« La loi des contraires est apparemment ce qui maintient l’équilibre de la planète :
toute chose à son contraire qui lui permet d’exister et qui lui est opposé, dit le Rêveur. La vie de tout individu, celle des actions et celle d’entières civilisation semblent invariablement gouvernées par cette loi. »
« Tous les hommes devinent la présence d’une force interposée entre leur désirs et la réalisation de ceux-ci, la présence d’une sorte de friction universelle ».
Il ajouta qu’à en juger par l’histoire et les innombrables malheurs que l’homme à du surmonter, l’on pourrait dire que son antagoniste est le moteur même de son évolution.
« Si vous voulez accomplir quelque chose, vous devez affronter la force d’opposition que représente votre adversaire. »
« Cet antagoniste s’enveloppe cependant de quelques secrets que bien peu d’homme connaissent. »
« L’antagoniste nous jauge, il évalue notre but – que désigne le mot anglais AIM -, l’ampleur de notre rêve.
AIM est l’anagramme du verbe I AM : je suis.
AIM = I AM = JE SUIS
« Nul ne peut se fixer un objectif supérieur à lui »
« Un homme ordinaire peut rêver d’un petit appartement, un autre d’une villa au bord de mer, mais seul un roi peut rêver de Versailles. »
« Notre envergure est ce qui détermine les limites maximales de ce que nous pouvons demander à la vie et le sommet de nos désirs. Elle circonscrit aussi ce que nous pouvons recevoir et posséder. »
« …L’antagoniste nous donne la mesure exacte de notre pensée et de notre sensibilité »
« C’est pour cette raison qu’il n’est jamais au-dessus de nos forces. Si horrible, si menaçant et si invincible qu’il semble, notre combat avec lui est toujours un duel et les forces en présence sont toujours égales. »
« L’homme n’est confronté qu’en apparence à des obstacles, à des ennemis et à des malheurs extérieurs à lui. En réalité, notre antagoniste est toujours la matérialisation d’une ombre, d’une part obscure de nous que nous ignorons, que nous refusons de reconnaître.
Quand elle se manifeste sous forme d’assaut, d’adversité ou de problème, nous en sommes surpris. Pourtant, nous la couvions intérieurement depuis longtemps à notre insu.
Notre attention lacunaire a ainsi donné à un minuscule symptôme tout le temps dont il avait besoin pour s’aggraver ; notre inaptitude à le reconnaître et à intervenir lui a permis de devenir une menace concrète.
C’est pour cette raison qu’une humanité plus attentive, libérée de ses comportements de victime et de l’apitoiement sur soi, écrira en grosses lettres dans les salles d’audiences de ces tribunaux : la victime est toujours coupable !
« L’imprévu a toujours besoin d’une longue préparation, d’une longue incubation qui a lieu en nous, dans nos états intérieurs. Par conséquents, trouvez l’antagoniste en vous, faites-en votre allié, restaura votre intégrité.
Se réintégrer, c’est se pardonner intérieurement, c’est quand la
partie se réunit au tout, quand revient l’enfant prodigue. Cela signifie « aime ton ennemi ».
Si vous faites cela, la vie vous répondra toujours oui. Elle ne cessera de se montrer généreuse et les autres diront que vous avez de la chance.
Ce soir là, le Rêveur nous raconta qu’à un certain stade de son évolution l’espèce humaine s’étaient trouvée à une croisée des chemins, deux espèces psychologiques parfaitement différentes l’une de l’autre.
Il y a d’une part, les hommes dépendants, ceux qui blâment les circonstances extérieures, qui se lamentent et s’apitoient sur leur sort. Le Rêveur les appellent les réactifs.
Leur vision est faite d’opposition, ils ont une conscience bipolaire.
« Si vous croyez le monde extérieur existe réellement, vous êtes perdus et tout ce que vous entreprenez est voué à l’échec. »
Mais il y a une autre race d’homme : ceux-là savent qu’aucun monde extérieur ne s’oppose à eux, que nous n’avons pas d’ennemis dont le but est de nous faire obstacle.
Ce sont les proactifs. Ils voient l’unité derrière la polarité, l’harmonie derrière les oppositions apparentes.
« Les hommes proactifs pénètrent dans les ténèbres de leur être et y combattent leurs démon, leurs peurs intérieures et leurs chimères avant qu’ils n’aient le temps de se matérialiser et de devenir leur antagoniste.
« Toute chose venue de l’extérieur doit être transformée. Jette tout cela – événement, incidents, circonstance, relations -, jette tous cela en toi-même, en ce lieu où tu peux amasser ces rebuts et ces détritus pour en faire une nouvelle substance, une nouvelle énergie, une nouvelle vie. »
Pour le Rêveur, ces victoires sont des victoires créatrices. « C’est par elles que notre être se réalise. Le sacrifice d’Iphigènie, le voyage d’Ulysse, le sacrifice d’Isaac, le combat d’Arjuna, les tentations du Christ nous transmettent encore aujourd’hui le secret de ces victoires créatrices
qu’ont remportées des êtres capables de dominer leur antagoniste, cet ennemi intérieur qui est le seul véritable obstacle à la concrétisation de toutes nos aspirations. »
Ensuite, avec l’amertume de celui qui dénonce une situation sans suite, il ajouta : « La vrai maladie de l’homme réactif est de toujours être « hors de chez lui », « hors de lui ».
Le monde intérieur n’existe pas pour lui, et il veut que le monde extérieur lui soit propice, il s’en fait un fétiche qu’il adore et dont il dépend.
« N’attendez jamais rien de personne. »
« Croire et voir sont une seul et même chose, comme l’être et le devenir.
Avec le temps, tu verras tout ce à quoi tu crois et tu réaliseras tout ce que à quoi tu rêves. »
« Pour croire, tu dois être intègre, impeccable. La plus petite faiblesse de l’être, l’ombre d’un doute te fait aussitôt rentrer dans le rang de ceux qui vont mourir, le rang des vaincus, ces milliards d’être qui, ayant renoncé à leur droit de créateur, croient qu’il faut voir pour croire et reste prisonniers de cette conviction. »