4 – Nouveau monde


La porte du tramway s’ouvre automatiquement, elle se trouve en plein centre-ville, là où tout part et où tous reviennent, le centre névralgique de la cité.

Dans ce tumulte ou les êtres se rencontrent sans jamais se regarder en face, sans le moindre mot, tous avancent d’un pas sur vers l’endroit seulement connu d’eux.

La majorité sont connecté à leur portable par des casques, des écouteurs, des montres, des lunettes, ou sur leur habit. Tous communiquent à haute voix à des fantômes que la technologie rapproche.

Déconnecté de leur environnement, ils errent tous dans une bulle qui les suit nuits et jours, ils ne sont jamais seul et pourtant ils ont l’air d’être échouer sur une île déserte.

Douce suit un flux de personne allant vers le centre ancien, là où se trouve encore des maisons en pierre, là où parfois sur le mur se montre des sculptures étrange et cocasse, grossière et légère, parlant à des gens qui ne savent plus écouter, signifiant des choses qu’ils ne peuvent plus recevoir, éternellement fermé, tel un livre sans feuille ni écriture.

Elle, seul mais présente, n’ayant aucune connexion avec le réseau sans fil du monde, car sans téléphone ni technologie dernière cri, elle marche sereine, légère comme le vent, centrer sur sa nouvelle vie.

Rien ne la distrait, ni les fugaces ombres qui la frôlent, ni les voix de tous ceux qui parlent à voix haute, elle reste sur sa voie à elle.

Elle sait où elle ne veut plus aller, même si elle ne sait pas où elle va, elle sait aller.

Apres quelques zigzag dans sa rue préférée elle sent l’odeur du vieux, du fabriquer à main nu, elle sent l’odeur de tous ceux qui ont fait germer à la sueur de leur muscle ces arbres de pierre.

Elle arrive devant une de ces fameuse vieille bâtisse dont personne ne remarque sa remarquable entrée ; autour de la porte il y a comme un serpent qui se mord la queue ; puis de chaque côté deux statu sortant du mur qui porte la maison de leur bras puissant.

Douce, en arrêt devant tant de beauté, tant d’étrangeté, hébété, subjugué, elle est une pierre posée sur le flux incessant de cette rivière humaine.

Sans bouger, sa tête s’enflamme, des milliers de questions la submergent telle des fleurs qui éclosent, tout le monde vient de s’effacer, elle est là, mais plus là pour le reste du monde, elle ne fait plus qu’un avec la pierre :

Pourquoi porte-il l’édifice, les pauvres cela fait des centaines d’années, qu’ils sont là juste comme porteur, porteur de cette maison mais aussi peut-être porteur d’autres choses ? Qu’y a-t-il d’autres ! Et ce serpent au centre pourquoi il se mord la queue, n’y a-t-il pas d’autres aliments que de pouvoir ce manger lui-même ! Et cette porte en bois, elles sont tellement rares de nos jours ! Elle boit et il mange qui ? Moi peut être, je suis leur aliments, depuis que je suis arrêté devant cette bâtisse mon attention est comme aspiré en son sein. Que me veulent t ils ? Moi une jeune fille sans importance !

Apres une interrogation sans réponse, son regard se lève et elle aperçoit tout en haut une sculpture tout haut dessus des quatre fenêtres. Elle se rappelle avoir vu des figures semblables dans un vieux livres qui symbolisaient les quatre saisons, et ce prit encore une fois dans la spiral de ses pensées pour s’y engouffrer d’un coup :

Ah oui je me souviens se sont les quatre saisons de Dame nature, il y a d’abord le visage du printemps avec le visage d’un bébé, c’est le premier temps de l’être, il arrive tout neuf de ces ans, près à découvrir le monde, à manger tout ce qui se présente, il a faim de tout, puis viens le visage de l’été avec toute la fraicheur des plus années, de la jeunesse qui s’affermit, beauté sans partage, et qui pourtant se donne au plus au franc, c’est là où les plus belle fleurs apparaissent et elles sont tout autour de la tête de l’été.

Apres cette roue des temps qui a failli lui faire tourner la tête, elle repart doucement mais d’un pas assurer.

Les silhouettes autour d’elle, apparaissent puis disparaissent, laissant juste le gout d’un mouvement amer, rien ne transparaît, seul à travers les remous de cet océan sans visage ni rivage, le sien impassible regarde droit devant.

Elle marche tel un bateau sans phare, peu importe les tempêtes du monde du dehors seul l’ouragan de son antre peut l’anéantir.

Tout va bien pour l’instant, elle vogue sans instant sur les vestiges d’un monde qui l’appel, lui tend la main et lui dit parfois : viens, écoute mon refrain, celui qui jamais ne freine ne peux que s’écraser en vain.

Peu à peu la foule s’étiole, Douce commence à respirer, l’espace peu à peu grandit autour d’elle, les rues sont plus sombres, moins accueillante, moins bruyante.

Bientôt il n’y a plus personne, elle arrive sur une place qu’elle n’a jamais vu, un immense jardin public avec au milieu une immense fontaine. Elle entend au loin le bruit d’enfants jouant au ballon, des oiseaux chantent, tout un nouveau décors devant l’enchante et l’intrigue.

Pour la première fois de sa vie, elle marche sur l’herbe, ses pas sont lent comme si elle ne voulait pas salir se tapis merveilleux tout vert et remplis de fleurs.

Elle continu, de marcher, mes ses petits pas s’envolent maintenant, tout est nouveaux, tout prend une couleur qu’elle ne connaissait pas, l’environnement, l’air, les senteurs, la musique des arbres, tout devient symphonie d’une ode qui se joue devant elle, non plus encerclé dans un écran, mais là devant, autour, en bas, en haut, en elle…

Elle se sent vibrer, vivre enfin, comme si un réveil venait de sonner pour la réveiller d’un mauvais rêve. Le rêve de sa vie, là où enfermer elle n’osait même plus rêver.

Le spectacle est derrière elle, les rideaux sont fermés, elle a pris son courage à deux mains pour que maintenant elle s’accroche enfin à vivre elle-même, et non plus à travers elle.

On fond du jardin, elle aperçoit un vieux banc en ferraille tout dégarni comme il ne s’en fait plus, elle se pose lentement comme pour ne rien rater de cet instant suprême, elle ferme les yeux, heureuse de respirer pleinement ce moment.

Au bout d’une bonne minute elle ouvre les yeux, et devant elle un mur immense avec dessus tout au milieu un graffiti grandiose, irréelle, majestueux, là devant juste pour elle. L’image incrustée dans les briques rouges du mur, tout en noir, représente une porte à moitié ouverte ou l’on voit à l’intérieur de la porte des montagnes et des arbres. Avec en dessous une inscription où est écris : « Sans franchir sa porte on peut connaître le monde ».

Douce, complètement absorber par ce prodige paradoxal se laisse happer par le flux vrombissant de son monde :

Comment peut-on connaitre le monde sans franchir sa porte ? Si je n’étais pas sorti de cette porte, je serais encore là-bas, enfermé dans les lumières de leurs spectacles d’ombres en papier, je serais encore emprisonné dans ma chambre, je n’aurais jamais imaginé connaitre autre-chose, comme juste marcher sur de l’herbe, sentir l’air frais jouant dans les branches de tous ces arbres centenaire. C’est n’importe quoi, pourtant il y a cette porte et elle est bien ouverte.

Comment peut-on ouvrir une porte pour ne pas la franchir, pour après la laisser ouverte et peut être juste regardé dehors tout en restant à l’intérieur. Mais c’est bien ce que fait ma famille d’accueil, mis à part que ce n’est pas une porte mais bien un écran de télévision. Je comprends plus. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cette image montre tout le contraire de ce qui est écrit. Et pire elle dit tout haut ce que tout le monde vit. Mais qui vit quoi, et qui voit quoi ?

Où là j’arrête !!! J’en peux plus !!!

Douce exténuait par tant de réflexion et surtout d’incompréhension s’allongea sur le banc puis s’endormit tout de suite.