Apprends à te sourire intérieurement


Je réfléchis à l’ampleur de cette révélation. Si le genre humain avait pu admettre une telle vérité, celle-ci aurait révolutionné, transformé pour toujours notre façon de penser et de ressentir. Je transmettrais un jour à mes étudiants la force de cette vision : plus l’antagoniste est cruel, plus il nous insulte, plus grande est l’occasion qui nous est donné de progresser.

« Apprenez à vous sourire intérieurement quand il vous attaque et vous offense impitoyablement. Il faut à la fois combattre l’adversaire au-dehors et lui pardonner au dedans !

« Le pardon ne peut avoir lieu qu’en toi ? Au-dehors, mets impeccablement en scène un combat acharné, mais n’y crois pas ! »

« Aime ton ennemi est un concept supérieur que seul un homme intègre peut comprendre et mettre en pratique.

Seul peut se passer de l’antagoniste l’homme qui s’est débarrassé de ses contradictions et de sa dualité. La guérison se présente toujours sous le masque cruel de l’antagoniste à quiconque obéit à logique discordante, à quiconque voit et pense encore par antinomies. »

« Si terrible que puisse sembler son adversaire, ils livrent toujours un combat d’égal à égal dont les difficultés ne sont qu’apparentes. L’illusoire brutalité de l’antagoniste recèle l’accès aux plus haut niveaux de responsabilité.

« Personne ne vous a jamais expliqué aussi clairement les règles du jeu ! Sans cette connaissance, à défaut d’une École, la plupart des hommes restent sur le seuil de cette transition et
refusent d’en payer le prix.

Nous ne cessons d’affronter des obstacles et des voix intérieurs qui nous dissuadent de persévérer, des adversaires en chair et en os ou des antagonistes psychologiques qui mettent à l’épreuve la force de nos aspirations, la clarté de notre dessein, notre degré de préparation, notre détermination.

« Une impossibilité ouvre toujours la porte à une nouvelle possibilité »

A force d’approfondir la vision du Rêveur, je sentis que je bénéficiais d’un entraînement très spécial.

Il m’enseignait un art martial propre à faire de chaque assaut et de toute opposition un curieux agent de propulsion.

Je vis soudain ennemis et obstacles d’un tout autre œil.

« Qu’il soit un homme ou circonstance, l’antagoniste a le devoir ingrat de révéler le moindre vide, la moindre carence, les faiblesses et les peurs qui t’habitent ; de dénoncer intégralement ton manque de préparation, tes défaillances, tes fautes et les limites que tu t’es toi-même données. »

« Les maîtres que nous avons le plus haïs sont ceux qui nous ont le plus donné »

« L’homme pourrait choisir ce qui influencera sa vie et se fier à un pouvoir supérieur, mais il vit dans la douleur et c’est pour cette raison qu’il ne connaît rien à l’art du rêve ! Il souffre parce
qu’il ne rêve pas.

L’art du rêve, est ce qui met un terme à la souffrance de l’homme et à sa mort. Seul celui qui a mit fin à son suicide intérieur a droit aux ineffables révélations de l’antagoniste. »

« Apprends pour tout de suite, à voir dans l’antagoniste ton meilleur allié et souhaite qu’il soit toujours plus cruel et plus aguerri, car plus nous sommes responsables, plus ses assauts sont
sauvages. Avec le temps, cette conception bouleversera ta vie et créeras le monde que tu as toujours voulu. »

« Ce qui semble te contredire et t’opposer n’est qu’un révélateur, une flèche lumineuse qui te montre la vraie raison de tous tes malheurs et de toutes tes difficultés.

L’antagoniste, c’est toi ! Si tu pouvais mieux comprendre cela, tu verrais se révéler, puis disparaître ce qui n’est qu’un jeu. La silhouette, l’apparente cruauté et le pouvoir de l’antagoniste s’effaceraient.

« En réalité, l’antagoniste est un indice qui te montre tout ce que tu dois changer en toi-même, tout ce que tu refuses de voir, de toucher et de ressentir. »

« Tel qu’il est, l’homme ne peut échapper à la loi qui gouverne le monde des contraires où tout advient et est créé par le conflit et le jeu des contrastes. »

« Affronte ta douleur, ta souffrance ! Reste où tu es. Ne fuis pas. Observe-toi et dénude les racines de tes maux.

« Quand tu seras libéré de ta représentation convenue du monde, alors seulement pourras-tu libérer l’humanité. Le monde entier, sa façon de penser et d’agir, sa précarité et ses
dangers reflètent exactement l’affrontement en toi du oui et du non. Toi seul pourras laver le monde de ses oppositions en vivant dans l’ici et le maintenant. Toi seul pourras dissiper toutes ses contradictions, sa violence et ses guerres en renonçant à ta dualité intérieure. »

« L’homme a oublié d’être le créateur de sa propre réalité et c’est cela qui rend indispensable et symbiotique l’action de l’antagoniste dans sa vie.

« Renverse ta vision du monde ! Impose-toi la liberté ! »

« Transporte-toi dans l’homme qui rêve, qui crée, qui aime ! Seul celui qui choisit de se vaincre lui-même peut affronter l’antagoniste. Il n’y a pas d’antagoniste dans la défaite ; elle est libre et sans douleur. »