La volonté de l’âme dans la vie doit être éventuellement réalisée par l’Homme conscient.
Car toute activité consciente supplante l’idée que l’on peut se faire de la volonté, puisque la conscience, une fois réalisée, nous fait reconnaître l’illusion de notre libre arbitre et nous permet de voir jusqu’à quel point l’Homme est mené par les circonstances qui ne sont que des voies d’expérience, qui ne peuvent être évitées que par une volonté réelle.
C’est-à-dire par l’actualisation d’une force qui n’est ni dominée par la personnalité, ni sous le contrôle de l’ego.
Alors que la détermination est une manifestation dans l’ego de l’intelligence universelle imparfaitement réfléchie en lui, elle n’est aucunement volontaire, puisqu’elle ne s’appuie que sur la force irréelle de l’être, c’est-à-dire la personnalité irréelle.
La force étant irréelle car ne provenant pas d’une source supramentale détachée de l’ego, le caractère de la détermination de la volonté subjective ne tient qu’au désir que l’on a de l’appliquer, alors que la volonté réelle est une vibration de l’intelligence de l’âme qui s’ajuste avec le temps, et permet à ceux qui la vivent de ne pas pouvoir se l’appointer ou se la revendiquer, n’étant pas de ce plan, mais d’un plan supérieur à l’ego.
La détermination, son illusion subjective, coïncide avec l’illusion du libre arbitre, qui ne peut être délogé que lorsque que l’Homme a commencé à percevoir la réalité vibratoire de sa conscience et de l’effet de cette dernière sur ses sens et son centre de décision.
Pour que la détermination ne soit pas faussement interprétée comme étant de la volonté, il faut apprendre à se voir de façon non-impliquée dans une action quelconque. Afin de laisser passer en soi l’énergie vibratoire qui dirige et oriente.
Le facteur le plus obscur du phénomène de la volonté est toujours la part que s’imagine avoir l’ego dans l’action.
Mais comme l’ego n’est sensible à l’énergie vibratoire que lorsque celle-ci s’est fortement fait sentir, il lui est difficile de s’imaginer que sa volonté irréelle soit l’expression voilée d’une force intérieure non identifiée ou identifiable.
Et par le fait-même, totalement imperceptible, car elle est colorée par des sentiments et des désirs.
De là, le phénomène de l’illusion du libre arbitre chez l’Homme, qui lui offre la détermination de l’acte comme levier servant à appuyer sa conscience subjective, lorsqu’en fait le levier lui-même est appuyé sur une réalité dont l’origine est au-delà du voile égoïque.
Le contraste entre la détermination, la volonté subjective, et la volonté réelle ou objective, est tellement évident à l’Homme conscient, que toute compréhension de cette dualité ne peut venir qu’après la destruction des voiles de l’ego.
La proportion de subjectivité dans l’acte est toujours mesurable, si vous voulez, selon le degré de conscience de l’Homme.
Plus l’Homme est conscient, plus la détermination devient impossible, car plus la volonté créative est présente dans la conscience.
De là, ce qui est évident à l’Homme conscient, est simple fantaisie à celui qui n’est pas suffisamment sensibilisé à la vibration intérieure de l’intelligence créative en lui.
Tant que l’Homme croit déterminer ses actions, c’est que le taux vibratoire de son corps mental supérieur n’est pas suffisant.
De sorte que tout rapprochement entre la volonté universelle et la conscience lui est impossible.
Il suffit à l’Homme de s’imaginer ayant le libre arbitre, pour qu’il puisse s’imaginer avoir de la volonté. La nuance est contiguë à son niveau de conscience.
La puissance et la domination vibratoire des forces de vie permettent à l’Homme de vivre de ces forces, et de les vivre selon la perfection dont elles sont originaires.
Ce n’est pas une domination dans le sens que l’on entend, puisqu’elles font partie de l’Homme.
Mais l’ajustement nécessaire de l’ego face à leur pénétration implique que ce dernier doive vivre une prise de conscience qui constitue, au début, une sorte de domination.
Mais la domination que l’ego peut souffrir des forces de vie résulte de leur puissance dans l’Homme, et non d’un conflit entre elles et lui.
La volonté réelle de l’Homme est proportionnelle à sa capacité d’absorber cette force, force qui fait partie de lui et qui cherche à s’identifier parfaitement avec lui, jusqu’au jour où son ego et la force intérieure s’unifient et créent dans l’Homme la vraie individualité, où l’on ne retrouve plus l’illusion de la détermination de l’acte, mais la réalité de la volonté de la force qui engendre l’acte, par le biais de son ego, réduisant ce dernier à un effet de la force sur la personnalité, qui engendre à son tour une forme quelconque d’acte créatif et conscient.
L’acte conscient ne provient jamais du rapport entre l’ego et la personnalité, mais de l’esprit universel agissant sur l’esprit de l’Homme par vibration, afin de déterminer par l’action ce qui doit servir à l’évolution. Cet acte est volonté et n’a rien de la détermination ou de volonté subjective fondée sur le corps de désir ou l’appétit de l’ego.
La volonté de l’Homme réel est aussi détachée de son ego que sa personnalité réelle.
Tant que la fausse personnalité ou la vision que l’on a de soi-même se propose de remplir un rôle quelconque, l’ego voudra déterminer son action.
Car ceci fait partie de l’illusion qu’il a de son rôle en tant qu’être faussement libre.
Mais l’Homme vraiment libre n’a pas besoin de fausse liberté pour se réaliser pleinement dans l’intention de sa pleine conscience, dont il tire toute chose, y compris la vie.
Si la personnalité de l’Homme inconscient cherche à vouloir maintenir, pour le compte de l’ego, l’illusion d’une volonté irréelle, il suffit à la force vibratoire de se manifester chez l’Homme, et il réalise alors que ce qu’il croyait auparavant n’était réel que dans la mesure où il y croyait.
Toute action vue comme étant originaire de l’ego n’appartient qu’à l’arbitre inconscient de l’ego, et toute détermination ou fausse volonté est le produit de l’illusion de l’ego dans son rapport avec la personnalité.
L’Homme conscientisé sait que toute énergie intelligente passe par son mental supérieur.
Dans le cas de l’illusion du contraire, le mental inférieur – siège de l’intellect parrainé par l’ego – s’approprie les mouvements décrits de l’âme, et se construit une vision de lui-même suffisamment grande et consistante pour que l’Homme en soit totalement convaincu, c’est-à-dire totalement impressionné.
C’est cette impression de lui-même qui lui fait vivre un état d’esprit incapable de surmonter la réalité si évidente une fois le voile levé.
Seule la pénétration graduelle de l’intelligence supérieure dans l’Homme et de son action-force peut ouvrir les yeux de l’Homme et lui faire comprendre qu’il est construit de toute autre façon, qu’il n’est prêt à admettre.
Seule l’action-force lui fait comprendre la vraie volonté en lui selon la vibration de la lumière, ce qui illustre très bien le dilemme de l’Homme qui croit avoir la détermination, lorsqu’en fait il ne subit que les effets imparfaits de l’énergie sans en réaliser la perfection qui ne peut être vécue que lorsque l’ego est harmonisé à cette force intelligente et interne qui fait partie de l’être supérieur dans l’Homme.
Mais l’Homme est faible, car ses émotions sont fortes, c’est pourquoi il n’a aucune volonté réelle.
Si l’Homme vivait sa vie comme il se doit, il verrait que la vie engendre en lui toutes les conditions nécessaires à la créativité de son ego.
Et que ce dernier n’a qu’à suivre l’intention universelle en lui pour découvrir que sa sensibilité à la vibration de l’intelligence intérieure suffit à lui donner la volonté réelle dont il a besoin pour vivre une vie pleine et créative.
Tant que l’ego est bloqué par des émotions, la partie supérieure du mental humain ne peut servir à engendrer un plan d’action volontaire qui a pour but d’élever la qualité de vie de l’Homme et de créer en lui un climat véritable de paix et d’harmonie entre l’ego et l’âme.
Mais l’ego est si fortement prisonnier de ses émotions que toute tentative de l’âme de l’apprivoiser résulte dans une expérience difficile pour l’ego, c’est-à-dire une souffrance quelconque.
Si l’ego était à découvert, s’il était ouvert à l’énergie de l’âme, son expression dans les moindres détails de la vie quotidienne réfléchirait une volonté, c’est-à-dire un dessein de l’âme dans sa vie.
L’âme n’y est pour rien des erreurs que commet l’ego, puisqu’elle n’a pas encore de pouvoir sur lui.
Ce n’est que lorsque l’union est suffisamment grande qu’elle possède sur lui la force qui lui fait réaliser sa volonté réelle.
Une fois qu’il a connu cette volonté réelle, la vie devient facile, car aidé de la force en lui et de l’intelligence qui engendre cette force, il peut organiser sa vie selon un mode qui le rapproche de sa destinée, qui ne peut être connue et vécue que lorsque l’âme a le pouvoir sur lui et que son intelligence est au-delà de la raison intellectuelle.
Bien que la volonté réelle ne se reconnaisse que par le travail de la pénétration de l’énergie dans l’ego, cette même volonté coïncide avec la réceptivité de l’ego.
C’est pourquoi, même si un ego désire la volonté, ce n’est que par l’ajustement et le développement du corps mental supérieur que ceci est possible.
Car le développement de ce corps mental supérieur est justement le résultat de la transformation de l’émotivité en énergie mentale.
L’Homme ne peut faire ce travail par lui-même, car il ne dispose pas de l’énergie de vie, elle le traverse simplement.
Ce n’est que lorsqu’il a appris les lois de la conscience intelligente qu’il comprend les lois de la volonté et qu’il peut vivre de cette volonté, sans rien perdre de ce qu’il croyait perdre à tort, c’est-à-dire son libre arbitre.
En fait, le libre arbitre est une des plus vastes illusions de l’Homme, car il coïncide avec la coloration de la volonté, alors que cette dernière n’est que lumière active et créative dans l’Homme qui a su apprendre à vivre avec elle.
L’état spirituel de l’Homme engendre en lui une fausse opinion de sa réalité et de la réalité opératoire derrière les voiles de l’ego.
L’Homme conscient se rend bien compte que toute allusion à un devenir quelconque n’est qu’une manipulation en lui de l’énergie afin qu’il comprenne un jour qu’il n’a qu’à se laisser guider par la vie, par la force créative et active de son intelligence interne, agissant conjointement avec les forces de l’âme, pour ouvrir en lui un champ de force qui l’introduira avec le temps à des modes de réalité qui ne sont palpables qu’à celui qui a appris à vivre sa vie dans le cadre d’une volonté universelle, c’est-à-dire selon le plan d’action de l’âme dans le monde de l’ego par le biais du canal créé.
Lorsque l’Homme de la Terre aura connu la volonté réelle, rien ne lui sera impossible, car cette volonté coïncidera avec le maximum de ce qu’il doit et peut faire dans un temps donné.
Alors l’Homme pourra dire qu’il est bien dans la vie, car la vie sera constamment en intervention créative en lui.
Son corps mental supérieur servira alors les forces de vie, tandis que ses principes inférieurs permettront d’actualiser, selon leurs conditions, les effets nécessaires à la réalisation totale.
Un tel Homme sera parfaitement équilibré, car il ne lui sera plus possible d’être à l’extérieur de son état de vie réelle, dont la volonté sera la marque la plus grande, tant qu’elle sera unie à son intelligence réelle.
L’Homme sera alors réel, et tout Homme réel est plus grand que l’Homme ancien.
La volonté réelle est un phénomène encore très obscur.
L’Homme, malgré toute son expérience, n’a pas encore l’idée de ce que veut dire « volonté réelle ».
Il a encore l’impression de ce qu’il a connu dans le passé au niveau de son expérience.
Mais il n’a pas encore la réalité fixée dans son esprit supérieur, parce que le corps mental n’est pas encore développé.
Bien qu’il ait acquis depuis longtemps l’idée et illusion d’une volonté créative, il n’a pas encore acquis la compréhension profonde de l’illusion de cette volonté.
Et toute réalisation constante provenant de la réalité profonde du lien entre l’ego et l’âme, détruit nécessairement les fondations anciennes de la croyance subjective et psychologique de l’Homme.
C’est pourquoi le phénomène de volonté est un phénomène encore irréalisé ou non réalisé par l’humanité, et c’est pourquoi, d’ailleurs, l’Homme de la Terre aujourd’hui n’a sur la matière aucun pouvoir, justement parce qu’il n’a aucune volonté.
Mais l’évolution ou l’involution a voulu permettre que l’Homme dépasse le stage animal, afin que se manifeste sur le globe une race supérieure à l’animal, race qui devrait et pourrait, à l’avenir, transcender les limites de la matérialité, et effectuer sur des plans supérieurs, en relation avec des forces nouvelles, des constructions nouvelles.
Mais lorsque l’on avance dans le temps, lorsque la conscience grandit dans une race, lorsque l’Homme passe d’un niveau de constatation à un autre, il se doit que tout ce qu’il a conçu auparavant soit bouleversé, afin que soit remplacé ce qu’il a connu par quelque chose d’autre qu’il ne connaît pas et dont il n’a aucune idée de la puissance.
C’est pourquoi il est important à l’Homme nouveau de bien s’apercevoir, petit à petit, graduellement, qu’il n’a pas de volonté réelle.
Que sa volonté est réellement un aspect inférieur du jeu qui se joue entre son ego et sa personnalité, à l’insu de sa conscience réelle.
Lorsque l’Homme aura découvert cette chose, lorsque l’Homme aura saisi cette réalité, il ne pourra plus vivre sur la Terre comme il a vécu auparavant.
Il ne pourra plus construire sur la Terre comme il a construit auparavant. Parce que dans le passé, l’Homme avait construit pour son bon plaisir, l’Homme avait construit pour son bien-être, mais à l’intérieur des limites de sa propre vision.
Tandis que dans l’avenir, l’Homme devra construire en raison d’un plan d’évolution plus grand que la vision limitée de sa raison.
De sorte qu’une fois l’Homme devenu créateur, à cause justement de son pouvoir de volonté réelle, ce qui sera construit appartiendra à un temps qui aujourd’hui ne peut être même conçu par l’Homme inconscient.
Le phénomène de la volonté est expliqué afin de permettre à ceux qui ont la capacité et le pouvoir éventuel de lire ce qui est dit et de voir ce qui est dit, de les rapprocher d’eux-mêmes, de cette partie d’eux-mêmes qui est au-delà de l’ego, et qui peut se lier à l’ego afin que l’ego, en retour, se lie parfaitement à la personnalité, pour qu’il se forme dans l’Homme un axe, c’est-à-dire un canal permettant à l’âme de déverser dans l’ego, et permettant à l’ego de maintenir, sur le plan matériel, une harmonie totale dans sa conversion avec la personnalité.
Le phénomène de la volonté réelle est un phénomène très profond.
C’est un phénomène qui ne se comprend pas par l’intelligence ; c’est un phénomène qui ne se comprend pas rationnellement.
C’est un phénomène de vie faisant partie du pouvoir interne de l’Homme, n’appartenant pas à l’ego de l’Homme, et n’étant pas entaché par la personnalité de celui-ci.
Lorsque nous disons que l’Homme n’a pas de volonté, nous disons que l’Homme est incapable de saisir la véritable partie de lui-même qui met en branle les forces de vie passant par ses principes et capable de manifester, sur le plan où il le désire, la conscience universelle et la création qui en découlent.
Tant que l’Homme dans sa subjectivité – de par sa volonté subjective, de par l’illusion de son ego, de par l’illusion de son libre arbitre – ne pourra pas sentir le réel, il ne pourra pas comprendre, réaliser, que la volonté qu’il possède n’est qu’un paravent, n’est qu’une facette diminutive de la volonté cosmique.
Autant la volonté subjective et illusoire appartient à l’illusion de l’ego ; autant la volonté universelle objective appartient à la réalité de l’âme.
Et lorsque l’ego et l’âme s’unissent, cette volonté plonge l’Homme dans une dimension d’expérience qui dépasse à la fois les sens et la matière.
Cette volonté, dont l’origine est ineffable parce qu’elle fait partie des principes universels dans l’Homme, rencontre en lui l’intelligence et l’amour.
Il est évident que la volonté de l’Homme, la volonté subjective de l’Homme, ne rencontre en lui ni l’intelligence universelle, ni l’amour universel.
Si nous avons décidé de discourir sur le phénomène de la volonté, si nous avons décidé d’éclaircir un phénomène qui est obscur – parce qu’il n’appartient pas à l’Homme inconscient – c’est parce que nous savons que l’Homme de l’avenir aura besoin de comprendre les aspects psychologiques de sa vie subjective qui bloquent la manifestation en lui de cette volonté.
Alors que l’ego est incapable de saisir l’ineffable – parce que l’ego est limité par les sens -, la sensibilité intérieure de l’ego, la participation en lui de l’énergie de l’âme, lui permet tout de même de sentir la vibration de ce principe de volonté.
Et c’est par l’actualisation, en lui, de ce principe, que les remparts de son illusion s’écroulent et que la vie nouvelle commence à couler dans ses veines, lui apportant, petit à petit, difficilement, chaque jour, de plus en plus de réel, jusqu’au moment dans sa vie où il est totalement immergé dans le réel, il ne peut plus en sortir.
Autant il est important à l’ego de saisir la réalité de son illusion, autant il est important à l’âme de pénétrer en lui lorsque ce dernier saisit l’illusion de son libre arbitre et de sa volonté subjective.
Parce que l’ego qui ne saisit pas cette illusion ne peut pas avancer dans le champ de la lumière, car la lumière doit, avant de pénétrer, engendrer en lui suffisamment de force pour qu’il puisse supporter son passage.
C’est pourquoi je dis que le phénomène de la volonté, la volonté réelle, est un phénomène unique dans l’Homme.
Et l’Homme qui vit ce phénomène, qui le comprend de plus en plus, s’aperçoit que sa vie qu’il a vécue auparavant n’a aucune valeur.
Elle n’a aucune valeur dans ce sens qu’elle n’était pas réelle.
Effectivement elle avait une valeur dans ce sens qu’elle était expérientielle.
Mais dans le sens de sa réalité profonde, elle n’avait aucune valeur parce qu’elle n’était qu’une période entre le point zéro de l’incarnation et le point où l’Homme devait reconnaître qu’il est fils de la lumière.
Ce n’est que lorsque l’Homme reconnaît qu’il est fils de la lumière qu’il reconnaît en lui une autre volonté, une volonté supérieure à celle de son ego et supérieure à celle qu’il croyait depuis des années posséder.
Le fils de la lumière ne peut plus se servir de sa volonté illusoire. Parce que justement, il n’a plus la conscience qu’il possédait. Or, son ancienne volonté subjective, celle qui avait servi à l’expérience de l’ego, ne peut plus servir aux desseins de l’âme, puisque celle-ci, maintenant, a décidé d’illuminer l’ego, de le rendre serviable, afin qu’il puisse participer à son plan de vie sur le plan matériel où il est en évolution. Et le fils de la lumière doit reconnaître que toute intervention de l’âme sur l’ego est une intervention naturelle, bien qu’au début elle puisse être perçue comme une intervention pénible, parce que le corps mental n’est pas suffisamment développé, et que le corps mental inférieur et l’émotivité engendrent encore dans l’ego des formes qui l’empêchent de voir parfaitement.
Tant que l’Homme, tant que l’Homme de la vieille race, n’a pas mis les pieds dans le nouveau terrain de l’évolution, il est sujet à l’illusion de sa volonté subjective. Mais dès qu’il a commencé à mettre les pieds dans le nouveau terrain de l’évolution, cette volonté subjective s’efface petit à petit, et se voit remplacée par une autre force, une autre volonté, qui détermine une action nouvelle, une action différente, une action qui est à la fois pour le bien-être de l’ego et le bénéfice de l’âme, mais qui est engendrée sur les plans de l’âme avant de descendre sur le plan de l’ego.
Et l’ego conscientisé, réalise ceci et se voit, à la fois, au seuil d’une porte qui s’ouvre sur d’immenses possibilités dont il ne connaît pas, pour le moment, lui-même, l’étendue.
Tant que l’ego n’a pas saisi l’illusion de sa volonté subjective, tant qu’il n’a pas vu, dans les moindres mouvements de sa vie quotidienne, que son action provient d’un plan autre que le sien, tant qu’il n’a pas saisi une force en lui qui dirige son action, il n’a pas encore compris le principe de la volonté objective et réelle en lui. Et dès que ce mouvement s’est amorcé, qu’il s’est fait de plus en plus sentir, l’ego, au début, devra en subir un peu la domination. Et cette souffrance sera pour lui l’événement essentiel de sa vie.
Car cette souffrance, cette perception, cette rencontre entre une volonté supérieure à la sienne, plus grande et plus forte que la sienne, créera en lui une énergie de plus en plus puissante qui deviendra un jour sa volonté. Énergie qui deviendra un jour la force dont il se servira pour atteindre des niveaux supérieurs de vie et créer sur ces plans supérieurs de vie, des conditions nouvelles et maximales qui sont aujourd’hui voilées à la cinquième race de l’Homme.
L’Homme de demain ne peut plus se mettre la tête dans la terre. Son ego ne peut plus refuser de voir ce qui est réel. Et si son ego refuse de voir ce qui est réel, la réalité devra passer au-dessus de sa tête. Autant la volonté réelle procède de la puissance de l’âme, autant il est facile à l’âme de verser, dans l’Homme, la puissance de son énergie. Mais il ne va que de l’ego de reconnaître qu’il y a plus à sa volonté que ce qu’il a bien voulu, par le passé, lui affecter. L’ego a beau désirer le meilleur des mondes, il doit vivre les conditions qui le mèneront à ces mondes. S’il refuse par orgueil d’admettre ce qu’il peut sentir ; comment pourra-t-il vivre d’une force qui n’est pas à la hauteur de son inconscience, mais à la hauteur de sa conscience universelle ?
L’ego veut tout avoir, mais ne rien donner, justement car il ne possède rien de véritable. Sa pauvreté étant grande et sa richesse souvent trop éloignée de son désir.
L’Homme de demain, le fils de la lumière, l’Homme qui sait, devra reconnaître qu’il y a dans l’Homme plusieurs Hommes, qu’il y a dans l’Homme plusieurs niveaux de conscience ; qu’il y a dans l’Homme plusieurs personnalités ; qu’il y a dans l’Homme plusieurs aspects ; et que tous ces aspects, que toutes ces facettes de l’Homme, coïncident avec une réalité : la réalité de l’âme d’où se manifeste la volonté universelle.
Bien que l’Homme puisse harmoniser sur le plan de sa vie matérielle un grand nombre d’aspects, il doit un jour harmoniser, à la fois sur la vie matérielle et sur les autres plans de vie, tous les aspects qui constituent son expérience totale. C’est pourquoi le fils de la lumière doit vivre une période de préparation, une période où il se voit diminué dans son ego, où il se voit bafoué dans sa personnalité, pour regagner éventuellement le statut universel de son âme ; statut qui est la fondation même de la perfection de son ego et de l’équilibre de sa personnalité, afin que l’Homme visible et invisible se marient, et que la volonté de l’âme se manifeste à travers cet Homme.
C’est pourquoi le phénomène de la volonté subjective et la réalité de la volonté objective doit être compris, saisi par l’Homme, car il est de toute importance que le phénomène de la volonté soit une fois pour toutes résolu sur le plan de l’Homme, afin que s’ouvre pour lui les portes de l’éther.
Car c’est dans le monde de l’éther que l’Homme pourra se servir de sa volonté créative et créer des formes qui serviront ensuite sur le plan matériel. Et c’est aussi sur le plan matériel futur que le fils de la lumière pourra engendrer suffisamment de force, à cause de sa volonté réelle, pour déterminer sur le plan matériel des conditions de vie aptes à élever la conscience de la planète, et à créer sur la Terre une civilisation neuve, une civilisation dont les principes découleront de la loi universelle dans l’Homme, de la loi qui, manifestée dans l’Homme, deviendra le gage de son statut universel que l’on a appelé « fils de la lumière ».
Le phénomène de la volonté est obscur et demeurera obscur pendant un certain temps. Mais l’obscurité de ce phénomène s’élèvera petit à petit, car la conscientisation de l’Homme nouveau se fera graduellement. Et l’Homme verra qu’effectivement, ce qu’il avait cru au début concernant son libre arbitre, sa volonté personnelle, sa volonté subjective, n’était que des voiles cachant à son ego la réalité d’une volonté très puissante dont il se servira plus tard, et dont il tirera plus tard le maximum des bénéfices.