L’araignée et sa proie


« Chacun de tes gestes, chacune de tes pensées et de tes paroles montre que tu es prédisposé à la soumission.

En secret, tu espères échouer, tomber malade et cesser de lutter contre un monde prétendument hostile.

Comme des millions d’hommes, tu as repoussé hors de toi le combat.

C’est pour cette raison que tu te laisses aller à la défaite et que tu veux vieillir et mourir. Mais cela t’est déjà arrivé trop souvent et il est temps que cela cesse… à jamais !


« Un homme comme toi prépare ses tragédies dans les ténèbres de son inconscience, il tend des pièges, il renforce ses prisons, il façonne chacune de ses souffrances et de ses catastrophes, de ses adversités et de ses maladies avec tant d’habilité, tant de minutieuse attention au moindre détail qu’on pourrait dire qu’il le fait avec art. »


Selon le Rêveur, tous les obstacles que nous rencontrons sont la matérialisation de notre incompréhension. »

L’homme est sa compréhension. »

Un homme est conforme a son entendement et c’est cette concordance qui crée le monde qu’il mérite.

Comprendre, c’est augmenter la contenance de sa vision, se délester de quelques couches de rebuts. C’est un acte de volonté. La compréhension ne peut nous venir ni nous être imposée du dehors.


« Un homme ne doit pas chercher le paradis. Il n’y a rien qu’il puisse faire pour le mériter.


Ton seul devoir consiste à mettre fin à ton enfer, à ton incompréhension. »


Si, durant tout ce temps, le Rêveur ne m’avait pas formé et si je n’avais pas traversé un long apprentissage malgré mes hésitations et mes désobéissances, je n’aurais jamais pu assumer la responsabilité attaché à cette révélation.

Elle m’aurait réduite en miettes.

Je songeai à ce qui serait arrivé si la science officielle s’était approprié cette vérité : l’homme tel qu’il est est le seul artisan de ses tragédies ; elles naissent d’abord en lui, puis se matérialisent au-dehors.


Réaliser combien notre corps et notre univers personnel nous obéissent, se rendre compte combien est grande la force créatrice, bonne ou mauvaise, de la pensée, voilà qui serait, pour la société, un choc infiniment plus brutal que la découverte de Copernic.

Celle-ci repoussa l’homme aux marges de l’univers, hors du monde illusoire dont il croyait être le centre, et la vision du Rêveur bouleversera son destin en balayant son préjugé le plus profondément enraciné : la certitude qu’existe un monde extérieur qu’il peut inculper, un être ou une chose qu’il peut tenir pour responsable du perpétuel échec de sa vie.


« Le monde est tel qu’il est parce que tu es tel que tu es » : cette maxime, qui résume le mieux la philosophie du Rêveur est la quintessence de sa vision, renferme un concept propre à inverser la direction même de la vie – celle-ci n’a plus lieu du dehors au dedans, mais du dedans au dehors, comme il en va de toute guérison.


« Chaque transition est une victoire sur toi-même ! Des êtres monstrueux, des ennemies millénaires aussi terribles et illusoire que tes peurs gardent l’entrée des paliers supérieurs, des plus hauts échelons de l’existence. »


« Tu devras les affronter un jour. »


« Le monde est tel qu’il est parce qu’il est tel que tu es ! »


« L’homme est malheureux au milieu de la perfection et de l’abondance ; il regarde le monde avec des yeux de grenouille et déplore ce qu’il voit. »