en train d’être créé.
Cette poussée vers l’intérieur et vers l’extérieur permet plusieurs conditions importantes, nécessaires à l’établissement de systèmes d’univers « relativement » séparés et stables.
Vu selon n’importe quel point de vue qui lui est intérieur, un système de ce type peut sembler fermé.
Pourtant, cette condition de poussée vers l’intérieur et l’extérieur met efficacement en place les frontières et le caractère unique de chaque système universel, tout en permettant un échange constant d’énergie entre eux.
Aucune énergie n’est jamais perdue.
Elle peut sembler disparaître d’un système mais, dans ce cas, elle va émerger dans un autre.
La poussée vers l’intérieur et l’extérieur qui n’est pas perçue est largement responsable de ce que vous pensez être un temps ordinaire consécutif.
Il est de la plus grande et de la plus haute importance, bien sûr, que ces UC soient littéralement indestructibles.
Elles peuvent prendre n’importe quelle forme, s’organiser selon n’importe quel type de comportement à l’égard du temps, et paraître former une réalité complètement dépendante de sa forme et de sa structure apparentes.
Pourtant, en disparaissant à travers l’un des trous noirs des physiciens, par exemple, même si la structure et la forme sembleraient être anéanties et le temps modifié de façon radicale, il y aurait à l’autre bout une émergence, dans laquelle tout le « paquet d’un univers », qui avait été fermé dans le trou noir, se rouvrirait.
Il y a le jaillissement constant d’une énergie nouvelle dans votre univers, à travers une infinité de sources infimes.
Ces sources sont les UC elles-mêmes.
À leur façon, et en utilisant maintenant une analogie, par certains aspects au moins, les UC agissent en tant que minuscules mais extrêmement puissants trous noirs et trous blancs, tels qu’ils sont actuellement compris par vos physiciens.
Les UC, en poursuivant cette analogie, servent de points sources ou de « trous » à travers lesquels l’énergie tombe dans votre système, ou y est attirée — et ce faisant, le forme.
L’expérience du temps en progression, l’apparence de la matière physique dans l’espace et le temps, ainsi que tout le monde phénoménal en résultent.
Lorsque les UC quittent votre système, le temps est brisé.
Ces effets ne sont plus vécus comme étant consécutifs et la matière devient de plus en plus souple, jusqu’à ce que ses éléments mentaux deviennent apparents.
De nouveaux UC pénètrent et quittent constamment votre système.
Au sein du système en masse, cependant, à travers leurs structures organisationnelles grandes et petites, les UC se rendent compte de tout ce qui se passe — non seulement à l’apogée du moment (avec un geste), mais en son sein, dans toutes ses probabilités.
Cela signifie que, biologiquement, la cellule se rend compte de toutes ses variations probables, pendant que, dans votre temps et vos structures, elle garde sa position unique en tant que partie, disons, d’un organe dans votre corps.
En termes plus larges, la cellule est un énorme univers physique, en orbite autour d’une UC invisible ; et, en vos termes, l’UC sera toujours invisible — en deçà du plus petit phénomène que vous pouvez percevoir avec n’importe quel type d’instrument.
Il est cependant possible, dans une certaine mesure, d’appréhender indirectement son action par les effets qu’elle a sur le phénomène que vous pouvez percevoir.
Les unités EE déjà mentionnées représentent l’étape d’émergence, le seuil qui active pratiquement les UC, en vos termes.
Nous aurons plus à dire sur ce sujet par la suite.
Il est toutefois vital que vous compreniez cette poussée du temps vers l’intérieur et vers l’extérieur, et que vous saisissiez que l’apparence consécutive de l’instant en découle.
Cette poussée donne au temps des dimensions que vous n’avez jusqu’à présent même pas commencé à comprendre.
Une fois encore, vous vivez à la surface de l’instant, sans aucune compréhension des réalités non reconnues et non officielles qui demeurent en dessous.
Tout cela, je le redis, est lié à l’acceptation de la reconnaissance neurologique que vous avez de certains messages plutôt que d’autres, à vos préjugés mentaux qui vous aveuglent efficacement à d’autres communications biologiques parfaitement valides, qui sont en fait tout le « temps » présentes.
J’essaye de vous dire quelque chose sur la réalité plus vaste de votre espèce, mais pour faire cela justement, je dois vous débarrasser, si possible, de certains concepts relatifs au début du temps, ou à « l’histoire du début de l’humanité ».
Pour commencer, nous allons toutefois nous appuyer sur la vieille terminologie, tout en espérant la laisser tomber peu à peu.
Les UC forment tous les systèmes simultanément.
Ayant formé les vôtres, et s’étant elles-mêmes diversifiées en des formes physiques à partir de leur énergie, elles se rendaient compte de toutes les variations probables à partir d’une espèce biologique donnée.
Il n’y a jamais eu de ligne droite de développement, allant, par exemple, des reptiles aux mammifères, au singe et à l’homme.
Il y a eu au lieu de cela, et cela continue, de grandes explosions, infiniment riches et parallèles, de formes de vie et de schémas dans toutes les directions possibles.
Il y a eu des hommes-animaux et des animaux-hommes, pour employer vos termes, qui ont partagé à la fois le temps et l’espace pendant de nombreux siècles.
Ceci est, comme vous le savez tous, un système physique dans le temps.
Ici, les cellules meurent et sont remplacées.
Connaissant leur propre indestructibilité, les UC qui sont en elles changent simplement de forme, conservant toutefois l’identité de toutes les cellules qu’elles ont été. (Avec insistance.) Bien que la cellule meure physiquement, sa nature inviolée n’est pas trahie. Elle n’est simplement plus physique.
Ce type de « mort » est donc naturel, d’une façon ou d’une autre, au sein de votre système. Je vais parler ici selon de nombreux points de vue et, par la suite, je discuterai pleinement de vos idées sur la mortalité. Ici, cependant, permettez-moi d’affirmer que toute vie est coopérative. Elle sait aussi qu’elle existe au-delà de sa forme.
Dans l’expérience de votre espèce, un certain type de développement de la conscience, tout à fait vital, entre en jeu. (Une pause.) Cela a nécessité un certain type de spécialisation, une identification particulière, à « long terme », à la forme. La structure cellulaire maintient une efficacité brillante dans la réalité présente du corps, mais elle sait qu’elle en est libre. Le type particulier de la conscience humaine s’identifie au corps avec force. C’était nécessaire pour focaliser l’énergie vers la manipulation physique. Dans une importante mesure, cela s’applique aussi aux animaux. La cellule peut mourir de son plein gré, mais la conscience spécifiquement orientée de l’homme et de l’animal ne lâchera pas prise aussi volontiers.
La cellule est individuelle et lutte pour une survie légitime. Pourtant, son temps est limité et la survie du corps dépend de la sagesse innée des cellules. La cellule doit finalement mourir pour que le corps survive et ce n’est qu’en mourant que la cellule peut prolonger son propre développement et donc assurer sa propre survie plus large. La cellule sait donc que mourir, c’est vivre.
(22 h 59. Jane a transmis tout ce matériau avec énormément de force.)
La conscience de l’homme, et jusqu’à un certain point celle des animaux, s’identifie plus spécifiquement à la forme. Afin de développer son propre type de conscience individualisée, l’homme a dû consciemment ignorer pendant quelque temps sa propre place au sein de la structure de la Terre. Son expérience du temps allait sembler être celle de son identité. Sa conscience ne semblerait pas couler dans son corps avant la naissance et en ressortir après la mort. Il allait « oublier » qu’il y avait un temps pour mourir. Il oublierait que la mort signifiait une nouvelle vie. Un message naturel devait remplacer la vieille connaissance.
Accordez-nous un instant… Dans le corps, certaines cellules en « tuent » d’autres et, ce faisant, l’intégrité vivante du corps est maintenue. Les cellules se rendent mutuellement ce service-là (avec des gestes). Dans le monde extérieur, certains animaux en « tuent » d’autres. Vous avez donc eu pendant des siècles, pour parler en vos termes limités, une situation dans laquelle les hommes et les animaux étaient à la fois chasseurs et proies. Au cours de ces ères nébuleuses [7] — de votre point de vue —, ces activités-là étaient accomplies avec la compréhension la plus profonde et la plus sacrée. À nouveau, l’animal qui était tué savait que, « plus tard », il regarderait à travers les yeux de son meurtrier [8] — parvenant à un type de conscience différent et plus neuf. L’homme, le tueur, comprenait le vaste sentiment d’harmonie qui existait même dans l’acte de tuer, et il savait que le matériau physique de son propre corps serait à son tour utilisé par la Terre pour réapprovisionner le monde végétal comme le monde animal.
Même quand vous avez perdu de vue — comme vous saviez que cela se produirait — ces connexions profondes, celles-ci allaient continuer à opérer jusqu’à ce que, à sa façon, la conscience de l’homme soit capable de redécouvrir la connaissance et de s’en servir — de manière délibérée et volontaire, amenant ainsi cette conscience à s’épanouir. En vos termes, cela représenterait un grand bond, car l’individu conscient égotiste comprendrait alors pleinement la connaissance inconsciente et agirait de lui-même, par choix. Il deviendrait un co-créateur conscient. À l’évidence, cela ne s’est pas encore produit.
Je vous ai dit (après 22 h 26, dans cette session) que vous ne perceviez pour l’instant que la surface de l’instant ; vous ne percevez donc aussi qu’une seule ligne de développement de l’espèce. Pourtant, même à l’intérieur de votre système, il y a des traces des autres réalités probables qui coexistent. Les dauphins en sont un parfait exemple [9]. Dans votre ligne de probabilités, ce sont des étrangetés, pourtant, déjà maintenant, vous reconnaissez la grande capacité de leur cerveau et, dans une faible mesure, vous avez un aperçu de l’étendue de leur propre communication.
À un certain moment sur votre Terre, selon votre façon de considérer le temps, il y a eu beaucoup d’espèces de ce genre : des êtres aquatiques dont le cerveau avait des capacités aussi bonnes ou meilleures que les vôtres. Vos légendes de sirènes, par exemple, bien que largement romancées, sont en fait des traces du développement de l’une de ces espèces. Il y avait plusieurs espèces plus petites que les dauphins mais qui avaient en général la même structure. Leur intelligence était incontestable, et les vieux mythes de dieux des océans sont nés de ces espèces-là. Même maintenant, il y a une vie émotionnelle extrêmement riche chez les dauphins, à laquelle vous êtes relativement aveugles ; et plus encore, il y a de leur part une reconnaissance des autres espèces qui est plus grande que la vôtre.
(Une pause d’une minute à 23 h 24. Puis, à un rythme plus lent.)
Les dauphins possèdent un sens aigu de loyauté personnelle et une structure familiale intime, allant de pair avec un comportement et une reconnaissance individuels et de groupe hautement développés. Ils coopèrent les uns avec les autres, en d’autres termes. Ils dévient de leur route pour venir en aide à d’autres espèces et, cependant, ils n’adoptent pas de petits animaux de compagnie (dit en douceur, en me fixant). Il y avait aussi de nombreuses variétés de mammifères marins — certains étant une combinaison d’être humain et de poisson, même si cela correspondait en gros à un genre de poisson-chimpanzé. C’étaient de petites créatures qui se déplaçaient avec une incroyable rapidité et pouvaient émerger sur la terre ferme pendant plusieurs jours d’affilée.
Dans d’autres probabilités, les mammifères marins prédominent. Ils cultivent la terre comme vous cultivez les océans et apprennent seulement maintenant comment opérer sur la terre ferme pendant le temps qu’ils veulent, tout comme vous commencez seulement maintenant à apprendre à le faire sous l’eau.
L’univers physique sert donc de seuil pour les probabilités, et toutes les espèces possibles trouvent dans ce système leur plus grand épanouissement, chacune d’elles étant neurologiquement accordée sur sa propre réalité et son propre « temps ». Le corps lui-même, tel qu’il existe actuellement, est donc équipé de façon innée d’autres réponses neurologiques qui vous sembleraient biologiquement invisibles. Néanmoins, ce sont votre conscience et vos croyances qui orientent cette reconnaissance neurologique. À la naissance, et avant que commence un processus d’apprentissage structuré, vous êtes beaucoup plus libres à cet égard.
Vous pourriez (souligné) vous promener dans « hier » aussi bien que dans « demain » à ce moment de la naissance — si vous pouviez marcher — et, d’ailleurs, votre perception vous rapporte des évènements qui sont à la fois dans une séquence temporelle et en dehors d’elle. Les réponses aux évènements qui en sont au-dehors n’apportent cependant pas au nourrisson une reconnaissance, une approbation, ou une action. Il commence alors immédiatement à apprendre à accepter certaines impulsions neurologiques qui conduisent à des résultats, et pas les autres ; les modèles neurologiques sont donc appris très tôt. Cela peut être un processus effrayant, même si le nourrisson est rassuré. Il voit, hors de tout contexte, à la fois le présent et le futur sans discernement, et (avec insistance) je parle d’images perçues physiquement.
Les cauchemars que font les enfants servent souvent de libérations biologiques et psychiques, au cours desquelles les perceptions enfouies et hors du temps émergent de manière explosive — des évènements perçus auxquels il est impossible de réagir avec efficacité, face au conditionnement parental. Le corps est donc en fait un mécanisme beaucoup plus merveilleux que ce que vous croyez. Ce sont les précognitions [10] du corps lui-même qui permettent à l’enfant de se développer, de parler, de marcher et de grandir.
De la même façon, l’espèce, telle que vous y pensez, se rend compte à un certain niveau de ses propres probabilités et de ses lignes de développement « futures ». L’enfant qui apprend à marcher peut tomber et se faire mal et, pourtant, il apprend. De la même façon, l’espèce commet des erreurs — et pourtant, en réponse à sa propre connaissance plus vaste, elle continue d’explorer les domaines de son épanouissement probable.
(D’une voix plus forte, avec un sourire.) Soit une pause, soit la fin de la session.
« Bon, nous allons faire une pause et voir ce qui se passe. »
23 h 50. La transe de Jane était profonde. Elle est stupéfaite d’apprendre que celle-ci a duré plus de deux heures ; en fait, elle a transmis toute la session sans une pause. « C’est encore un autre type de transe, dit-elle, et une fois que tu y es, il vaut mieux y rester. Mais il m’est impossible d’expliquer pourquoi c’est si jubilatoire. »
« C’est fou, poursuit-elle, mais je sais que tout ceci conduit à l’homme alternatif, l’homme probable et l’homme parallèle. [Voir l’Appendice 6.] Je pensais que tu étais fatigué ce soir, mais j’ai eu envie de faire la session au lieu de regarder des rediffusions à la télévision… en particulier après avoir reçu ces éléments sur les cellules et la prière biologique, pendant que je faisais la vaisselle ce soir. »
Jane décide « d’attendre une seconde », à 23 h 55, pour voir si elle peut reprendre la session. Puis, nous y mettons fin, à 00 h 05. En fait, c’est moi qui suis fatigué. Jane se sent bien. Elle me dit qu’elle serait contente de continuer la session pendant deux heures. Je suis tenté, mais…).
Maintenant. Dans une certaine mesure, le développement de la conscience tel que vous le comprenez suit le développement des dieux à travers les âges ; et les apparences que l’homme aurait pu adopter, ainsi que celles qu’il a adoptées, apparaissent dans ces histoires.
Tous les dieux animaux sont des indices de diverses expérimentations et espèces dans lesquelles la conscience a pris différentes formes, et où la naissance d’une conscience égotiste, telle que vous la connaissez, a testé plusieurs domaines d’exploration. Il y a eu par exemple différentes versions de la compréhension et de l’activité de l’animal-homme.
(Une longue pause.) D’environ cinquante à trente millions d’années en arrière [1], il y a eu d’innombrables espèces qui vous sembleraient maintenant être des formes ayant muté. La distinction entre l’homme-animal et l’animal-homme n’était pas aussi claire qu’elle l’est à votre époque. D’une certaine manière, la conscience était plus mobile, moins centrée, et plus expérimentale. Les mythes de dieux ayant une forme animale allaient rappeler par la suite ce premier rapport, ce premier mélange. Cette variété a existé il y a bien plus longtemps que ce que réalisent vos paléontologues. De nombreuses espèces animales fabriquaient des outils, et certains bien avant que l’homme plus ancien sache en fabriquer. La conscience connaît toutes les probabilités d’accomplissement qui lui sont ouvertes. Chaque espèce porte dans sa psyché individuelle et collective les feuilles de route pour ces réalisations probables. Ces feuilles de route sont biologiquement valides — c’est-à-dire qu’elles permettent la connaissance précognitive des cellules, sur laquelle se base le comportement présent. Ceci ne s’applique pas seulement au niveau individuel, de manière à ce que la cellule connaisse son schéma futur, par exemple ; mais, de la même façon, une espèce tout entière aura inconsciemment connaissance de son propre accomplissement « idéal » dans l’environnement global de son monde.
Comme cela a été spécifié [2], la conscience de l’ego a grandi. Ces schémas intérieurs, originels à la psyché de n’importe quelle espèce, se sont transformés en concepts, en images mentales — des projections intuitives qui étaient toutes destinées à donner une direction consciente. Les dieux servaient alors de stimulateurs de développement. Apparemment extérieurs au moi, ils étaient censés amener celui-ci à son plus grand domaine d’accomplissement. Les images de Dieu allaient changer au fur et à mesure que la conscience changeait. Les différents concepts de Dieu qui sont tombés en cours de route, dirons-nous, représentent des domaines de développement qui n’ont pas été choisis, en vos termes, mais qui sont encore latents. Le totem, par exemple, est une réminiscence d’une ère où la communication entre l’homme et les animaux était beaucoup plus grande — quand, en fait, les hommes allaient vers les animaux pour apprendre, et c’est d’eux qu’ils ont d’abord acquis leur première connaissance des herbes et du comportement médicinal curatif [3].
(Une longue pause.) Historiquement, il vous semble que le genre humain est né du passage d’un type indifférencié de conscience animale à une conscience de soi égotiste. Au lieu de cela, de nombreux types de conscience existaient pendant la période dont je parle. Les animaux ont choisi de développer leur propre type de conscience comme vous avez choisi le vôtre. La conscience animale peut vous sembler indifférenciée. Elle est toutefois hautement spécifique, en équilibre dans l’instant, mais de façon si complète que, en vos termes, le passé et le futur lui sont largement dénués de sens.
Sa concentration spécifique résulte cependant en une focalisation exquise. En comparaison, la conscience de l’ego a perdu une partie de cette focalisation. Le totem remonte au temps où les hommes et les animaux se comprenaient les uns les autres, avant ce point de séparation. Les espèces physiques qui existaient et s’épanouissaient à ces époques-là sont pour vous devenues probables, car elles ne se sont pas développées dans votre système mais ont connu l’extinction. Leurs reliques vivantes existent dans les concepts de Dieu qui les incarnaient. Accordez-nous un instant…
(Une pause d’une minute à 22 h 28.) D’une façon ou d’une autre, toute mythologie contient des descriptions d’autres espèces existant sur la Terre sous des formes diverses. Cela inclut, par exemple, les histoires de fées et de géants. La mythologie vous parle de l’archéologie de votre espèce tant sur le plan psychique que physique. Il y avait alors des espèces humaines plus petites et plus grandes [4], dont les connexions conscientes avec le reste de la nature variaient. Les plus larges expérimentations concernaient la production d’une espèce qui ferait partie de la Terre et qui en deviendrait pourtant des co-créateurs conscients. Il y eut d’innombrables expérimentations, d’innombrables choses à considérer, la taille, la capacité du cerveau, la structure neurologique, un type de conscience suffisamment souple pour changer avec son environnement et suffisamment vigoureux pour explorer et modifier cet environnement. Est-ce que vous avez tout noté ?
(« Oui. »)
La conscience émergente devait avoir, au moins de façon latente, la capacité de se rendre compte des conditions du monde. Quand l’homme ne connaissait rien de plus qu’une simple vie tribale, son cerveau avait déjà la capacité d’apprendre tout ce qu’il avait à apprendre, car un jour il serait responsable de la vie d’une planète.
Une telle latitude laissait de la place pour de nombreuses probabilités et pour de nombreuses « erreurs », mais la conscience qui se développait devait être libre de porter ses propres jugements. Elle n’allait pas être programmée plus que nécessaire par un « instinct ». Elle était cependant biologiquement enfermée dans une existence terrestre et donc destinée à comprendre son héritage naturel. Elle ne pouvait pas trop se séparer ou devenir excessivement arrogante. Sa survie était tellement liée au reste de la nature qu’il lui fallait nécessairement toujours revenir à cette base-là. Elle répond à un élan inné vers son plus grand épanouissement, et elle change automatiquement de direction en réponse à ses propres expérimentations et expériences. Il y a de par le monde, à votre époque, des changements radicaux dans les concepts religieux, et ils représentent la connaissance innée de l’homme. Sa conscience — sa psyché — projette des images plus vastes de son propre accomplissement probable, et cela se reflète dans les concepts changeants qu’elle a de Dieu.
Pour être efficace dans votre système de réalité, la conscience doit bien sûr s’occuper de spécialisations.
En sous-main, pour ainsi dire, les UC [ou unités de conscience] se rendent compte des différents types de conscience dont elles font partie. De par leur nature, certains types d’organisation, de comportement et d’expérimentation excluent d’autres approches tout aussi valides mais différentes. Les UC, dans leur nature en roue libre derrière toute matière, connaissent ce genre d’organisations, si bien que certaines des leçons apprises par une espèce sont en fait transférées à une autre.
(Une longue pause.) Une expérimentation particulière de conscience peut être poursuivie par une espèce, par exemple, et cette connaissance donnée ou transférée à une autre, où elle apparaît en tant qu’« instinct ».
Ici, elle sera utilisée comme base pour un type différent de comportement, d’exploration ou d’expérimentation. J’ai dit que l’évolution n’existe pas telle que vous la concevez ; il n’y a pas une ligne unique de séquence temporelle allant du singe à l’homme [1]. Aucune autre espèce ne s’est développée de cette manière-là non plus. Au lieu de cela, il y a des développements parallèles. Votre perception du temps ne vous montre qu’une tranche du gâteau.
Toutefois, si l’on pense en termes de temps consécutif, l’évolution ne va pas du passé vers le futur. Au contraire, l’espèce se rend compte de manière précognitive des changements qu’elle veut faire et c’est depuis le « futur » qu’elle modifie l’état « présent » des chromosomes et des gènes [2], afin d’apporter dans le futur probable les changements spécifiques qu’elle désire. À la fois au-dessus et en dessous de votre focalisation consciente habituelle, le temps est donc vécu de façon totalement différente, et il est constamment manipulé [3], comme vous manipulez physiquement la matière.
Les UC, formant par la suite la structure en son entier, forment tous les atomes, molécules, cellules et organes qui composent votre monde. Les modifications de l’environnement et la transformation des espèces sont des conditions qui apparaissent en adéquation avec des schémas d’ensemble qui font entrer en jeu toutes les espèces ou les masses de terre et d’eau, à tout « moment » donné. Une grande organisation de conscience est impliquée dans les situations de ce genre — qui sont parfois des cataclysmes créateurs dans lesquels la nature, encore une fois à partir de ses propres informations précognitives, provoque les évènements les plus adaptés à ses besoins. Cette précognition biologique est profondément ancrée dans les chromosomes et les gènes et elle se reflète dans les cellules. Comme je l’ai déjà mentionné [dans la session 684], la structure corporelle actuelle de n’importe quelle sorte de corps physique est maintenue uniquement grâce aux facultés précognitives innées des cellules. Pour le moi, le futur n’est bien sûr pas vécu en tant que futur. Il n’est que l’une des conditions émergentes d’un Maintenant (vous feriez bien d’écrire ce mot avec une majuscule) dont il fait l’expérience. Le « Maintenant » réellement perçu des cellules inclut donc ce que vous considéreriez être le passé et le futur, en tant que simples conditions de cet état de « Maintenant ». Dans votre temps en suspension, elles maintiennent la structure du corps, simplement en se manipulant elles-mêmes au sein d’un milieu riche en probabilités. Il y a un constant échange de communication entre la cellule telle que vous la connaissez dans le temps présent et la cellule telle qu’elle « était » dans le passé ou telle qu’elle « sera ».
La compréhension de la cellule dépasse sa forme présente. La réalité, la réalité physique d’une cellule donnée, est le résultat focalisé de son existence avant et après elle-même dans le temps ; et à partir de sa connaissance du passé et du futur, elle reçoit sa structure présente.
(Une longue pause.) Dans une plus large mesure, la même chose s’applique à toute espèce donnée. Vous êtes vos moi dans le temps, grâce aux moi qui existent avant et après vous dans le temps. Sur le plan cellulaire, ceci est vrai. En termes psychiques, ceci l’est également. Vos pensées et vos sentiments sont tout aussi réels que vos cellules. Eux aussi forment des organisations. Vous émettez vos désirs dans le temps, mais dans toutes les directions. D’un côté, en tant qu’espèce, votre présent forme votre futur, mais en termes encore plus profonds, votre conscience précognitive de vos propres possibilités, provenant du futur, contribue à former le présent qui fera ensuite de ce futur probable votre réalité.
En termes physiques, vous voulez peut-être une ville nouvelle et vous entreprenez alors maintenant un renouveau urbain : des architectes dessinent des plans qui ont d’abord été des rêves, bien sûr. À l’intérieur de leur esprit, des préparatifs ont commencé, des édifices sont démolis. En termes très simples, le rêve de l’architecte peut être appelé un évènement précognitif, inséré dans le présent depuis un futur probable. Le programme physique mis en œuvre est en adéquation avec le futur visualisé et il l’occasionne. En termes plus vastes, l’espèce a des projets pour elle-même ; seulement ceux-ci sont basés sur une compréhension beaucoup plus large des questions, des aptitudes et des conditions probables qui entrent en ligne de compte. (Une pause.) Un dieu reconnu par un peuple représente un projet psychique de ce genre, projeté à l’extérieur en tant qu’idéal. Il sera suivi par des organisations physiques, des structures destinées à aider, à un niveau différent, à parvenir à une telle évolution « spirituelle ».
Étant donné que vous demeurez dans le temps, l’image de dieu va toutefois refléter également l’état de votre conscience telle qu’elle « est », tout en pointant vers le futur état désiré. Le concept de dieu opérera en tant que feuille de route psychique et spirituelle, exactement comme le plan de l’architecte, simplement à un niveau différent. Chaque espèce possède en son sein de telles feuilles de route, à des degrés divers, et celles-ci sont importantes, car elles portent en elles les probabilités idéalisées. Encore une fois, elles sont psychiquement et biologiquement valides. Elles serviront de modèles biologiques pour les cellules, ainsi bien que de stimuli psychiques en termes de conscience.
Laissez votre main se reposer pendant un moment, et ouvrez une bière pour notre amie.
(22 h 16. Jane allume une cigarette pendant que je m’exécute. Elle est toujours en transe.)
Le spirituel et le biologique ne peuvent pas être séparés. Leurs buts et leur réalité se mêlent. Accordez-nous un instant… (Une longue pause à 22 h 19.) J’aurai encore beaucoup plus à dire sur ce sujet par la suite dans ce livre. Pour l’instant, permettez-moi de mentionner simplement que tous les dieux qui apparaissent parmi vous doivent toujours être de votre temps, tout en exprimant des idées et des concepts qui doivent viser au-delà de votre temps dans le futur, et servir de stimuli psychiques suffisamment forts pour entraîner des changements à venir. Quand, en termes d’histoire, l’espèce était en train d’adopter une séparation nécessaire et artificielle entre elle-même et le reste de la nature, quand elle a eu besoin de s’assurer qu’elle avait les capacités de le faire, quand elle a pris sur elle la tâche d’un type de spécialisation particulière et de focalisation individuelle, elle a eu besoin d’une religion qui la rassure sur ses aptitudes.
Les tendances mâle et femelle en ce temps-là sont devenues psychiquement aliénées l’une par rapport à l’autre. ***** Les différences ont été exagérées. L’ancien concept de la déesse-mère est devenu « inconscient » ; oubliant à dessein la grande poussée agressive naturelle de la naissance, le mâle a fait de l’agression et la force physique ses prérogatives — car ceci est venu représenter la qualité de la conscience de l’ego dans son besoin de manipuler physiquement son environnement.
Tant qu’elle [la conscience de l’ego] reconnaissait sa profonde unité avec la Terre et toutes les créatures, elle ne pouvait pas, dans le même temps, développer ces aptitudes de spécialisation et sa focalisation particulière unique.
La croissance de cultures tribales séparées, par exemple, et de nations par la suite, n’a pu émerger qu’à travers un sentiment de séparation et un certain type d’aliénation. Ceci a toutefois permis une diversité qui, autrement, n’aurait pas pu être obtenue dans les conditions acceptées. (Une pause.) Le dieu juif, apparemment local [Yahvé ou Jéhovah] a fini, d’une manière ou d’une autre, par détruire l’Empire romain et, ce faisant, a conduit à une complète réorganisation de la culture planétaire.
Accordez-nous un instant, et laissez votre main se reposer…
(22 h 35. Une fois de plus, Jane reste en transe pendant une courte pause. Un peu plus d’une heure s’est écoulée.)
Le Christ, tel qu’il est connu historiquement, représentait psychiquement les probabilités de l’homme. Ses théories et ses enseignements pouvaient être interprétés de multiples façons ; ils tenaient lieu de graines que l’homme pouvait planter comme il voulait. À cause du Christ, il y a eu une Angleterre — et une révolution industrielle. Les aspects masculins du Christ étaient ceux que la civilisation occidentale mettait en avant. D’autres parties de ses enseignements ne suivaient pas la ligne principale de la pensée chrétienne, et elles ont été enterrées.
L’Église a ignoré la naissance physique du Christ, par exemple, et a fait de sa mère une vierge immaculée, ce qui signifiait que la conscience de l’espèce allait, pendant un temps plus long, ignorer sa relation avec la nature et ses aspects féminins. Je parle maintenant de la ligne principale de la civilisation occidentale. Dieu le père serait reconnu et la Déesse Terre oubliée. Il y aurait donc des seigneurs féodaux, et pas de prophétesses. Point. L’homme croirait qu’il avait vraiment la suprématie sur la Terre, en tant qu’espèce séparée, car Dieu le père la lui avait donnée.
La conscience croissante de l’ego allait alors avoir ses raisons religieuses pour la domination et le contrôle. Le pape est devenu Dieu le père personnifié, mais ce dieu-là avait en fait changé depuis le vieux Jéhovah juif. Le Christ, historiquement parlant, avait suffisamment modifié ce concept pour qu’au moins Dieu le père ne soit pas aussi capricieux que Jéhovah. (Une pause.) Une certaine miséricorde a été mise en avant. La conscience grandissante de l’ego ne pouvait plus régner en maître absolu sur la nature. D’un autre côté, les guerres saintes et l’ignorance allaient dominer la population. L’Église cependant — l’Église catholique romaine — détenait encore en réserve des idées et des concepts religieux servant de banque de probabilités dans laquelle l’espèce pouvait puiser. Les idées religieuses servaient d’organisation sociale, tout à fait nécessaire, et bon nombre de moines sont parvenus à préserver clandestinement de vieux manuscrits et une connaissance ancienne. Ceux qui avaient fait alliance avec les principes religieux étaient principalement ceux qui survivaient et créaient des communautés et des descendants qui étaient protégés. Les idées psychologiques et religieuses, en dépit de nombreux désavantages, ont donc servi de méthode d’organisation de l’espèce. En termes « d’évolution », elles sont beaucoup plus importantes qu’on ne le reconnaît. Dès le début, des concepts religieux ont maintenu ensemble les tribus, fourni des structures sociales, et assuré une survie physique et la protection qui rendaient très probables les descendances.
Comprenez que pour le moment, je mets l’accent sur votre civilisation occidentale.
La démocratie américaine provient directement de la naissance du protestantisme, par exemple, et d’un nouveau type d’aventure. Luther [4] est aussi responsable des États-Unis d’Amérique que George Washington.
(Une longue pause.) D’autres sociétés démocratiques ont existé dans le passé mais, chez elles, la démocratie était encore basée sur un précepte religieux, même si celui-ci pouvait être exprimé de manière différente — comme, par exemple, dans les cités-États grecques [au sixième et cinquième siècle avant Jésus-Christ]. Le Saint Empire romain a unifié une civilisation sous une idée religieuse, mais la vraie fraternité de l’homme ne peut s’exprimer qu’en autorisant la liberté de la pensée humaine sous la bannière de la coopération ; cela seul aura pour résultat l’épanouissement de l’espèce, avec des développements de conscience qui, en vos termes, étaient latents dès le départ.
(23 h 29.) Je suis en train de vous dire que la prétendue évolution et la religion sont étroitement liées. De plus amples développements au sein de vos concepts conduiront à une activation plus grande dans des parties du cerveau qui sont actuellement pratiquement inutilisées [5], et celles-ci déclencheront à leur tour des expansions à la fois en termes psychiques et biologiques.
La croissance des idées par rapport à l’espace était un prérequis. Les hommes vivant d’un côté de la planète devaient savoir ce que pensaient ceux qui étaient de l’autre côté. Tout ceci présupposait une manipulation spatiale. Les incitations religieuses ont toujours servi à stimuler la curiosité spatiale de l’homme (avec insistance) [6].
Un grand nombre d’espèces qui partagent votre monde portent en elles des capacités latentes qui se développent même maintenant. Les hommes et les animaux se rencontreront à nouveau sur la Terre, avec l’ancienne compréhension mais dans une situation nouvelle [7]. Il n’y a pas de systèmes fermés et, dans des ordres biologiques profonds, chaque espèce sait ce qu’une autre est en train de faire, et quelle est sa place dans le schéma global que chacune a choisi. Vous êtes perçus d’une façon ou d’une autre par tous les habitants de la Terre que vous considérez peut-être comme étant en dessous de vous. Un homme probable est en train d’émerger maintenant, mais en relation avec son environnement naturel tout entier, dans lequel la coopération est la force principale. Vous coopérez avec la nature que vous le réalisiez ou non, car vous êtes une partie d’elle.
Votre société particulière a établi une telle division artificielle entre la connaissance intuitive et celle de l’intellect que vous accordez du crédit uniquement à ce qui est intellectuellement apparent. Malgré toutes leurs fautes et déviations désastreuses, les religions ont au moins maintenu vivante l’idée de mondes invisibles et valides, et elles ont permis d’affirmer des concepts qui sont littéralement connus des cellules. Point.
L’esprit conscient s’est toujours rendu compte de la compréhension des…
(À 21 h 39, le téléphone commence à sonner avec insistance. Je réponds pendant que Jane sort de transe. L’appel fait suite à un autre que Jane a reçu juste après le dîner, et il concerne une agence gouvernementale et une personne ayant disparu. Il n’est pas nécessaire d’en dire plus long ici, signalons simplement qu’il s’agit d’un cas complexe.
Bien que Jane ne fasse pas habituellement ce genre de travail, vu le temps que cela exige et aussi du fait de ses propres attitudes émotionnelles, elle a toutefois donné quelques impressions lors du premier appel. On lui dit à présent que celles-ci se sont avérées. Au cours de ce nouvel échange, qui dure trois quarts d’heure, elle fournit plus d’informations. Une fois raccroché, elle me dit qu’il y aura sans doute un nouveau coup de fil vers minuit, quand ils auront eu le temps de vérifier ses nouvelles impressions. En riant, Jane m’explique que, si ses nouvelles données se révèlent « ne pas être suffisamment bonnes », elle n’entendra probablement plus jamais parler d’eux — mais, à ce moment-là, nous ne réalisons pas ce qui va suivre.
Je lui lis le matériau que Seth a donné jusqu’à présent ce soir ; à 22 h 30, elle reprend la session comme s’il n’y avait eu aucune interruption.)
… cellules. Point. La réalité invisible qui est à l’intérieur de la cellule est ce qui lui donne sa structure. L’organisation remarquable du corps, en ce qui concerne ses capacités d’apprentissage et d’adaptabilité, ne sera jamais comprise tant que la compréhension précognitive des cellules ne sera pas prise en considération [1].
Celle-ci [la capacité précognitive] guide la cellule à travers des dédales de probabilités, tout en lui permettant de retenir une connaissance de son plus grand accomplissement — l’idée d’elle-même, qui est toujours vivante à toute période de votre temps. À une autre échelle, chaque individu a de même une sorte de version idéalisée du moi, et il en est ainsi pour chaque espèce. Ici, je dis bien chaque espèce, et je ne fais pas simplement référence au genre humain. Évidemment, ces versions idéalisées ne sont pas apparentes pour les sens physiques, mais ce sont pourtant de puissants centres d’énergie qui stimulent jusqu’à un certain degré les sens physiques en direction de l’activité. À ce degré-là, il y a en effet des « dieux-arbre », des dieux de la forêt, des « dieux de l’être », connectés avec chaque personne.
Les anges ont été représentés exactement de cette façon.
Il fut un temps où il y avait aussi des espèces d’oiseaux d’une grande intelligence — et cela avant la période mentionnée antérieurement [2]. Ces espèces n’étaient pas humanoïdes ; il ne s’agissait pas de personnes ayant des ailes, par exemple. C’étaient de grands oiseaux qui avaient la capacité de traiter des concepts. Ils étaient sociaux, capables de bien nager (une pause) et pouvaient vivre pendant quelque temps sur l’eau. Leurs chants étaient d’une grande beauté et ils avaient un vocabulaire extrêmement étendu. Ils étaient dotés de serres. (Les yeux grands ouverts et sombres, Jane lève les mains, les doigts crochus comme s’ils étaient prêts à saisir, ou à déchirer.) Quand il habitait dans des cavernes [3], l’homme voyait souvent ces oiseaux, en particulier dans les falaises au bord de l’eau. De nombreuses fois, ces oiseaux ont sauvé des enfants de la chute. Les hommes s’identifiaient à leur vol facile, remontant le long des falaises, et ils suivaient le son de leurs chants pour s’établir en lieu sûr. Ces souvenirs se sont transformés en images d’anges. Dans chaque cas, en ces temps-là, la plus grande coopération régnait à une échelle globale entre les espèces. L’élan intérieur vers le développement provenait cependant de la compréhension innée des probabilités futures. Dans ce tableau-là, à tout moment, toutes les espèces vivantes étaient unies. Cela incluait les plantes et la faune. Ceux qui coopéraient survivaient, mais ils ne pensaient pas en termes de survie de leur propre espèce uniquement — mais, en termes de temps, de la survie d’un tableau vivant plus vaste, ou d’un monde inviolé dans lequel tous survivaient.
Il y a divers ordres d’existence, même à l’intérieur de votre propre système. Vous vous focalisez simplement sur l’ordre vers lequel vous vous êtes orientés. Il y a donc des « esprits » de toutes les choses naturelles — mais malheureusement, même quand vous envisagez cette possibilité, vous projetez sur elle vos propres idées religieuses de bien et de mal. Parfois, vous rejetez simplement ce genre de concepts comme étant stupides, car ils paraissent intellectuellement scandaleux à de nombreuses personnes. Si vous entretenez vous-même ce genre d’idées, vous devez souvent personnifier ces esprits-là, en projetant sur eux vos propres idées de ce qu’est une personne. Au lieu de cela, vous devriez penser à eux comme à des types ou ordres différents d’espèces qui sont en lien avec toutes les choses naturelles vivantes.
Il est certain qu’ils ont une réalité au niveau de l’énergie et qu’ils aident à convertir celle-ci en termes physiques. Ils sont donc plus actifs que passifs. Vous voyez autour de vous des forces physiques et vous n’en pensez rien. Par exemple, vous sentez le vent et ses effets, mais vous ne pouvez pas le voir. Le vent lui-même est invisible. Ces autres forces sont elles aussi invisibles. En termes fondamentaux, elles ne sont ni meilleures ni pires que le vent. Je dis cela parce que vous imaginez d’habitude que, si quelque chose est bon, il doit y avoir une force contraire qui est mauvaise. Ce n’est pas le cas. En termes plus vastes, ces forces sont bonnes. Elles sont protectrices. Elles nourrissent toute chose vivante. Elles ont été l’impulsion pour ce que vous considérez comme l’évolution. Elles sont biologiques dans le sens où, dans une certaine mesure, elles se composent d’une connaissance cellulaire de masse — fondamentalement libre par rapport au temps, mais dirigeant une activité physique dans le temps et, par là même, maintenant un équilibre physique.
Encore une fois, il y a une grande coopération entre ces forces. De la même manière, un arbre dans une forêt connaît l’environnement tout entier et sa relation avec lui. Son état d’arbre peut fusionner avec l’état de terre, par exemple.
Comme vous êtes des gens, vous personnifiez ce que vous percevez, vous le « gentifiez ». Vous imaginez que de tels « esprits » sont des petites personnes, dotées de votre propre type de caractéristiques. Au lieu de cela, ce sont simplement des espèces de conscience, entièrement différentes de la vôtre et qui ne sont pas perçues physiquement dans la plupart des cas. Elles sont connectées à la flore et la faune, et aussi à vous-mêmes. Ce sont les « dieux terrestres » que Ruburt imaginait quand il était une jeune personne.
Chacun de vous a son propre dieu terrestre. Le terme n’est peut-être pas le plus adéquat, mais il est censé exprimer cette partie de vous-même qui est encore, pour le moment, inexprimée en vos termes — la version terrestre idéalisée de vous-même, que vous êtes en train de devenir. Cette version terrestre idéalisée n’est pas du tout censée signifier un moi parfait dans la chair ; elle représente plutôt une réalité psychique dans laquelle vos propres aptitudes s’épanouissent le plus possible en lien avec votre environnement terrestre dans le temps et le lieu que vous avez déjà choisis.
La partie dieu terrestre de vous-même tente de vous diriger à travers les probabilités. À nouveau, à des niveaux biologiques profonds, en dessous de la conscience normale, et à des niveaux psychiques au-dessus de la conscience normale, vous vous rendez compte de l’intégrité de votre être — mais aussi de votre grande connexion, tant que vous vivez dans la chair, avec l’environnement naturel du temps et de l’espace. Le concept de dieu terrestre peut être utilisé consciemment, mais, pour votre plus grand bienfait, uniquement si vous comprenez le but de votre esprit conscient et sa relation avec votre nature biologique.
Votre esprit conscient vous dit où vous êtes dans le temps et l’espace, et dirige votre activité dans un monde d’action humaine. Ce monde a son propre type de riche complexité, qui est aussi inconnue pour les animaux que l’est pour vous leur réalisation pointue. Comme vous avez un esprit conscient, d’autres parties de votre être s’appuient sur lui pour qu’il leur donne une représentation adéquate de votre situation et les ordres conscients pour agir. Ces ordres sont ensuite exécutés. Pour faire cela, vous devez utiliser cet esprit de façon aussi complète que possible. La représentation, que vous donnez à vos cellules, de la réalité dans le temps et l’espace doit être précise, car elles doivent agir sur une base de minute par minute, seconde par seconde, microseconde par microseconde, même si leur propre orientation n’est pas coutumière de votre concept de temps.
Vos rêves, pour commencer : l’entité se rend compte des expériences de toutes ses personnalités. Accordez-nous un instant…
Pour l’entité, votre conscience pourrait être comparée à un courant de conscience, en vos termes. La partie plus vaste de votre identité se rend donc complètement compte de tout votre matériau vivant, conscient et inconscient. Elle se rend également compte du même type de données de la part de toutes les parties (qui sont les siennes et les vôtres).
Comme vous identifiez votre expérience à la ligne habituelle de conscience qui vous est familière, vous êtes rarement capables d’y « faire entrer » tout matériau d’un « autre moi » et de le garder tout en conservant votre propre sens d’identité. Ce type de matériau peut par moments s’infiltrer ou s’introduire dans votre pensée, où il se mélange et n’est pas reconnu. Dans ces cas-là, il adopte la coloration de vos propres schémas de pensée. Il s’ajoute à l’atmosphère globale de votre être. Sans une compréhension ou un entraînement, vous devriez « perdre » votre propre conscience afin de percevoir la « conscience autre ».
Il y a ici une corrélation avec quelque chose que Ruburt a dit dans son dernier cours [de perception extrasensorielle], hier soir. Il a dit que l’écriture peut être, d’abord, une méthode pour se mettre un peu à l’écart de la vie — afin de capturer la vie et de préserver le caractère unique et indicible d’un jour donné. Mais, a-t-il ajouté, vous pouvez ensuite découvrir que l’écriture elle-même devient l’expérience du jour. Vous êtes alors « perdus » dans l’écriture tout autant que vous craigniez de l’être dans la vie normale, sans aucun moyen de prendre du recul et de voir l’expérience. J’ajouterai maintenant ceci à ces remarques : vous auriez alors besoin de la création d’un autre « moi », qui se tiendrait à côté du moi qui écrit, afin de préserver l’intention d’origine.
Maintenant. De la même façon, il vous serait impossible, d’un point de vue pratique, de faire l’expérience de ce genre de conscience-autre (avec un trait d’union), à moins d’avoir appris à vous tenir un peu à l’écart, comme l’écrivain dans la remarque de Ruburt. Point. Mais même si vous le faisiez, l’expérience même de la conscience-autre supplanterait votre espace vivant. Vous auriez besoin d’un autre moi, capable de maintenir les deux lignes de conscience en même temps, sans se perdre ni dans l’une ni dans l’autre, tout en gardant un pied dans chacune d’elles. Ce serait dans la vie normale un accomplissement très difficile en mode continu.
Maintenant. Dans l’état de rêve, votre focalisation spécialisée n’a pas besoin d’être aussi précise ou orientée dans le temps qu’à l’état de veille.
(22 h 20.) Dans votre cas, vous avez réalisé un excellent accomplissement. Vous vous êtes rendu compte des rêves simultanés, chacun étant vécu dans des réalités alternatives. Vous ne pouviez pas à ce stade vous souvenir des deux rêves, car l’équipement du cerveau physique ne pouvait gérer les données simultanées. Ceci fait référence aux parties non utilisées de l’esprit, dont il a été fait mention dans ce livre [3].
À certains niveaux, le cerveau peut gérer un matériau simultané, bien sûr, même si vous pouvez n’en être que superficiellement conscient. Le corps se rend compte d’une multitude de stimuli simultanés qui vous échappent au niveau conscient, et il est capable d’agir en fonction de ces informations. Cela inclut toutes sortes de données sensorielles qui ne sont pas consciemment pertinentes. (Avec insistance.) À cause du type particulier d’orientation de l’ego dont a décidé l’espèce, de nombreuses probabilités de développement inhérent à l’espèce sont cependant restées latentes. De manière inhérente, le cerveau physique est capable d’avoir affaire à bien plus qu’une seule ligne principale de conscience. Notons que cela ne signifie pas le développement d’une double personnalité. Cela signifie l’expansion accrue du concept d’identité : « vous » ne seriez pas seulement conscient du vous que vous avez toujours connu, comme c’est le cas actuellement, mais un sens plus profond d’identité apparaîtrait également.
Cette identité-là contiendrait le vous que vous avez toujours connu et ne le menacerait en aucun cas. Le nouveau vous serait simplement plus que ce que vous êtes à présent. Vous auriez simplement une autre expansion de conscience, un autre moi conscient d’être, de la même manière que — en reprenant notre analogie — l’écrivain qui est conscient du moi qui vit, en ces termes-là, est le moi qui vit, tout en étant dans une position un peu à part, capable de commenter la vie qui est vécue.
Maintenant. De manière infime, certes, cette analogie suggère le type d’évènements plus profonds qui se produisent lorsque des moi naissent d’autres moi pour opérer à divers niveaux d’activité. Dans le cas d’entités, chacun de ces moi demeure entièrement dans la dimension ou le système de réalité qui lui est propre.
(S’adressant à moi.) Vous êtes, de façon rudimentaire, en train de commencer à ouvrir ces zones inutilisées du cerveau, sinon vous ne vous seriez même pas rendu compte d’avoir fait ces deux rêves simultanés. Le langage et vos schémas de pensée verbaux rendent cependant de telles traductions très difficiles, même dans les circonstances les meilleures. Un individu multilingue, à cet égard du moins, pourrait avoir une certaine idée de la façon dont les concepts sont structurés par un schéma verbal et, de ce fait, disposer d’un peu plus de liberté dans ces traductions-là, en admettant bien sûr qu’il ou elle soit tout d’abord conscient des possibilités.
Maintenant. L’une des expériences était un rêve qui était vôtre, en termes usuels. L’autre « rêve » simultané était au contraire votre interprétation confuse d’une réalité vitale dont faisait l’expérience une autre partie de vous-même, dans une réalité entièrement autre ; une infiltration dimensionnelle. Maintenant que vous avez conscience d’une telle expérience, vous en aurez très probablement d’autres, dans « votre » état de rêve.
Maintenant. Faites une pause ou terminez la session si vous préférez.
22 h 43. Il faut quelques instants à Jane pour sortir d’une transe profonde. Son débit a été régulier, presque rapide. « J’ai une assez bonne idée de ce qui a été dit, m’explique-t-elle. Et juste avant la session, je savais ce que Seth allait dire de ton expérience du rêve. Je serais incapable de te le formuler maintenant — mais pourtant, d’une certaine façon, cette connaissance était en moi… » Elle sait aussi que l’évènement du rêve a un rapport avec ma question sur les parties « inutilisées » du cerveau.
Jane est encore extrêmement détendue, alors je lui demande à nouveau si elle veut que Seth parle de son état. Elle décide de simplement voir ce qui va se passer. Sa tête ne cesse de s’incliner ; elle bâille en clignant des yeux. Ses mains sont, dit-elle, « comme de l’eau ». Des signes de ce genre ont parfois marqué chez elle le début d’un profond état modifié de conscience, mais elle affirme qu’elle ne va pas entrer maintenant dans « une expérience psychédélique ».
Maintenant. (D’une voix calme.) À l’état de veille et sans une certaine préparation, vous trouveriez qu’une telle expérience constitue une réelle menace — et je dois être très prudent dans mon traitement de vos concepts du moi et de vos idées de personnalité unique [4].
Je ne parle pas de vous personnellement, Joseph, je mets surtout l’accent sur le fait que, pour le moment, l’espèce identifie son être individuel à des concepts très limités du moi. Ces idées-là sont vigoureusement protégées et elles doivent d’ailleurs être comprises et respectées, même lorsque des tentatives sont faites pour les élargir. Point. Il est certain que la qualité de conscience a changé au fil des siècles, de beaucoup de façons différentes, dont certaines sembleraient parfois contradictoires ; mais dans votre présent, vous n’avez aucun élément pour comparer votre conscience actuelle de l’expérience.
Dans une mesure très limitée, les différentes civilisations et cultures qui vous étaient historiquement familières jettent une faible lueur sur les diverses qualités de la conscience et leur variété d’expériences. Mais, tout comme il y a des espèces physiques, il y a également ce que vous pouvez appeler des espèces de conscience [5]. (Avec insistance.)
(23 h 08.) Il y a même maintenant dans votre espèce un certain nombre de types différents de conscience ; différents dans le sens où la situation de vie physique est qualitativement vécue selon des modes qui vous sont étrangers dans votre culture ; différents dans le sens où l’étoffe entière du sens, de l’interprétation, de l’expérience et de la vie elle-même est « étrangère » au type d’expérience qui vous est familier. Cela ne veut pas dire que de telles différences se produisent en tant que résultat de situations ou d’arrière-plans culturels, car certains de ces individus existent au sein de votre propre culture, et d’autres ayant votre type de conscience existent dans des cultures où ils sont une minorité. Je dis simplement que, sur votre Terre, aujourd’hui, il y a plusieurs espèces de conscience, même si ce terme n’est probablement pas le meilleur. Vous avez été tellement obsédés par des différences extérieures, en particulier de couleur et de nationalité, que vous avez complètement ignoré ces variations beaucoup plus importantes quant à la forme que prend la conscience en relation avec la vie physique au sein de votre espèce — l’espèce humaine.
(Une pause à 23 h 15.) En termes de votre expérience personnelle, le sumari [6] est un bon exemple. Les membres de chaque « espèce » — et vous feriez mieux de mettre cela entre guillemets — de conscience sont en lien avec l’expérience physique selon des modes qui leur sont caractéristiques, si bien que même leurs façons de percevoir le temps, l’espace et l’action diffèrent. Ils se tournent vers leur corps d’une manière qui leur est spécifique. Chaque groupe possède une relation différente avec le corps, la nature, et le monde en général.
Accordez-nous un instant… (Toujours en transe, Jane allume une cigarette.) Vos concepts stratifiés de personnalité unique négligent cependant toutes ces différences inhérentes et vous avez tendance à transposer vos propres concepts chaque fois que vous entrez en contact avec ceux dont vous ne pouvez pas comprendre les idées. Même actuellement, dans certaines « sociétés tribales », par exemple, l’expérience que l’on fait du moi est très différente ; ainsi, pendant qu’est maintenue la soi-disant individualité telle que vous la comprenez, chaque moi est aussi vécu comme une partie des autres dans la tribu, et une partie de l’environnement naturel. Pour certains, cela semble signifier que l’individualité est mort-née ou non développée. Vous protégez à tout prix vos idées quant au moi — même face à l’évidence de la nature, qui vous montre que tout est relié.
Le caractère unique, l’expérience privée et l’individualité n’atteignent leurs dimensions d’être et leur vraie grandeur que lorsque sont comprises les relations inhérentes entre tous les éléments d’être. Vous luttez contre votre propre individualité plus large, et les dimensions spacieuses de votre être, quand vous surprotégez vos idées quant à la nature du moi en limitant l’expérience que vous en faites.
D’une façon ou d’une autre, tout au long de ce livre, nous aurons affaire à l’histoire telle que vous la connaissez et telle que vous ne la connaissez pas. Nous en parlerons en termes du « passé » de votre espèce.
À de nombreux égards, l’histoire est le passé que vous avez intégré, les évènements évidents qui sont signifiants. Toutes les variations qui peuvent se jouer sur la base de la conscience humaine, toutes les probabilités raciales, se produisent d’une certaine manière dans les âges du passé — mais elles ont également lieu dans ce que vous considérez être votre présent. Comme nous l’avons vu [dans les sessions 680 à 682], votre conscience sélectionne certains évènements plutôt que d’autres et les amène à une signifiance, et donc à la réalité officielle que vous connaissez.
Nouveau paragraphe. Cependant, même dans vos vies personnelles, il y a des indices d’autres types de séquences dans lesquels des évènements peuvent se produire — et se produisent. En général, vous ne vous rendez pas compte de la signifiance de ces signes-là. Ils demeurent pour vous inaperçus uniquement parce qu’ils ne correspondent pas à la séquence ordonnée qui vous est familière. Dans votre idée de la réalité, de tels indices paraissent insignifiants. Ils n’ont pas de sens, en particulier dans le plan ordonné de réalité généralement reconnue.
Votre structure cellulaire est capable, de façon innée, de suivre de telles séquences. L’esprit croit que ce genre d’indications n’a aucun sens, il ne les perçoit donc pas, ou les nomme coïncidences. Regardés d’une façon différente, ces indices dans votre vie quotidienne personnelle peuvent toutefois beaucoup vous dire sur les potentiels de l’espèce et vous donner des aperçus d’autres systèmes de réalité dans lesquels la conscience humaine peut répondre. Je me sers ici d’un incident tiré de l’expérience de Ruburt et de Joseph, mais le lecteur peut faire ses propres corrélations et découvrir des évènements similaires d’où il pourra tirer les mêmes conclusions.
Nouveau paragraphe. En traversant Sayre [1] en voiture, un dimanche après-midi, Joseph a remarqué une maison à vendre dans un quartier qu’il connaissait — et il s’est rappelé que cette demeure avait appartenu, d’après ses souvenirs, à un homme que sa mère aimait bien. Sur une impulsion, Joseph a demandé à Ruburt d’appeler l’agence dont le panneau était apposé sur la maison. Celle-ci appartenait encore à l’homme en question. Joseph se souvenait seulement de sa mère parlant de ce monsieur, dans le passé. Dans la réalité reconnue et partagée par la famille Butts, il n’y avait eu aucun contact intime entre la mère de Joseph et monsieur Markle [je vais l’appeler ainsi]. Cet homme avait toutefois fait très forte impression sur la mère de Joseph, et elle était convaincue qu’elle aurait pu l’épouser, au lieu du mari qu’elle avait choisi. Au fil des ans, elle a fantasmé cette situation-là. M. Markle était riche, et l’est toujours. Aujourd’hui, bien sûr, c’est un vieil homme, désormais incapable de s’occuper de sa maison. Il est maintenant dans une maison de retraite où l’on prend bien soin de lui.
Joseph ressentait de fortes inclinations pour la maison de M. Markle. Bien que le prix ait été assez élevé, Ruburt et Joseph ont songé à l’acheter et ils sont allés la visiter avec l’un des agents immobiliers. Simple tour du destin, le fait que Joseph puisse marcher dans la maison du vieil homme [2] et que M. Markle passe la fin de sa vie dans une maison de retraite, comme la mère de Joseph — coïncidence dénuée de sens mais évocatrice, le fait que cette maison soit à vendre, que le vieil homme insiste pour en retirer un prix supérieur à sa valeur, tout comme le faisait la mère de Joseph pour sa propre maison, et qu’il soit lui aussi déterminé à l’obtenir [3]. Point. Voilà à quoi ressemblait cette situation, vue de l’extérieur. Elle paraissait être l’un de ces curieux évènements de la vie.
(22 h 12.) Au lieu de cela, vous avez un riche entrecroisement de probabilités ; car, dans une probabilité, les deux personnes se sont en fait mariées, et cette Stella-là [Butts] voulait que la maison aille à son fils aîné [moi-même]. Dans cette probabilité-ci, ce Joseph-ci tombe au lieu de cela sur la maison de quelqu’un qui lui est relativement étranger, trouve qu’elle est à vendre et peut ou ne peut pas l’acquérir, en fonction du nouveau jeu de probabilités qui émerge alors. Il y a un entrecroisement d’« effets ». Dans cette probabilité-ci, la mère de Joseph a peu laissé, financièrement parlant, et sa maison a été vendue. La famille ne l’a pas eue.
(Avec humour.) Maintenant, toutes les probabilités sont reliées. La mère de Joseph est morte, en vos termes, et elle se rend compte, dans une certaine mesure, de la nature de sa propre réalité au-delà de la réalité physique. Elle est capable, encore une fois dans une certaine mesure, de poursuivre ses propres existences probables : cela veut dire qu’elle est consciente de son propre être en dehors du cadre officiel [4].
Sa psychologie et ses modes caractéristiques de comportement sont encore siens cependant, et ils opèrent, de sorte qu’« elle » « se branche sur » les domaines de probabilités qui concernent ses propres désirs et intérêts. Dans ce système-ci, elle voulait que Joseph ait sa maison [voir note 1] et, pour de nombreuses raisons, les choses ne se sont pas déroulées ainsi.
(Une pause.) C’est donc en réponse à un fort souhait de sa mère que Joseph est tombé sur la maison [de Markle] en question, qu’il a senti qu’en effet, il la voulait et qu’il a entrepris les démarches qu’il a faites, dans sa réalité.
(Les yeux sombres, Jane lève son verre vide.)
Maintenez-le en transe…
(Elle a siroté de la bière. Maintenant elle est assise et attend tranquillement pendant que je vais lui chercher une autre bouteille dans le réfrigérateur.)
Est-ce que vous voulez laisser vos doigts se reposer ?
(« Non. »)
Si votre mère n’a pas obtenu cet homme et cette richesse, alors — selon sa façon de penser, maintenant — vous pouvez encore obtenir la maison que, dans son fantasme, elle a faite sienne durant sa vie.
(Je ne peux m’empêcher de rire, car la description que fait Seth du processus de pensée de ma mère lui correspond si bien.)
Elle a souvent rêvé d’y vivre. À un niveau mental et à un niveau émotionnel, elle s’est servie de cette probabilité-là dans cette vie-ci pour enrichir les heures qu’elle a vécues, grâce à la rêverie — mais, bien sûr, sans comprendre du tout que ces rêves éveillés avaient leur propre réalité.
Même maintenant, elle veut que Joseph ait une maison plus belle que celles de ses deux frères — (avec insistance et l’air amusé) vous pouvez couper cela si vous voulez.
Nouveau paragraphe. Ceci est clairement un cas d’entrecroisement de probabilités. Dans celle-ci, Joseph peut choisir d’acheter ou de ne pas acheter, il n’y a donc pas de coercition [de la part de Stella], par exemple. Joseph et Ruburt ont aussi visité une deuxième maison à Sayre — une bonne affaire, moins chère, mais qui globalement ressemblait beaucoup plus à celle dans laquelle vivait la mère de Joseph dans cette vie-ci. Ils ont vu les deux maisons le même jour. La seconde, comme la première, était à vendre pour cause de vieillesse : un couple âgé l’avait récemment quittée pour partir en maison de retraite. À nouveau, l’esprit « officiel » dit : « Coïncidence. Tout ceci est parfaitement naturel. Beaucoup de maisons sont à vendre parce que des personnes âgées ne peuvent plus s’en occuper. »
(Une pause à 22 h 33.) La deuxième maison n’avait pas de garage et ne se trouvait pas dans un quartier aussi en vogue, mais elle avait sa propre élégance. Avec ses étranges coins et recoins, elle a fait rire Ruburt. Accordez-nous un instant… Le poids de l’intention de Stella ne pesait pas sur cette maison-là et, pourtant, c’était aussi une demeure qu’elle avait remarquée, trouvant qu’elle avait plus de prestige que la sienne — et qu’elle aurait pu y être heureuse. C’était son deuxième choix [5].
Le couple de l’agence immobilière [les Johnson] avait lui aussi un rapport avec tout cela. À nouveau, l’esprit officiel dit que c’est une coïncidence si ce couple a, à sa façon, des inclinations artistiques, aime peindre et écrire, travaille en free-lance et vit encore dans un appartement après quelques années de mariage — et que l’homme est relativement calme comparé à la femme (dit avec amusement). Pourtant, à nouveau, les probabilités se mêlent, car la femme aurait bien pu être écrivain, et l’homme artiste ; et, en voyant Ruburt et Joseph, ils se sont reliés à d’autres probabilités inhérentes à leurs propres natures.
L’intention qu’avait la mère de Joseph vit par-delà le tombeau, en ces termes-là. Elle veut encore que Joseph ait une maison, et que celle-ci soit plus élégante et plus riche que la sienne. Maintenant, M. Markle, un homme d’affaires fortuné, avait lui aussi de fortes aptitudes artistiques. Il faisait commerce de pierres précieuses et d’antiquités. Ces qualités-là attiraient Stella, la mère de Joseph, et avec la situation telle qu’elle l’avait établie dans cette vie-là, elle était impressionnée, sachant que les talents de l’homme lui apporteraient la richesse. Les tendances artistiques de cet homme ont d’ailleurs amené ce dernier à choisir des agents immobiliers ayant eux-mêmes des capacités artistiques.
Accordez-nous un instant… (Jane, en tant que Seth, prend le temps d’allumer une cigarette.)
À mesure que les deux couples parlaient, il s’est avéré qu’il y avait d’autres coïncidences : Ruburt et Joseph avaient récemment songé à passer un week-end dans un certain complexe hôtelier de la région, mais pas particulièrement proche. À cause du mauvais temps, les agents immobiliers avaient été forcés de passer une nuit dans ce même hôtel, un jour où le spectacle programmé était une séance avec un médium.
Ce médium avait interloqué le couple en identifiant correctement certains éléments spécifiques de leurs existences ; il y avait donc une certaine forme de connexion psychique également. À nouveau, bien sûr, une coïncidence. C’est ce que dit l’esprit officiellement organisé. Les riches entrecroisements de probabilités sont apparents dans toute votre vie, si seulement vous arrêtez d’organiser vos perceptions et vos expériences selon des modes préconditionnés. (Dit avec insistance.)
Les nombreuses directions possibles pour l’espèce existent maintenant. Joseph a réagi à un niveau cellulaire à un égard. Les cellules ont reconnu la réalité probable impliquée [6], et il, Joseph, s’est senti « chez lui » [dans la maison de Markle] et pourtant, consciemment, il ne pouvait expliquer ce sentiment. En certains termes, sa mère se sentira vengée si Joseph achète cette maison, mais le choix demeure cependant celui de Ruburt et le sien. Si vous prêtez plus d’attention à ce que vous considérez être des coïncidences, vous allez découvrir un autre type d’ordre qui est sous-jacent à celui reconnu que vous suivez. Cela a toutes sortes d’implications sur le plan biologique en ce qui concerne l’espèce ; vous pouvez peut-être comprendre alors qu’il y a aussi des histoires probables sous vos vies, individuellement et en masse.
Les ordres neurologiquement non reconnus peuvent se révéler, une fois que vous reconnaissez leur réalité. Vos données sensorielles commenceront alors à confirmer ce qui ne l’a pas été jusqu’à présent.
Faites votre pause. (En souriant.) J’ai pitié de vos doigts.
(22 h 58. « Je me sens bizarre », dit Jane. Sa transe a été très profonde, son élocution assez rapide la plupart du temps. Elle inspire maintenant plusieurs fois, comme pour prendre davantage d’air. « J’étais vraiment partie — il aurait pu me maintenir ainsi pendant quatre heures… » Elle m’explique que, juste avant que la session commence, elle a reçu comme des reflets du matériau à venir, mais qu’elle n’a pas eu le temps de m’en parler. Il est certain que nous ne nous attendions ni l’un ni l’autre à ce que Seth aborde cette histoire des deux maisons à Sayre.
Nous ne parlons pas beaucoup des ramifications probables inhérentes à toute cette affaire de maison — nous attendons plutôt que de tels concepts opèrent si le matériau de Seth a quelque validité. Notre façon de penser s’est considérablement modifiée depuis que ces sessions ont débuté, il y a plus de dix ans. De temps à autre, nous nous souvenons à quel point cela a été un changement pour nous ; cela nous aide à mettre notre univers personnel en corrélation avec celui des autres. Aucun de nous deux ne croit au hasard ni aux coïncidences, tel qu’on l’entend habituellement — et encore moins depuis que Seth a commencé à expliquer il y a quelques années les éléments qui sont derrière ces aspects. Nous attribuons toujours des raisons à toute action, même si elles sont parfois cachées. [Et nous avons découvert que, souvent, une observation plus approfondie confirmait ces raisons.] Cette façon de penser nous a amenés à considérer comme allant pratiquement de soi le concours de circonstances concernant ces deux maisons ; chaque élément semblait se mettre en place de façon si naturelle qu’aucun questionnement profond n’a été nécessaire pour que nous nous disions : « Oh, bien sûr — les choses devaient se passer ainsi. »
Aujourd’hui, nous pensons qu’il est peu probable que nous achetions l’une de ces deux maisons. Nous n’avons pas demandé à Seth ce qu’il fallait faire, et nous ne le ferons pas. Il y a davantage de « coïncidences » qui entrent en ligne de compte que celles décrites par Seth ce soir ; nous n’avions conscience d’aucune d’elles, Jane et moi, avant l’aventure de Sayre : M. Markle est dans une maison de retraite à quelques kilomètres de là où nous vivons à Elmira, et ma mère a vécu ses derniers jours dans le même genre d’établissement, à moins de vingt-cinq kilomètres de chez nous ; l’un des enfants de M. Markle vit à Elmira et il y a un lien entre lui et un magasin dans lequel Jane et moi nous sommes rendus ; M. Johnson, de l’agence immobilière, a peint, comme moi, des enseignes et des sigles sur des camions quand il était jeune ; lui et moi avons plusieurs relations en commun à Sayre, dont un artiste plus âgé assez réputé — et aujourd’hui décédé — que nous avons tous deux connu quand nous étions étudiants ; et ainsi de suite.
La pause prend fin à 23 h 24 et Seth parle d’une autre « connexion de maison ».)
Accordez-nous un instant… La maison dans laquelle Ruburt et Joseph ont actuellement leur appartement a une allée commune.
En certains termes, c’est le symbole, la connexion, entre les deux systèmes de probabilité, car la maison de M. Markle a elle aussi une allée commune. Ruburt et Joseph vivent dans un double appartement, dans une vieille demeure réagencée en plusieurs lots. Vous partagez votre allée commune avec une famille très riche, habitant la maison d’à côté, qui a la même taille que la vôtre, mais dans laquelle vit une seule famille. La mère de Joseph voulait que son fils soit très riche. Cette allée relie symboliquement les deux réalités, et c’est un point où toutes deux se rencontrent. Accordez-nous un instant…
(Une pause à 23 h 28. C’est la fin de la dictée du livre. Comme nous le lui avons demandé juste avant la session, Seth transmet pour finir un autre matériau concernant Jane et moi. Puis, il termine à minuit pile.
Une note ultérieure. Comme la session suivante a eu lieu avant que j’aie fini de taper celle-ci à la machine, je peux préciser que, dans la session 694, Seth va aborder quelques-unes des questions évidentes que nous nous sommes posées à propos du rôle de ma mère dans cette affaire de maisons.)
L’exemple relativement insignifiant d’évènements probables et de leur interaction, qui vient juste d’être donné [dans la dernière session], fournit quelques indices importants sur la nature des probabilités en général. Une organisation est assurément présente, mais il ne s’agit pas du type d’ordre que vous avez l’habitude de reconnaître. Cette petite expérience personnelle se répète sans fin avec différentes variantes dans tous les domaines de la vie quotidienne — c’est-à-dire que des évènements probables interagissent constamment et (avec insistance) à travers leur interaction, vous vous retrouvez avec une série reconnue d’épisodes que vous acceptez, appelée la réalité physique.
En dessous de cet ordre reconnu d’évènements, il y a en fait un vaste champ d’action se produisant constamment. Ces champs de probabilités sont des sources d’action pour votre réalité ; mais les créations de votre monde sont aussi une source pour ces autres probabilités.
Ceci s’applique à tous les niveaux, mentaux et biologiques. Les probabilités concernent donc les atomes et les molécules, et les cellules. Elles concernent aussi les pensées, ainsi que des évènements plus évidemment physiques. Vos corps sont des constructions probables, dans le sens où ils existent uniquement à cause de l’apparence d’atomes à certains points de probabilité. À d’autres niveaux, les atomes n’existent pas à ces mêmes points et, là (Jane se penche en avant pour insister), vos corps ne sont pas les mêmes constructions physiques. Ils n’existent donc pas là.
Scientifiquement, avec tous vos instruments, vous êtes jusqu’à présent capables de percevoir la présence d’un atome uniquement dans le champ de votre propre système de probabilité. Comme vous percevez physiquement à travers le corps, qui est structuré atomiquement, vos perceptions sensorielles vous amènent bien sûr à bloquer la reconnaissance d’autres stimuli ou réactions probables. Dans son livre, Adventures in Consciousness, Ruburt fait mention de ce qu’il appelle une « perception préjugée [1] ». C’est une excellente expression, à cet égard.
L’exemple relativement insignifiant d’évènements probables et de leur interaction, qui vient juste d’être donné [dans la dernière session], fournit quelques indices importants sur la nature des probabilités en général. Une organisation est assurément présente, mais il ne s’agit pas du type d’ordre que vous avez l’habitude de reconnaître. Cette petite expérience personnelle se répète sans fin avec différentes variantes dans tous les domaines de la vie quotidienne — c’est-à-dire que des évènements probables interagissent constamment et (avec insistance) à travers leur interaction, vous vous retrouvez avec une série reconnue d’épisodes que vous acceptez, appelée la réalité physique.
En dessous de cet ordre reconnu d’évènements, il y a en fait un vaste champ d’action se produisant constamment. Ces champs de probabilités sont des sources d’action pour votre réalité ; mais les créations de votre monde sont aussi une source pour ces autres probabilités.
Ceci s’applique à tous les niveaux, mentaux et biologiques. Les probabilités concernent donc les atomes et les molécules, et les cellules. Elles concernent aussi les pensées, ainsi que des évènements plus évidemment physiques. Vos corps sont des constructions probables, dans le sens où ils existent uniquement à cause de l’apparence d’atomes à certains points de probabilité. À d’autres niveaux, les atomes n’existent pas à ces mêmes points et, là (Jane se penche en avant pour insister), vos corps ne sont pas les mêmes constructions physiques. Ils n’existent donc pas là.
Scientifiquement, avec tous vos instruments, vous êtes jusqu’à présent capables de percevoir la présence d’un atome uniquement dans le champ de votre propre système de probabilité. Comme vous percevez physiquement à travers le corps, qui est structuré atomiquement, vos perceptions sensorielles vous amènent bien sûr à bloquer la reconnaissance d’autres stimuli ou réactions probables. Dans son livre, Adventures in Consciousness, Ruburt fait mention de ce qu’il appelle une « perception préjugée [1] ». C’est une excellente expression, à cet égard.
Une partie de tout ceci est difficile à verbaliser. Les unités EE [2] au sein de la matière, à l’intérieur des atomes et des molécules, se rendent compte des champs probables d’action qui sont possibles. L’intégrité du corps doit demeurer dans une réitération constante dans une seule et même probabilité et maintenir à l’intérieur de ce système probable une certaine « constante », et, physiquement, la perception y est largement orientée, mais l’intégrité fondamentale du système corporel et de la conscience provient de l’extérieur de ce système. Point.
(Jane en tant que Seth termine cette phrase sur une note triomphale, après avoir indiqué toute la ponctuation.)
En fait, les atomes, tout en se comportant correctement à l’intérieur du système, et tout en semblant adhérer à ses règles et hypothèses, chevauchent néanmoins des probabilités. Vos structures temporelles sont donc intimement connectées à une action probable et à des champs d’actualité. En vos termes, ce serait, par exemple, comme si Joseph ne pouvait avoir vu cette maison à vendre qu’après qu’une série d’évènements donnés ne se soient produits. En apparence, ce serait comme si tout ceci dépendait d’évènements antérieurs : la rencontre préalable de la mère de Joseph avec M. Markle, il y a des années, quand ils étaient jeunes tous les deux ; ses rêveries et fantasmes, les années suivantes ; sa mort, la vieillesse de M. Markle et le fait qu’il abandonne sa maison.
(22 h) En vos termes, il semble que tout ceci devait se passer avant que la maison soit mise en vente, pour que, en passant par là il y a quelques jours, Joseph puisse voir le panneau et décider de visiter la maison. En termes beaucoup plus fondamentaux, tous les évènements existent en même temps, tout comme les atomes et les molécules apparaissent en même temps dans toutes les positions probables. Le corps, agissant dans le temps, utilise une structure temporelle et agit naturellement en son sein, tandis que sa structure « constante » dure dans le temps. Donc, dans ce contexte-là, une expérience du temps a été faite — et en utilisant cette structure organisationnelle là, le temps semble unir ces évènements.
Accordez-nous un instant… Ces évènements prennent alors une signifiance [3] à cause du type particulier d’organisation choisie. D’autres évènements tout aussi valides ne semblent pas signifiants — ils ne se manifestent pas en une perception ou une réalité. Ils existent cependant. Dans une réalité, par exemple, la mère de Joseph a épousé M. Markle. Joseph a hérité de la maison. Dans cette réalité-là, M. Markle est mort avant la mère de Joseph et, là, il n’était donc même pas nécessaire qu’un Joseph, ici, cherche une maison ; il en avait une. Dans cette réalité-là, Joseph n’a pas épousé Ruburt. Et dans cette réalité-ci (celle que Ruburt et vous connaissez), Ruburt, instinctivement, se sent étrangère à cette maison.
(« Puis-je poser une question ? » Je n’aime pas interrompre le cours du matériau, mais c’est le bon moment pour mentionner ce que j’ai à l’esprit depuis lundi soir.)
Oui
(« Eh bien, je sais que vous avez dit dans la dernière session [juste avant 22 h 33] qu’à partir de sa réalité non physique, ma mère n’essaye pas de nous forcer, Jane et moi, à acheter la maison de M. Markle — pourtant, je continue à me demander ce que d’autres vont penser de l’idée d’une influence ressentie dans notre réalité et provenant de “l’autre côté”, pourrait-on dire — »)
Écrivez votre question et j’y répondrai.
(« Continuez. Je peux l’écrire plus tard. » Et Seth se met à traiter la question à sa manière.)
J’ai clairement mentionné que la décision revenait à Joseph et à Ruburt. Mais en plus de cela, la question d’une maison de ce genre a introduit dans leurs vies des questions de valeurs et de prérogatives qui étaient d’une grande importance. Ils avaient besoin de voir clairement quelle était leur propre position sur ces sujets-là. Joseph se rendait inconsciemment compte de l’existence de la première maison [à Sayre] ; il aurait pu choisir de ne pas emprunter cette rue-là, par exemple. Ruburt et lui ne réfléchissent pas trop en termes d’argent et de statut social. Ils ont, au lieu de cela, vécu dans un appartement, en se préoccupant peu des apparences. Il y a pourtant toujours dans votre société une pression vous poussant à acquérir des maisons chics, et les biens matériels sont souvent considérés comme un gage de réussite.
Accordez-nous un instant… Financièrement, Ruburt et Joseph commençaient à bien se débrouiller. C’est seulement alors que les idées conventionnelles se sont mises en avant. Ces idées-là ont elles-mêmes attiré émotionnellement certains aspects de la mère de Joseph. Très simplement, en ses termes à elle, cette mère voulait que son enfant réussisse et, pour elle, cela signifiait posséder une excellente maison. Point. De sa part, c’était une ambition assez innocente.
Quand elle a senti que Joseph avait lui aussi envie d’une belle maison, alors — en vos termes, à présent — elle a commencé, depuis son contexte différent après la mort, à amener cette opportunité dans l’expérience de Joseph. Ce n’est pas de la manipulation. Cela montre toutefois qu’une partie de la mère de Joseph, celle connectée à son fils, est toujours en relation avec lui d’une certaine manière. Cela montre aussi que le désir de Joseph d’avoir une maison à Sayre (d’une voix plus forte et plus profonde) a aidé à provoquer certains évènements : il pouvait avoir une maison de ce genre s’il en voulait une.
L’épisode a aussi été le miroir de ses croyances, car, dans sa façon de penser, il aurait eu à abandonner certaines libertés et, cela, il n’était pas prêt à le faire. Fondamentalement, les évènements existent en même temps, bien qu’à votre niveau, vous deviez les percevoir dans le temps. Tout comme votre réalité quotidienne personnelle peut être concernée et colorée par des probabilités amenées dans votre expérience par vos désirs et croyances, de même votre culture de masse, votre histoire du monde et l’orientation de l’espèce sont colorées par des évènements probables qui ne rentrent pas dans votre idée officiellement reconnue de la réalité physique.
L’homme alternatif, l’homme probable, vos vous alternatifs, vos vous probables — ces questions-là s’appliquent aussi bien individuellement qu’en termes d’espèce, et elles s’appliquent aussi bien à votre futur qu’à votre passé.
Accordez-nous un instant, et à vous aussi.
(Une pause d’une minute.) Les plus grandes découvertes scientifiques sont toujours « accidentelles ». Elles proviennent d’une créativité intuitive, quand soudain un nouveau type de signifiance est vu, qui n’était pas prévisible « auparavant ». Vous acceptez toutes les données qui collent avec vos théories et vous ignorez les indices contraires. Pourtant, en dessous de tout cela, vous êtes des créatures sources de signifiance, des formeurs de schémas immergés dans le temps mais fondamentalement indépendants de lui et, donc, de nouvelles visions arrivent dans votre conscience et changent littéralement la qualité de toute réalité donnée à tout moment donné.
Faites votre pause.
(22 h 34. Jane, dans une transe profonde, a parlé pendant plus d’une heure. Je lui dis que, selon moi, le texte de La Réalité « inconnue » est excellent. « Mais j’y suis totalement étrangère », me répond-elle, expliquant qu’elle ne le connaît pas bien consciemment, qu’elle n’a qu’une vague idée de sa structure et qu’elle ne peut en particulier pas dire à l’avance ce qu’il contiendra. Comparativement, elle a eu une implication beaucoup plus personnelle dans le dernier livre de Seth, La Réalité personnelle.
Nous parlons de ce que le matériau de ce soir implique de façon générale par rapport à ma mère — le fait qu’elle soit non seulement « vivante » après sa « mort », mais qu’une partie d’elle soit focalisée sur Jane et moi. Jane a permis à Seth de parler de la situation de façon plus personnelle qu’elle ne le fait habituellement ; en conséquence, nous avons déjà plus de données sur Stella Butts que, par exemple, sur la mort des parents de Jane [en 1971 et 1972] [4]. Nous savons que Seth ne va pas continuer indéfiniment à décrire ma mère et sa réalité présente ; une telle étude pourrait facilement se solder par un livre entier. En outre, Jane a des convictions profondes par rapport au fait de fournir un matériau sur la survie des personnalités. Les informations dans l’Appendice 10 ont ici leur importance. Je pense aussi que Seth pourra en dire plus sur les croyances qui se trouvent derrière ces sentiments de Jane, à mesure que le livre avance.
Dans les trois paragraphes qui suivent, Seth transmet les informations avec beaucoup de force. Reprise à 22 h 50.)
La mère de Joseph n’est pas seulement vivante dans un autre niveau de réalité, mais elle continue à apprendre. Elle se rend donc très bien compte de la décision prise par Joseph de ne pas acheter la maison [de Markle] [5]. À son niveau de réalité, elle se rendait compte qu’il avait envie de la maison ; qu’une partie de lui songeait à posséder une grande maison, même si cela exigeait une maintenance et une attention qu’une autre partie de lui ne voulait pas fournir, parce qu’il avait l’impression que cela accaparerait trop de temps par rapport à sa peinture et à notre travail.
La partie qui a momentanément désiré la maison a immédiatement attiré le même type de désir que la mère de Joseph a toujours ressenti. Celui-ci, à un autre niveau d’activité que celui physique, a réactivé de vieux conflits entre eux. Pendant un temps, leurs désirs les ont unis. Maintenant, cependant, Stella Butts est davantage capable de comprendre les réactions de son fils. Grâce à la décision de Joseph dans cette réalité-ci, Stella commence enfin à entrapercevoir les raisons d’actions passées de Joseph qui, auparavant, lui étaient incompréhensibles.
Essayez de comprendre que toutes ces réactions se passent réellement en même temps… Le désir de Joseph a attiré un désir semblable de sa mère. (Une pause.) En vos termes, cependant, les réactions continuent.
(Samedi soir, le 4 mai, Jane, en transe, a elle-même brièvement fourni quelques informations. En tout cas, Seth n’était pas ouvertement présent. La dernière fois qu’elle a fait cela, c’était le 4 mars ; le matériau d’alors portait sur l’homme parallèle, l’homme alternatif et l’homme probable. Seth en avait fait mention le soir même, dans la session 687, et cela a servi de base à la Partie 2 de ce tome. [Le lecteur trouvera le matériau en question à l’Appendice 6.]
Il n’est toutefois pas nécessaire de citer ce qu’a transmis Jane samedi soir. Ce matériau lui est venu parce que nous avions parlé de nos parents défunts et des probabilités, en faisant le lien avec les deux premières sessions [679 et 680] de La Réalité « inconnue ». Pour démarrer son livre, Seth s’était servi d’une photo de chacun de nous quand nous étions enfants. Samedi soir, j’ai donc parlé à Jane de mon idée d’inviter Seth à commenter les vieilles photos de ses parents, Marie et Delmer [1], pour voir quel matériau en résulterait.
Nous discutons de tout cela en attendant que la session commence. Je fais remarquer que « le livre de Seth me rappelle un journal intime d’autrefois, mais avec une tournure nouvelle — celle des probabilités ». Je poursuis en disant que je suis un peu préoccupé parce que les notes pour La Réalité « inconnue » deviennent beaucoup plus longues que celles pour Seth parle ou pour La Réalité personnelle. J’ai pourtant le sentiment qu’il y a des raisons à cela, aussi ai-je choisi de continuer. Jane approuve. Elle dit que les notes sont destinées à fournir un compte rendu ordinaire de nos vies, qui serait en « parallèle » avec les données plus complexes de Seth sur les probabilités et sur d’autres concepts. Elle pense qu’il aura plus à dire à propos des notes, par la suite dans le livre.
Juste après la fin de cet échange, à 21 h 03, Jane me dit qu’elle va dicter un matériau complémentaire venant d’« elle-même ». Elle me demande de le transcrire.
« Ce que nous savons de l’espèce peut être comparé à ce que nous savons de nous-mêmes en tant qu’individus. D’une certaine façon, les deux concepts sont au même niveau et ont à voir avec des réalités dans des séquences consécutives de temps. L’individu, comme l’espèce, existe en termes multidimensionnels ; et il erre parmi des focalisations de probabilités, se faufilant constamment d’une réalité alternative à une autre.
« Une photographie d’une personne donnée représente une identité probable vécue, focalisée dans une séquence temporelle reconnue. Sa validité dépend des autres clichés invisibles qui n’ont pas été pris, tout comme les notes qui constituent une symphonie sont importantes du fait des notes impliquées qui ne sont pas réellement utilisées.
De la même façon, une “représentation” de l’espèce ne constitue qu’une version de l’espèce, un “instantané” pris dans une séquence de temps particulière, valide à cause des réalités invisibles sur lesquelles il n’y a pas de focalisation mais sur lesquelles chevauche la réalité. »
En quelques instants, Jane quitte son état modifié de conscience. « Je ne sais pas d’où sortait tout ça, dit-elle en riant, mais tout ce que tu veux savoir, il suffit de le demander… » Nous nous contentons de garder trace de ces moments-là à mesure que la rédaction de La Réalité « inconnue » progresse. La session de ce soir va un peu faire écho à l’expérience de samedi soir, même si rien n’indique que le matériau aura les mêmes effets à long terme que celui transmis par Jane le 4 mars.
À 21 h 15, je lis à Jane la dernière session à partir de mes notes, puisque je ne les ai pas encore tapées à la machine. Elle écoute dans un état très détendu, tout en se préparant pour la session. « J’attends simplement de recevoir clairement… »
EXERCICE PRATIQUE 3
J’aimerais que chaque lecteur essaye deux exercices. Tout d’abord, prenez un évènement qui vous est arrivé le jour même où vous lisez cette page. Voyez ce fait particulier, que vous avez choisi, comme un évènement dans votre expérience provenant de la vaste banque d’autres évènements probables qui auraient pu se produire.
Examinez l’évènement tel que vous le connaissez. Ensuite, essayez de retracer son émergence à partir du fil de votre propre vie passée, telle que vous la comprenez, et projetez à l’extérieur, dans votre esprit, quels autres évènements peuvent émerger de celui-ci pour devenir une action dans votre futur probable. Cet exercice a une deuxième partie. Quand vous en avez fini avec la procédure qui vient d’être donnée, changez alors votre point de vue ; voyez l’évènement depuis la position de quelqu’un d’autre qui est également concerné. Peu importe à quel point l’expérience semble être d’ordre privé, quelqu’un d’autre a un lien avec elle. Voyez l’épisode à travers ses yeux, et procédez comme avant, en ayant juste ce point de vue modifié.
Personne ne peut faire cet exercice pour vous, mais les résultats subjectifs peuvent être stupéfiants. Des aspects de l’évènement qui n’apparaissaient pas avant peuvent soudain se révéler. Vous ferez plus pleinement l’expérience de ces dimensions.
Accordez-nous un instant…
(Maintenant, Seth aborde un matériau que Jane a évoqué au cours de notre conversation, samedi soir, après m’avoir dicté ses informations dont j’ai parlé plus haut.)
EXERCICE PRATIQUE 4
Pour le deuxième exercice, prenez une photo de vous-même et placez-la devant vous. Ce peut être une photo ancienne ou récente, mais essayez de la voir comme un instantané d’un moi en équilibre dans une focalisation parfaite, émergeant d’une dimension sous-jacente dans laquelle d’autres photos probables auraient pu être prises. Ce moi-là, voyez-vous, émerge triomphalement, unique et incontestable dans sa propre expérience ; pourtant, dans les traits que vous voyez devant vous — dans ce maintien, cette posture et cette expression —, il y a aussi des miroitements, des colorations ou des nuances, qui sont des échos appartenant à d’autres probabilités. Essayez de les percevoir.
EXERCICE PRATIQUE 5
Maintenant. Prenez une autre photo de vous, à un âge différent de celui que vous aviez sur la première. Demandez-vous simplement : « Est-ce que je regarde la même personne ? » En quoi cette seconde photo est-elle familière ou étrange ? En quoi diffère-t-elle de la première que vous avez choisie ce soir ?
Quelles similitudes unissent les deux photos dans votre esprit ? De quoi faisiez-vous l’expérience quand chaque photo a été prise ? Quels chemins pensiez-vous suivre dans une photo, qui n’ont pas été suivis dans l’autre ? Ces directions-là ont été suivies. Si elles ne l’ont pas été par le moi que vous reconnaissez, alors elles l’ont été par un moi qui est probable, en vos termes. Dans votre esprit, suivez les directions que ce moi-là auraient prises, en fonction de votre façon de penser à des évènements de ce genre. Si vous trouvez une ligne de développement que vous souhaiteriez maintenant avoir suivie, bien que ne l’ayant pas fait, pensez alors profondément à la façon dont ces activités-là pourraient aujourd’hui trouver leur place dans le cadre de votre vie officiellement acceptée [2].
De telles rêveries, associées au désir — avec le soutien du bon sens —, peuvent occasionner des points d’intersection dans les probabilités qui provoquent un nouveau réalignement des éléments profonds de la psyché. De cette façon-là, des évènements probables peuvent être attirés dans votre structure de vie actuelle.
(21 h 40.) Nous avons parlé de l’homme probable, et avons l’intention de traiter de manière plus approfondie de l’homme [ou de la femme] probable, tel que cela s’applique à votre espèce. Les évènements de l’espèce commencent toutefois avec l’individu. Tous les pouvoirs, aptitudes et caractéristiques qui sont inhérents à l’espèce sont inhérents à chacun de ses membres. En comprenant votre propre réalité inconnue, vous pouvez donc beaucoup apprendre sur la réalité inconnue de l’espèce.
EXERCICE PRATIQUE 6
Maintenant. Choisissez une autre photo. Je veux que vous regardiez celle-ci d’une manière un peu différente. Ce doit être là encore une photo de vous. Voyez-la comme une image de vous-même en tant que représentant de votre espèce, dans un temps et un espace particuliers. Observez-la comme vous pourriez examiner la photo d’un animal dans son environnement. Si la photo vous représente dans une pièce, par exemple, alors pensez à celle-ci comme à un type particulier d’environnement, aussi naturel que les forêts. Considérez votre personne de la façon suivante : comment se fond-elle parmi les autres éléments de la photo, ou comment en est-elle distincte ? Voyez ces autres éléments comme des caractéristiques de l’image, considérez-les comme des traits plus vastes qui vous appartiennent. Si la photographie est sombre, par exemple, et montre des ombres, alors, dans cet exercice, voyez ces ombres comme appartenant au moi dans la photo.
Avec votre imagination, examinez votre image depuis le point de vue d’un autre endroit dans la photo. Voyez comment l’image peut être vue comme une partie de la structure globale de l’environnement — la pièce, l’ameublement, le jardin ou quoi que ce soit.
Quand vous voyez la photo d’un animal dans son environnement, vous faites souvent des liens que vous ne faites pas lorsque vous voyez la photo d’un être humain dans son environnement. Pourtant, chaque lieu est aussi unique que l’habitat de n’importe quel animal — aussi personnel, aussi partagé, aussi signifiant en termes d’individu et d’espèce dont ce dernier fait partie. Juste pour élargir votre imagination : quand vous regardez votre photo, imaginez que vous êtes un représentant d’une espèce, surpris là, dans cette pose particulière, et que le cadre de la photo représente maintenant « une cage de temps ». Vous qui regardez la photo de l’extérieur, vous êtes maintenant hors de cette cage de temps dans laquelle votre spécimen a été placé. Ce spécimen, cet individu, ce vous, vous représente, mais aussi un aspect de votre espèce. Si vous maintenez ce sentiment, l’élément de temps devient alors aussi réel que tous les autres objets à l’intérieur de la photo. Bien qu’invisible, le temps est dans le cadre.
Maintenant. Levez les yeux. L’image, la photo, n’est rien qu’un petit objet dans toute l’étendue de votre vision. Vous n’êtes pas seulement extérieur à vous-même dans la photo, mais celle-ci représente maintenant juste une petite partie de votre réalité. Pourtant la photo reste inviolée à l’intérieur de son propre contexte ; à l’intérieur de celui-ci, vous ne pouvez pas modifier la position d’un objet. Si vous détruisez la photo elle-même, vous ne pouvez en aucune manière détruire la réalité qui était derrière. Vous ne pouvez pas, par exemple, tuer l’arbre qui pouvait se trouver sur la photo.
La personne à l’intérieur de la photo est au-delà de votre portée. Le vous que vous êtes peut apporter tous les changements que vous voulez dans votre expérience : vous pouvez changer les probabilités en vue de vos propres objectifs, mais vous ne pouvez pas changer le cours des autres moi probables qui ont suivi leurs propres voies. Tous les moi probables sont connectés. Chacun influence les autres. Il y a une interaction naturelle, mais pas de coercition. Chaque moi probable a son propre libre arbitre et son unicité. Vous pouvez changer votre propre expérience dans la probabilité que vous connaissez — qui, elle-même chevauche une infinité d’autres probabilités. Vous pouvez apporter dans votre propre expérience n’importe quel nombre d’évènements probables, mais vous ne pouvez nier l’expérience probable d’une autre partie de votre réalité. Ce qui revient à dire que vous ne pouvez pas l’annihiler.
Quand vous regardez une photo de votre histoire personnelle, elle représente votre émergence dans cette réalité particulière — ou la réalité qui était acceptée comme étant officielle au moment où la photo était prise —, vous regardez donc une photo d’un représentant de votre espèce, prise dans un moment particulier de probabilités. Cette espèce a autant de rejetons et de développements que vous en avez au niveau personnel. Tout comme il y a des moi probables en termes personnels, il y a des moi probables en termes d’espèce. Tout comme vous avez votre passé personnel, officiel et reconnu, vous avez, dans votre système d’actualité, une histoire officielle de masse plus ou moins acceptée. [Voir la note 2.] Soumise à un examen, cette histoire de l’espèce présente toutefois de nombreux vides et divergences, et laisse beaucoup de questions sans réponse.