Brusquement un vacarme surgit et inonde la totalité de notre être
intérieur. C’est un rugissement de moteur. Devant nos yeux, un pare-brise
fendu et les faisceaux de deux phares qui s’agitent pour percer l’obscurité
d’un chemin… Nous sommes dans la cabine d’un camion… celui-là même
que nous avons vu s’éloigner il y a quelques instants dans les
enchevêtrements de la jungle. Sans crier gare, le moine à la robe safran a
ravi nos âmes à la réalité du petit hameau au bord des rizières pour les
propulser là, aux côtés d’un conducteur aux yeux hagards et en plein
désarroi.
« M’en voulez-vous ? fait-il d’un air taquin… J’aurais pu vous
prévenir… mais la conscience aussi a besoin de gymnastique ! À sa façon,
elle a ses propres muscles… Il existe une physique des corps subtils,
voyez-vous… ou une supra physique si vous préférez. Mais écoutez… j’ai
voulu vous entraîner auprès de cet homme sans plus tarder parce que son
âme est en cette heure semblable à un champ de mines. Elle synthétise à elle
seule l’état plus ou moins latent dans lequel vit une multitude d’hommes et
de femmes de cette Terre. Elle illustre enfin parfaitement l’état de tension
extrême que chacun éprouve à différents moments de sa croissance
intérieure… »
À vrai dire, nous éprouvons une certaine difficulté à nous laisser gagner
par ces paroles. La présence de notre guide à nos côtés dans la cabine du
véhicule, aussi apaisante soit-elle, ne parvient pas à gommer l’atmosphère
de violence qui règne là.
Bientôt, d’ailleurs, notre compagnon ne dit plus mot et nous nous laissons
gagner par l’aura mentale du conducteur.
C’est une sorte de tohu-bohu indescriptible, un univers de lassitude et de
rage. Pêle-mêle, les pensées de l’homme viennent percuter les nôtres. Elles
n’expriment que l’incohérence et la violence. Ce ne sont pas des paroles,
mais des images de frustration, de vengeance et de révolte. Nous étouffons
presque, à tel point que la vision fugitive de nos deux corps physiques
allongés dans une chambre d’hôtel de Phnom-Penh vient à nous traverser.
Enfin, des paroles espérées, douces comme des vaguelettes sur une
grève, parviennent jusqu’à nous. La présence du moine se révèle à nouveau.
Nous la percevons en arrière de nous, au sein de ce camion qui tente
toujours de se frayer un chemin dans la nuit.
« Vous trouvez cet homme monstrueux, n’est-ce pas ! Il est vrai que la
tonalité de son âme empoisonne à cette heure le véhicule qu’il conduit. Ce
n’est pourtant pas son âme qui est monstrueuse, voyez-vous, mais la
souffrance qui la traverse, car c’est elle qui en fait naître toutes les
difformités.
L’âme est simplement un canal, ne l’oubliez pas, un canal qui se sclérose,
se pollue et s’auto-punit dès qu’il se coupe de sa Source première. Vous
vous ouvrez tous à de tels moments, à de tels phénomènes… et cela à
chaque fois que vous mettez votre “moi-je” en première ligne de votre vie.
Le “moi-je” ressemble à un arbre qui veut continuellement manger de ses
propres fruits. Il veut posséder. Il veut dominer l’ordre du monde, modeler
tous les destins, le sien bien sûr, mais aussi ceux qu’il croise. Cette peinture
vous paraît excessive ? Pourtant, je vous demande de vous y attarder…
Dieu et la Vie sont toujours bons jusqu’au jour où ils ne vont plus dans la
direction choisie par vos propres plans, jusqu’au jour où ils semblent mieux
servir “l’autre” et donner ainsi raison à toutes vos violences.
Le problème est de pouvoir comprendre que vous n’êtes pas votre “moije”,
mais une autre sorte d’arbre, un arbre qui a de bien plus grands
desseins que de se nourrir de ses propres productions.
Soyez attentifs à ce qui va certainement se passer dans quelques instants
et dont nous avons tous fait l’expérience concrète à de multiples reprises,
sous une forme ou sous une autre. Observez la puissance que peut engendrer
sur la matière immédiate un coeur plein de fiel et de révolte… Car la
conscience, vous le savez, par l’intermédiaire du relais et du transformateur
qu’est le cerveau, génère constamment des trains d’ondes qui peuvent avoir
une influence capitale sur le monde matériel. Cette énergie, pour aussi
impalpable qu’elle puisse paraître, aplanit les montagnes devant nous ou au
contraire en fait surgir. Ainsi a-t-on parfois la nette sensation que la matière
se rebelle face à nous ou, au contraire, que les difficultés se résolvent
d’elles-mêmes. Ce qu’on appelle matière est en fait une Énergie
intelligente. Elle réagit à ce que vous êtes tout autant qu’à ce que vous
faites.
Ne considérez jamais la multitude des aspects sous lesquels elle se
présente, comme une masse sans conscience ni autonomie. Elle est une
lumière ou mieux, un son pensant et densifié. Elle est un aspect de la Mère
Divine dont la chair accepte de se laisser modeler par nos apprentissages.
Voilà pourquoi vous ne devez pas vous étonner de la voir réagir, avec une
infinie justesse, à notre amour ou à notre non-amour… Regardez… »
Et tandis que le moine achève de nous confier ces paroles, le moteur du
véhicule commence à hoqueter sur le chemin boueux. Le conducteur se
raidit au volant, peste puis rétrograde. Rien n’y fait, sa machine semble
avoir décidé de suffoquer. Encore quelques dizaines de mètres et “notre”
camion bâché s’immobilise tragiquement au milieu des ornières.
À nos côtés, dans son éprouvante solitude, l’homme devient blême. Il tire
sur la manette de son démarreur, encore et encore… jusqu’à ce que le
moteur n’exprime plus le moindre soubresaut et que les phares ne soient
plus que deux pauvres veilleuses.
Dans ce coin de jungle et au coeur du véhicule sans vie, un lourd silence
vient de tomber. Perdu dans sa chemise à carreaux trop grande pour lui et
dans son short hérité d’on ne sait quelle armée, le conducteur immobile
nous fait songer à un grand enfant anesthésié par une injustice. Il ne
comprend pas.
« Il étouffe sous ce qu’il pense être son impuissance, fait notre
compagnon. Et pourtant… ne vient-il pas de faire une belle démonstration
de force ? Le décentrage de la conscience par rapport au corps physique
peut libérer dans certains cas une énergie dont vous n’avez pas idée. Ainsi,
l’être subtil en vient-il à se fissurer et à expulser davantage hors de lui la
Présence divine.
C’est alors que les réactions en chaîne apparaissent et donnent à
l’existence l’allure d’une véritable course d’obstacles. Chacun de nous est à
jamais le père et la mère de la succession des murs sur lesquels il se heurte
et se blesse. Il est étrange, mes amis, de voir à quel point notre humanité
possède, du Scorpion, la tendance à s’autodétruire et, du Bélier, le réflexe
impulsif de vouloir enfoncer les portes pour aller, coûte que coûte, dans la
direction décidée…
– Mais comment se débarrasser de tels réflexes ?
– Eh bien, tout d’abord, il ne faut certainement pas chercher à s’en
débarrasser… mais plutôt à les dépasser. L’amour dont vous avez besoin
fleurit dans mille petits détails analogues à celui-là ! Ensuite, il faut
acquérir d’autres réflexes.
Celui, par exemple, de commencer à concevoir ce que signifie “Dieu en
soi et soi en Dieu”. Je ne vous demande pas de réciter une leçon de
catéchisme mais de chercher à incarner progressivement les réalités
fondamentales. Celles qui peuvent faire basculer votre rapport avec vousmême
et donc avec le monde. Si une idée, un principe ou même une théorie
ne peuvent être incarnés, ils ne sont guère plus qu’un simple courant d’air !
“Concevoir Dieu en soi et soi en Dieu” veut dire se mettre totalement à
disposition du Divin… c’est-à-dire en venir à ce que toutes les pensées et
les actes quotidiens soient orientés vers le service de ce qui est juste, beau
et noble… Mais je vois déjà… une sorte de réserve en vous qui se
manifeste.
– C’est celle de la peur. L’humanité vit dans la crainte. Ne crois-tu pas
que la description que tu nous fais de cette offrande de soi au Divin en
chaque instant, n’effraie plutôt qu’elle ne conforte ? Permets-nous de te le
dire, il y a en elle comme un vieux relent de sacrifice et d’oubli de soi qui
ne peut emporter les coeurs. Ne peut-on donc jamais avancer autrement
qu’en se sacrifiant ? Cela réveille en nous quelque antique sermon
moralisateur plus propice à entretenir la négation de soi qu’à expanser le
Divin en soi. »
Au même instant le moine est parti d’un grand éclat de rire tandis que le
conducteur est sorti nerveusement de son véhicule, une minuscule lampe
électrique à la main.
« C’est ainsi que j’aime vous entendre parler ! Il ne faut jamais que les
paroles d’un enseignant soient bues d’un seul trait comme un sirop dont on
se sentirait obligé d’apprécier toute la saveur !
Le Judéo-christianisme qui modèle, encore aujourd’hui, une bonne partie
de cet Occident qui dicte sa loi au monde, a fait quelques ravages dans les
consciences. Je ne m’élève pas contre les principes résidant au coeur de
cette foi et qui figurent, sans doute, parmi les plus beaux que votre humanité
ait reçus… Je dénonce les manipulations dont ces principes lumineux ont
fait l’objet au fil des siècles et, par voie de conséquence, les déviations
multiples dont cette foi fait l’objet depuis longtemps.
La volonté tenace d’un pouvoir temporel sans cesse plus accru sous-tend
tout cela. Inutile de chercher plus loin.
Ainsi vos consciences sont-elles nourries de “valeurs-pilotes” érigées en
lois absolues. Ne soyez donc pas surpris si, dans vos sociétés, la souffrance
est devenue obligatoire et rédemptrice puis, si le don de soi est
systématiquement vu en tant que sacrifice douloureux. Sortez enfin de cette
ornière d’esclaves qui ne peuvent connaître la Joie, qui ignorent même le
sens de celle-ci ! Vous êtes tous devenus les fruits sans goût d’une machine
à penser. Vos réactions émotionnelles et mentales, vos comportements, votre
sensibilité sont préprogrammés dès l’instant de votre naissance et même
bien avant. La pseudo-sagesse dont vous héritez aujourd’hui est le résultat
d’une sorte de “génétique de la société”. Ce n’est pas de Lumière dont vous
avez besoin pour comprendre cela, mais de simple bon sens !
La force d’âme et la qualité d’amour dont j’essaie d’expanser les
concepts en vous doivent, avant tout, jouer un rôle de déconditionneur.
Voilà pourquoi, mes amis, vous devez savoir que, si vous offrez votre vie
au monde, vous en faites également offrande au meilleur de vous-même ! Et
une offrande digne de ce nom, sachez-le aussi, se fait toujours dans la joie.
Nul ne grandit dans les mortifications et les frustrations. Permettez-moi de
vous dire que la notion judéo-chrétienne de sacrifice est une hérésie totale,
une voie de garage, une impasse.
Il n’existe aucun sadisme dans la Mère Divine ! Si souffrance il y a pour
La rejoindre… c’est le seul fait de l’homme !
S’oublier pour grandir ? Soit. C’est une évidence. Mais, comprenons
bien ce que cela signifie… Ce n’est pas se nier soi-même, avec son juste
besoin d’amour, de tendresse, de quiétude et de repos. C’est plutôt oublier
ses petitesses et apprendre jour après jour à les dépasser. Cela commence
par le fait de poser un regard différent sur ceux que l’on croise
mécaniquement chaque matin, sur l’animal que l’on nourrit, sur cette plante
que l’on arrose et ce carré de terre que l’on entretient. C’est l’oubli d’une
montre au poignet, là où l’on rencontre de la peine. C’est, enfin, le
dépassement des cent détails quotidiens prompts à solliciter de notre part un
égoïsme subtil.
Croyez-moi, cela va se loger jusque dans la façon dont chacun se
positionne dans la queue face à un cinéma, ou dans le type de regard
accordé à un mendiant lorsqu’on lui tend une pièce.
La grandeur de l’âme ne se cultive pas que dans les “grandes actions”.
Ainsi, une vie vécue avec un maximum de conscience, une vie d’offrande du
meilleur de soi-même, ne peut-elle jamais être banale.
La notion de banalité représente un non-sens pour celui qui commence à
comprendre ce qu’il doit réaliser sur cette Terre ! Voyez-vous, les plus
grands êtres qui ont foulé le sol de notre planète ne se sont jamais sacrifiés,
au sens où on a tenté de nous l’enseigner. Ils ont toujours vu plus loin, plus
haut que la pesanteur, parfois pénible, de l’instant. Ils ne se niaient pas car,
en offrant le soleil, ils grandissaient encore.
Soyez certains que, s’ils n’avaient pas véhiculé la Joie, ils n’auraient pas
accompli le millième de ce qui fait leur lumière ! Qui les a rencontrés sur sa
route sait fort bien qu’ils n’étaient pas maîtres en interdictions, en brimades
et frustrations, mais maîtres en Sublimation… »
Sur le chemin boueux et défoncé qui s’enfonce au coeur de la jungle
cambodgienne, nos trois âmes unies ont résolu de suivre un homme qui
marche dans la nuit.
Le conducteur du camion s’en retourne au hameau, piteusement, à la lueur
blafarde de son petit faisceau électrique…
À le suivre ainsi, lui qui trébuche dans chaque ornière, nous finissons par
éprouver une réelle compassion. Nous aimerions pouvoir écouter un peu
plus le fond de son être, peut-être lui parler aussi… Mais, aucune pensée
cohérente ne sort de sa personne. Sa conscience tourne sur elle-même et
griffonne une sorte de brouillon confus et douloureux. Il n’y a plus vraiment
de révolte en elle, plutôt un épuisement qui crée une singulière ivresse.
Cependant que nous tentons de mieux comprendre tout cela, la présence
du moine au drapé orange vient à nouveau se rappeler à nous.
« Savez-vous de quoi cet homme souffre en réalité ? Eh bien, il a mal au
“pouvoir”… et croyez-moi, il n’est pas le seul. Une bonne partie de
l’humanité manifeste régulièrement les mêmes symptômes que lui. La
maladie du pouvoir est ce qu’il y a de plus commun au monde. Elle s’abat
sur chacun, à un moment ou à un autre et ne lâche pas facilement sa proie…
Et elle se montre d’autant plus présente qu’elle sait se parer des habits les
plus lumineux, ceux des plus beaux idéaux. Voyez ce qui se passe ici.
Comme celle des millions d’êtres humains, la cause de cet homme est
simple et noble à la base. Il veut plus d’égalité, plus de justice. Il est prêt à
tout pour cela, mais “tout” dans le langage humain, cela finit toujours par
évoquer la même couleur rouge carmin.
Pourquoi ? Parce que la plupart des idéaux dont on se réclame sont hélas
souvent des prétextes à l’assouvissement d’une volonté personnelle de
pouvoir. C’est à partir de là que l’on s’englue. En s’abusant soi-même, on
se lie à ce que la matière a de plus dense. On génère une illusion au sein
même de l’Illusion. On se nourrit de celle-ci et on ne fonctionne plus guère
que dans et par la logique de son poison.
Ainsi, j’invite chacun à faire l’examen de sa propre conscience. J’invite
chacun à se dire avec courage : “Pour quoi est-ce que je vis ? Pour le bien
de l’humanité ? Pour les idéaux de paix dont mon coeur est gonflé ?… Ou
pour étancher ma soif de vouloir recréer le monde, de vouloir remodeler les
consciences, en résumé pour satisfaire ma capacité de domination sur
autrui ?”… Tout le problème est là. Il se pose évidemment à vos
responsables politiques et religieux mais aussi à chacun de vous, quelles
que soient ses responsabilités.
Vous voulez créer un mouvement d’entraide ? Fort bien. Mais, qui
voulez-vous aider ? Est-ce pour le plaisir de diriger et de recueillir la
reconnaissance d’autrui ou par authentique compassion ?
Vous tentez de constituer un groupe de prière ? Fort bien également. Mais,
n’est-ce pas un peu pour faire valoir votre sagesse à peine naissante et pour
régner ainsi sur tout un petit monde ?
Je pourrais encore évoquer une myriade de situations analogues, dans
tous les domaines de l’existence où l’homme affirme vouloir “bien faire”,
car chacun veut “bien faire”, n’est-ce pas ? Si l’on en croit toutes les
paroles prononcées sur cette Terre, il n’y a que des hommes de Bien. Sans
doute me trouverez-vous sévère et acide…
– Surtout intransigeant et peut-être décourageant.
– C’est que mon âme appelle à la venue d’hommes et de femmes qui ne
se leurrent plus et ne veulent plus tromper autrui. Ce que vous pouvez
prendre pour de l’intransigeance n’est en fait que l’expression d’une
volonté de clarification. Il faut aider l’humanité et en particulier ceux de ses
membres qui ont résolu de “bouger”, à placer la “barre” un peu plus haut.
Loin de moi l’idée d’éteindre toute initiative sous prétexte que celle-ci n’est
pas nécessairement la limpidité même, car la notion de perfection
ressemble à la ligne de l’horizon. Plus vous allez vers elle, plus elle recule.
Le Beau appelle toujours au plus Beau encore. L’idée qui nous habite,
mes frères de la Lumière et moi-même, est celle de la recherche d’une plus
grande authenticité. Il importe aujourd’hui, mes amis, de désamorcer aussi
souvent que cela se peut toute forme de mensonge. C’est un vaste
programme, je le sais. En vérité, sa réalisation ne réclame pas
d’intransigeance mais de la Volonté et de l’Amour. C’est cela et rien d’autre
que, par ces paroles je cherche à insuffler. Ne m’écoutez donc pas par vos
oreilles et ne me lisez pas sur les crêtes des mots… recevez-moi, tout
simplement. »
« Et puis, maintenant… faites l’expérience de “Dieu en Soi et de Soi en
Dieu”. C’est juste une question de regard ! Chaque matin, en quittant
votre demeure ou en écartant les rideaux de votre chambre, apprenez une
fois de plus à poser des yeux différents sur tout ce que vous rencontrez, du
moindre objet jusqu’aux êtres que vous apercevez. Des yeux neufs qui
prennent soudainement conscience que “tout ce qu’ils croisent, jaugent et
testent à leur façon représente la Divinité en personne, une partie de son
corps et Sa Présence tout entière.” Dites-vous alors que vous ne pouvez
ouvrir les paupières, accomplir un pas ou inspirer l’air, sans rencontrer
Dieu lui-même et l’absorber. Ce ne sera pas une vue de l’imagination car,
en réalité, jusqu’à l’extrême de vos racines, des plus denses aux plus
subtiles, vous faites à jamais corps avec la Lumière.
Tentez cet exercice, durant une minute puis deux, puis cinq, sans
tension mais avec un confiant abandon à l’instant présent. Cette pratique,
enfin, deviendra façon d’être. Je serais étonné, alors, que ne finisse pas
par éclore en vous une pénétrante certitude d’Unité… Vous ne sacrifierez
plus, vous offrirez. »