Il y avait tellement à découvrir, il me fallait prendre du temps, faire une pause, pour tout déposer !
Poser toute la structure qui m’entretenait dans ces filets, qui m’assistaient dans une servitude de plus en plus flagrante !
Oui, j’étais asservi, intérieurement, esclave d’un système que j’abreuvais de toute mon ignorance pour son bon fonctionnement !
Je savais à présent que j’étais pris, lié, manœuvré par ce qui me dépassait, il me fallait aller voir dans mes entrailles tous les rouages inextinguible de cette machinerie extrême !
Mais la peur m’enfermait, j’étais comme gelé, bloqué et je ne savais plus quoi faire !
J’étais liquéfié, immobile car tout me tombait dessus, le monde, mon univers, mes doutes, tout s’acheminait vers moi, comme si une cloche sonner le rassemblement.
Ainsi tous m’assaillaient !
Dans cette cohue-bohu, en moi ne survivait que le chaos, le désordre, je n’étais que trouble, toutes les eaux de mon être me faisait remonter tout ce qu’il y avait au plus profond de moi, tout revenait dans un bouillonnement incertain !
J’étais la multitude de toutes ces choses qui refaisaient surface, tout ce qui m’avait touché, tout se qui m’avait désorienté, malmené retrouver un passage pour frapper à la porte de ma conscience !
Un vacarme étourdissant m’anéantissait, ainsi tous ce liaient à mes pensées comme des véhicules qui m’amenaient de nouvelles informations sur l’état de mon monde aquatique !
Et cet océan était infesté de tout ce que je n’avais pas voulu voir dans ma vie quand ils se présentait à moi, je les avais caché dans ces profondeurs abyssal, créant ainsi mes propres ténèbres !
Et dans ce monde sombre où la lumière de la conscience est absente, vivait, grandissait tous les méandres de ce qui me tiraillaient, la geôle même de tout mon enfermement !
Car j’étais enfermé dans la prison de mon inconscience !
Tout ce qui était caché à ma conscience, devenais les fils qui me poussaient à marcher, à reculer, à tourner en rond, tout était fait inconsciemment, machinalement, je n’agissait pas, c’est mon inconscience qui agissait, moi je ne faisais que réagir, rien d’autres !
En prenant conscience de la machine que j’étais devenu, juste l’expression d’une représentation d’un monde qui n’existait que dans l’inconscience de mon univers !
J’étais perdu, totalement désarçonné par toutes ses prises de conscience !
Que pouvais-je faire devant cette déferlante ?
Je n’avais pas d’autres choix que de prendre mon mal en patience et de chercher un peu plus de clarté !
Mais je savais aussi que c’était un processus normal, que tout ce que je mettais de côté ne pourraient que revenir un jour, et ce jour était arrivé, j’étais prêt à remuer cette vase, pour nettoyer toute cette boue qui me plombait depuis si longtemps.
Cette lourdeur était un poids que je n’avais pas du tout pris conscience de suite, pourtant cela symbolisait totalement l’état dans lequel je me trouvais.
J’étais lourd, comme attiré par les profondeurs de mon être, je respirais peu, je ne voyais plus rien si ce n’est le chaos de ce monde, et surtout je ressentais un mal être infini, une peur qui m’anéantissait peu à peu, j’étais fini !
Au plus bas de mon monde, l’enfer était bien là !
L’enfermement me tenait dans ces griffes de fer, la nuit m’encerclait, et seul le monde mourant et agonissant continuait de me garder vivant !
Dans cette faiblesse j’étais à présent nu, je voyais la mort tournait autour de moi, des voix me disaient :
« Meurt, il n’y a plus rien pour toi, tu seras libéré de toutes tes chaînes qui te lient à cette océan de misère, à ce chant de souffrance ! »
Mais je tenais bon, je savais au fond de moi qu’il fallait que je passe par là pour vivre libre !
Je devais affronter tout ce monde en moi que j’avais délaissé, il était mien même si je l’avais occulté !
Et l’occulte tenait bien la barre, car tant qu’il y avait des recoins ténébreux en mon être, il continuerait son emprise et par là de projeter son ombre féconde sur le monde alentour !
Et il œuvrait si bien incognito à la vue de tous…
Que le monde ne pouvait être que le siège de la mort, de la terreur et de la peur !
Car tous les êtres qui y vivaient alimentaient en eux leur occulte trésors, leur inconscient visage qui remplissaient de toutes ses ombres le monde du dehors !