Le regard vide, tout revint doucement de ce rêve incroyable, si réel, tellement plus réel que ce mur en face avec cette porte entrouverte vers cet ailleurs si lointain et si inconnu.
Au loin, un groupe de personnes arrive tranquillement et s’arrête devant le mur du graffiti, une femme sort de la foule et tout en montrant le dessin commence à parler dessus.
Douce interloqué par cette visite, se pose d’insondable question :
Depuis quand fait-on des visites des graffitis du centre ancien, c’est bien étrange, et tant de monde devant ça, en plus cela veut rien dire du tout !
Peut-être je ne comprends pas le message ni sa signification !
Puis elle voit un jeune homme mal fagoté, il se retourne puis reste fixer sur elle ou sur le jardin. Apres quelques minutes le garçon laisse le groupe et s’approche de Douce.
Il s’assit sur le banc à côté de Douce, Sans la regarder ni faire attention à elle, il lui dit :
– Salut toi !
– Salut.
– tu t’es perdu pour finir sur ce banc minable perdu dans le plus vieux quartier de cette ville fantôme.
– Non, non, je contemple cette œuvre d’art sur le mur !
– A, toi aussi, tu considères que les graffitis sont des œuvres d’art.
– Oui, oui ne sachant quoi répondre d’autres puis tout en tournant le regard vers le groupe elle lui demande :
Qu’elle est cette visite dont tu faisais partie ?
– C’est une visite privée pour un cercle très fermé !
– Fermé à quoi ?
– Fermé à tous les gens qui sont fermé eux-mêmes !
– A je te suis pas !
– Ecoute je fais partie d’un groupe de personnes qui vient de tous les coté de la société, il y a des ouvriers, des médecins, des secrétaires, des psychologues, des acteurs, il y a tout un tas de personnes qui se sont ouvert grâce à ces graffitis que tu voies sur le mur.
– Qui se sont ouvert à quoi ?
– Ouvert à une autre façon de voir les choses et donc une autre façon de vivre !
– Mais qu’est-ce qu’il a de particulier ce graffiti ?
– Déjà il n’y en n’a pas qu’un mais plusieurs et tous lier les uns aux autres forment une sorte de jeu de piste, rempli d’énigme, et de plein de choses qui sorte de l’ordinaire afin d’ouvrir l’esprit des gens qui s’y tourne.
– Il y en a combien en tout ?
– 13 graffitis reparti dans tous les quartiers de la ville, celui que tu voies devant c’est le dernier au centre de la cité et le plus dur à découvrir !
– Donc vous avez déjà vu les douze autres ?
– Non ceci est le premier qu’ils voient, c’est un peu comme montrer la cerise sur le gâteau avant de le manger.
– Et toi tu les as tous vu ?
– Oui.
– Et tu as réussi à trouver les réponses aux énigmes et comprendre ce que cela voulait dire.
– En parti, mais il m’en reste un.
– Et c’est lequel ?
– Et bien, celui-là, le dernier !
– Ah ok, et tu t’appel comment ?
– j’m’appel Nimbus !
– C’est bien la première fois que j’entends ce prénom.
– C’est juste le délire de mes parents ! Ils sont restés trop longtemps accroché aux limbes.
– Ah, si tu le dis ! et tu as quel âge ?
– j’ai 16 ans et toi tu t’appel comment ?
– Moi c’est Douce et j’ai 15 ans. Alors Nimbus que fais-tu avec toutes ces grandes personnes ?
– Je suis juste curieux, ils voulaient que je rentre dans leur cercle très fermé, mais je n’ai pas voulu, tu sais toute ma vie les gens ont essayé de me faire rentrer dans des cases ! Alors ce n’est pas maintenant que je suis libre que je vais me laisser embrigader !
– Embrigader par quoi ?
– Embrigader par leur histoire, ils pensent qu’ils sont sorti du système mais c’est pour rentrer dans un autre système qui englobe juste plus de chose. Ils se croient ouvert, mais à un autre qui n’en reste pas moins encore fermé sur lui-même.
– Mais de quelle histoire tu parles ?
– L’histoire de leur vie qui se raconte chaque jour par peur d’oublier d’où ils viennent ! L’histoire qui les tient éveiller, l’histoire qu’ils inventent pour se sentir plus important que les autres, ceux qui sont fermés, mais fermé à quoi ? A leur histoire bien sûr, chacun porte sur lui l’histoire de ces croyance, et pour certain ils pensent qu’en pensant différemment ils seraient plus ouvert alors que c’est la même chose, ils sont tous fermés aux autres, et par voie de conséquence fermé à eux même ! C’est en gros ce que racontent tous ces graffitis, ils montrent des histoires de portes qui s’ouvrent et qui se ferment.
– Et toi c’est quoi ton histoire ?
– Moi je suis sans histoire, libre de toutes croyances sur moi comme sur les autres, j’ai brisé les chaines qui m’enchaînaient sans cesse dans de nouveaux systèmes, dans de nouvelle façon de voir les choses. Je me suis libéré de ce qui m’a construit, déconstruisant, déstructurant tout ce qui me tenaient. Maintenant je suis juste Nimbus un être sans histoire, un être vivant et marchant tranquillement dans la foule de toutes les servitudes de ce monde moribond.
– Les servitudes !!!
– L’asservissement du monde je l’ai quitté quand je me suis enfui de chez mes parents, ils voulaient que je pense comme eux, que je parle comme eux, que j’ai les mêmes rêves, les mêmes aspirations, mais toute cette énergie qu’ils ont eu pour me faire rentrer dans leur moule m’a donné en fait les armes et l’énergie pour vouloir affronter le monde avec mes propres moyens que les leurs.
– Et ça fait combien de temps que tu es parti ?
– 2 ans !
– Et tu fais comment pour dormir ?
– j’ai trouvé un squatte que je partage avec d’autre comme moi qui ont fuit ce monde.
– Tu sais, j’ai décidé aujourd’hui de partir de ma famille d’accueil !
– et ben ! Et tu vas aller où ?
– Je ne sais pas, je sais juste que je ne peux plus rester chez eux !
– Si tu veux je peux te montrer où je crèche, comme ça si tu le souhaites, tu pourras crécher quelque part, tu sais, c’est mieux que de dormir dehors, j’ai connu ça et je te le déconseille !
– Ah bon, et pourquoi ?
– Et ben, s’il y a bien une chose que j’ai appris dehors, c’est qu’il fait froid et faim aussi !
– Et t’es resté longtemps dehors ?
– Ben, disons quelques semaines !
– Ah, et ça c’est passé comment ?
– Ben, pas très bien ! Si tu veux un jours je t’en parlerai mais bon arrêtons les balivernes viens suis-moi, allons retrouver ma demeure royal !