Savez-vous que vous êtes parfait? Assurément pas car sinon vous ne seriez pas là devant moi à m’écouter.
Vous seriez plutôt dans un autre endroit parfait pour vous.
Néanmoins, vous êtes parfait et cela de toute éternité; du plus loin de votre passé jusque dans votre lointain futur.
Vous êtes parfait mais n’en êtes que partiellement conscient.
Je devrais dire plus précisément que votre essence en vous est parfaite mais ses manifestations à travers vous sont encore à découvrir.
Car c’est votre perception incomplète de vous-même ainsi que de l’univers qui vous laisse croire que tout cela est imparfait.
Dieu, la source première, était parfait à l’origine mais inconscient de sa propre perfection.
Un immense potentiel non réalisé.
C’est à travers nous qu’il se découvre de l’intérieur ce qui veut dire que tout ce que ressent toute chose à chaque moment de sa vie le redéfinit sans cesse et lui donne sa permanence.
C’est pour cela que chaque seconde, aussi infime soit-elle de nos vies, est précieuse pour Dieu.
En tant qu’individu, on ne peut apprendre qu’une chose: “Qu’on était un tout avant d’en être qu’une partie”.
Imaginez-vous comme un être avec un potentiel de talents quasi illimités mais non encore expérimentés.
Pour les manifester et ainsi en prendre conscience, vous devez en choisir un principal que vous explorerez dans un milieu précis, dans un temps délimité en incluant des interrelations aléatoires.
Puis vous prenez un temps de réflexion avant de choisir un autre talent que vous exercerez dans un nouveau cadre donné.
L’accumulation des réflexions de toutes ces expériences de vies vous amènera à percevoir votre richesse, vos capacités aux multiples facettes.
Vous réalisez simplement par une ouverture progressive ce que vous êtes dans votre potentiel global.
Et vous êtes un être parfait au même titre que Dieu.
Vous prenez conscience peu à peu, à chaque jour achevé, à chaque aptitude réalisée, à chaque vie accomplie.
Votre esprit réalise ni plus ni moins qu’il est d’origine Divine donc parfait en soi et qu’il ne fait que le découvrir à travers ses multiples expériences.
Et quand l’esprit prend conscience de cela, il est prêt à entreprendre le retour qui le mènera vers le centre de toute chose qu’on appelle le paradis.
Dans sa finalité, il sera comme à l’origine, parfait, mais avec un nouvel attribut, la conscience de sa perfection.
En tant qu’être Divin, on n’apprend rien, on ne fait que redécouvrir tout.
Ce que je vous ai dit jusqu’à maintenant, si bref soit-il, contient déjà les principes de base qui régissent toute chose.
Du plus grand au plus petit, ces lois s’appliquent indifféremment à toute manifestation de l’énergie première.
Avez-vous déjà réfléchi aux globules rouges de votre sang qui partent de votre cœur remplis de l’énergie la plus pure pour la répandre jusque dans les extrémités les plus difficiles d’accès de votre corps ?
Puis dévitalisés, reprennent le chemin du retour entraînant avec eux des scories qu’ils délesteront au moment de repasser par votre centre, votre cœur.
Inlassablement, après un temps de purification, ils repartiront vers de nouvelles parties de vous.
Leurs rôles sont d’entretenir la vie, votre vie !
Certains de vos globules rouges ne font qu’une courte boucle et d’autres en font d’immenses.
Mais seuls quelques-uns, pour l’instant, peuvent aspirer à vous parcourir en entier et ainsi vous connaître globalement.
Il n’y a pas un seul globule rouge qui n’a pas son importance.
Vous cheminez vous aussi en boucle.
Chacune de vos journées est une petite boucle.
Huit heures pour découvrir le monde, partager vos acquis avec ceux des autres; huit heures pour revenir vers vous, vers votre centre stable; huit heures de repos pour faire le ménage dans votre trop-plein de sensations pour recommencer à neuf le lendemain.
Chacune de vos vies est une boucle avec un temps pour naître au monde, un temps pour naître à soi-même, un temps pour oublier et voilà à nouveau le temps venu de renaître.
A l’échelle humaine, c’est donc un temps pour aller vers l’autre, un temps pour revenir vers soi, un temps pour se reposer et le processus recommence.
C’est votre respiration fondamentale.
Elle se retrouve dans chacun des cycles de vos vies, qu’elle ait une durée d’une seconde, d’un jour, d’une année, d’un siècle, d’un millénaire ou plus encore.
A l’échelle cosmique, d’où je contemple le monde, je vois des nombres incalculables d’êtres remplis de lumière qui arrivent du cœur de l’univers pour répandre leurs étincelles dans les confins de ce même univers et je vois des nombres incalculables d’êtres, lourds de leurs expériences, qui retournent à la source pour se purifier et se revitaliser avant de repartir à nouveau.
Certains font une courte boucle et d’autres, une immense.
Mais seuls quelques-uns pour l’instant peuvent aspirer à parcourir l’univers en entier et ainsi le connaître parfaitement.
Ce mouvement de va-et-vient, expansion, contraction, repos, est issu du mouvement originel de l’énergie primordiale.
Il se retrouve en toute chose car toute chose est faite de cette énergie.
Même fractionnée, prisonnière d’une enveloppe, raréfiée à l’extrême, l’énergie conserve cette caractéristique fondamentale.
Rien n’est assez grand ou trop petit pour l’ignorer.
Il est le rythme même de la vie.
Tous ces premiers concepts que j’élabore ici font partie intégrante du fonctionnement et de l’évolution de bien des mondes supérieurs.
La route de l’évolution est donc sans fin.
C’est une boucle qui semble continue, répétitive aux yeux de certains; voire même un cercle vicieux pour les apprentis.
Mais pour nous qui la contemplons d’un point de vue plus élevé, elle prend l’aspect d’une spirale qui s’agrandit à chaque tour effectué pour ceux qui se répandent dans l’univers ou une spirale qui rapetisse pour ceux qui retournent à la source.
L’évolution d’un individu passe par la prise de contrôle progressive de sa route et cela, à travers la compréhension des mécanismes qui la régissent.
Au début, le chemin nous semble tout tracé d’avance ou pire, le jeu d’un hasard absurde et nous nous sentons impuissant à en changer quoi que ce soit.
Nous espérons seulement que le hasard du destin nous sera quelque peu favorable.
A cette étape de l’évolution, l’individu doit savoir ce qui suit.
Il n’y a pas de finalité à la vie.
Aussi loin que porte mon regard, je ne vois pas d’accomplissement définitif, d’aboutissement irréversible.
Vous qui cherchez la paix intérieure, la sérénité, le bonheur, ne cherchez plus.
C’est un état d’être et non un endroit à trouver, un but à atteindre ou même une expérience à réaliser.
Il n’y a pas de bout au chemin que l’on parcoure car je le répète, il est en boucle.
Même pour les êtres supérieurs, la spirale ne s’arrête, après un grand cycle, que le temps d’un repos avant de repartir en sens inverse.
Le bonheur est donc dans le parcours du chemin.
Il est dans la sensation même du marcheur qui est de plus en plus en accord avec tout ce qu’il fait, pense et ressent.
Ce que plusieurs appellent le bonheur n’est qu’un sentiment de contentement que l’on éprouve dans des situations précises.
Le temps de découvrir la beauté du monde, le temps d’un geste de bonté, le temps d’une preuve d’amour et vous croyez saisir le bonheur.
Votre but atteint, vous vivez un moment d’équilibre entre votre intérieur et l’extérieur, entre vos désirs et vos satisfactions, entre vos aspirations et vos réalisations.
Cependant, cela se transforme rapidement en ennui, en insatisfaction et le besoin de se trouver de nouveaux défis réapparaît.
L’instant suivant, vous reprenez la route des conquêtes.
Vous ne savez pas encore que cette sensation de plaisir que vous appelez bonheur est indépendante de tous les événements éphémères de votre vie même si elle semble pourtant en découler.
Le bonheur est un état d’être qui peut être ressenti en tout temps et en tout lieu.
Il peut seulement varier d’intensité mais surtout s’approfondir avec les vies.
J’ai en moi des vies extrêmes où des êtres ont connu la joie dans des situations difficiles, l’extase malgré les pires conditions, la sérénité même dans les épreuves les plus horribles.
Je n’ai pas besoin de vous donner des exemples concrets.
Vous devez sûrement en connaître vous-même.
Pourquoi l’humain est-il souvent à son meilleur dans les pires moments?
Cela semble contradictoire.
Alors sachez que dans les faits, tout prouve que le bien-être intérieur peut être indépendant du lieu, de la situation et de l’action en cours.
Le bonheur est la constance au-delà des circonstances.
Pour atteindre cet état, il faut, en premier, détacher son état d’être des événements de sa vie.
Nous ne sommes pas ce que l’on vit car toutes nos aventures sont transitoires.
Nous sommes faits des réactions à celles-ci.
C’est le rythme de nos réactions qui donne à la longue notre personnalité durable.
Changez votre façon de percevoir le monde et votre état d’être à la base changera.
Ce fait même ensuite ne pourra que changer le monde autour de vous.
Ce qui veut dire que votre nouvelle perception de la vie vous amènera à découvrir une nouvelle gamme d’expériences.
Pour y tendre, il faut se rappeler constamment être plus grand que ce que l’on paraît; se voir comme un être éternel dans les deux sens qui doit s’oublier parfois en tant que comédien pour mieux incarner un rôle.
Ensuite, puisque l’évolution passe toujours par une prise de conscience, il faut conscientiser chaque geste que l’on pose et les constatations qui le prolongent.
Chaque action devrait avoir tout le poids de l’intention.
Surtout ne pas se demander le pourquoi avant chaque geste mais l’examiner plutôt après dans ses moindres détails, ses conséquences sur soi et sur l’univers. Chaque action que l’on pose devrait l’être comme un rituel sacré dont seul le contenu a une valeur d’éternité.
Il est important, si cela n’est pas encore fait, de se réapproprier sa vie.
Être vrai et honnête avec soi-même.
Prendre conscience de ce que l’on fait, dit ou pense au quotidien.
Et ensuite, transformer, améliorer ce qui nous restreint, nous empêche de grandir.
On ne doit tolérer les obstacles, les difficultés, les oppressions que dans la mesure qu’ils nous poussent à nous dépasser et à nous conscientiser davantage à un état.
S’il n’y a pas prise de conscience dans ce que l’on fait, il n’y a pas amélioration de notre condition, ni même évolution.
La reprise en main de sa destinée est le meilleur moyen de progresser malgré tous les égarements que l’on peut faire.
Pour l’être évolutif que l’on est, ce n’est pas ce que l’on accomplit qui est important mais comment on l’accomplit.
Tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait au meilleur de nos connaissances.
Chaque pensée, chaque parole devraient suivre aussi le même parcours; les redéfinir et les réajuster dans une optique de l’esprit.
Me font-elles grandir ou stagner dans mon espace ou pire, me sentir moindre que je suis?
N’oubliez jamais que la forme, le contenant est transitoire mais non le contenu car le contenu est l’essence éternelle qui ne conserve que l’empreinte de la forme.
Je reviendrai plus tard au sujet des caractéristiques de l’empreinte.
L’être suprême à qui vous appartenez a conscience de votre forme vivante mais ne retient que le contenu de vos expériences.
Ce constat se retrouve donc aussi dans l’immensément grand à l’immensément petit.
En tant qu’individu, vous avez conscience de votre corps non à travers les actions que posent chacune de vos cellules mais à travers les sensations et les réactions que ces actions produisent sur elles.
Votre identité est faite de vos réactions à l’environnement.
Le bonheur est donc l’éternel approfondissement de ce contact dans le présent.
La richesse d’un être se mesure au fait que la moindre situation qui peut être jugée anodine pour un autre est source de satisfaction profonde pour lui.
Il ne vous est pas demandé d’éprouver du plaisir dans des situations de souffrance.
Mais de vivre pleinement ce que la vie vous envoie pour y découvrir la richesse d’enseignements et de prise de conscience qu’elle contient.
Tout ce que vous vivez a un sens pour vous, à vous de le découvrir.
Le bonheur se trouve dans le fait de vivre pleinement chaque moment, sans rien retenir, sans rien rejeter pour que chaque événement soit révélateur de votre réelle identité.
Quand vous saurez percevoir en toute chose son potentiel de vous faire grandir; quand dans ce que vous croyez être les pires malheurs vous saurez y trouver la part de bonheur; alors votre moi profond sera désormais dans un éternel état de contentement.