C’est leur répétitivité qui me fit avancer dans une meilleure compréhension de la notion de « dimension ».
En effet, si chacun n’a pas l’opportunité ni le souhait d’expérimenter des états de conscience sortant de l’ordinaire et encore moins transcendentaux, chacun connaît sans conteste la « dimension du rêve ».
Le terme dimension n’est assurément pas trop fort et c’est la raison pour laquelle j’ai tenu à m’y attarder aussi longtemps avant de vous entraîner plus loin dans mon investigation.
Demandez autour de vous ce qu’évoque le mot « rêve » et on vous répondra aussitôt par un autre mot : « imaginaire ».
On vous parlera peut-être également des brumes indéfinissables
de l’inconscient et du subconscient et on croira avoir résumé l’essentiel de ce qu’il y a là à comprendre.
En réalité, on sera complètement passé à côté de la question en ignorant sa source.
Et sa source … c’est la nature même de la Conscience.
Ce que je vous livre ici n’a rien de dogmatique ni de définitif.
C’est seulement le fruit d’une longue expérimentation et d’une multitude d’observations …
Le dossier n’en sera jamais clos parce que le potentiel et les champs de la Conscience sont en constante expansion.
Voici donc quelques éléments de compréhension, saisis « sur le vif’ et extra corporellement afin de mieux approcher l’une des faces cachées de notre vie, celle du sommeil et de sa dimension onirique.
Beaucoup le savent ou le pressentent mais il n’est jamais inutile de le rappeler : À chaque fois que nous nous endormons, ce principe subtil qu’on peut appeler globalement « corps astral », âme ou encore conscience s’extrait spontanément de notre corps physique.
Il y reste néanmoins connecté au moyen de cette sorte de cordon ombilical qu’est la « corde d’argent » et dont j’ai fait mention précédemment.
Notre corps de lumière, on peut le concevoir, se détache plus ou moins bien de sa contrepartie physique en fonction des circonstances de notre vie ; la plupart du temps ces circonstances seront en rapport avec notre santé,
nos préoccupations et tout ce qui nous habite, refoulements, peurs, fantasmes et autres …
Chez la majorité d’entre nous, l’âme – ou le corps astral dont il est question ici – ne se sépare de son enveloppe de chair que de quelques mètres.
Cela lui suffit car elle n’a pas d’autre besoin ni aspiration que de s’extraire simplement de notre monde de densité.
Le mécanisme naturel de « mise en veilleuse » de son corps physique lui permet d’aller s’immerger aussitôt dans un espace vibratoire plus proche de sa nature en lui offrant une sorte de respiration indispensable à son équilibre.
Cet espace est riche en prâna et en akasha, les deux éléments de base de notre univers dont ils sont un peu les briques et le ciment…
C’est au coeur de cette zone de vie subtile que le corps de notre conscience a la possibilité de se « réalimenter », de se « recharger » donc … mais aussi de se décharger du bagage psychique parfois pesant accumulé dans la matière
de chaque jour vécu.
L’espace de ce que nous appelons le rêve est justement le « lieu » de cet échange énergétique de base indispensable à notre être.
Tout cela est bien sûr relativement connu mais ce que l’on sait moins c’est par quel mécanisme est créé le rêve et quelle est la nature même de son monde.
Pénétrer ce domaine peut s’avérer extrêmement enseignant lorsqu’on entreprend de se questionner quant à notre essence spirituelle.
La nature du rêve
Ce qui génère le type de densité caractérisant notre univers ainsi que ses lois fondamentales c’est un équilibre à parts égales entre ses deux constituants de base déjà nommés : le prâna et l’akasha.
Ainsi, c’est le mariage de ces deux principes lumineux qui engendre la Matière telle que nous la connaissons.
Dès que le prâna et l’akasha entrent en déséquilibre au niveau de leurs proportions, un nouveau « plan vibratoire » d’expression de la vie apparaît alors.
On peut aisément comprendre qu’un grand nombre de « plans vibratoires » peut donc exister, exprimant chacun sa propre définition du « réel » et de ses lois.
C’est l’un de ces « plans » que va rejoindre un corps astral lorsque celui-ci quitte son support de chair pendant le sommeil.
Ce niveau de vie est le premier qui soit accessible à l’âme et qui présente dans sa constitution un nombre de particules akashiques supérieur à celui de ses particules de prâna.
Cette spécificité va le rendre plus sensible à l’énergie psychique d’une conscience, plus modelable aussi par elle que celui dans lequel nous vivons à l’état de veille.
Je dois préciser maintenant que le fait d’avoir pu pénétrer ce plan et d’autres depuis environ une trentaine d’années m’a également conduit à constater que chacun d’eux se décompose lui-même en un nombre important de « zones vibratoires » traduisant les unes et les autres un certain type de sensibilité.
Ainsi, les niveaux de vie ou d’expérimentation de la vie sont-ils innombrables.
Mais revenons sans tarder au premier plan accessible à
l’âme humaine, celui du rêve …
À force d’avoir été invité à visiter les rêves d’autrui, il m’est apparu de plus en plus clairement que tout ce qui peuple un monde onirique, personnages et décors, est le fruit d’une sorte d’hologramme généré par la conscience du dormeur.
Un tel hologramme est cependant loin d’être inconsistant.
Je le comparerais à de la lumière sculptée ou modelée puis projetée à l’intérieur de la « bulle psychique » créée par l’aura de l’âme du dormeur.
L’univers qui en jaillit peut être infini dans tous les sens du terme puisqu’il est fonction de l’espace intérieur de celui qui rêve.
Ainsi, tout rêve est-il une création au sens plein du terme. On s’y déplace, on y engendre des présences et des lieux et on rend ceux-ci concrets au stade exact où en est notre conscience.
En ce sens, un rêve constitue l’extériorisation ou l’objectivation d’une zone précise cultivée par une conscience.
Contrairement à ce que l’on croit, il n’est pas la résultante d’un « cinéma intérieur » à l’être mais la projection d’un aspect de ce qui habite celui-ci dans l’espace vibratoire de son âme.
Il est un univers au sens complet du terme, avec sa définition et ses lois propres à l’âme dont il est l’expression.
Il est un décor vivant qui a ses normes de tangibilité et dans lequel une âme peut éventuellement inviter et rencontrer une autre âme.
Revenons-en maintenant à la fameuse nuit indienne dont j’ai témoigné dans ces pages …
Le matin même qui la suivit, alors que chacun sortait du hangar à son propre rythme, je me retrouvais à la porte de celui-ci au même moment que la femme dont j’avais franchi le seuil du rêve.
Nos yeux se rencontrèrent une fraction de seconde …
J’allais tout naturellement passer mon chemin mais, la voix
hésitante, la femme m’adressa la parole en Anglais.
Tout en s’excusant, elle me demanda si nous ne nous étions pas
déjà rencontrés quelque part.
Elle ne savait plus où mais affirmait en être pratiquement certaine. J’ai eu envie de lui répondre : «Oui … dans une cour grillagée, cette nuit…»
mais j’avoue ne pas avoir osé.
Cette très brève rencontre m’apporta la première preuve
personnelle de ce que j’ai affirmé plus haut, à savoir que le
monde suscité par un rêve n’est pas celui d’une simple fantasmagorie
au sens où nous entendons classiquement ce mot.
C’est certes un monde épisodique que l’âme construit et déconstruit au rythme de ce qu’elle vit mais c’est aussi un monde qui offre les caractères du concret… même si ce concret n’est pas basé sur les mêmes lois que celles que nous connaissons.
Toucher une table, une plante, un animal ou un être humain dans un rêve c’est le toucher réellement car notre âme l’a projeté hors d’elle-même puis sculpté instantanément au coeur de la lumière qui caractérise sa zone vibratoire.
Comme l’esprit humain passe rapidement d’une idée ou d’une préoccupation à une autre et qu’il est doté d’une mémoire parfaite, il devient facile de comprendre que les décors et personnages de ses rêves puissent se succéder au rythme de ce qu’il éprouve.
Il a la capacité de créer.
Ainsi donne-t-il forme et vie à tout ce qui l’habite, à ses espoirs, ses peurs, ses inhibitions, ses sentiments, ses joies, ses regrets … Ceux-ci deviennent concrets et donc palpables sur une certaine fréquence de vie, une fréquence à laquelle le corps astral, celui de la conscience, se connecte essentiellement durant ce qu’on appelle le « sommeil paradoxal ».
C’est cette période de sommeil profond qui s’exprime par phases d’environ quatre-vingt-dix minutes chez la plupart des êtres humains que je me suis surtout appliqué à observer au gré des circonstances que la vie m’a proposées.
Le rôle des chakras et les phases d’un rêve
De ces observations j’ai progressivement pu en déduire qu’il fallait
qu’il y ait chez l’être humain l’interaction d’au moins deux chakras pour qu’un rêve puisse prendre forme, c’est-à-dire pour qu’un hologramme se « densifie » au sein de la bulle vibratoire de son âme.
Il est maintenant clair pour moi que c’est la nature et la qualité du fonctionnement de ces deux chakras qui détermine la caractéristique des rêves.
Quelles que soient les circonstances et les personnes, j’ai toujours pu observer qu’un chakra bien précis est toujours présent et constant à l’origine d’un rêve.
Il s’agit du sixième, celui qu’on appelle à juste titre le « troisième oeil ».
Il semble effectivement que l’extériorisation du corps astral stimule spontanément celui-ci de façon plus ou moins soutenue selon les cycles du sommeil.
Lors de la phase de sommeil paradoxal, la plus intense de toutes, ce sixième chakra émet une onde spécifique.
Cette onde est aussitôt perçue par le chakra qui y est le plus réceptif, généralement le plus actif.
Il peut s’agir de n’importe lequel, à l’exception du septième … car nous entrons alors là dans un autre cas de figure que nous étudierons
plus tard.
Je dois dire que, selon mes observations, ce sont souvent les deuxième, troisième et quatrième chakras qui sont les plus sensibles à l’onde lancée par le sixième.
La plupart du temps, un seul chakra répond, parfois deux, rarement
trois.
Si je dis « répond » c’est parce que celui-ci renvoie une impulsion énergétique en direction du sixième … lequel lui réplique à nouveau et ainsi de suite.
Il en résulte une sorte de « train d’ondes » émis simultanément par l’un et l’autre de ces chakras et à partir duquel la nature du rêve va s’élaborer.
Je dois toutefois préciser qu’il semble bien que ce soit le sixième chakra qui soit à la base de la « construction » même de l’hologramme du rêve, le ou les autres ne procurant à celui-ci que son contenu ou sa qualité vibratoire, autrement dit son aspect pulsionnel, émotionnel ou affectif.
Il est facile d’en déduire que lorsque c’est le deuxième
chakra qui répond à l’appel, le rêve sera dominé par les
caractéristiques pulsionnelles de la personnalité.
Si c’est le troisième chakra qui domine ce sera, bien sûr, l’aspect
émotionnel du rêveur qui prendra le dessus.
Quant au quatrième chakra, celui du coeur, il entre essentiellement en jeu
dans toutes les situations au contenu affectif.
J’ai remarqué que plusieurs phases peuvent se succéder au cours d’un même rêve.
Ainsi les trois chakras évoqués précédemment peuvent-ils intervenir et dominer dans n’importe quel ordre en fonction du monde que le rêveur a
besoin de faire jaillir de lui.
C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le « rêve indien » dont j’ai fait le récit.
La femme qui l’a vécu a d’abord laissé parler son monde affectif en recréant une scène marquante de son enfance ; elle a ensuite permis à sa nature émotionnelle de s’exprimer en générant la présence adulte du petit
garçon qui a accompagné son enfance puis en restituant une scène du passé dans laquelle elle repoussait plus tard ses avances … Une attitude apparemment regrettée par la suite comme peut le laisser entendre la « déconstruction » du décor.
Les feuilles qui se détachent soudainement des arbres évoquent en effet une sorte d’automne de l’âme ou sa perte de force.
Enfin, dans la dernière phase du rêve, c’est le côté pulsionnel de la rêveuse qui l’emporte puisque celle-ci fait naître l’hologramme d’un baiser.
Si le baiser en question se dérobe à elle, il est facile de comprendre que c’est sous l’effet d’une autopunition qu’elle s’inflige en regrettant une situation passée dans laquelle elle estime amèrement avoir manqué une chance dans sa vie.
Le fait qu’elle ait vieilli et que le visage du jeune homme soit demeuré intact indique, quant à lui, le décalage existant entre l’image qu’elle a d’elle et la représentation immuable et idéale du visage de celui dont elle a refusé l’amour.
On peut penser enfin que la dernière scène du rêve fait à nouveau intervenir le chakra cardiaque puisque des larmes jaillissent jusqu’à être traduites par le corps physique dans un trop plein de peine qui provoque son réveil.
Surgissant d’un coup de son sommeil profond, la femme de mon récit s’est alors nécessairement souvenue de tout ce qu’elle avait créé dans son rêve.
C’est pratiquement toujours le cas lorsque des rêves vécus pendant une phase de sommeil paradoxal s’interrompent brutalement.
Ils demeurent très précisément en mémoire.
En ce sens, il n’est donc pas surprenant que j’ai été « reconnu » par la femme en question même si celle-ci ne pouvait pas m’associer au scénario de son rêve.
Une force inconnue m’avait incité à pénétrer dans une création de sa conscience.
Quant à elle, elle y avait sans doute perçu ma présence mais ma neutralité absolue ne lui donnait pas les moyens de m’identifier réellement.