Les raisons de la colère


Un soir, alors que j ’étais hors de mon corps physique,
je me sentis appelée vers le continent américain. À la vitesse
de la pensée, le corps de mon âme survola des continents,
puis des villes, pour ralentir enfin au-dessus d’un
groupe d’habitations et plus précisément, vers une petite
maison mitoyenne, sans caractéristique particulière. Seule,
une boîte aux lettres semblable à toutes celles de la rue me
laissa deviner le nom de «Simon R…».
L’aube pointait déjà à l’horizon d’un ciel sans nuage
lorsque la même force qui m’avait dirigée vers ce lieu, me
fit pénétrer dans la maisonnette. Je me contentai simplement
d’être là et de regarder. Au bout de quelques minutes,
un bruit, venant de ce qui me semblait être la chambre, me
fit deviner que l’heure du lever venait de sonner. Un homme
de petite taille, cheveux bruns et style italien, sortit, visiblement
encore à demi endormi, pour se diriger vers la
salle de bain.


«Contente-toi de le suivre, me dit une voix tranquille,
regarde simplement ce qui se passe autour de lui durant
cette journée.»


En effet, derrière lui, une traînée grise semblait sortir
de lui et telle une longue bande laiteuse, le suivre imperceptiblement
dans ses moindres déplacements.


Le réveil, programmé pour sept heures précises, émit
un insipide chant d’oiseau. Un chant d’oiseau qui ne ressemblait
à rien et surtout pas à un oiseau, tout au plus à une crécelle… Dans la traînée grise, de petites bulles s’échappent,
traductrices fidèles de Simon qui a l’impression de
s’être encore «fait avoir» par un vendeur de réveils peu
scrupuleux.


La voix qui maintenant m’accompagne, précise :
«Chaque matin, le réveil est identique et Simon peste
contre lui-même et sa facilité à tomber dans les pièges des
vendeurs affables. En fait, tout cela n ’aurait que peu d’importance
et Simon pourrait jeter aux ordures ce réveil qui
l’obsède… Mais non, les choses ne sont pas aussi simples
car «se faire avoir» est justement le leitmotiv qui revient
toujours dans la vie de cet homme qui va maintenant vers
la quarantaine.


La vie de Simon n’est pas triste, elle est simplement
sans but, son travail est alimentaire et ses amours, si l’on
peut parler d’amour, lui permettent surtout de ne pas se sentir
seul. Rien à signaler et Simon se dit qu’après tout, la plupart
des gens sont comme lui… Des amis, il n’en a pas,
d’ailleurs il se méfie. Accorder sa confiance, voire son
amour, cela veut dire aussi prendre le risque de «se faire
avoir» et ça, c’est ce qui le met toujours hors de lui. Il a toujours
la sensation qu’on l’attend pour abuser de sa confiance,
pour «l’avoir». En fait, il est toujours sur la défensive.
Mais, continue à le suivre et regarde !»


La voix se fait plus insistante. Je l’écoute et suis
Simon qui s’apprête à partir, sans prendre la peine de déjeuner,
ni de remonter les stores de sa petite maison.


Aujourd’hui pourtant, lorsqu’il prend sa petite voiture
pour se rendre à son travail, il paraît d’humeur égale. Un accident
sur la route : «il ne manquait plus que ça» murmure
Simon à voix à peine audible et pour lui seul. Le temps
s’écoule et les voitures vont au pas, collées les unes derrière
les autres. Simon regarde sa montre, visiblement très agacé par le retard qu’il est en train de prendre. De petites bulles
colorées s’échappent de sa tête. Elles l’entourent bientôt
d’un nuage gris clair, parsemé de petits points rouges, signes
avant-coureurs d’une impatience et d’une impulsivité très
présentes.


Ces petites sphères apparaissent puis s’évaporent
avec rapidité, juste pour moi le temps d’y percevoir une
couleur, puis une autre, mais guère plus.

Ce sont les
pensées de Simon, qui se bousculent en lui et autour de
lui. Ces pensées n’auront qu’une action temporaire et limitée.
Cependant, certaines d’entre elles vont attirer à elle
de petites entités facétieuses, celles qui prennent plaisir à
augmenter notre nervosité ou notre désarroi dans certaines
circonstances.

Tout est interconnecté et il est fabuleux de
pouvoir le constater dans notre simple vie quotidienne.
Que se passe-t-il? Sur un plan plus subtil, l’énervement
va donner naissance à de petites pensées sans grande
importance, mais qui vont attirer, par un phénomène électro-
magnétique, de petits êtres de l’éther qui aiment à
expérimenter la matière dense.

Par l’intermédiaire des
pensées émises, ces «entités» vont se servir de la matière
énergétique émise pour créer de petits épisodes augmentant
encore l’action de ces pensées.


Une pensée, contenant une matière qui traduit l’agacement,
sera ainsi utilisée pour attirer à elle de petits événements
ayant une syntonie entre eux.

Ainsi, nous verrons les
tracasseries s’accumuler les unes après les autres. Nous
sommes encore très ignorants du fait qu’une simple pensée
est faite dans d’autres dimensions d’une matière dense et
malléable.


Ne sommes-nous pas bien souvent aux prises avec un
feu qui passe au rouge, un piéton qui passe au vert, une
marche que l’on n’a pas vue et tout ce qui peut nous retarder le jour où nous sommes le plus pressé?


Cependant, une pensée n’est pas une FP. Pour qu’une
FP puisse prendre forme, nous l’avons vu auparavant, il
faut une rencontre avec un événement important à nos
yeux et que cet événement nous le traduisions avec une
grande émotion. Pour que cette FP persiste et s’amplifie, il
est nécessaire qu’il y ait par la suite, répétition.

C’est-àdire
que devant des événements analogues, nous continuions
à réagir de la même façon.


Mais rejoignons Simon… et ses FP qui nous attendent.


La petite voiture tourne dans une grande artère passante,
elle ralentit sa course et visiblement «notre homme»
cherche à se garer. Toutes les places sont occupées et cela
ne fait qu’accroître le désarroi de Simon.


«Tout s’en mêle aujourd’hui» grommelle-t-il à voix
basse. Mal garé, il se jette hors de sa voiture et se précipite
vers la grande porte vitrée de ce qui semble être son lieu
de travail.


«Le chef t’attend dans son bureau» lui murmure à
l’oreille la secrétaire blonde et ronde qui semble un peu
amoureuse de lui et elle ajoute: «il est de méchante humeur
ce matin, attends-toi à sa colère.»


«C’est injuste !» Simon n’est habité que par ces seuls
mots qui grondent au fond de lui. Lorsqu’il ressort du bureau,
il est plein d’une colère à peine contenue.


«Comment est-ce que ça a pu tomber sur moi, c’est
parfaitement injuste ! Moi qui reste si souvent après tout le
monde et ne regarde pas aux heures supplémentaires ! Tu
le sais bien toi!» lance-t-il d’un ton vif à la jeune femme
de l’accueil qui se contente d’acquiescer d’un pâle sourire.
Des ondes d’un rouge sombre s’échappent de Simon
telles des banderoles colorées, tandis qu’il regagne une petite pièce qui lui sert, sans doute, de bureau.


La sensation d’injustice et celle de «se faire avoir»
prennent toute la place. Aveuglé par ces sentiments perturbateurs,
il songe à réagir. Il pense même à donner sa démission
tant sa colère est grande et complètement démesurée en
rapport des faits. Et tandis qu’il fouille dans une sacoche et
essaie de se calmer, je peux voir les longues bandes rougeâtres
qui continuent à sortir de Simon et de son troisième
plexus.


Ces formes, imprégnées de colère, vont alors commencer
un étrange ballet.

Tour à tour, elles vont aller d’une
personne à l’autre, d’un bureau à l’autre et passer auprès de
tous les occupants des lieux.

Elles vont, telles des serpents
à têtes multiples, s’approcher et toucher chacun, même les
moins concernés qui n’ont rien vu de l’épisode qui vient de
se dérouler.

Le curieux ballet va durer quelques minutes
qui paraissent bien plus longues, en regard du nombre de
réactions qui se déroulent dans ce petit laps de temps. Une
secrétaire, touchée, lève la tête comme pour réfléchir.

La forme rouge a réveillé en elle un point sensible et elle pense
avec colère aux paroles violentes de son mari, ce matin
au petit-déjeuner.

Elle le quitterait bien d’ailleurs, celui-là,
si elle en avait le courage et si elle n’avait pas peur de se
retrouver seule. Une autre tête chercheuse, issue de la
même forme rouge passe simultanément sonder un homme
extérieur à l’équipe et venu là pour demander un devis.

Il attend tranquillement d’être reçu, tout en feuilletant
quelques revues déposées là à cet effet. La tête serpentine
passe et semble le flairer pour trouver quelque chose qui
puisse l’alimenter. Mais non, après plusieurs essais, elle repart.

Visiblement, cet homme n’a rien à voir avec les émotions
de colère dégagées par la forme. Une jeune stagiaire, quant à elle, à peine touchée par la tête de l’hydre, éclate
en sanglots nerveux. Elle a perdu un dossier et vient de tout
fouiller, sans résultat…

Toutes les personnes du bureau sont ainsi, tour à tour passées en revue et par chance, il n’y
a ni plantes, ni animaux, car ils n’auraient, sans aucun doute,
guère échappé à cette déroutante inspection. Les têtes
rejoignent enfin la matrice d’où elles sont issues et l’étrange
ballet cesse, légère pause dans une histoire qui ne fait
que commencer.

Le bureau respire une atmosphère tendue
et prête à exploser.

Pendant ce temps, Simon, ignorant de
tout ce qu’il a généré, essaie en vain de retrouver sa sérénité
et se dit qu’aujourd’hui tout le monde est bien énervé.
Si seulement Simon savait et si nous tous nous savions
ce qui peut se passer, serions-nous assez responsables pour
ne pas générer de telles situations? C’est encore la question
que je me pose !


Chez Simon, la masse d’un rouge sombre qui est sortie
avec violence de son troisième chakra, est aussi reliée à
la région du foie et de la vésicule.

Sur son passage, elle déchire
les auras successives de son créateur et va se placer,
non loin de lui, vers son épaule droite. Puis, une partie de
l’énergie de la forme rouge sombre, imprégnée de toute la
colère du moment, se détache de lui. Je sens maintenant
que c’est elle que je dois suivre. Cela s’impose à moi comme
une absolue nécessité.


À la suite de cette énergie destructrice, je voyage et
pénètre derrière elle dans un vortex de non-lumière, à une
vitesse vertigineuse.

Je me sens brutalement projetée dans
un univers rouge et noir, violent à l’extrême et dans lequel
j ’étouffe.

L’Ombre m’entoure et m’envahit peu à peu. Je
deviens cet univers et je ne me retrouve plus dans cette violence
qui m’habite. «Pulsions» est le mot qui me vient à
présent. Je me sens habitée ou plutôt possédée par des énergies qui ne sont pas miennes, je le sais encore, mais
pour combien de temps.

J’ai envie de mordre, de tuer, de
couper, de torturer et plus encore, j ’ai envie de hurler ma
haine, mon désespoir, ma vengeance. Je sais que je ne suis
pas ces énergies et pourtant, combien il est difficile de ne
pas s’identifier à elles.

Elles sont là, dévoreuses d’espoir et
d’identité !

Je les sens puissantes, parfois extérieures, parfois
intérieures à moi. Elles viennent me chercher là où je
ne le veux pas.

Elles sont comme des pieuvres aux mille
tentacules qui flairent la moindre faille, qui sentent là où
l’on est faible, là où l’on résonne de concert avec elles. En
fait, je m’aperçois que peu à peu, je perds toute structure et
la peur m’envahit. Si je continue de la sorte, je vais brutalement
regagner mon corps et ce n’est pas ici le but… La
pression redouble alors, les coups atteignent leurs buts, le
doute m’envahit et je me demande si cette haine, après
tout, n’est pas aussi un peu de moi.


La colère gronde en moi et autour de moi avec une
telle force que je n’ai qu’une envie, la vomir et m’en libérer
sur n’importe quoi, sur n ’importe qui. Je ne maîtrise
plus rien, je supplie et j ’attends. La nausée s’intensifie et si
ça continue, je vais y laisser même mes corps de lumière
qui ne sont à présent que d’ombre. Du moins c’est ainsi
que je le perçois… des visages hideux et grimaçants pénètrent
l’opacité qui m’entoure, des membres coupés flottent
dans la puanteur ambiante, des instruments de torture passent
et disparaissent, des cris de haine et de douleur habitent
ces lieux.


Je ne peux plus et je ne veux plus être là. Mon corps
physique m’appelle et je sens que je vais repartir mais je ne
veux pas emmener ces énergies à ma suite.
C’est alors qu’en moi s’inscrivent les mots d’un de
mes enseignants de Lumière :

«Le Diable n’est qu’une énergie débridée, générée par
les formes éparses de vie qui partent à la recherche de la
Vie. Il est la masse informe des suffisances et des peurs,
que chacun de nous, particule de feu, sème, nourrit et rencontre,
plus ou moins sur son chemin de liberté.»


Une lumière se fraye un chemin en moi, une lumière
et une voix, qui tel un baume, apporte un peu de paix en
mon âme :
«Tu es dans l’égrégore alimenté par les colères des
Êtres de la Terre.

Ce n’est qu’un ballon qui se dégonflera dès
que tu ne le craindras plus, dès que tu ne lutteras plus
contre lui.

Cesse de résister et de lui donner une réalité.


Reconnais-le pour ce qu’il est, une masse d’énergie qui, si
elle n’est plus alimentée, disparaîtra comme elle est venue.


Elle disparaîtra à tes yeux et ne continuera son action que
pour ceux qui l’alimentent encore
».


Instantanément, je sens que quelque chose en moi ne
lutte plus et se détend…


Je suis sortie de la sphère et regagne mon corps physique
qui m’attend.

Tout s’est passé très vite et le temps humain
me paraît encore une fois terriblement factice. Je
m’en rends compte de plus en plus, à chaque expérience
hors du corps, là où l’espace et le temps ont d’autres mesures…
Le temps est une dimension psychologique de notre monde et de notre cosmos.

Il y a des kilomètres temporels
et ceux-ci sont en rapport étroit avec la vitesse de la
pensée émise dans ces mondes.


L’enfer décrit par Dante pourrait bien ressembler à ce
lieu, n’est-ce pas cela qu’il a visité lui aussi et qu’il a décrit?


Je ne veux plus retourner dans l’égrégore que je viens
de quitter et j ’attends patiemment quelques heures avant
qu’un appel hors du corps ne se représente.

L’appel ne tarde pas à se faire, pressant, impérieux, et je sors de mon
corps sans intention autre que celle de mieux faire comprendre
le chemin pris par une FP.


Dans notre ciel constellé d’étoiles et où traînent quelques
nuages, bien peu savent que d’autres formes vivent aussi
et occupent l’espace sur un plan différent de conscience.
Que de vies nous ne voyons pas avec nos yeux de chair et
pourtant qui sont là, actives et se moquant de notre cécité.


Des formes, il y en a des centaines, voire des milliers, je
suis parfaitement incapable de les dénombrer mais je les
vois, je les sens.

Je ne suis plus qu’un minuscule point de
conscience qui voit, dans un Univers immense où tout est
en mouvement.

Une voix tout au centre de moi me guide et
m’enseigne:


«Les égrégores de l’humanité terrestre ont une action
dans la mesure où ils sont entretenus.

Ainsi, la FP de colère générée par Simon, a laissé une partie de son énergie regagner l’égrégore des colères et des violences qui sont ainsi
nourris et renforce son action. Viens et suis-moi !»


Je ne vois personne mais tel un fil invisible, je sens
une direction vers laquelle mon corps de lumière se dirige.
Là-bas, sur Terre, il y a un petit village qui m’attend.


Un petit village de nos campagnes françaises, lové au
creux d’un vallon, avec son clocher et ses vignes alentours.
Avec le corps de mon âme, je me laisse flotter vers une
maisonnette au toit de tuiles rouges. Tout est calme autour
de moi, dans ce décor d’aube champêtre et paisible, lorsque
tout à coup, la porte de la maison claque avec violence.

Un homme d’une cinquantaine d’années, suivi d’un jeune
homme de vingt ans environ en surgissent. Tous deux ne
sont visiblement pas d’accord et une discussion les anime
avec colère, presqu’avec violence.

Je ne sais pas de quoi il s’agit, mais je perçois simplement les volutes qui s’échappent des deux personnes et ne laissent aucun doute sur leurs
sentiments respectifs. Les deux hommes sont de plus en
plus agressifs lorsque, tout à coup, je vois venir vers eux la
forme à têtes multiples qui avait été générée par Simon à
des milliers de kilomètres de là. Que fait-elle donc ici?


Elle n’est pas seule et plusieurs autres formes, hideuses,
la suivent puis la précèdent.

Elles se mêlent étroitement,
comme dans une fusion intense, aux énergies déjà
émises par les deux hommes puis, sans que je sache pourquoi,
elles semblent avoir une prédilection pour le plus
jeune. Elles l’entourent et je vois peu à peu une colère destructrice
s’emparer du jeune homme.

Il ne se contrôle plus
et rentre dans la maison avec une rapidité étonnante. Il en
ressort aussitôt avec un objet brillant à la main. La forme
de l’objet se précise et je suis hébétée…
«Non, ce n’est pas possible, il ne va pas le tuer!»


De là où je suis, je ne sais que faire et j ’envoie avec
toutes les forces que je suis capable de réunir, des pensées
de paix. Je le vois, ces pensées vont vers les deux hommes
mais elles ne les atteignent pas. Elles sont retenues par
d’autres ondes colorées qui les empêchent d’avancer. Tout
va très vite et je comprends soudainement qu’avec mes
pensées de paix, je génère aussi des énergies de doute qui
entravent mon action.


C’est alors que d’autres ondes viennent se mêler aux
miennes et renforcer les premières FP que j ’ai émises avec
force. La petite voix au centre de mon être se fait enfin entendre
:
«Ne crains rien, d’autres FP issues d’égrégores sont
en action elles aussi, elles sont façonnées par l’Amour qui,
au-delà de tous les différents, unît ces deux êtres. Par leur
énergie, elles attirent aussi à elles des FP de la même qualité.
En fait ce père et son fils s’aiment et cet amour va attirer aussi tout un réseau de fils de lumière généré par
cela.»


Après des minutes qui me semblent interminables, les
deux hommes roulent par terre et en peu de temps, le plus
jeune prend le dessus. Les FP les entourent, les lumineuses
et les sombres semblent, elles aussi, en lutte.

C’est alors que
le «miracle» se produit. En l’espace d’un éclair, le plus jeune
des deux hommes s’arrête un instant, regarde le couteau
qu’il tient dans la main et le jette loin de lui, épouvanté par
l’instrument, comme s’il le percevait enfin pour la première
fois. Il regarde son père étendu sous lui et d’un mouvement
de colère contre lui-même, cette fois, il se relève en grommelant
:
«Je suis vraiment stupide, pardonne-moi si tu le
peux.» Puis, il s’en va d’un pas chancelant, pour se perdre
un peu plus loin, dans un petit bois tout proche.
La colère et la violence qui accompagnent les FP se
sont dissoutes comme par magie et autour de l’homme plus
âgé, qui se relève et époussette machinalement ses vêtements,
absorbé dans ses propres pensées, il ne reste plus
que des ondes paisibles qui semblent retisser l’Éther autour
de lui.


Je n’ai plus rien à faire ici et je regagne, cette fois encore,
mon corps physique qui m’attend patiemment.
Je m’interroge. Et si ces deux personnes n’avaient eu
aucun lien affectif, les FP d’Amour, auraient-elles eu le
dessus ?


Je sais qu’à ce niveau de lecture, certains d’entre-vous
douteront de la véracité de mes écrits. Cependant, et nous
le verrons dans le chapitre concernant la manipulation des
FP, il est temps de nous éveiller à tout ce qu’est capable de
générer une FP et aux liens qui nous relient tous, les uns
aux autres, au-delà de la distance et du temps. Si nous continuons à ignorer cela, d’autres ne l’ignorent pas et s’en
servent déjà pour nous asservir et faire de nous de loyaux
serviteurs à notre insu et à nos dépens.


Mère Térésa, qui n’appelait pas cette énergie par le
nom de FP qu’elle ignorait, connaissait à sa façon, son action.
Elle avait mis en place un service efficace et bien particulier.
Elle demandait aux personnes qui étaient malades
ou alitées et qui auraient aimé servir sa cause, de parrainer
une soeur de sa congrégation. Chaque soeur était ainsi reliée
à son parrain ou à sa marraine par les pensées et les lettres
d’amour et de soutien qui lui étaient envoyées. Lorsque j ’ai
rencontré Mère Térésa et ses soeurs, celles-ci étaient unanimes
pour dire combien cette aide de pensée à distance facilitait
leur action. Moins de fatigue, plus de courage, plus
de sérénité…


Nous ne sommes pas coupables de nos pensées mais
responsables de nos créations. Tant que nous n’en serons
pas conscients, nous donnerons, tour à tour et sans discernement,
la main à des énergies que nous croyons tellement
loin de nous, que nous n ’y pensons même pas. Et pourtant,
si nous savions, combien de fois nous contribuons aux
guerres, aux famines, aux destructions de tout ordre, nous
en serions les premiers affectés. Soyons sûrs que l’aumône
de quelques sous, ne pourra à elle seule, changer le coeur
du macabre jeu qui se joue actuellement sur la planète
Terre.