La perception de l’âme


L’âme perçoit directement toute expérience.

La plupart des expériences dont vous êtes conscients arrivent conditionnées sous emballage physique.

Vous prenez l’emballage pour l’expérience elle-même et vous ne pensez pas à regarder à l’intérieur.

Le monde tel que vous le connaissez est une des matérialisations possibles de la conscience, et en tant que tel il est valable.

L’âme, pourtant, n’a pas besoin de suivre les lois et principes qui font partie de la réalité physique et elle ne dépend pas de la perception physique.

La sienne est d’ordre purement mental et relève du subconscient.

Les perceptions de l’âme ne dépendent pas du temps, car celui-ci est un leurre et n’a pas de place dans une réalité différente.

Il est difficile de vous expliquer comment la connaissance directe travaille effectivement – un champ total de perception, vierge de tout indice physique comme la couleur, la dimension, le poids et les sens qui habillent vos perceptions physiques.

 Les mots sont utilisés pour rendre compte de l’expérience, mais ils ne sont naturellement pas l’expérience qu’ils essaient de décrire.

Pourtant votre expérience subjective physique est à ce point tributaire de la pensée verbale qu’il vous est presque impossible d’en concevoir une autre.

Chaque événement qui parvient à la conscience est déjà la traduction d’un événement intérieur, psychique ou mental, perçu directement par l’âme, mais traduit en termes physiques par les parties du soi orientées vers la vie physique.

Il va sans dire que l’âme ne se sert pas d’un corps physique dans le but d’obtenir des perceptions, que celles-ci ne dépendent pas des sens, que cette connaissance se perpétue, que vous soyez dans cette vie ou dans une autre, et que ces modes de perception de l’âme opèrent en vous alors même que vous lisez ce livre.

Il s’ensuit également que votre expérience dans le système physique dépend de la forme physique et des sens – parce que ceux-ci interprètent la réalité et la traduisent en données physiques.

Il s’ensuit également que quelques aperçus de la connaissance directe de l’âme peuvent être obtenus en suspendant momentanément l’activité des sens pour lui en substituer une autre.

Vous pratiquez cela à l’état de rêve, mais même là et dans de nombreux cas, vous essayez de traduire votre expérience dans une terminologie de caractère hallucinatoire.

La plupart des rêves que vous vous rappelez sont de cette nature.

Dans certains états du sommeil, pourtant, la perception de l’âme opère d’une manière relativement libre.

Vous buvez, pour ainsi dire, au puits non pollué de la perception.

Vous communiquez avec les profondeurs de votre propre être et avec la source de votre créativité.

Ces expériences, n’étant pas traduites physiquement, ne sont pas remémorées au matin.

Vous ne vous souvenez pas d’elles comme de rêves.

Les rêves, pourtant, peuvent, plus tard dans la même nuit, prendre naissance à partir de l’information acquise durant ce que j’appellerais « l’expérience profonde ».

Ceux-ci ne sont pas des traductions exactes ou approximatives de l’expérience, mais participent plutôt de la nature allégorique du rêve – ce qui est une chose entièrement différente.

Ce niveau particulier de conscience, apparaissant dans le sommeil, n’a pas été noté par vos scientifiques.

Durant celui-ci, l’énergie produite rend l’état de rêve possible.

Il est vrai que les rêves permettent au soi physique de revenir sur l’expérience courante, mais il est également vrai que l’expérience fait alors un retour vers ses sources.

Elle rompt pour ainsi dire l’isolement.

Certains moments sont remémorés comme des données appartenant au passé physique, mais la totalité de l’expérience retourne à son état initial direct.

Elle existe alors, « éternellement », dépouillée du revêtement dont vous avez besoin pour la comprendre.

L’existence physique est une voie dans laquelle l’âme choisit d’expérimenter sa propre réalité.

L’âme, en d’autres termes, a créé un monde pour que vous l’habitiez, pour qu’il y ait changement – une sphère d’activité complète dans laquelle de nouveaux développements et aussi de nouvelles formes de conscience peuvent émerger.

D’une certaine manière, vous créez continuellement votre âme comme elle vous crée continuellement.

L’âme n’est jamais diminuée, pas plus qu’aucune des parties du Soi.

Elle peut être considérée comme un champ d’énergie électromagnétique dont vous faites partie.

Quand vous la considérez sous cet éclairage c’est un champ d’action concentré – une station génératrice de probabilités ou d’actions probables, qui cherche à s’exprimer ; une galaxie de consciences qui se perçoivent comme une identité.

Dans le droit-fil de cette déclaration, la jeune femme qui me prête son concours a écrit une fois un poème que je cite : « Ces atomes parlent, et s’appellent par mon nom. »

Notre corps physique est un champ d’énergie d’une certaine forme et pourtant quand quelqu’un vous demande votre nom, vos lèvres l’articulent alors que le nom n’appartient ni aux atomes ni aux molécules des lèvres qui prononcent les syllabes.

Le nom n’a de signification que pour vous.

Au sein de votre corps, vous ne pouvez mettre le doigt sur votre propre identité.

Si vous pouviez voyager dans votre corps vous ne pourriez trouver le lieu où réside votre identité et pourtant vous dites ; « Ceci est mon corps », et : « Tel est mon nom. »

Si vous ne pouvez vous trouver, fût-ce par vous-mêmes, dans votre corps, alors où chercher cette identité qui proclame que les cellules et les organes lui appartiennent ?

Celle-ci a naturellement un rapport certain avec votre corps puisque vous n’avez aucun mal à le distinguer de celui de quelqu’un d’autre et que vous n’avez non plus aucune difficulté à vous démarquer de la chaise sur laquelle vous êtes assis.

Pour élargir le propos, en partant du même point de vue; l’identité de l’âme peut être perçue.

Elle sait qui elle est, beaucoup plus assurée de son identité que ne l’est votre soi physique.

Et pourtant où se trouve, dans ce champ d’énergie électromagnétique, l’identité de l’âme ?

Elle régénère toutes les autres parties d’elle-même et vous rassure sur votre propre identité.

Si on devait lui demander : « Qui êtes-vous ? » elle répondrait simplement : « Je suis moi-même » et elle répondrait également à votre place.

Sur le plan psychologique tel que vous l’entendez, l’âme peut être considérée comme une identité primordiale, une structure composée de nombreuses autres consciences
individuelles – un Soi illimité, capable de s’exprimer de toutes les manières et sous de nombreuses formes tout en maintenant sa propre identité, son essence même, conscient de n’être peut-être qu’une partie d’une autre personnalité.

Cela peut vous sembler inconcevable, mais le fait est que cette personnalité est conservée bien qu’elle puisse, pour parler d’une manière figurée, se mêler à d’autres champs d’énergie et voyager.

Il y a, si vous voulez, échange entre les âmes ou entités ; il n’existe pas de limites aux possibilités de développement et à l’expansion.

Encore une fois, l’âme n’est pas un champ clos.

C’est seulement parce que vous êtes très impliqués dans une aire étroite que vous imposez des limites rigoureuses aux définitions et au Soi, et que vous les projetez sur les manières de voir de l’âme.

Vous vous souciez de votre identité physique et limitez le champ de vos perceptions de peur de ne pouvoir maitriser leur accroissement et votre conscience du Soi.

L’âme ne se préoccupe pas de son identité.

Elle est sûre d’elle-même.

Elle cherche toujours. Elle n’a pas peur d’être submergée par son expérience ou sa perception.

Si vous aviez une compréhension complète de la nature de l’identité, vous n’auriez pas peur, par exemple, de la télépathie.

Cette crainte vient de l’idée que votre identité sera balayée par les suggestions et les pensées des autres.

Aucun système psychologique n’est clos, aucune conscience ne l’est, quelles que soient les apparences contraires.

L’âme est un voyageur, comme on l’a dit si souvent, mais elle est aussi créatrice de toute expérience et de toute destination.

Elle crée le monde comme il va, pour ainsi dire.

Telle est la véritable nature de l’être psychologique dont vous faites partie.

Comme je l’ai déjà annoncé, je vous donnerai plus tard quelques suggestions pratiques qui vous permettront de reconnaître certaines de vos capacités profondes, et de les utiliser pour votre développement, votre plaisir et votre éducation.

La conscience n’est pas fondamentalement bâtie sur les concepts de bien et de mal tels qu’ils vous préoccupent actuellement, et, par conséquent, l’âme non plus.

Ceci ne signifie pas que dans votre système, et dans quelques autres, ces problèmes n’existent pas et que le bien n’est pas préférable au mal Cela signifie simplement que l’âme sait que le bien et le mal ne sont que des manifestations différentes d’une réalité beaucoup plus vaste.

Je veux insister encore sur le fait que cet enseignement peut paraitre difficile à exprimer avec des mots, mais devient bien plus clair intuitivement quand vous apprenez à connaître ce que vous êtes.

Car si vous ne pouvez pas trouver votre identité en voyageant, vous pouvez voyager à travers votre soi psychologique.

Il y a davantage de merveilles à découvrir au cours de ces explorations intérieures que vous ne pourriez le croire avant d’entreprendre un tel voyage.

Vous êtes une âme ; vous êtes une manifestation particulière de l’âme, et c’est un pur non-sens que de penser que vous devez rester ignorants de la nature de votre être.

Vous pouvez ne pas être capables d’exprimer clairement votre connaissance verbalement, mais ceci ne met d’aucune manière en cause la valeur de l’expérience qui sera la vôtre une fois que vous aurez commencé à l’explorer.

Il s’agit pour vous d’un processus spirituel, psychologique ou psychique.

Vous ne chercherez pas à trouver votre âme.

Dans cette perspective, il n’y a rien à trouver.

Elle n’est pas perdue.

Vous n’êtes pas perdus.

Les mots que vous utilisez importent peu, mais votre détermination en revanche est essentielle.