L’inquiétude est un réflexe animal



« Les hommes comme toi qui s’identifient à une représentation convenue du monde sont inquiets parce qu’ils ont oublié

que l’être tient du miracle. »

« L’inquiétude est un réflexe animal. »


« Si l’inquiétude est un réflexe animal, que faut-il faire ?


« Tu appartiens encore à un univers qui croit agir et choisir, un monde où l’on fait des plans et des projets, où la respiration de l’existence passe inaperçue. »


« La seule chose qu’un homme puisse planifier est sa croissance personnelle, l’enrichissement de son idéal.

Tout le reste viendra par surcroît.

Renoncer ne serait-ce qu’à une infime particule de peur suffit à déplacer des montagnes et à ce projeter comme géant dans le monde concret des faits.


« Comment peut-on ne pas s’inquiéter de l’avenir ? Comment peut-on vivre sans faire des projets, sans faire des plans ?


« La planification est une forme d’exorcisme, une fuite de la réalité.


L’homme se sert de la sécurité illusoire que lui procurent ses prévisions, ses rituels d’organisation et ses projets

pour engourdir sa peur de l’avenir.


Croyant qu’il leur est impossible de contrôler la vie, convaincus de l’imprévisibilité de l’existence,

des hommes tels que toi ont fait appel aux règles et aux formules,

ils ont cru soumettre l’univers à la lentille déformante de la rationalité

et ils l’ont tronqué contre une vision plus rassurante du monde.


« Mais rien de tout cela a pu apaiser leur sentiment de précarité, leur insécurité. »


– Mais comment peut-on prévoir ce qui va arriver et s’en protéger si on ne planifie pas !


– Planifier équivaut à creuser un puits et croire qu’on peut y enfermer tout un océan.

Il suffit d’une fissure dans ce bouclier de faiblesse, dans cette cuirasse qui te procure une sécurité illusoire, dans ce mince diaphragme mental que tu as inséré entre toi et la réalité pour que tu te retrouves devant un abyme, devant le néant,

devant la vie telle qu’elle est et non pas telle que l’on te la décrite.


« Mais pour prendre des décisions, un gestionnaire doit forcement planifier ses activités et celles de ses collaborateurs ; ils doit se fixer et fixer des objectifs a atteindre, non ?


« Ne te cache pas sous le déguisement d’un rôle ! Ne dit pas « un gestionnaire », dit plutôt :

« Moi que puis-je faire ? » Emploie délibérément ce petit pronom « moi » et prends-en la responsabilité !


L’univers est à ton écoute. Toujours ! Et il te jauge au moment même où tu formules une demande. »


« Un vrai chef d’entreprise fait ses plans et des projets, comme tout le monde, mais il n’y croit pas. Sa planification est une représentation théâtrale qui respecte l’intrigue et la distribution d’une oeuvre dramatique invisible. »


« Chaque instant est un acte créateur, chaque instant est neuf. Cet instant n’a jamais été précédé ni suivi d’un autre instant, et il ne le sera jamais !


Tout ce que tu vois et tout ce que tu ne vois pas sont créés à l’instant même. Tout a lieu maintenant, en cette seconde éternelle, dans la toute puissance, dans l’infinitude de ton être. »


« L’instant est le territoire du rêve.


« La planification de l’homme ordinaire a lieu dans le temps et l’espace. Tôt ou tard elle s’affaisse et s’échoue.


– Mais est-ce que rêver n’est pas aussi une façon de planifier ?


Le rêve est une planification intemporelle qui advient dans l’éternité, dans le temps vertical.

Je suis cet instant là. Il contient tout ce que j’emmagasinerai en temps
opportun, des miettes, des fragments de moi-même !

C’est pour cette raison qu’un rêveur ne faits pas de projet et ne s’inquiète pas.

Il laisse son rêve s’exprimer en toute liberté, dans toute sa beauté.

Il sait que les résultats se produiront au hasard et tout naturellement, en fonction de son degré d’impeccabilité et d’intégrité.


« Un champ illimité de possibles existe au plus profond de toi.

C’est là que ton rêve s’élabore.

C’est là que se manifeste la personne ou la chose indispensable à ta prospérité et à ta réussite.

C’est là que tu prends clairement conscience de ta raison être. »


« Dans toute entreprise et dans toute structure pyramidale, moins est élevé le niveau de responsabilité, plus la planification s’avère nécessaire.

Plus on descend dans l’échelle hiérarchique et plus il devient indispensable de prévoir jusqu’au moindre détail et de fixer et d’atteindre des objectifs spécifiques.


« Les hommes et les femmes de ce niveau hiérarchique observent scrupuleusement tous les rituels du processus décisionnel, mais ils ne produisent aucun résultat. »