Tu veux dire que nous ne devons jamais rien promettre à personne ?
La plupart d’entre vous vivent d’une façon telle, actuellement, que chaque promesse comporte un mensonge.
Le mensonge, c’est d’affirmer que vous savez maintenant comment, à un moment donné, vous vous sentirez par rapport à telle chose et ce que vous voudrez en faire.
Vous ne pouvez le savoir si vous vivez comme un être réactif – ce que vous êtes dans l’ensemble.
Ce n’est que lorsque vous vivez comme un être créatif que votre promesse ne contient aucun mensonge.
Les êtres créatifs peuvent savoir comment, à n’importe quel moment de l’avenir, ils se sentiront par rapport à une chose, car ils créent leurs sentiments, au lieu d’en faire l’expérience.
Ce n’est qu’en créant ton avenir que tu peux le prédire.
À moins de prédire ton avenir, tu ne pourras rien promettre de sincère en ce qui le concerne.
Mais même celui qui crée et présage son avenir a le pouvoir et le droit de changer.
Le changement est un droit fondamental de toutes les créatures.
En effet, c’est plus qu’un «droit», car un «droit», c’est ce qui est accordé.
Le «changement», lui, est ce qui est.
Le changement est.
Tu es ce qui est changement.
On ne peut te donner cela.
Tu es cela.
À présent, puisque tu es «changement» – et puisque le changement est la seule chose constante en ce qui te concerne -, tu ne peux sincèrement promettre de toujours être le même.
Tu veux dire qu’il n’y a aucune constante dans l’univers ?
Que dans toute créativité, rien n’est immuable ?
Le processus que vous appelez la vie est un processus de recréation.
Toute la vie se recrée constamment à nouveau, à chaque instant présent.
Dans ce processus, l’identité est impossible, car si une chose est identique, c’est qu’elle n’a pas du tout changé.
Mais si l’identité est impossible, la similitude ne l’est pas.
La similitude résulte du processus de transformation qui produit une version remarquablement similaire de ce qui s’est déjà passé.
Lorsque la créativité atteint un niveau élevé de similitude, on appelle cela l’identité.
Et de la grossière perspective que vous offre votre point de vue limité, c’est bien le cas.
En termes humains, il semble donc y avoir une grande constance dans l’univers.
Les choses ont l’air de se ressembler, de se produire de façon semblable, et de réagir de manière identique.
Une certaine cohérence apparaît.
C’est bien, car cela te fournit un cadre au sein duquel tu peux envisager et faire l’expérience de ton existence sur le plan physique.
Mais Je te dis ceci. Du point de vue de la vie entière – de ce qui est physique comme de ce qui ne l’est pas -, l’apparence de constance disparaît.
On vit les choses telles qu’elles sont vraiment : en changement constant.
Selon toi, les changements sont parfois si délicats, si subtils, que, de notre point de vue moins perspicace, ils semblent être les mêmes – parfois exactement – alors qu’en fait, tel n’est pas le cas.
Précisément.
Il n’y a pas «deux jumeaux identiques».
Exactement. Tu as parfaitement saisi.
Mais nous pouvons nous recréer à nouveau sous une forme suffisamment similaire pour produire un effet de constance.
Oui.
Et nous pouvons le faire dans les relations humaines, en ce qui concerne qui nous sommes, et dans notre comportement.
Oui, même si la plupart d’entre vous trouvent cela très difficile.
Car la constance véritable (par opposition à l’apparence de constance) enfreint la loi naturelle, comme nous venons de l’apprendre, et qu’il faut un grand maître pour même créer l’apparence de l’identité.
Un maître peut surmonter chaque tendance naturelle (rappelle-toi, la tendance naturelle est au changement) à apparaître sous une forme identique. En réalité, il ne peut apparaître d’instant en instant d’une même façon. Mais il peut surgir avec suffisamment de similitude pour créer l’apparence de l’identité.
Mais les gens qui ne sont pas des «maîtres» apparaissent tout le temps «d’une façon identique». J’en connais dont le comportement et l’apparence sont si prévisibles qu’ils pourraient servir de tuteurs à des plantes.
Oui, le faire intentionnellement exige beaucoup d’efforts.
Le maître est celui qui crée intentionnellement un niveau élevé de similitude (ce que tu appelles la «cohérence»). Un disciple est celui qui crée de la cohérence sans nécessairement en avoir l’intention.
Une personne qui réagit toujours de la même façon devant certaines circonstances, par exemple, dira souvent : «Je n’y pouvais rien.»
Un maître ne dirait jamais cela.
Même si la réaction d’une personne reflète un comportement admirable – pour lequel elle recevra des louanges – sa réponse sera souvent : «Eh bien, ce n’était rien. C’était automatique, vraiment. N’importe qui pourrait le faire.»
Un maître ne ferait jamais cela, non plus.
Donc, un maître est une personne qui – littéralement – sait ce qu’elle fait.
Il sait également pourquoi.
Les gens qui n’ont pas atteint la maîtrise ne savent souvent ni l’un ni l’autre.
Est-ce pour ce motif qu’il est si difficile de tenir parole ?
C’est l’une des raisons. Comme Je l’ai dit, à moins de pouvoir prédire ton avenir, tu ne peux rien promettre avec sincérité.
Une seconde raison pour laquelle les gens trouvent difficile de tenir parole tient au fait que leurs promesses entrent en conflit avec l’authenticité.
Qu’entends-tu par là ?
Je veux dire que leur vérité, qui est en évolution, diffère de l’annonce qu’ils en ont faite.
Ainsi, ils sont en conflit profond. À quoi dois-je obéir : à ma vérité ou à ma promesse ?
Un conseil ?
Je t’ai déjà donné ce conseil : Te trahir toi-même afin de ne pas trahir quelqu’un d’autre, cela reste une trahison. C’est la plus haute trahison.
Mais cela entraînerait partout des manquements à des promesses ! Aucune parole de personne n’aurait d’importance vis-à-vis de quoi que ce soit. On ne pourrait compter sur quiconque pour quoi que ce soit !
Oh ! tu t’attendais donc à ce que les autres tiennent parole, n’est-ce pas ? Pas étonnant que tu aies été si malheureux.
Qui affirme que je l’ai été ?
Tu veux dire que c’est de cela que tu as l’air quand tu es heureux ?
Très bien. D’accord. J’ai été malheureux. Parfois.
Oh ! pas mal souvent. Même quand tu avais toutes les raisons d’être heureux, tu t’es permis d’être malheureux – en te demandant, inquiet, si tu serais capable de conserver ton bonheur.
Et la raison pour laquelle tu as même eu à t’inquiéter de cela est la suivante : le fait de «garder ton bonheur» dépendait, dans une large mesure, de la parole des autres.
Tu veux dire que je n’ai pas le droit de croire – du moins d’espérer – que les autres tiendront parole ?
Pourquoi voudrais-tu donc une telle chose ?
L’unique raison pour laquelle une personne ne tiendrait pas parole envers toi, ce serait parce qu’elle ne veut pas – ou qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir, ce qui revient au même.
Et si une personne ne voulait pas remplir sa promesse envers toi, ou si, pour une raison quelconque, elle ne croyait pas pouvoir le faire, pourquoi donc voudrais-tu qu’elle le fasse ?
Veux-tu vraiment que quelqu’un respecte un accord contre son gré ? Crois-tu vraiment qu’il faut obliger quelqu’un à faire des choses qu’il ne croit pas pouvoir faire ?
Pourquoi voudrais-tu obliger quiconque à faire une chose contre sa volonté ?
Eh bien, entre autres, parce que le laisser s’en tirer sans remplir sa promesse me nuirait – à moi ou à ma famille.
Ainsi, afin d’éviter un tort, tu es prêt à en infliger un.
Je ne vois pas comment on pourrait porter atteinte à quelqu’un en lui demandant tout simplement de tenir parole.
Mais il doit le considérer comme une atteinte, sinon il tiendrait volontiers parole.
Alors, je dois subir l’atteinte, ou voir mes enfants et ma famille la subir, plutôt que de «porter atteinte» à celui qui m’a fait une promesse, en lui demandant tout simplement de la remplir.
Crois-tu vraiment que si tu obliges un autre à respecter une promesse, tu auras échappé à l’atteinte ?
Je te dis ceci : De plus grands torts ont été commis par des personnes menant une vie de désespoir tranquille (à faire ce qu’elles croyaient «devoir» faire) que par des personnes faisant ce qu’elles voulaient.
Quand tu donnes de la liberté à une personne, tu écartes le danger, tu ne l’augmentes pas.
Oui, «ficher la paix» à quelqu’un à propos d’une promesse ou d’un engagement peut donner l’impression de te porter atteinte à court terme, mais cela ne te nuira jamais à long terme.
Car lorsque tu redonnes sa liberté à l’autre, tu te redonnes aussi ta liberté. Dès lors, tu te libères des souffrances et des chagrins, ainsi que des attaques à ta dignité et à ton amour-propre qui suivront inévitablement lorsque tu obligeras une autre personne à remplir une promesse malgré elle.
L’atteinte à long terme sera beaucoup plus considérable que l’atteinte à court terme – comme l’ont découvert presque tous ceux qui ont contraint quelqu’un à tenir parole.
Cette même idée s’applique-t-elle en affaires? Comment pourrait-on faire des affaires de cette façon ?
En réalité, c’est la seule manière saine de mener des affaires.
Le problème, à l’heure actuelle, dans votre société, c’est que celle-ci est fondée sur la force.
La force juridique (que vous appelez «force de loi») et, trop souvent, la force physique (que vous appelez les «forces armées» du monde).
Vous n’avez pas encore appris à utiliser l’art de la persuasion.
S’il n’y avait pas la force juridique – la «force de loi» des tribunaux-, comment pourrions-nous «persuader» les entreprises de respecter les clauses de leurs contrats et les modalités de leurs accords ?
Dans le cadre de votre éthique culturelle actuelle, c’est peut-être l’unique moyen.
Mais lors-qu’aura changé votre éthique culturelle, votre façon actuelle d’empêcher les entreprises – et les individus, d’ailleurs – de manquer à leurs engagements paraîtra très primitive.
Peux-tu expliquer ?
Pour vous assurer du respect des engagements de chacun, vous recourez actuellement à la force.
Lorsque votre éthique culturelle aura changé jusqu’à inclure l’idée que vous ne faites tous qu’Un, vous n’emploierez jamais la force, car cela ne nuirait qu’à vous-mêmes. Vous ne frapperez pas votre main gauche avec votre main droite.
Même si la main gauche était en train de nous étrangler ?
Cela aussi sera impossible. Vous cesserez de vous étrangler vous-mêmes. Vous cesserez de vous «mordre le nez pour contrarier votre visage». Vous cesserez de rompre vos engagements. Et, bien sûr, vos engagements mêmes seront très différents.
Vous cesserez de donner un objet de valeur à quelqu’un uniquement s’il a une valeur quelconque à vous offrir en échange.
Vous ne vous retiendrez jamais de donner ni de partager quelque chose, même si vous n’obtenez pas ce que vous appelez un juste retour.
Vous donnerez et partagerez automatiquement.
Ainsi, il y aura beaucoup moins de contrats à rompre, car un contrat signifie l’échange de biens et de services, tandis que votre vie concernera le don de biens et de services, peu importe qu’un échange se produise ou non.
Mais ce genre de don à sens unique constituera votre salut, car vous aurez découvert ce dont Dieu a fait l’expérience : que ce que vous donnez à un autre, vous le donnez à vous-même.
Ce qu’on envoie nous revient.
Tout ce qui vient de nous nous revient.
Au septuple.
Alors, il n’est pas nécessaire de se soucier de ce qu’on «retire».
Il faut plutôt se soucier de ce qu’on «donne».
La vie consiste à donner de son mieux, et non à recevoir de son mieux.
Vous ne cessez d’oublier.
Mais vivre, ce n’est pas oublier. Vivre, c’est par-donner∗, et pour y arriver, vous devez être indulgent envers les autres – surtout ceux qui ne vous ont pas donné ce que vous comptiez recevoir !
Ce revirement entraînera un changement intégral de votre profil culturel.
Aujourd’hui, ce que vous appelez le «succès», dans votre culture, se mesure largement à la quantité de ce que vous «obtenez», à la quantité d’honneurs, d’argent, de pouvoir et de biens que vous amassez.
Dans la nouvelle culture, le «succès» se mesurera à l’aune de ce que vous amenez les autres à amasser.
Ironiquement, plus vous amènerez les autres à amasser, plus vous amasserez, sans effort.
Sans «contrats» ni «accords», sans «marchandage» ni «négociations», sans poursuites ni tribunaux pour vous obliger à vous donner l’un à l’autre ce qui était «promis».
Dans l’économie future, vous n’agirez plus en vue du profit personnel, mais en vue de la croissance personnelle, ce qui sera votre profit.
Mais le «profit» en termes matériels viendra à vous lorsque vous deviendrez une version plus grande et plus grandiose de qui vous êtes vraiment.
Il vous semblera très primitif, alors, d’utiliser la force pour obliger une personne à vous donner une chose parce qu’elle a «dit» qu’elle le ferait.
Si un autre individu ne respecte pas une entente, vous lui permettrez tout simplement de suivre son chemin, de faire ses choix et de créer sa propre expérience de lui-même.
Et ce qu’il ne vous aura pas donné ne vous manquera pas, car vous saurez qu’il en «reste davantage» – et que la source n’est pas cet individu, mais vous.
Ouf. Je pige. Mais j’ai l’impression qu’on s’est vraiment éloignés du sujet. Toute cette discussion a commencé quand je t’ai posé une question à propos de l’amour – en te demandant si les humains se permettraient jamais de l’exprimer sans limites. Et cela a mené à une question sur le mariage ouvert. Puis, on s’est encore très éloignés du sujet.
Pas vraiment. Toutes ces questions sont pertinentes.
Et c’est une introduction parfaite à tes questions sur les prétendues sociétés éclairées ou plus évoluées.
Car, dans les sociétés hautement évoluées, il n’y a ni «mariage» ni «affaires» – ni, d’ailleurs, aucune des constructions sociales artificielles que vous avez créées pour structurer votre société.
Oui, alors, on y arrive. Pour l’instant, je veux tout simplement conclure cette question. Tu as affirmé des choses intrigantes. Si je comprends bien, tout cela revient au fait que la plupart des humains ne peuvent tenir parole et que, par conséquent, nous ne devons pas les y contraindre. Cela saborde l’institution du mariage, ni plus ni moins.
J’aime ton emploi du mot «institution». La plupart des gens mariés ont l’impression d’être vraiment en «institution».
Ouais, une institution psychiatrique ou pénitentiaire – ou tout au moins une institution de haut savoir !
Exactement. Précisément. C’est ainsi que la plupart des gens le vivent.
Bon, je plaisantais avec toi, je n’ai pas dit «la plupart des gens». Des millions de gens adorent encore l’institution du mariage et tiennent à la protéger.
J’appuie ton affirmation. La plupart des gens ont beaucoup de difficulté en ce qui concerne le mariage et n’aiment pas l’effet qu’il leur fait.
Vos statistiques mondiales sur le divorce le prouvent.
Veux-tu dire que le mariage doit disparaître ?
Je n’ai aucune préférence à cet égard, seulement…
… je sais, je sais. Des observations.
Bravo ! Tu continues de vouloir faire de moi un Dieu à préférences, ce que je ne suis pas. Merci de bien vouloir cesser.
Eh bien, nous venons de saborder non seulement le mariage, mais aussi la religion !
II est vrai que les religions ne pourraient exister si la race humaine entière comprenait que Dieu n’a pas de préférences, car la religion prétend affirmer les préférences de Dieu.
Et si tu n’as vraiment aucune préférence, alors la religion doit être un mensonge.
Eh bien, voilà un terme sévère. Je dirais que c’est plutôt une fiction, une chose que vous avez inventée.
Comme nous avons inventé la fiction selon laquelle Dieu préfère que nous soyons mariés ?
Oui. Je ne préfère rien de la sorte. Mais Je remarque que vous le faites.
Pourquoi ? Pourquoi préférons-nous le mariage, si nous le savons si difficile à vivre ?
Parce que c’est la seule façon que vous avez trouvée de croire mettre du «toujours» ou de l’éternité dans votre expérience de l’amour.
C’était la seule façon pour une femme de garantir son soutien et sa survie, et pour un homme, de se garantir la constante présence du sexe et de la compagnie.
On créa donc une convention sociale. On marchanda quelque chose. Tu me donnes ceci, et je te donne cela. En ce sens, cela ressemblait beaucoup à une entreprise.
On signa un contrat. Et puisque les deux parties avaient besoin de faire respecter ce contrat, on a dit que c’était là un «pacte sacré» avec Dieu – qui punirait ceux qui ne le respecteraient pas.
Plus tard, lorsque cela n’a pas fonctionné, vous avez créé des lois humaines pour le faire respecter.
Mais même cela n’a pas donné les résultats escomptés.
Ni les prétendues lois de Dieu ni les lois de l’homme n’ont pu empêcher les gens de rompre leurs voeux de mariage.
Comment expliquer cet aboutissement ?
Simplement parce que ces voeux, tels que vous les avez normalement ébauchés, enfreignent la seule loi importante.
Qui est ?
La loi naturelle.
Mais c’est naturel pour la vie d’exprimer l’Unité. N’est-ce pas ce que je comprends de tout cela ? Et le mariage en est notre plus belle expression. Tu sais : «Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas», et ainsi de suite.
Tel que vous le pratiquez, le mariage n’est pas particulièrement joli. En effet, il viole deux des trois aspects de la nature de chaque être humain.
Voudrais-tu les énoncer à nouveau ? Je crois que je commence tout juste à relier tout ça.
D’accord. Encore une fois.
Vous êtes amour.
L’amour est illimité, éternel et libre.
Voilà donc ce que vous êtes.
Voilà la nature de qui vous êtes.
Vous êtes illimités, éternels et libres, par nature.
Ainsi, toute construction artificielle, sociale, morale, religieuse, philosophique, économique ou politique qui enfreint ou subordonne votre nature représente une atteinte contre vous-même – et vous vous élèverez contre elle.
D’après toi, qu’est-ce qui a donné naissance à votre pays ?
N’était-ce pas : «Donnez-moi la liberté, ou donnez-moi la mort» ?
Eh bien, vous avez abandonné cette liberté, dans votre pays, et vous l’avez abandonnée dans votre vie. Tout cela pour la même chose : la sécurité.
Vous avez tellement peur de vivre – si peur de la vie même – que vous avez cédé la nature même de votre être en échange de la sécurité.
Avec l’institution appelée mariage, vous avez tenté de créer de la sécurité, tout comme avec l’institution appelée gouvernement. En fait, ce sont deux formes d’une même réalité – deux constructions sociales artificielles conçues pour gouverner le comportement mutuel.
Bonté du Ciel ! je n’ai jamais vu les choses ainsi. J’ai toujours cru que le mariage était l’ultime proclamation de l’amour.
Tel que vous l’avez imaginé, oui, mais pas tel que vous l’avez construit. Dans ce dernier cas, c’est l’ultime proclamation de la peur.
Si le mariage vous permettait de vivre votre amour d’une façon illimitée, éternelle et libre, alors ce serait l’ultime proclamation de l’amour.
Dans le contexte actuel, vous vous mariez en vue de réduire votre amour à une promesse ou à une garantie.
Le mariage est un effort en vue de garantir que «ce qui est ainsi» sera «toujours ainsi».
Si vous n’aviez pas besoin de cette garantie, vous n’auriez nul besoin du mariage. Pourquoi cette garantie ? D’abord pour créer de la sécurité (au lieu d’en créer à l’intérieur de vous) ; ensuite, si cette sécurité n’est pas éternelle, pour utiliser cette garantie afin de vous punir mutuellement, puisque la promesse de mariage rompue peut maintenant former la base de la poursuite lancée.
Vous avez donc trouvé le mariage fort utile – mais pour les mauvaises raisons.
Le mariage est également une tentative, de votre part, de garantir que vous n’aurez jamais pour un autre les sentiments mutuels que vous éprouvez. Ou du moins, que vous ne les exprimerez jamais de la même façon avec un autre.
C’est-à-dire sexuellement ?
C’est-à-dire sexuellement.
Finalement, le mariage, tel que vous l’avez construit, est une façon d’affirmer : «Cette relation est particulière. Je tiens à elle par-dessus toutes les autres.»
Qu’y a-t-il de mal à cela ?
Rien. Ce n’est pas une question de «bien» ou de «mal». Le bien et le mal n’existent pas. L’important, c’est : Cela vous sert-il ou non ? Cela vous permet-il de vous recréer dans la prochaine image la plus grandiose de qui vous êtes vraiment ?
Si ce qui vous êtes vraiment est un être qui dit : «Cette relation – et uniquement celle-ci – est plus particulière qu’aucune autre», alors votre construction du mariage vous l’accorde parfaitement. Mais vous trouverez peut-être intéressant de remarquer que presque aucun maître spirituel reconnu n’est marié.
Parce que les maîtres sont chastes. Qu’ils n’ont aucune activité sexuelle.
Non. Parce qu’ils ne peuvent sincèrement affirmer la même chose que votre présente construction du mariage, à savoir : qu’une personne soit plus spéciale pour eux qu’une autre.
Ce n’est pas le genre d’affirmation que fait un maître, et ce n’est pas le genre d’affirmation que ferait Dieu.
En fait, vos voeux de mariage, tels que vous les construisez présentement, vous poussent à faire une affirmation très indivine. Le comble de l’ironie, c’est que cette promesse, qui est pour vous la plus sacrée, Dieu ne la ferait jamais.
Mais afin de justifier vos craintes humaines, vous avez imaginé un Dieu qui agit comme vous. Par conséquent, vous parlez de la «promesse» de Dieu à son «peuple élu» et d’alliances entre Dieu et ceux qu’Il aime d’une manière spéciale.
Comme vous ne pouvez supporter de penser que Dieu n’aime personne d’une manière plus spéciale que d’autres, vous créez des fictions à propos d’un Dieu qui n’aime que certaines personnes pour certaines raisons. Et vous appelez ces fictions des religions. Je les appelle des blasphèmes. Car toute pensée que Dieu aime une personne plus qu’une autre est fausse – et tout rituel qui vous demande de faire la même affirmation n’est pas un sacrement, mais un sacrilège.
Oh ! mon Dieu, arrête ! Arrête ! Tu démolis tout ce que j’ai jamais pensé du mariage ! C’est impossible que Dieu écrive cela. Dieu ne dirait jamais de telles choses sur la religion et le mariage !
Ce dont nous parlons ici, c’est de la religion et du mariage, tels que vous les avez construits. Mes paroles te paraissent dures ?
Je te dis ceci : Vous avez abâtardi la parole de Dieu afin de justifier vos peurs ainsi que le traitement malsain que vous vous infligez les uns les autres.
Vous ferez dire à Dieu tout ce que vous voulez afin de continuer à vous limiter les uns les autres, de vous blesser les uns les autres et de vous tuer les uns les autres en mon nom.
Ouais ! depuis des siècles, vous avez invoqué mon nom, brandi Mon drapeau et porté des croix sur vos champs de batailles, tout cela pour prouver que J’aime un peuple plus qu’un autre et que je vous demanderais de tuer pour le prouver.
Mais Je vous dis ceci : Mon amour est illimité et inconditionnel.
C’est la seule chose que vous ne puissiez entendre, l’unique vérité que vous ne puissiez accepter, car le fait qu’elle englobe tout détruit non seulement l’institution du mariage (telle que vous l’avez construite), mais aussi chacune de vos religions et de vos institutions gouvernementales.
Car vous avez créé une culture fondée sur l’exclusion et l’avez appuyée sur le mythe culturel d’un Dieu qui exclut.
Mais la culture de Dieu est fondée sur l’inclusion. Dans l’amour de Dieu, tout le monde est inclus. Dans le royaume de Dieu, tout le monde est invité.
Et cette vérité est ce que vous appelez un blasphème.
Et vous devez l’appeler ainsi.
Car si c’est vrai, tout ce que vous avez créé dans votre vie est faux.
Toutes les conventions et les constructions humaines sont erronées dans la mesure où elles ne sont pas illimitées, éternelles et libres.
Comment une chose peut-elle être «erronée» s’il n’y a ni «bien» ni «mal» ?
Une chose n’est erronée que dans la mesure où elle ne fonctionne pas pour remplir son rôle.
Si une porte ne s’ouvre ni ne se ferme, on ne dira pas que cette porte est «mauvaise».
On dira tout simplement que son installation ou son fonctionnement sont défectueux – parce qu’elle ne remplit pas son rôle.
Tout ce que vous construisez dans votre vie, dans votre société humaine, et qui ne vous permet pas d’atteindre votre but, celui de devenir humain, est erroné.
C’est une construction erronée.
Et mon but, en devenant humain, est quoi encore ?
De décider et de déclarer, de créer et d’exprimer, de faire l’expérience et de réaliser, qui tu es vraiment.
À chaque moment, de te re-créer à nouveau, selon la version la plus grandiose de ta vision la plus grande de qui tu es vraiment.
Ceci est ton but en devenant humain et le but de toutes vies.
Alors où cela nous a-t-il menés ? Nous avons détruit la religion, dissous le mariage et dénoncé les gouvernements. Où en sommes-nous ?
Tout d’abord, nous n’avons rien détruit, dissous ou dénoncé.
Si une construction que vous avez créée ne fonctionne pas et ne produit pas ce que vous vouliez, le fait de mettre en évidence le problème n’est ni détruire, ni dissoudre, ni dénoncer la construction.
Essaie de te rappeler la différence entre le jugement et l’observation.
Eh bien, je ne vais pas me mettre à discuter avec toi ici, mais une grande partie de ce qui vient d’être dit m’a semblé, à moi, renfermer des jugements.
Nous sommes contraints, ici, par les affreuses limites des mots.
Il y en a vraiment peu, et nous devons sans cesse utiliser les mêmes, même s’ils ne portent pas toujours la même signification ni le même genre de pensées.
Tu dis que tu «aimes» les banana splits, mais sûrement pas de la même façon que tu aimes ton amoureuse. Alors, tu vois, vous avez très peu de mots, vraiment, pour décrire vos sentiments.
En communiquant avec toi ainsi – avec des mots – je me suis permis d’éprouver ces limites. Et Je te concède que, parce qu’une part de ce langage a également été utilisée par toi pour porter des jugements, il serait facile de conclure que Je porte des jugements quand Je les utilise.
Permets-moi de t’assurer ici que je n’en fais pas. Tout au long de ce dialogue, J’ai tout simplement tenté de te dire comment arriver là où tu dis vouloir aller et de décrire le plus efficacement possible ce qui barre ta route ; ce qui t’empêche d’y aller.
Alors, en ce qui concerne la religion, tu dis vouloir chercher à vraiment connaître et aimer Dieu. Je te fais tout simplement observer que vos religions ne t’y mènent pas.
Vos religions ont érigé Dieu en Grand Mystère et vous ont amenés à le craindre plutôt qu’à l’aimer.
De même, la religion a fait peu pour que vous changiez vos comportements. Vous vous entretuez encore, vous vous condamnez, vous vous donnez «tort». En réalité, vos religions vous ont encouragés dans ce sens.
Je te fais donc tout simplement remarquer que tu dis vouloir que la religion t’amène à tel endroit, mais qu’elle te mène plutôt à tel autre.
Tu désires que le mariage te conduise au pays de la béatitude éternelle, ou du moins à un niveau raisonnable de paix, de sécurité et de bonheur. Comme pour la religion, votre invention appelée mariage y arrive au début, lorsque vous en êtes encore aux premières expériences, mais plus vous entretenez cette expérience, plus elle vous mène là où vous dites ne pas vouloir aller.
Presque la moitié des gens mariés dissolvent leur mariage au moyen du divorce, et parmi ceux qui demeurent mariés, beaucoup sont désespérément malheureux.
Vos «unions bénies» vous entraînent vers l’amertume, la colère et le regret. Certaines – et pas seulement un petit nombre restreint – vous mènent à un espace de tragédie absolue.
Vous dites vouloir que vos gouvernements assurent la paix, la liberté et la tranquillité du pays, et J’observe que, tels que vous les avez conçus, ils ne feront rien de cela. Ils vous mènent plutôt à la guerre, à un manque de liberté croissant, ainsi qu’à la violence et au soulèvement à l’intérieur du pays.
Vous n’avez pu résoudre les problèmes fondamentaux, comme nourrir les gens et les garder en santé et en vie, et vous avez encore moins relevé le défi de leur accorder des chances égales.
Des centaines d’entre vous meurent de faim chaque jour sur la planète alors que des milliers d’entre vous jettent quotidiennement assez de nourriture pour ravitailler des pays entiers.
Vous ne pouvez vous acquitter de la simple tâche de donner les restes des nantis aux pauvres – et encore moins déterminer si vous voulez partager vos ressources plus équitablement.
Alors, ce ne sont pas des jugements. Ce sont des réalités observables dans votre société.
Pourquoi ? Pourquoi est-ce ainsi ? Pourquoi avons-nous fait si peu de progrès dans la conduite de nos affaires ces dernières années ?
Des années ? Plutôt des siècles.
D’accord, des siècles.
C’est en raison du premier mythe culturel humain et de tous les autres mythes qui s’ensuivent nécessairement.
À moins qu’ils ne changent, rien ne changera.
Car vos mythes culturels informent votre éthique, et votre éthique crée vos comportements.
Mais un problème surgit : votre mythe culturel est en désaccord avec votre instinct fondamental.
Qu’entends-tu par là ?
Selon le premier mythe culturel, les êtres humains sont intrinsèquement mauvais.
C’est le mythe du péché originel.
D’après ce mythe, non seulement votre nature fondamentale est mauvaise, mais vous-mêmes êtes nés ainsi.
Le second mythe culturel, nécessairement engendré par le premier, est le suivant : ce sont les «plus forts» qui survivent.
Certains d’entre vous sont forts et d’autres, faibles, et pour survivre, vous devez faire partie des forts.
Vous faites tout votre possible pour aider votre prochain, mais lorsque votre propre survie est en jeu, vous vous occupez d’abord de vous-mêmes.
Vous laissez même mourir les autres.
En fait, vous allez plus loin que cela.
Si vous êtes confrontés à votre survie et à celle des vôtres, vous tuerez les autres – présumément les «faibles», ce qui vous classera donc parmi les «plus forts».
Pour certains d’entre vous, il s’agit là de leur «instinct fondamental».
Cela s’appelle l’«instinct de survie», et c’est ce mythe culturel qui a formé une grande part de votre éthique sociale et créé nombre de vos comportements de groupe.
Mais votre «instinct fondamental» n’est pas la survie, mais bien plutôt la justice, l’unité et l’amour.
C’est l’instinct fondamental de tous les êtres conscients, partout.
C’est votre mémoire cellulaire.
C’est votre nature intrinsèque.
Ainsi explose votre premier mythe culturel.
Vous n’êtes pas fondamentalement mauvais, vous n’êtes pas nés dans le «péché originel».
Si votre «instinct fondamental» était la «survie», et si votre nature fondamentale était le «mal», vous ne vous déplaceriez jamais instinctivement pour sauver un enfant de la chute, un homme de la noyade, ni personne de quoi que ce soit.
Et pourtant, lorsque vous agissez à partir de vos instincts fondamentaux, que vous exposez votre nature fondamentale et que vous ne pensez pas à ce que vous êtes en train de faire, c’est exactement de cette façon que vous vous comportez, même à vos risques.
Ainsi, votre instinct «fondamental» ne peut être la «survie», et votre nature fondamentale n’est clairement pas le «mal».
Votre instinct et votre nature doivent refléter l’essence de qui vous êtes : la justice, l’unité et l’amour.
En examinant les implications sociales de cela, il est important de comprendre la différence entre «justice» et «égalité».
La recherche de l’égalité, ou du fait d’être égaux, n’est pas un instinct fondamental chez tous les êtres conscients.
En effet, c’est exactement le contraire.
L’instinct fondamental de tout ce qui vit est d’exprimer l’unicité, et non la similitude.
Créer une société dans laquelle deux êtres sont véritablement égaux, voilà une chose non seulement impossible, mais indésirable.
Les mécanismes sociaux destinés à produire la véritable égalité – autrement dit, la «similitude» économique, politique et sociale – vont à l’encontre, et non dans le sens, de l’idée la plus grandiose et du dessein le plus élevé : que chaque être aura l’occasion de produire le résultat de son désir le plus grand et, ainsi, de se recréer véritablement à nouveau.
Ce qu’il faut, pour cela, ce sont des chances égales, et non l’égalité de fait.
Cela s’appelle la justice.
L’égalité de fait, produite par des forces et des lois extérieures, éliminerait la justice, mais ne la produirait pas.
Elle empêcherait une véritable recréation de soi, qui est, partout, le but le plus élevé des êtres illuminés.
Et qu’est-ce qui créerait la liberté de chances ?
Des systèmes qui permettraient à la société de répondre aux besoins de survie de chaque individu, donnant à tous les êtres l’occasion de poursuivre leur développement personnel et leur création de soi, plutôt que leur survie.
Autrement dit, des systèmes qui imitent le système véritable, appelé la vie, dans lequel la survie est garantie.
Dès lors, parce que la survie n’est pas un problème dans les sociétés éclairées, ces sociétés ne laisseraient jamais souffrir l’un de leurs membres s’il y avait suffisamment de tout pour tout le monde.
Dans ces sociétés, l’intérêt personnel et l’intérêt mutuel restent identiques.
Aucune société créée autour d’un mythe du «mal intrinsèque» ou de la «survie du plus fort» ne songerait à atteindre un tel degré d’intelligence.
Oui, je vois. Et cette question du «mythe culturel» en est une que je veux explorer plus tard en détail, en même temps que les comportements et l’éthique des civilisations plus avancées. Mais j’aimerais revenir une dernière fois aux questions déjà entamées.
L’un des défis que présente le fait de te parler, c’est que tes réponses nous mènent dans des directions si intéressantes que j’oublie parfois où j’ai commencé. Mais cette fois, ce n’est pas le cas. Nous parlions du mariage, de l’amour et de ses exigences.
L’amour n’a pas d’exigences. Voilà pourquoi c’est de l’amour.
Si votre amour l’un pour l’autre comporte des exigences, alors ce n’est pas du tout de l’amour, mais une version contrefaite.
C’est ce que j’ai tenté de te dire ici. C’est ce que j’ai exprimé, d’une dizaine de façons différentes, sur toutes les questions que tu as posées.
Dans le contexte du mariage, par exemple, existe un échange de voeux que l’amour n’exige pas. Mais vous exigez parce que vous ne savez pas ce qu’est l’amour. Ainsi, vous vous promettez mutuellement ce que l’amour ne demanderait jamais.
Alors, tu es vraiment contre le mariage !
Je ne suis «contre» rien. Je décris tout simplement ce que Je vois. Mais vous pouvez changer ce que Je vois. Vous pouvez redessiner votre construction sociale appelée «mariage» de telle sorte qu’elle ne demande pas ce que l’amour ne réclamerait jamais, mais plutôt, déclare ce que seul l’amour pourrait déclarer.
Autrement dit, modifier les voeux du mariage.
C’est plus que cela. C’est changer les attentes sur lesquelles sont fondés les voeux. Et elles seront difficiles à rectifier, car c’est votre héritage culturel. À leur tour, elles proviennent de vos mythes culturels.
Nous voilà revenus à cette rengaine sur les mythes culturels : qu’est-ce que tu as contre ?
J’espère vous indiquer la bonne direction. Je vois où vous dites vouloir aller avec votre société, et Je souhaite trouver des paroles et des termes humains capables de vous y diriger.
Puis-je te donner un exemple ?
S’il te plaît.
L’un de vos mythes culturels sur l’amour se résume à ceci : il consiste à donner plutôt qu’à recevoir.
C’est même devenu un impératif culturel.
Et pourtant, cela vous rend fou et vous cause plus de tort que vous ne l’imaginez.
Cela entraîne, et retient, des gens dans de mauvais mariages, cela rend dysfonctionnelles des relations de toutes sortes, mais personne – ni vos parents, vers qui vous vous tournez afin qu’ils vous guident ; ni votre clergé, vers qui vous vous tournez pour qu’il vous inspire ; ni vos psychologues et psychiatres, vers qui vous vous tournez pour qu’ils vous éclairent ; ni même vos écrivains et vos artistes, vers qui vous vous tournez pour qu’ils assument un leadership intellectuel – n’osera mettre en cause le mythe culturel dominant.
Ainsi, on écrit des chansons, on raconte des récits, on tourne des films, on donne des conseils, on offre des prières et on élève des enfants d’une façon qui perpétue le mythe. Alors, il ne vous reste qu’à vous y conformer, tous.
Et vous ne le voulez pas.
Mais ce n’est pas vous, le problème, c’est le mythe.
L’amour, n’est-ce pas donner plutôt que de recevoir ?
Non.
Vraiment ?
Non. Ça ne l’a jamais été.
Mais tu as toi-même dit, il y a juste un moment, que «l’amour n’a aucune exigence», précisant que c’est là ce qui fait que c’est l’amour.
Et c’est vrai.
Eh bien, à mon avis, cela ressemble tout à fait à «donner plutôt que recevoir»
Alors, tu dois relire le chapitre 8 du tome 1. Tout ce à quoi Je fais allusion ici, Je te l’ai expliqué là-dedans. Ce dialogue était destiné à être lu à la suite et considéré comme un tout.
Je sais. Mais pour les lecteurs qui n’ont pas lu le tome 1, pourrais-tu expliquer, s’il te plaît, où tu veux en venir à présent ? Car, franchement, j’aurais moi-même besoin d’une récapitulation, et j’ai maintenant seulement l’impression de comprendre cette matière !
D’accord. Voici.
Tout ce que tu fais, tu le fais pour toi.
C’est vrai, parce que tous les autres et toi ne faites qu’Un.
Ce que tu fais pour un autre, tu le fais donc pour toi.
Ce que tu négliges de faire pour un autre, tu négliges de le faire pour toi-même.
Ce qui est bon pour un autre est bon pour toi, et ce qui est mauvais pour lui l’est pour toi.
C’est la vérité la plus fondamentale.
Mais c’est la vérité que tu ignores le plus souvent.
Ainsi, quand tu es en relation avec quelqu’un, cette relation n’a qu’un seul but.
C’est un véhicule qui te permettra de décider et de déclarer, de créer et d’exprimer, de vivre et d’accomplir l’idée la plus élevée que tu te fais de qui tu es vraiment.
Par conséquent, si qui tu es vraiment une personne prévenante et empressée, attentive et généreuse, compatissante et affectueuse – si tu es ainsi avec d’autres, tu vis l’expérience la plus grandiose pour laquelle tu t’es incarné.
Voilà pourquoi tu t’es incarné. Parce que ce n’est que dans le royaume du physique et du relatif que tu pouvais te connaître sous cette forme. Dans le royaume de l’absolu dont tu viens, cette expérience de connaissance est impossible.
Toutes ces idées, Je te les ai expliquées de façon beaucoup plus détaillée dans le tome 1.
Alors, si qui tu es vraiment est un être qui ne s’aime pas et se laisse abuser, blesser et détruire par les autres, alors tu répéteras des comportements qui te permettront de faire l’expérience de cela.
Mais si tu es vraiment une personne prévenante et respectueuse, attentive et généreuse, compatissante et affectueuse, tu t’incluras parmi les gens avec lesquels tu es cela.
En effet, tu commences par toi-même. Tu te donnes la première place en ces domaines.
Dans la vie, tout dépend de qui on cherche à être. Si, par exemple, tu cherches à ne faire qu’Un avec les autres (c’est-à-dire à faire l’expérience d’un concept que tu sais déjà vrai), tu te comporteras d’une manière très précise qui te permettra de faire l’expérience et la démonstration de ton Unité. Et lorsque tu poseras certains gestes à la suite de cela, tu n’auras pas l’impression de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, mais plutôt pour toi-même.
Il en sera ainsi, peu importe ce que tu cherches à être. Si tu cherches à être amour, tu vivras des moments d’affection avec les autres. Non pas pour les autres, mais avec les autres.
Remarque la différence. Saisis la nuance. Tu feras des choses affectueuses avec les autres, pour toi-même – afin de pouvoir réaliser et faire l’expérience de l’idée la plus grandiose que tu te fasses de toi-même et de qui tu es vraiment.
En ce sens, il est impossible de faire quoi que ce soit pour un autre, car chaque acte que tu poses de ta propre volonté n’est littéralement que cela : un «acte». Tu es un acteur. C’est-à-dire que tu crées et joues un rôle. Sauf que tu ne fais pas semblant. Tu es vraiment le personnage de ce rôle.
Tu es un être humain. Et ce que tu es, tu le décides et tu le choisis. Votre Shakespeare n’a-t-il pas dit : «Être ou ne pas Être, voilà la question ?»
Et n’a-t-il pas dit aussi : «Sois fidèle à toi-même, et il s’ensuivra, comme la nuit suit le jour, que tu ne pourras tromper personne.»
Si tu es fidèle à toi-même, si tu ne te trahis pas, quand tu «auras l’impression» d’être en train de «donner», tu sauras qu’en réalité tu es en train de «recevoir». Tu te redonneras littéralement à toi-même.
Tu ne peux vraiment rien «donner» à un autre pour la simple raison qu’il n’y a pas d’«autre». Si nous ne faisons tous qu’Un, alors il n’y a que toi.
Cela me paraît être un «truc» sémantique, une façon de changer les mots pour modifier leur sens.
Ce n’est pas un truc, mais bien de la magie ! Et cela n’a rien à voir avec le fait de changer les mots pour en modifier le sens, mais bien plutôt avec le fait de changer les perceptions pour modifier l’expérience.
Toute ton expérience est fondée sur tes perceptions, et celles-ci sont fondées sur ta compréhension, qui, elle, est fondée sur tes mythes. Soit sur ce qu’on t’a dit.
À présent, Je te dis ceci : Vos mythes culturels actuels ne vous ont pas servis. Ils ne vous ont pas amenés là où vous dites vouloir aller.
Ou bien vous vous mentez à vous-mêmes à propos de votre prétendue destination, ou bien vous ne voyez pas que vous n’y arrivez pas. Ni en tant qu’individus, ni en tant que pays, qu’espèce ou que race.
D’autres espèces y arrivent-elles ?
Oh oui ! incontestablement.
D’accord, j’ai attendu suffisamment longtemps. Parle-m’en.
Bientôt. Très bientôt. Mais Je veux d’abord te dire comment tu peux modifier ton invention appelée «mariage» de façon qu’elle t’amène là où tu dis vouloir aller.
Oui, eh bien, je veux vraiment le savoir. Je veux vraiment savoir s’il y a moyen que les êtres humains puissent exprimer l’amour véritable. Alors, je termine cette section de notre dialogue là où je l’ai commencée. Quelles limites pouvons-nous – en fait, certains diraient devons-nous – donner à cette expression ?
Aucune. Absolument aucune. Et c’est ce que vos voeux de mariage devraient affirmer.
C’est étonnant, car c’est exactement ce qu’affirmaient mes voeux de mariage avec Nancy !
Vas-y. Insère ces voeux. J’en assume la responsabilité. Et les gens vont les adorer. Cela leur donnera une idée de ce dont nous parlons ici. Tu pourrais même inviter d’autres gens à reprendre ces voeux – qui ne sont pas vraiment des «voeux», mais bien plutôt des affirmations de mariage.
Alors, d’accord. Voici ce que Nancy et moi nous sommes dit l’un à l’autre quand nous nous sommes mariés… merci pour «l’inspiration» que nous avons reçue :
(Le pasteur 🙂
Neale et Nancy sont venus ici ce soir pour faire une promesse solennelle et pour échanger un voeu sacré.
Nancy et Neale sont venus rendre public leur amour mutuel ; pour annoncer leur vérité ; pour déclarer leur choix de vivre, d’être partenaires et de croître ensemble – à haute voix et en votre présence, désireux de vous amener tous à sentir une partie très réelle et intime de leur décision, et ainsi, de la rendre encore plus forte.
Ils sont également venus en espérant aussi que leur rituel de liaison nous aidera à nous rapprocher tous. Si vous êtes ici, ce soir, avec un conjoint ou un partenaire, que cette cérémonie soit un rappel – une nouvelle consécration de votre propre lien amoureux.
Nous commencerons par poser une question : Pourquoi se marier ? Neale et Nancy ont répondu à cette question pour eux-mêmes et m’ont donné leur réponse. A présent, je veux la leur poser une fois de plus afin qu’ils puissent être certains de leur réponse et de leur compréhension, et fermes quant à leur engagement vis-à-vis de la vérité qu’ils partagent.
(Le pasteur prend deux roses rouges sur la table…)
Voici la Cérémonie des Roses, par laquelle Nancy et Neale partagent leur entente et commémorent ce partage. Alors, Nancy et Neale, vous m’avez dit vous entendre tous les deux sur le fait que vous n’entrez pas dans ce mariage pour des raisons de sécurité…
… que la seule sécurité réelle n’est pas dans la possession ni dans le fait d’être possédé…
… ni en exigeant, en croyant, ou même en espérant que l’autre vous fournira ce dont vous pensez avoir besoin dans la vie…
… mais plutôt en sachant que tout ce dont vous avez besoin dans la vie… tout l’amour, toute la sagesse, toute l’intuition, tout le pouvoir, toute la connaissance, toute la compréhension, toute l’affection, toute la compassion et toute la force… résident en vous…
… et que vous ne vous mariez pas dans l’espoir d’obtenir ces choses, mais dans l’espoir d’offrir ces cadeaux, afin que l’autre puisse les avoir encore plus abondamment.
Vous entendez-vous fermement là-dessus, ce soir ?
(Ils répondent : «Oui.»)
Et Neale et Nancy, vous m’avez dit vous entendre fermement sur le fait que vous n’entriez pas dans ce mariage afin de vous limiter, de vous contrôler, de vous empêcher de quoi que ce soit ou de vous restreindre l’un l’autre d’aucune façon, de toute expression véritable et de toute célébration honnête de ce qu’il y a de meilleur et de plus élevé en vous – y compris votre amour de Dieu, votre amour de la vie, votre amour des gens, votre amour de la créativité, votre amour du travail, ou tout aspect de votre être qui vous représente de façon authentique et qui vous apporte la joie. Vous entendez-vous encore fermement là-dessus ce soir ?
(Ils répondent : «Oui.»)
Finalement, Nancy et Neale, vous m’avez dit ne pas considérer le mariage comme une production d’obligations, mais plutôt comme une offre d’occasions…
… d’occasions de croître, de pleinement vous exprimer, d’élever votre vie à son potentiel le plus élevé, de guérir chaque idée fausse ou mesquine que vous ayez jamais eue à propos de vous-mêmes et de vivre l’ultime réunion avec Dieu à travers la communion de vos deux âmes…
… que ceci est véritablement une sainte communion… un voyage dans la vie avec quelqu’un que vous aimez comme un partenaire égal, en partageant également l’autorité et les responsabilités inhérentes à tout partenariat, en portant également les fardeaux qui peuvent survenir, en jouissant également des merveilles.
Est-ce la vision dans laquelle vous souhaitez entrer maintenant ?
(Ils répondent : «Oui.»)
Je vous donne maintenant ces roses rouges, qui symbolisent votre compréhension individuelle de ces choses terrestres, afin que vous sachiez et que vous vous entendiez tous les deux sur la façon dont vous vivrez dans la forme corporelle et au sein de la structure physique appelée mariage. Offrez-vous maintenant ces roses, avec amour, comme des symboles de votre partage de ces accords et de ces ententes.
A présent, veuillez prendre chacun cette rose blanche. Elle symbolise vos ententes plus larges, votre nature et votre vérité spirituelles. Elle symbolise la pureté de votre Soi réel le plus élevé, et la pureté de l’amour de Dieu qui luit sur vous, maintenant et à jamais.
(Le pasteur donne à Nancy la rose portant l’anneau de Neale sur une tige, et à Neale, la rose portant l’anneau de Nancy)
Quels symboles avez-vous apportés pour vous rappeler les promesses échangées aujourd’hui ?
(Chacun retire l’anneau de la tige, le donnant au pasteur, qui les tient à la main en prononçant les paroles suivantes…)
Le cercle est le symbole du Soleil, de la Terre et de l’Univers. C’est un symbole de sainteté, de perfection et de paix. C’est aussi le symbole de l’éternité de la vérité spirituelle, de l’amour et de la vie… de ce qui n’a ni commencement ni fin. Et en ce moment, Neale et Nancy choisissent que ce soit aussi un symbole d’unité, mais non de possession ; de jonction, mais non de restriction ; d’encerclement, mais non de piégeage. Car l’amour ne peut être possédé ni restreint. Et l’âme ne pourra jamais être prise au piège.
A présent, Neale et Nancy, veuillez prendre ces anneaux que vous voulez vous donner l’un à l’autre.
(Ils prennent les anneaux l’un de l’autre.)
Neale, s’il te plaît, répète après moi.
Moi, Neale… je te demande, Nancy… d’être ma partenaire, mon amante, mon amie et ma femme… Je t’annonce et déclare mon intention de t’accorder mon amitié et mon amour les plus profonds… non seulement dans tes moments forts… mais aussi dans tes moments faibles… non seulement lorsque tu te rappelleras clairement Qui Tu Es… mais aussi quand tu l’oublieras… non seulement lorsque tu agiras avec amour… mais aussi lorsque tu ne le feras pas… Je t’annonce également… devant Dieu et devant ceux ici présents… que je chercherai toujours à voir en toi la Lumière de la divinité… et chercherai toujours à partager… la Lumière de la divinité en moi… même, et surtout… dans tous les moments de noirceur qui pourront survenir.
J’ai l’intention d’être à jamais avec toi… dans un partenariat sacré de l’âme… afin que nous puissions accomplir ensemble l’oeuvre de Dieu… en partageant tout ce qui est bon en nous… avec tous ceux dont nous atteignons la vie.
(Le pasteur se tourne vers Nancy.)
Nancy, choisis-tu de satisfaire à la demande de Neale et d’être son épouse ?
(Elle répond : «Oui.»)
À présent, Nancy, répète après moi, s’il te plaît.
Moi, Nancy… je te demande, Neale… (Elle prononce le même voeu.)
(Le pasteur se tourne vers Neale)
Neale, choisis-tu de satisfaire à la demande de Nancy et d’être son époux ?
(Il répond : «Oui.»)
Alors, veuillez tous les deux prendre les anneaux que vous allez vous échanger et répétez après moi : Avec cet anneau… je t’épouse… je prends maintenant l’anneau que tu me donnes… (ils échangent leurs anneaux)… et le glisse à mon doigt…
(ils glissent les anneaux à leurs doigts)… afin que tous puissent voir et connaître… mon amour pour toi.
(Le pasteur conclut..)
Nous reconnaissons avec une conscience entière que seul un couple peut s’administrer mutuellement le sacrement du mariage et que lui seul peut le sanctifier. Ni mon Église ni aucun pouvoir qui me soit conféré par l’État ne peut m’accorder l’autorité de déclarer ce que seuls deux coeurs peuvent se déclarer et ce que seules deux âmes peuvent rendre réel.
Ainsi, à présent, dans la mesure où toi, Nancy, et toi, Neale, avez annoncé les vérités déjà écrites dans vos coeurs et avez été témoins des mêmes vérités en présence de ces gens, vos amis, et de l’unique esprit vivant – nous observons joyeusement que vous vous êtes déclarés… mari et femme.
Joignons-nous à présent dans la prière.
Esprit d’amour et de vie : dans ce vaste monde, deux âmes se sont trouvées. Leurs destinées tisseront maintenant une même trame, et leurs périls et leurs joies ne seront pas séparés.
Neale et Nancy, que votre foyer soit un lieu de bonheur pour tous ceux qui y entreront ; un lieu où jeunes et vieux seront renouvelés en compagnie l’un de l’autre, un lieu de croissance et un lieu de partage, un lieu de musique et un lieu de rire, un lieu de prière et un lieu d’amour.
Que ceux qui sont les plus près de vous soient constamment enrichis par la beauté et l’abondance de votre amour l’un pour l’autre, que votre travail soit une joie de votre vie qui serve le monde et que vos jours sur cette Terre soient bons et longs.
Amen.